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  • Thursday 29 February 2024 - 18:01

    Désolé pour ce titre, j’étais pas inspiré.
    Ce post fait suite au premier : Laissez les gens faire ce qu’ils veulent, mais j’y mets juste un exemple plus spécifique.

    L’Allemagne a légalisé la consommation du cannabis récemment (voir).

    Personnellement, je ne fume pas.
    Ni de tabac, ni de cannabis, ni rien. Je déteste ça : ça pue, ça coûte cher, ça ruine la santé, te rend dépendant, modifie qui tu es… bref je n’aime pas ça. Tout comme se saouler la gueule à l’alcool, d’ailleurs. Pour moi ça sert à rien, strictement aucun intérêt.

    Pourtant je suis content que le cannabis se légalise de plus en plus, un peu partout dans le monde.

    Pourquoi ?
    Pourquoi pas, plutôt ?

    Pourquoi interdirait-on ça et pas le tabac ? Ça et pas l’alcool ?
    L’alcool en particulier est autant sinon plus dangereux pour les autres que le cannabis.

    C’est également dangereux pour le consommateur lui-même, mais rappelez-vous : ce que les gens se font à eux-mêmes, ça ne nous regarde pas. Tu veux fumer ? Fume. Je m’en tape. Tu veux boire ? Bois. Rien à cirer. Rien à foutre de ce que tu (te) fais. Tu es libre. Tu veux que je te dise quoi ? Du moment que tu fais pas ça chez moi, j’ai rien à te dire, je ne te dirais rien, et tu fais ce que tu veux.

    Bien sûr qu’intérieurement je n’en penserais pas moi. Mais je suis encore libre de penser ce que je veux, non ?

    Aussi, que tu fumes n’est pas le problème. Juste ne t’approche pas de moi tant que tu pues la clope. Car oui, la clope, ça pue. C’est aussi mon droit de ne pas être empesté. Nuisance, autrui, etc.
    Et l’odeur de fumée dégueulasse, c’est une nuisance. Tout comme balancer ton mégot par terre, au passage, mais ça c’est aussi une question d’éducation, d’aptitude à vivre en société et d’être ou non un porc qui trouve normal de vivre dans ses déchets.

    Revenons-en aux substances à interdire, ou ne pas interdire.

    Tu veux interdire le cannabis parce que c’est dangereux ? Très bien, interdisons l’alcool aussi alors. Et le tabac. Et le Coca-Cola, ainsi que le Nutella, le saucisson, le beurre, le white spirit… bref tous les trucs qui n’ont pas grand-chose de positif pour la santé, et ont même beaucoup de côtés négatifs pour elle.

    Non tu veux pas ? Bizarre.
    Quoi ? Mettre des limites, comme ont mets des limites d’âges à l’alcool et au tabac, et des limites d’usages sur le lieu de travail, ou encore au volant ?

    Ah mais ça, très certainement ! Car là on entre effectivement dans le domaine de la société, et où — justement, comme le dit l’Article 4 — nos actes ont un impact, et sont parfois une nuisance pour les autrui. Être défoncé au boulot ou saoul au volant, c’est objectivement pas l’idéal. Et pareil pour les enfants : les parents et la société décident pour les enfants. Ce n’est qu’une fois qu’ils sont majeurs qu’ils font ce qu’ils veulent. C’est pas mal comme principe, enfin je trouve.

    Et si tu relis l’Article 4, en entier cette fois, tu verras aussi que la loi détermine toujours ces limites. C’est prévu.

    Est-ce qu’ils le font en Allemagne ? Bah oui. Ils prévoient des limites.
    Est-ce qu’ils le font dans les autres pays qui ont légalisé le cannabis (Portugal, Pays-Bas, etc.) ? Bah oui aussi.

    Bref, rien ne justifie un traitement différent pour certaines substances plutôt que d’autres, à impact égal sur la société dans son ensemble.

    L’histoire, les meurs, les traditions, peut-être. Mais bon, on avait aussi pour tradition de brûler des sorcières, de se mettre des épées dans le ventre, et de travailler 14 heures par jour sans téléphone. Certaines choses changent et le monde évolue. Certaines traditions sont parties. D’autres ont pris leur place. Le cannabis se trouve en être une qui, et qui se trouve aussi ne pas forcément être bien pire que les autres.
    Maintenir son interdiction est sûrement plus maléfique, et bien moins bénéfique pour la société. Alors arrêtons de tourner autour du pot : légalisons ça, encadrons ça une bonne fois pour toute.

  • Thursday 29 February 2024 - 17:34

    Je vais le dire une fois pour toutes :

    LAISSEZ LES GENS FAIRE CE QU’ILS VEULENT.

    La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui : ainsi, l’exercice des droits naturels de chaque homme n’a de bornes que celles qui assurent aux autres Membres de la Société la jouissance de ces mêmes droits.
    — Article 4, de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789, qui fait partie de la Constitution française.

    Dites-moi, quoi exactement ne comprenez-vous pas là-dedans ?

    Si je fais un truc qui n’a strictement aucun impacte négatif sur toi, ou même aucun impact du tout, tu n’as juste rien à dire en fait.

    Oui c’est à toi que je parle,

    Toi qui veux interdire l’IVG, alors que cette pratique ne te nuit pas ;
    Toi qui veux interdire le cannabis, alors que personne ne te demande d’en consommer ;
    Toi qui veux interdire le mariage pour tous, alors que tu n’es pas concerné ;
    Toi qui veux interdire le voile, alors que tu n’as pas te mêler des vêtements des autres ;
    Toi qui veux interdire plein d’autres trucs qui ne te concernent pas, ni de près ni de loin, à des gens que tu ne connais pas.

    Le fait que tu considères que quelque chose soit délétère pour la personne concernée : « mé l’IVG c’est un acte médical », « mé le cannabis c’est dangereux », « mé le mariage c’est contre nature », « mé le voile c’est pas un choix »… tout ça, c’est ton avis, et ton avis tu te le roules en boule et tu te le fourres où je pense.

    Laissez les gens faire ce qu’ils veulent. Ce qu’ils veulent, ne vous regarde pas.

    Là je sais ce que tu vas me dire : « d’accord, je fais ce que je veux ? Ok, je vais rouler à 110 en ville, je vais me torcher à l’alcool et me balader en ville, je vais braquer une banque ! ». Sauf que non, ça ne tient pas. Ça, ça nuit à autrui. C’est pour ça que c’est interdit.

    Par contre l’IVG de ta voisine de gauche, la weed qui pousse dans le jardin de tes voisins d’en-face, ou encore le mariage de tes deux voisins de gauche, ça ne te nuit pas. Ça ne nuit — objectivement — à personne.

    Et non, une bonne fois pour toutes là-aussi : NON, juste parce que c’est contraire à tes croyances, à tes mœurs ou à ta religion, n’est pas suffisant pour être une nuisance. Les croyances, les religions, les mœurs n’ont pas de droits, seuls les gens en ont. En tout cas en France.

    Bien sûr, tu as le droit de penser le contraire.
    Bien sûr, tu as aussi le droit de dire ce que tu penses, par exemple comme je fais ici moi-même (en ligne, en public, sur un blog), ou encore partout où tu voudras.

    Mais ne deviens pas une nuisance pour les autres : mettre des tracts ou des affiches d’extrême-droite dans les boîtes aux lettres ou sur les murs, ou véhiculer de la haine, essayer d’imposer ta vision du monde sur les autres, ça, ça nuit à autrui. Directement ou indirectement. Et là tu te mettras hors la loi.

  • Saturday 17 February 2024 - 11:13

    Mail reçu par certains clients Hyundai :

    i
    Comme on lit :

    Notre base de données contenant des données de clients a récemment fait l’objet d’une attaque informatique par un tiers non autorisé qui a accédé à certaines données personnelles de nos clients (nom, prénom, adresse postale, numéro de téléphone, photos de véhicules, plaque d’immatriculation et numéro de châssis). Aucune donnée financière ou sensible n’a été affectée.

    Oh ben ça vaaaa, c’est pas sensible, si y a juste mon nom, adresse, numéro de téléphone, photo de ma voiture, sa plaque et son numéro de châssis unique à une échelle mondiale.

    Allez vous faire foutre.

    Pas pour vous être fait pirater, mais pour considérer que les données personnelles de vos clients ne sont pas sensibles.

  • Monday 05 February 2024 - 18:10

    i
    Sur couleur-science, mon blog science : dans les commentaires, on me dit que Bard (l’IA générative de Google) dit quelque chose de contraire à ce que je mets dans mon article.

    À moi donc de prendre le temps de dire que Bard dit de la merde.

    Mais vous voyez venir le bordel ?

    1. Qui suis-je, moi, ou n’importe qui, n’importe quel prof, face à une IA fabriquée par l’entreprise la plus futuriste de la planète ?
    2. Si on doit désormais prendre le temps à débunker les IA en plus de devoir débunker les conspis (au lieu de passer du temps à faire des vrais trucs), on va pas s’en sortir.
    3. Ces « IA » fonctionnent en lisant des milliards de textes et en recrachant des combinaisons de mots qu’il rencontre le plus souvent dans le champ lexical de la question qu’on lui soumet. C’est pour cette raison que le texte produit semble crédible, est généralement grammaticalement correcte, mais peut être factuellement et totalement faux.

    Y a 20 ans, le grand méchant c’était Wikipédia : « Oui, Wikipédia c’est cool et collaboratif, mais parfois y a de la merde. » Quel prof n’a jamais dit ça ? Quel élève n’a jamais entendu ça ?
    Et c’est vrai, pourtant, bien que ça ne soit pas pire qu’ailleurs.

    J’ai déjà corrigé des pages Wikipédia à la vue d’erreurs. Mais j’ai chez moi un dictionnaire encyclopédique qui dit que la molécule d’eau H20 contient deux atomes d’oxygène pour un atome d’hydrogène (alors que c’est exactement le contraire).
    L’erreur est humaine, elle s’est glissée dedans. Soit. Je suppose que ça a été corrigé depuis. Je l’espère.

    Tiens, justement : l’erreur est humaine. Sauf qu’une IA, c’est humain ? Non. Voilà un joli paradoxe. On fait quoi ?

    Perso je resterais éloigné de ce genre de générateurs de blabla si l’on n’est pas conscient de tout ça. Ce qu’ils produisent, c’est du flan, un truc artistique, pour le fun, mais rien de plus. Ils prennent des mots et des phrases, mélangent tout ça, et ressortent un texte qui se lit mais dont le fond est bancal.

    C’est dangereux de considérer de l’art comme de la vérité.

    Vous imaginez un alien qui verrait un Picasso, et qui se mettrait à la recherche d’un organisme qui ressemble à ce qu’il a vu ? On ne pourrait pas lui reprocher : après tout, s’il fait ça sur un De Vinci ou un Raphaël, ça marche.
    Donc pourquoi pas un Picasso ? S’il a vu les deux premiers et que ça marche, pourquoi penser que ça en serait différent pour le suivant ?

    Ben ici, on est exactement en train de faire pareil : on a à faire à un texte créé par un programme qui ne sait absolument pas ce qu’il fait, qui ne fait que mélanger des mots et les ressortir avec des calculs probabilistes. Mais c’est précisément pour cela que le texte final est tout sauf juste.

    Et encore… Je ne parle pas des Deep-Fake : ces contenus (textes, photos, vidéos…) volontairement fausses pour faire dire n’importe quoi à n’importe qui avec une crédibilité telle que même les médias les plus sérieux sont enclins à tomber dans le panneau (et là aussi, les médias sérieux doivent passer du temps à débunker ça plutôt que faire leur vrai travail…).

    Image d’en-tête produite par Bing AI (ou je sais)

  • Saturday 06 January 2024 - 11:54

    i
    Voir :

    Déjà merci pour ce titre chez Libé, c’est drôle. Sinon c’est 650 € les 50 mL chez Guerlain, et probablement seulement 15 balles si ça n’avait pas été quantique (et donc vendu sous la marque Monoprix pour les gueux).

    Pour résumer l’affaire : Guerlain a sorti une « crème quantique » pour la peau, vendu très cher. Il n’a pas fallu attendre bien longtemps pour que ça soit devenu la risée du bullshito-marketing sur les réseaux sociaux, tout simplement parce que le terme « quantique » n’a strictement rien à foutre dans le nom d’un produit, et cela même si cette crème était véritablement quantique (ce qu’elle est, en un sens, voir plus bas, même si ce n’est pas un argument).

    Pour être clair, je suis 100 % pour mettre de la science dans les produits quotidiens. C’est à ça que sert la science : améliorer le quotidien du monde entier. En témoigne par exemple mon dernier article sur Couleur-Science à propos des canettes de café chauffées avec de la thermite (un explosif) ou de la chaux vive (le truc produit par Dae… pardon Lafarge pour la maçonnerie et la construction).

    Mais comme j’ai mis dans ce même article, parfois, le côté insolite dans ces produits (apporté par la science) la rend plus fun que le produit lui-même. Il y a bien d’autres façons d’avoir du café chaud absolument partout, par exemple en utilisant une pompe à chaleur solaire dont une extrémité se mettait dans le café et l’autre dans votre cul, cela fonctionnerait et améliorerait du même coup le #CCC matinal, mais c’est moins instagramable.

    Je considère en réalité qu’une canette qui chauffe avec un explosif, c’est un gadget rigolo qui mériterait l’équivalent d’un prix igNobel, mais pour les inventions à la con. Ce n’est clairement pas à prendre au sérieux.

    … au contraire de Guerlain, donc, qui est en train d’essayer de se défendre et de se justifier comme il peut et sur tous les fronts en ce moment même. Rassurez-vous, ou non, il y a des chances que toute l’équipe marketing sera prochainement virée. Sauf s’il se produit l’inverse : c’est-à-dire des tas d’influenceurs à la con — comme moi, mais plus riches — vont acheter le produit juste pour la postérité et faire une vidéo sur KwanTiktok, ce qui permettra à Guerlain d’atteindre leur objectif de ventes. N’oublions pas que ce sont des génies : arriver à vendre un demi-SMIC un petit pot d’hydrocarbures dénaturé pour que les gens s’en tartinent la face, ça relève du génie, ah si si !

    Un autre truc, et que je trouve plutôt rigolo, c’est qu’avant, quand on disait « chimique », « de synthèse », « artificiel » ou pire « nucléaire », c’était forcément mal, forcément mauvais et transformait n’importe quel produit en source à psychose.
    Suffit de voir pourquoi on parle d’IRM (Imagerie par Résonance Magnétique) et non d’IRMN (Imagerie par Résonance Magnétique Nucléaire), qui sont une seule et même chose, c’est juste qu’on a enlevé le mot-en-N, car les gens se seraient imaginés qu’on allait les envoyer sous le réacteur n°4 d’une centrale soviétique quelque part en Ukraine alors qu’on les envoyait juste dans la salle du scanner en face de la salle d’attente de l’hôpital après leur avoir fait retirer tous leurs bijoux pour les revendre sur LeBonCoin une fois la personne vaporisée et téléportée sur Chorizo du Centaure (voir là).

    Similairement, tout ce qui est « naturel » ou « bio » est forcément bon et juste, personne ne se doutant que le cyanure d’une pomme c’est bio, que les 8 000 becquerels du corps humain sont tout à fait normaux aussi et que la nature elle-même est sûrement l’endroit le plus injuste et le plus dangereux pour la pauvre pôtite souris que vous choisissez de bon cœur de relâcher dehors, plutôt que de la laisser chez vous à l’abri du froid, du chaud, des prédateurs, de la faim, des inondations ou encore de l’effondrement de son terrier parce que vous roulerez dessus en 4x4 lors de la partie de chasse dimanche prochain avec tonton René ; grand protecteur de la nature que vous êtes.

    Par contre, à l’inverse de « chimique », il semble que le terme « quantique » jouisse d’une bien meilleure image auprès du public !

    On parle et on attend avec impatience les ordinateurs quantiques (qui vous permettra de mieux crypter vos secrets bancaires avec un code à 4 chiffres), les batteries quantiques (à l’autonomie illimitée évidemment) et le tout à tel point que même le président Macron décide qu’il faut investir dedans (sûrement son projet de Start-up nation et Économie Quantique pour des Retraites Relativistes… ou relatives, je ne sais plus).

    Et donc aujourd’hui en 2024 on décide de parler de crème beauté quantique pour la peau.

    Pourquoi ?

    Parce que pourquoi pas !
    En vrai, c’est parce que, soi-disant, le produit — soi-disant (bis) — actif dans la crème ne pourrait l’être sans la physique quantique.

    Et c’est là que tout le monde devrait se dire que c’est ridicule ! Et pour cause : si la physique quantique est une réalité, elle gouverne tous les phénomènes, qu’on les lui attribue ou non.
    Ce n’est pas parce que le café n’est pas vendu comme « café quantique » que les molécules qui sont dedans ne sont pas soumises à la physique quantique, ni qu’elles y sont grâce à la physique quantique.

    Bien-sûr, dira-t-on, que dans ce cas de la crème, les phénomènes mis en jeux (toujours soi-disant) ne sont explicables qu’avec la physique quantique.

    Un peu comme l’anomalie de précession du périhélie de Mercure de 43 minutes d’arc par siècle n’est explicable qu’avec la relativité générale de 1915, vous voyez ? Non vous ne voyez pas, faites pas comme si vous aviez compris cette phrase, bande de bouffons !

    D’ailleurs c’est quoi la physique quantique ? Je ne vais pas tout expliquer (trop long, et j’en serais incapable), mais je dirais simplement que c’est un niveau d’abstraction plus élevée de la réalité que la physique classique (celle qu’on apprend à l’école). Certaines choses, en effet, ne sont pas explicables avec la physique classique : il faut plonger un peu plus profondément dans la nature des choses, et c’est là qu’on « voit » tout un tas de choses très étranges (dans le sens de « très différentes de ce qu’offre la vie courante »), dont l’ensemble porte le nom de physique quantique. Si vous suivez, ça veut dire que la physique quantique englobe la physique classique (les molécules, H2O, les aimants aussi, tout ça). Et que si quelque chose est « classique », elle peut aussi être expliquée avec la physique quantique — du moins c’est ce qu’on essaye de faire, car le cadre théorique de la quantique n’est pas encore totalement construit — c’est juste que ça rendrait tout très vite beaucoup trop compliqué, et c’est pour ça que dans les cas simples de la vie courante, la physique dite « classique » (celle apprise à l’école) suffit amplement. Pas besoin de quantique pour expliquer le fonctionnement d’un frigo. On pourrait, mais on le fait pas.

    À ceci il faut ajouter que ce n’est pas parce que l’on a dû utiliser la physique quantique pour expliquer un phénomène que le phénomène lui-même n’existait pas avant. Cela fait des milliers d’années que l’on utilise l’écorce de Saule pour se soigner ! Ça marchait, et ça marche encore : c’est juste qu’aujourd’hui on sait pourquoi ça marche et quelle est la molécule responsable : l’aspirine (ou pain à l’aspire, pour les gens civilisés), présente dans le saule et qui soulage l’organisme de divers maux ou fièvres.

    Autre exemple, ce n’est pas parce que Kepler, Newton et Galilée ont découvert les lois de la gravité qu’avant eux tout le monde flottait dans les airs ou pouvait voler. C’est juste qu’avant on avait mieux à faire que s’interroger sur le pourquoi du comment !
    … et aussi peut-être parce que ceux qui ont essayé étaient décapités par l’inquisition religieuse ; en toute liberté et démocratiquement, vu que c’était des gentils cathos blancs, mais bon quand-même, délesté d’une tête, réfléchir devient difficile, même si ça n’empêche pas de vivre sinon BFMTV et CNews n’auraient pas l’audimat effarant qu’ils ont. Mais on divague.

    Certains phénomènes sont ainsi mis à profit bien avant qu’on sache pourquoi ou comment ça fonctionne !
    La machine à vapeur et toute la thermodynamique du XIXᵉ siècle en est un dernier exemple que je donnerai ici : les machines thermiques existaient bien avant toute la théorie de la thermodynamique : les ingénieurs n’ont pas attendu les théoriciens pour construire les moteurs à vapeur. Et ça marchait, c’est juste que personne ne savait vraiment pourquoi ! La théorie a été construite après pour expliquer tout ça. Évidemment, comprendre le fonctionnement a permis d’en améliorer drastiquement le rendement, et la qualité par la suite : moteurs plus puissants, plus solides, moins chers, plus sobres en charbon… et, petit détail : moins sujets à exploser dans la tronche des opérateurs aussi (si vous doutiez de l’utilité des théoriciens devant les ingénieurs de l’époque, ravisez-vous, ils servent !).

    Aujourd’hui on observe de plus en plus l’inverse : la théorie avance plus vite que l’observation et on recherche des trucs que la théorie avait prédits depuis un demi-siècle (le laser ou les trous noirs, et d’autres). Mais c’est hors sujet.

    Au final, et pour conclure, entendons nous sur le fait que « quantique », tout comme « chimique » ou « nucléaire » ne sont que des adjectifs, pas des phénomènes en soi. Ce n’est pas parce que votre téléphone n’est pas un « quant-iPhone » que la physique quantique n’intervient pas dans son fonctionnement (bien au contraire).

    Et pour dire, donc, que si vous lisez « quantique » dans un produit grand public, c’est probablement du bullshit. Et si c’est vous qui mettez le quantique dans le marketing de ce produit, vous devriez avoir honte (sauf à savoir démontrer la gravitation quantique, dans ce cas pourquoi pas, je vous y autorise, mais vous devriez bosser ailleurs que chez Guerlain, par pitié).
    Et ça vaut aussi pour les mots « chimiques », « naturels », « bio » ou « artificiel ». Ces ternes ne veulent rien dire, ni en bien, ni en mal. Ce ne sont pas des arguments, juste du marketing destinés à pigeonner ceux qui y croient.

    Tout est quantique, tout est naturel, tout est chimique.

    Et encore une bonne année chimico-quantique et meilleurs bio-nucléo-vœux à tous (sous réserve des habituelles conditions d’acceptation des vœux) !

    (PS : oui c’est évidemment Guerlain qui sponsorise cet article et mon blog, aux côtés d’EDF, Aréva, Tesla… et pour je ne sais quelle raison, les protège-poignées de tiroir Moulon et Gastille, mais merci à eux.)

    Image d’en-tête produite par Bing AI

  • Thursday 14 December 2023 - 18:55

    Code excel.
    … et en moins de 10 lignes de code.

    Mon problème était de rendre simple l’export de données stockés dans un outil web (SQL + PHP + JS) en fichier Excel.
    Au départ, j’avais proposé une production de code CSV, que l’utilisateur devait copier-coller dans Excel, puis fait quelques manips pour qu’Excel ne voie pas une plâtrée de texte, mais du CSV (chose que LibreOffice fait tout seul).

    Mais c’était trop compliqué.

    Le mieux que j’ai trouvé ensuite, c’est de produire un tableau dans la page web, en HTML, puis sélectionner le contenu, le copier, et prier pour qu’Excel détecte ça comme un tableau et redistribue ça dans les bonnes cellules.

    Mais c’était ni assez simple, ni suffisamment fiable.

    Du coup j’ai pondu un système avec un bouton : on clique dessus et ça ouvre Excel (.xls) directement avec le contenu du tableau.

    Bien plus simple.

    Prérequis

    Le tableau de données doit être produit en tant que tableau HTML. Le tableau n’a pas besoin d’être dans la page. Cela peut être un objet DOM quelque part.
    L’astuce ici fonctionne donc que le tableau soit dans la page, en mémoire, ou bien produit à la volée à partir des données brutes au moment du clic.

    Le fait de l’afficher dans la page permet cependant de montrer le tableau avant de le proposer au téléchargement.

    Fonctionnement

    Un fichier Excel reste du simple XML. Il suffit de prendre les entêtes d’un fichier .xls et de mettre le tableau HTML en dessous. Ensuite, on récupère tout ça sous forme de base64, on force le navigateur à télécharger ça.

    Code

    Le HTML

    
    <button type="button" onclick="tableToExcel(ID_TABLEAU)">Export to Excel</button>
    
    <table id="ID_TABLEAU">
        …
        …
    </table>
    

    Le JS :

    
    function tableToExcel(table_ID) {
    	var template = '<html xmlns:o="urn:schemas-microsoft-com:office:office" xmlns:x="urn:schemas-microsoft-com:office:excel" xmlns="http://www.w3.org/TR/REC-html40"><meta http-equiv="content-type" content="application/vnd.ms-excel; charset=UTF-8"><head><!--[if gte mso 9]><xml><x:ExcelWorkbook><x:ExcelWorksheets><x:ExcelWorksheet><x:Name>Worksheet</x:Name><x:WorksheetOptions><x:DisplayGridlines/></x:WorksheetOptions></x:ExcelWorksheet></x:ExcelWorksheets></x:ExcelWorkbook></xml><![endif]--></head><body><table>{table}</table></body></html>';
    	var table = document.getElementById(table_ID).innerHTML;
    	var xml_table = template.replace(/{table}/g, table);
    	var base64_xml_table = window.btoa(unescape(encodeURIComponent(xml_table)));
    	window.location.href = 'data:application/vnd.ms-excel;base64,' + base64_xml_table;
    }

    Je n’ai pas dit que c’était propre, mais ça marche.

    Petite amélioration

    Ici, le nom du fichier est plus ou moins une chaîne aléatoire. On peut changer ça, en utilisant un lien plutôt qu’un bouton : le bouton modifie l’URL de la page, mais avec un lien on peut actionner le téléchargement directement, avec l’attribut download.

    Et si on veut juste garder l’apparence du bouton, on peut simplement mettre le lien autour du bouton :

    <a href="#" download="tableau.xls"  onclick="tableToExcel(this, 'ID_TABLEAU')"><button>Export to Excel</button></a>
    
    <table id="ID_TABLEAU">
        …
        …
    </table>
    function tableToExcel(link, table_ID) {
    	var template = '<html xmlns:o="urn:schemas-microsoft-com:office:office" xmlns:x="urn:schemas-microsoft-com:office:excel" xmlns="http://www.w3.org/TR/REC-html40"><meta http-equiv="content-type" content="application/vnd.ms-excel; charset=UTF-8"><head><!--[if gte mso 9]><xml><x:ExcelWorkbook><x:ExcelWorksheets><x:ExcelWorksheet><x:Name>Worksheet</x:Name><x:WorksheetOptions><x:DisplayGridlines/></x:WorksheetOptions></x:ExcelWorksheet></x:ExcelWorksheets></x:ExcelWorkbook></xml><![endif]--></head><body><table>{table}</table></body></html>';
    	var table = document.getElementById(table_ID).innerHTML;
    	var xml_table = template.replace(/{table}/g, table);
    	var base64_xml_table = window.btoa(unescape(encodeURIComponent(xml_table)));
    	link.href = 'data:application/vnd.ms-excel;base64,' + base64_xml_table;
    }

    Exemples

    Exemple sur Codepen.io.

    Notes et limites

    Une des limites est que les styles ne sont pas forcément pris en compte. Les dispositions des cellules (rowspan et colspan) semblent bien fonctionner systématiquement, du moment que le tableau est en HTML et pas reconstitué avec du CSS (display: table-cell, ou encore avec des grid), mais les couleurs et autres formatages ne sont pas garanties.

    Un autre problème peut survenir quand les tableaux sont vraiment très grands. Je ne sais pas si les navigateurs mettent une limite sur le contenu d’un href, mais ce n’est pas exclu non plus.

    Image d’en-tête produite par Bing AI

  • Friday 08 December 2023 - 20:02

    Image d’une voiture électrique devant une station électrique avec des statistiques.
    Je possède une EV, et j’ai aussi acquis un scanner OBD (On-Board Diagnostic). Pour ceux qui ne savent pas, il s’agit d’un petit boîtier ou dongle, qui se branche sur la prise diagnostique de la voiture. Le boîtier peut alors lire les informations de la voiture. Dans mon cas (lien en bas) c’est un dongle bluetooth qui fonctionne avec une appli smartphone.

    Les informations affichées vont du compteur de vitesse au compteur kilométrique, à la température extérieure et intérieure, au taux d’oxygène dans le carburateur (sur une thermique) ou la tension des cellules (dans une voiture électrique).

    C’est aussi par là que le garagiste peut lire les fameux « codes erreur » (codes DTC, pour Data Trouble Code) de la voiture lorsque le témoin d’erreur s’affiche. Yup, le simple branchement qu’ils facturent autour de 100 € est donné par un outil accessible à tout le monde (même si une fois qu’on a le nom de l’erreur, qu’il faut ensuite le comprendre et résoudre, bien-sûr).
    D’ailleurs, pour trouver la correspondance entre le code à proprement parler (par exemple : « P00A9 »), et une indication plus claire (« Intake Air Temperature Sensor 2 Circuit Intermittent/Erratic »), j’ai pondu un petit outil : Liste (non-exhaustive) de codes DTC.

    Toutes les voitures vendues depuis 2001 en Europe disposent d’un port OBD, y compris sur les voitures électriques, qui ont alors des codes et des informations spécifiques pour elles.

    Dans la mienne et avec l’outil que j’ai, j’ai 27 pages d’informations (dont 7 pages sur les tensions sur chaque cellule). Ça fait un gros paquet d’informations pour tout nerd qui aiment les chiffres :

    • tensions et température des cellules ;
    • température et hygrométrie de l’habitacle ;
    • vitesse et accélération en temps réel ;
    • couple et puissance distribuées aux roues ;
    • connectivité ;
    • consommation en énergie ;
    • vitesse de charge ;

    Parmi elles figurent aussi les données accumulées d’énergie : combien d’énergie j’ai injecté dans la voiture depuis que je l’ai ?
    Cette donnée en particulier permet quelques calculs et statistiques, et c’est sur ça que je reviens ici.

    Les chiffres en question pour ma voiture :

    • ODO : 17 251 km (Odomètre : nombre total de km roulés) ;
    • AQC : 382 kWh (accumulated quick charge) ;
    • ANC : 1 875 kWh (accumulated normal charge).
    • CEC : 3 567,8 kWh (cummulative energy charged) ;
    • CED : 3 440,9 kWh (cummulative energy discharged) ;

    L’ODO, c’est simple : c’est l’odomètre, le compteur de kilomètres.

    L’AQC : c’est la quantité d’énergie (en kWh) chargée sur un chargeur rapide (quick charge), au total, cumulativement.
    L’ANC : c’est la quantité d’énergie (en kWh) chargée sur un chargeur normal, ou lent, au total, cumulativement
    La somme AQC + ANC est donc l’énergie totale que l’on a chargée avec une prise de recharge.

    Le CEC : c’est une information donnée par le système de gestion de la batterie (BMS) et qui représente la quantité totale d’énergie qui a transité dans la batterie. Ceci inclut donc l’AQC et l’ANC, mais également l’énergie régénérée grâce au freinage régénératif.
    Le CED : c’est la quantité totale d’énergie sortie de la batterie. Celle-ci peut avoir servie pour rouler, pour charger la batterie 12 V, pour faire tourner les accessoires, le chauffage, etc.

    Avec tout ça, quelques calculs sont possibles.

    Consommation moyenne à la prise

    J’ai fait 17 251 km.
    J’ai chargé — avec une prise — 382 + 1 875 = 2 257 kWh.

    Conclusion : j’ai consommé environ 130 Wh/km, soit 13 kWh/100 km. C’est tout à fait honorable, sachant que ce sont des trajets assez représentatifs de ce que je roule toute l’année, y compris avec des longs trajets.

    À cela, on peut ajouter 10 à 15 % de pertes de recharge. En gros, pour chaque kWh reçu par la voiture, environ 10 % est perdue en chaleur entre votre prise et la batterie (avant de hurler : dans une voiture essence, c’est autour de 70 à 80 % de l’énergie chimique de l’essence qui ne fait pas avancer la voiture et est perdue).

    Ceci donne donc une consommation, celle que je paye, d’environ 15 kWh/100 km.
    Ça reste un bon score, une bonne moyenne parmi les différentes voitures électriques du marché.

    On voit aussi que l’essentiel de la conso se fait à la maison : l’ANC est bien supérieur à l’AQC. Je fais comme la majorité des gens sur ce point-là. Je ne me vois pas faire autrement : c’est le plus pratique et le plus économique.
    Ceci dit, si je n’en avais pas la possibilité et si j’avais une borne en bas de chez moi, je m’en sortirais, c’est juste que je verrais ça comme une contrainte, tout comme faire un plein d’essence était plus une contrainte qu’autre chose aussi.

    Consommation moyenne au véhicule

    La consommation ci-dessus, les 15 kWh/100 km c’est ce que je paye à EDF. Ce n’est pas ce que consomme le véhicule. Lui, il consomme beaucoup plus.

    Pour ça, regardons le CEC et le CED.
    Le CEC indique l’énergie totale qui est rentrée dans la batterie (et le CED c’est pour ce qui est sorti).
    On voit que le CEC est plus élevé que l’AQC+ANC. C’est normal : le CEC intègre l’énergie régénérée lors des freinages.

    La régen, c’est de l’énergie qui est restockée dans la batterie lorsqu’on utilise le frein moteur électrique. Cela peut être lorsqu’on ralentit, ou dans une descente. Cette énergie est stockée dans la batterie au lieu d’être perdue dans l’usure et l’échauffement des plaquettes de frein ou de la compression de gaz dans un moteur à piston lors du freinage moteur.

    En termes de consommation du moteur et du reste des accessoires du véhicule, c’est ça qui faut prendre.

    Avec ces chiffres, et avec l’ODO, on tombe donc sur 20 kWh/100. C’est ce que l’on consommerait si la régen n’existerait pas.

    Ce chiffre est plus élevé que les 13 ou 15 kWh/100 km, mais on s’en fiche : on ne paye pas la différence, il s’agit de récup.

    (ÉDIT : cette énergie inclut aussi l’énergie transitant par la batterie dans le cas où on utilise le V2L (vehicle-2-load), le V2H (vehicle-2-home) ou V2G (vehicle-2-grid), qui ne sert donc pas pour rouler mais pour alimenter un appareil externe ou sa maison — certaines voitures le permettent, dont la mienne, même si sur ces chiffres je ne m’en suis pas encore servi. La différence est donc uniquement lié au régen)

    Rendement de la batterie

    Le CEC est de 3 568 kWh et le CED est de 3 441 kWh. Autrement dit, la batterie a vu rentrer 3 568 kWh et vu sortir 3 441 kWh. La différence de 127 kWh est liée aux pertes thermiques de la batterie et… à la quantité d’énergie actuellement dans la batterie (qui est donc mise dedans sans en être sortie encore) !
    À ce moment-là, la batterie contenait 52 kWh. Les pertes ne sont donc « que » de 75 kWh.

    Tenant compte de ça, on trouve que le rendement électrochimique de la batterie est un remarquable 97,8 %. Ça signifie que pour 100 kWh qui entrent dans la batterie, on peut en restituer 97,8, et le reste sera perdu.
    Pas mal, et d’autant plus que sur les longs trajets dans le froid, une partie de ces 2,2 % de pertes thermiques est utilisée pour chauffer l’habitacle. Efficience énergétique jusqu’au bout.

    La régénération : combien ?

    La différence entre le CEC et le ANC+AQC donne la quantité d’énergie totale qui a été mise dans la batterie hors cycle de recharge, donc uniquement avec de la régen.

    On est ici à 1 311 kWh, soit 1,3 MWh.

    Au tarif EDF, ça revient à 260 €. Une voiture électrique sans régen (ou une conduite qui n’en profite pas) aurait donc eu à payer tout ça en plus en courant pour la même distance parcourue. Raison supplémentaire pour apprendre la conduite électrique et l’usage du freinage régénératif. Normalement la voiture le fait toute seule, mais une conduite adaptée permet de l’optimiser (pas de freinage brusques, etc.)

    Toute cette énergie est de la récupération lors des descentes et des freinages. Oui, on parle en mégawattheures. Tous les véhicules électrifiés (électriques, hydrogène, hybrides, hybrides rechargeables…) récupèrent cette énergie et l’utilisent pour rouler au lieu de cramer des plaquettes et des disques de frein.

    À raison de 20 kWh/100 km, ça correspond à avoir roulé 6 550 km uniquement grâce à cette récup, soit plus de 33 % de ce que j’ai roulé. Le fait de rouler beaucoup en montagne doit aider à mon avis, mais ça reste conséquent.

    Ceci rejoint le chiffre de ~30 % de consommation de carburant en moins retrouvée sur les hybrides par rapport à leur modèle non-hybride. Ce n’est donc pas absurde, même si je persiste à trouver ça impressionnant et intéressant.

    Notons que la régen est d’autant plus pertinente pour les voitures qui font des trajets en ville, routes de campagne, ou montagne. Là où on ralentit, s’arrête, ou profite souvent des descentes. Si vous faites exclusivement de l’autoroute, le gain est moins important sur une électrique (il peut subsister sur les hybrides pour des questions de cycle optimal du moteur thermique).

    Et en termes de CO2 ?

    17 000 km, ça fait combien de CO2 ?

    J’ai consommé, voir plus haut, 2 257 kWh, incluant les pertes au chargement (de 10 à 15 %).

    En France, en été — cet été — l’électricité chez EDF a émis environ 20 gCO2/kWh. Ça revient donc à 55 kg de CO2 émis. Ce n’est pas rien, mais c’est sur 17 000 km.

    Si j’avais fait ça en voiture essence, j’aurais émis beaucoup plus. Chaque kilogramme d’essence émet environ 3 kg de CO2 (logique quand la molécule de CO2 a environ trois fois la masse du carbone).

    55 kg de CO2 correspondent donc aux émissions de 18 kg d’essence, soit environ 25 litres.
    Et 25 L d’essence, c’est environ 350 km de parcourus (à raison de 7,1 L/100 km, qui semble la moyenne).

    En d’autres termes : on émet autant de CO2 en 17 000 km en EV qu’en 350 km en thermique.
    Si j’avais fait 17 000 km en thermique, ça aurait produit 2 715 kg de CO2. Sacrée différence !

    Incidemment, ces 2,7 tonnes représentent environ 90 % du surplus de CO2 émis à la production d’un VE par rapport à un VT (qui est de ~3 tonnes selon les sources).
    Dit autrement, dès 19 000 km, je serais gagnant en termes de CO2 : ce que j’ai émis en plus en achetant une EV, je l’aurais compensé par une (quasi)-absence d’émission à l’usage (considérant que ces trajets auraient été là même si j’avais gardé une voiture essence).

    On peut aussi dire que la VE ne serait toujours pas perdante en termes de CO2, même si je changeais de batterie tous les 19 000 km… ce qui est on n’est plus éloigné de la réalité, vu qu’elles sont prévues pour durer au moins de 200 000 à 750 000 km.

    Au final, si on considère 200 000 km comme la durée de vie d’une voiture, une thermique émet 4x plus de CO2 qu’une EV (incluant production et usage de la voiture).
    Autrement dit, si les habitudes ne sont pas changées et que les trajets sont réalisés quoi qu’il arrive, alors on peut acheter 4 EV et ça émettra toujours moins qu’une thermique qui roule.

    Enfonçons donc le clou : non, garder sa vieille voiture thermique au lieu d’acheter une électrique n’est pas un geste pour le climat, bien au contraire (ça l’est si vous hésitez à racheter une thermique ; où le gain est pratiquement nul sinon négatif, mais comparée à une EV, non).

    (PS : ces calculs sont faits pour la France, avec le mix énergétique fortement décarboné que l’on a. Il est aussi valable pour les pays scandinaves (où le parc automobile est très fortement électrifié), Québec et quelques autres régions du monde. Si vous êtes en Allemagne, en Pologne, ou même aux Pays-Bas, qui ont un mix électrique fortement carboné grâce aux écologistes, le gain — bien que positif — est nettement moins fort).

    Conclusion

    Un module OBD-2 peut-être sympa à explorer, quel que soit le véhicule.
    Sur une électrique comme ici, ça m’a permis de sortir quelques chiffres, basés sur une conduite quotidienne réelle et fortement mixte, tant en vitesse qu’en termes de relief (je fais du plat, de la montagne, un peu de tout).

    Attention : ce n’est pas parce que c’est mixte que ça sera représentatif pour vous. Pour ce qui est de la conso brute, évidemment elle augmente avec la vitesse (plus d’autoroute = consommation qui monte). Pour ce qui est de la proportion de régen, elle augmente en ville et en montagne.

    Ces calculs permettent aussi de voir que le rendement électrochimique de la batterie est excellent (97,8 %), bien que cela exclut les 10 à 15 % de pertes entre la prise chez vous et la batterie. Ce chiffre n’est pas de mois, mais semble retrouvée sur pratiquement tous les véhicules (voir là).

    Pour ce qui est de ma voiture, c’est une Ioniq 6 AWD Grande Autonomie.
    Pour ce qui est du module OBD-2 que j’ai, c’est le (très connu) OBD-Link CX (lien Amazon – comptez environ 100 €).

    Pour ce qui est de l’application que j’utilise, oubliez celui d’OBD-Link. Prenez plutôt Car Scanner (sur l’Apple Store — sur Android Play Store). Perso j’ai payé les 7,99 € de la version payante sur iOS.

    Image d’en-tête produite par Bing AI

  • Wednesday 06 December 2023 - 19:02

    Hacker devant un tas d’écrans.
    Apparemment c’est la grande mode actuellement de demander aux gens de taper dans les gifs (sur Twitter, Facebook et ailleurs) leur nom, prénom, année, mois ou jours de naissance, ville d’origine, dernier chiffres du téléphone, etc. :

    i

    Alors ça peut sembler innocent, et ça l’est sûrement la plupart du temps, mais c’est aussi une méthode pour obtenir des informations assez rapidement sur quelqu’un (ou plein de monde).

    Si on demande la ville de naissance et que ça sort la Tour Eiffel, hop, j’ai ta ville de naissance.
    Si on demande l’année de naissance et que ça sort le mur de Berlin, j’ai ton année de naissance.

    Ça peut aller loin. En faisant au préalable une table en cherchant les prénoms usuels, on peut associer des gifs aux prénoms et ainsi trouver le prénom des gens en fonction de leur gif.

    Qu’est-ce que ça peut foutre que l’on connaisse de moi ces informations ?

    Je sais pas. Rappelez-moi comment un bon nombre de sites sécurisent les comptes utilisateurs ? « Quelle est votre ville de naissance ? », « Quelle est votre deuxième prénom ? », ça vous dit quelque chose ?

    Et ça c’est seulement à distance.
    Si la personne est mal intentionnée et cible sa victime (harceleur, etc.), il peut être très content d’avoir le plus d’informations sur vous. Ne serait-ce que pour bluffer en envoyant un mail d’hameçonnage listant tout ce qu’il sait sur vous (histoire de sembler crédible) pour vous extorquer de l’argent (ou d’autres renseignements).

    Ou encore pour se faire passer pour vous après d’un autre site (qui va demander date de naissance, ville de naissance, etc.), ou d’un de vos amis auprès d’un proche, votre voisin, etc.

    Comme j’ai dit, ces posts peuvent sembler innocents. Mais ça reste une technique d’ingénierie sociale.

    Ne répondez pas à ces trucs-là.

  • Thursday 12 October 2023 - 20:59

    Ou pas.

    Du moment que les nobles peuvent se gaver, c’est tout ce qui compte :

    Y a vraiment des gens qui lisent les alt ?
    (source)

    Et voici la réaction de Geoffrey Dornes, que je partage : Je baisse, j’éteins, je décale. Et je lève le pied.

    Car tant que les « gestes pour la planète » seront imposés aux gueux pendant que les nobles se gavent, on peut considérer que l’écologie est une cause perdue.

    Je suis sérieux : une cause perdue. Ça ne sert à rien.

    Pendant qu’on baisse le chauffage ou qu’on pisse sous la douche, y a un projet pour faire des JO 2026 d’hiver en plein désert et la coupe du monde 2030 en Europe, Afrique et Amérique du Sud à la fois.

    Bilan carbone des avions ? Mais osef !
    Bilan carbone des clims géantes dans le sable ? Balek !
    Le fric d’abord bordel : le but c’est que les gens soient devant leur télé et pas dans la rue, comme ça ils voient les publicités des sponsors et consomment. C’est ça qui finance ces événements, et ces événements sont à leur tour rentables pour les sponsors.

    Avec ces gestes, on n’arrivera à rien. Non, être neutre en carbone dans un siècle ne résoudra rien non plus. Il faut avoir un bilan négatif pour rattraper nos conneries. Et pas dans cent ans, non, on aurait dû l’être y a 30 ans environ.

    À titre d’exemple, pendant que je dis ça, on est à +12 °C au-dessus des températures de normales, en déficit de 50 % de pluviométrie sur la saison, et on bat non seulement tous les records sur ces deux métriques, mais on bat aussi le record du nombre de records battus ! Est-ce qu’on mesure l’ampleur de ce qui passe là ? Nah.

    À ce rythme il ne restera bientôt plus assez d’arbres sur Terre pour imprimer le Livre des Records Édition Spéciale Climat tellement il sera gros !

    Rouler à 110 au lieu de 130 ? Je le fais, et vous devriez aussi. Mais pas pour la planète. Faites-le votre porte-feuille (on y gagne pas mal en vrai, sans perdre réellement en temps).
    Et si on vous demande : mentez.
    Mentez aux autres, personne n’ira vérifier.

    Mais ne vous mentez pas à vous-même : vous savez très bien que même si 60 millions de personnes éteignaient leurs lumières ou roulaient moins vite, ça ne compenserait que dalle à côté des événements émetteurs à mort mais qu’on continue parce que l’économie en a besoin pour ruiner le climat.

    Non, pour la planète, il faudrait brûler un noble.
    Mais je crois c’est interdit.

    Too bad.
    Du coup c’est comme je dis : une cause perdue.

  • Tuesday 22 August 2023 - 19:04

    Juste quelques extraits de presse à propos des voitures électriques, car c’est hilarant de voir l’ancien monde chier dans son froc, un peu comme quand l’arrivée d’Internet ou des jeux vidéos allait faire tomber notre société en décadence (ou pas).


    Chez Automobile-Propre (pourtant dédié aux EV), ce serait un « sale temps pour la voiture électrique ».

    Étonnant choix de mot, quand y a jamais eu autant de ventes, tant en nombre qu’en proportions (les ventes d’EV dépassent les ventes de Diesel aujourd’hui).

    En réalité, c’est juste les EV des marques traditionnelles et surtout françaises qui sont en berne depuis que Tesla ou MG cassent les prix. Le premier rafle la moitié du marché européen à lui seul (forcément, quand leur berline luxueuse à la pointe qui a fait ses preuves est pratiquement au même tarif qu’une citadine de base qui a tout à prouver chez Peugeot).

    D’ailleurs, concernant la Peugeot e208 L’Argus nous sort une vidéo intitulée « il y a mieux, mais c'est moins cher ». Et après le PDG de Peugeot nous dira que l’EV ne se vend pas… lol.


    Chez Automobile-Magazine, dans un article à propos de Porsche, on pourrait penser qu’on voudrait nous faire croire que le modèle électrique du constructeur — la Taycan — ne se vend pas bien, lorsqu’on lit que la marque fait des ventes record mais où la Taycan constitue, je cite « une ombre au tableau ».

    En fait, si Porsche n’en vend pas autant qu’ils devraient, c’est juste qu’ils peinent à trouver les composants.
    La demande, elle, est, bien présente. Et forte.


    À l’Ardenais, sur le sujet des vacances en EV, on n’hésite pas à raconter n’importe quoi non plus.

    Comme « une heure d’attente pour charger », ou encore « pour un trajet de 500 km, il faut en moyenne trois arrêts », ce qui est bien-sûr totalement faux.

    Presque tous les constructeurs ont un modèle électrique capable d’avaler au moins 300 km d’autoroute d’une traite, et donc finir les 500 km avec un petit arrêt recharge de 15-20 minutes au milieu et en guise de pause.

    Après, si on choisit de faire un tour de France en voiturette, je conçois que ça prend un poil plus de temps. Tout comme il prendre plus de temps de labourer un champ avec une Formule 1 plutôt qu’avec un tracteur.
    Dont-on vraiment apprendre à des adultes que le problème ne vient pas du matériel mais de celui qui l’a choisi ?


    À Franceinfo ce n’est pas mieux, où l’on évoque 6 heures de charge pour faire 600 km. Le problème ici est la méthode : il prennent le départ avec seulement 90% de charge (alors que le départ est le seul moment où l’on doit charger à 100%) et ils essayent de charger complètement lors des arrêts (alors qu’on devrait ici s’arrêter à 80%, car au delà c’est hyper lent et contre-productif).

    Clairement, ils le font exprès. C’est du travail indigne.

    Est-ce représentatif de Mr Michu ? Je ne sais pas. Toujours est-il qu’on ne voyage pas en électrique comme on voyage avec une thermique. Va falloir se mettre ça dans la tête, en tout cas pour le moment. Y’a quelques ajustements à entreprendre, mais ça les constructeurs ne l’expliquent pas forcément. Heureusement les planificateurs de trajets essaient de compenser ça.


    Sur le service public toujours, voyons chez France 2 : même son de cloche..
    Ils parlent d’un Paris-Lyon en neuf heures ! Le plus drôle, c’est qu’ils prennent ça comme une victoire car en 2013 le même trajet leur avait pris 25 heures.

    Pourquoi une telle durée ? Parce qu’ils font le trajet en Renault Zoé dénuée de charge rapide. C’est comme essayer, en 2023, de télécharger une vidéo HD sur un téléphone bridé en Edge, et de conclure que la HD c’est pourri. Ça vous semble normal ?

    À titre de comparaison, une simulation avec ABRP pour le même trajet en Ioniq 6 en roulant à 130 km/h me donne 3h56 de trajet auquel on ajoute 15 minutes de charge (qui nous sert alors de petite pause). Avec une Renault Megane eTech, qui « remplace » la Zoé en quelque sorte pour Renault, on doit pas être loin de la même chose. Même une Dacia Spring (qui n’a que 100-150 km sur autoroute) avec charge rapide ne mettra jamais 9 heures.

    On notera toutefois que même si cela prend du temps, le trajet n’est pas impossible. Pourquoi ? Car l’infrastructure de recharge se trouve dans chaque maison, chaque hôtel, chaque station service. Il y a des prises de courant partout. Oui ça sera lent, mais c’est possible. Bien plus possible que n’importe quel autre moyen de transport hormis le vélo et la marche.


    Selon le Figaro, un propriétaire de voiture électrique sur deux regrette son achat. Cette news a également été reprise dans tous les autres journaux.

    Quand on creuse un peu, on voit que cette étude est à la ramasse :

    • nombre de sondés peu clair (tantôt on parle de 600, tantôt de 6000)
    • aucune distinction entre les propriétaires d’hybrides ou d’électriques
    • pas de distinction entre « totalement insatisfait » et « un peu insatisfait ».
    • avis contraire à tous les autres sondages (et dont personne n’a jamais parlé évidemment).

    La question porte également uniquement sur le prix de l’électricité, pas sur tout le reste.
    À ça je dirais simplement que même si l’électricité était multipliée par 5 à 10 (donc 500 % à 1 000 % d’inflation), on serait toujours pas aussi cher que l’essence (qui lui aussi n’a pas un prix bien stable, je le rappelle).

    Quant au reste, mon avis n’est que le miens, mais l’absence de bruit, d’entretien, d’odeurs à la pompe et dans la bagnole, de vibrations, la dualité souplesse-dynamique de conduite, ou tout simplement la possibilité de pouvoir faire le plein à la maison et ne pas avoir à se déplacer pour ça… même si l’électricité venait à dépasser l’essence en terme de prix au kilomètres, je ne reviendrai jamais en arrière.


    Mauvaise foi, incompétence, conflit d’intérêt, volonté d’entretenir le buzz auprès d’un public ancré en 1973 ? Je ne sais pas. Possiblement un peu de tout.
    Mais que tous les médias fassent systématiquement les pires choix possibles pour voyager, c’est tout de même très fort et ça se voit.

    … ça continue de se voir en fait, car j’en avais déjà parlé.

    Enfin, on saluera tout de même quelques articles de qualité :

    Le vrai problème est plutôt ailleurs

    Tout n’est pas rose quand même.

    Le voyage peut se faire dans 100 % des cas, mais il subsiste des désagréments. Je parle notamment des bornes et des applications.

    C’est du détail, mais si je prends la station de l’aire du Bourbonnais (dans l’Allier, le long de l’A79), on y trouve une station Ionity. Voici ce que ça donne dans quatre applications différentes, à la même heure :

    • ChargeMyHyundai : 4 bornes de disponible sur 6
    • Freshmile : 6 bornes disponibles sur 6
    • Chargemap : 2 bornes disponibles, 1 inconnue (en panne ?), sur 6
    • ShellRecharge : 3 bornes disponibles sur 6.

    (Je n’ai pris ici que les prises CSS 350 kW, pas les CHAdeMO ou AC 43/50 kW)

    C’est quand-même dingue non ?

    Et c’est cela de façon systématique : y a jamais rien qui correspond.
    Dans un sens comme dans l’autre, le nombre de bornes disponibles réellement ne correspond que rarement à ceux indiqués dans les applications, et encore moins leur puissance réelle, l’état du service (bornes de 350 kW bridés temporairement à 150 ou 50 par exemple), et parfois même leur positions géographiques.

    Sur les autoroutes, en vrai ça marche plutôt bien : y a toujours de quoi (bien) charger, mais les données sont globalement fausses. C’est ici qu’il y a des choses à dire et que sera la source des potentiels problèmes. Et je ne parle pas des tarifications, où c’est la fête du slip.

    Le nombre de bornes aujourd’hui est tel qu’on ne sera jamais à sec sur l’autoroute, mais c’est quand-même pas pratique d’avoir un paquet d’appli pour nous aider et qu’aucune ne soit fichue de correspondre à la réalité. Ça mérite mieux.

    Quant aux bornes EV en ville, c’est peu comme trouver de l’essence en cas de pénurie d’essence, mais en dehors des pénuries : c’est encore plus la merde, entre les places occupées par un Diesel, une borne unique en panne et une tarification à coucher dehors (à l’acte, à la minute, au kWh, qui dépend de l’heure et de la durée… en plus de la place de parking qui est elle aussi tarifée en fonction de l’heure et des jours).

    Une expérience personnelle

    Je reviens de 3 000 km de voyage, en haute montagne (Route Napoléon, dans les Alpes du sud), puis un Clermont-Paris-Metz-Lyon-Clermont en Ioniq 6.

    Dans le sud, je ne prends jamais les autoroutes : ça enlève l’intérêt des paysages et je préfère autant que possible manger dans les petits villages.
    Dans la seconde partie direction Paris, J’ai pris l’autoroute.

    En tout, ça m’a fait faire deux expériences. Et le moins qu’on puisse dire, c’est « deux salles, deux ambiances ».

    Descente dans le sud hors autoroute

    Je pars de Clermont direction Nîmes. Premier arrêt pour déjeuner : je découvre des bornes sur le parking en bord du village. Ce n’était pas prévu, mais j’en profite pour me brancher le temps de manger. La charge n’est donc pas une perte de temps (si ce n’est que la première bornes ne fonctionnait pas et qu’il fallait changer de place #fail). J’ai aussi pu faire découvrir comment ça se passe à quelqu’un qui avait une PHEV depuis peu. D’ailleurs, si vous n’avez jamais vu ou compris comment ça marche, n’hésitez pas à demander ou à regarder les bornes si vous voulez voir comment ça se passe !

    Second arrêt : 10 minutes à un Géant Casino en charge rapide en vu du départ le lendemain pour une longue route. Ensuite, chargement à l’hôtel durant la nuit, passant de 72 % à 97 %. Batterie pleine le matin, c’était parfait. Là encore, aucune perte de temps.

    Troisième arrêt : petit passage sur une station Ionity pour monter à nouveau à un pourcentage très élevé (95 %) car là où j’allais, les bornes rapides sont rares et éparses. J’ai chargé en deux temps : jusqu’à 80 % sur une borne rapide et ensuite j’ai basculé sur la borne lente pour libérer la borne rapide.

    Ensuite j’ai poursuivi ma route et j’ai traversé 400 km de montagnes. J’étais descendu à 15 %. C’était la première « galère » pour charger à un Lidl. Les applications indiquaient 2 bornes de 150 kW et 4 de 22 kW. En réalité, c’était une borne de 50 kW, qui ne chargeait que 18 kW (et les bornes en AC lentes étaient « en pannes »). Où étaient les bornes 150 kW ? Nulle ne le sait.
    Deux bornes de 60 kW (réels) se trouvaient de l’autre côté de la rue, mais je ne les aurait pas vu si un utilisateur sur ChargeMap n’avait pas pris le temps d’écrire un commentaire. Pour ne rien arranger, une des deux places était occupée par une voiture qui avait fini de charger et l’autre place bloquée par un car. On était clairement dans le pire des scénarios : pannes, incivilités, bridage des bornes…

    Finalement, la voiture et le car ont débloqué les deux places et j’ai pu charger convenablement. L’avantage c’est que j’ai pu renseigner deux autres personnes au Lidl et les rediriger au bon endroit, et on a fini par discuter de nos vacances. J’aurais pu rester 15 minutes supplémentaires, ça m’aurait permis de rentrer totalement chez moi, mais j’avais envie de rouler et de voir ensuite (sinon c’est pas fun).
    J’ai donc poursuivi ma route. Le planificateur dans la voiture estimait une arrivée chez moi avec 1 % de batterie (estimation bidon chez Hyundai, qui signifie « t’y arriveras pas » : ils mettent 1 % pour ne pas mettre −15 %). J’ai donc chargé à un autre Lidl (où le tarif via Chargemap est très attractif). C’était la nuit, il n’y avait personne. Je suis resté 25 minutes pour 35 % de charge (à 60 kW). Largement plus que nécessaire pour ma destination, mais quitte à charger pas cher, autant rester un peu en marchant (j’adore la nuit).

    En bref, en dehors des autoroutes, ce n’est pas la voiture le problème. Ce ne sont pas les files d’attente non plus. Et ce n’est pas le temps d’attente de la recharge non plus : si on se débrouille bien, on s’arrange pour charger pendant la nuit ou pendant la pause repas. Et le peu d’attente que j’ai eu, j’ai discuté avec des gens, y compris des hollandais.

    Le problème c’est :

    • la fiabilité du réseau : bornes très nombreuses à être en panne (depuis quand accepté que 25 % d’une infra soit en panne ? Est-ce que 25 % des lampadaires, des DAB, des parkmètres, des caisses de supermarché ou des machines à glace chez McDo sont en pannes ? Bon ok, pour le dernier cas, mais pour le reste ? Je vais finir par repasser une habilitation électrique pour réparer tout ça moi-même si ça continue !
    • la fiabilité des informations sur les applications : puissance de charge erroné, localisation fausse ;
    • l’occupation des bornes par des véhicules qui n’ont rien à y faire, ou qui ont fini de charger (vivement qu’ils mettent des frais d’occupation) : ce sont des places de recharge, pas de stationnement).

    Dans tous les cas, on s’en sort. Je n’ai jamais eu besoin d’une dépanneuse ou d’un groupe électrogène comme on entend parfois troller. Au pire, j’aurais chargé sur une borne lente durant 1 h pendant lequel je serais allé me poser à une terrasse. C’est tout.
    On peut faire le parallèle avec des stations essence qui n’ont plus de carburant. C’est beaucoup plus rare, car le système est bien rodé, mais ça arrive. Dans le cas des bornes électriques, le système n’est pas rodé du tout. Tesla est rodé. Le réseau autoroutier est rodé. Mais le reste, pas encore. Heureusement on peu se contenter de charger à la maison 95 % du temps.

    Quant au fait de faire des pauses toutes les 2-3 heures… je ne les vois pas passer car la pause est là quoi qu’il arrive. Faut alors simplement s’arranger pour charger pendant la pause. Et j’insiste : de charger pendant la pause, pas de prendre une pause pendant la charge. C’est la machine qui s’adapte à vous, pas l’inverse. Si vous devez vous plier à votre voiture, vous n’avez pas la bonne.

    Autoroute Paris, Metz, puis Clermont

    Sur autoroute, c’est une autre histoire : ça marche très bien. C’est également le constat fait par les gens avec qui j’ai discuté. Toutes les aires d’autoroute ont des stations EV où l’on peut charger vite.
    Parfois la vitesse n’est pas optimale : la seule fois où j’ai utilisé Total, je plafonnait à 150 kW au lieu de 350 kW de la borne, mais ce n’est pas la mort non plus : ça reste rapide. Ionity, en revanche, ça a systématiquement très bien marché : j’étais systématiquement à >230 kW (le max de la voiture). Sur une session, j’ai pris 60 kWh en 22 minutes, ce qui est quand-même une performance de charge exceptionnelle.
    Pour info, avec la Ioniq 6 est venu un an d’abonnement à tarif avantageux chez Ionity. C’est pour ça que j’ai privilégié ce réseau autant que possible. Néanmoins, pour un premier voyage en EV, j’ai aussi voulu découvrir différents réseaux. Au final y a rien de sorcier et il faut suivre ce que la borne nous dit : généralement on branche la voiture puis on passe son badge (qui vient avec la voiture généralement). Quand on autorise le paiement par CB, on paye avant de se servir (comme pour l’essence).

    À noter que j’ai voyagé en semaine. Cela a sûrement joué car les stations étaient systématiquement vides. Aucune queue, aucune attente. Et sur 5 arrêts, j’ai croisé seulement deux voitures en charge en même temps que moi. Sur les pompes à essence, par contre, il y avait de l’attente. Une ou deux voitures seulement, mais de l’attente. Moi non.

    Ajoutons enfin que dans la Hyundai, le planificateur embarqué est totalement inutile. Quelqu’un qui le suivrait à l’aveugle arriverait à destination, mais c’est foireux à mort. Une fois il m’avait imposé un arrêt sur une borne AC lente pour gagner exactement 0 %, chargeant de 96 % à 96 %. Déjà, à ce niveau de charge, un arrêt devrait être interdit, mais ensuite, une telle absurdité c’est clairement un bug pourri. Je n’ai évidemment pas suivi le planificateur, mais faites donc attention : ça reste un travail pas fini.

    Aussi, le planificateur Hyundai fera forcément faire des recharges rapides de X % à 80 %. Même si on n’a pas besoin de 80 % pour se rendre à destination, il fera monter à 80 %. En soi ce n’est pas de l’énergie perdue, mais c’est pas une façon optimale : la charge rapide est plus chère que charger chez soi. On attend donc un correctif et un message dans la voiture qui indique « la charge continue, mais vous avez désormais assez pour continuer le trajet » (comme chez Tesla ou Porsche). Hyundai débute et c’est encore excusable, mais le planificateur ABRP, maintenu par « un gus dans son garage » a des années-lumières d’avance dans ce domaine.

    En bref, sur Autoroute, tout s’est déroulé à la perfection (si ce n’est le planificateur embarqué). Toutes les aires ont effectivement des bornes, ce qui rend le planificateur également inutile. Il serait juste pratique qu’ils mettent le réseau de charge : Ionity, Fastned, Total, Engie… Comme ils mettent le carburant : Shell, Total, Avia, Esso… Ça peut être un gros plus pour ceux qui ont un abonnement pour un réseau et pas un autre (là aussi, comme pour l’essence, notamment les professionnels, qui ont une carte Total par exemple).

    Et je le redis : c’était en semaine, pas un samedi. Ça explique les stations de charge vides, mais ça constitue peut-être également la solution pour voyager ? Dans mon cas, c’est ce que je fais depuis des années.

  • Saturday 15 July 2023 - 12:37

    La Ioniq 6.
    J’avais fait un article quand j’avais acheté une voiture hybride rechargeable en 2020.

    Depuis, j’ai voulu passer à une 100 % électrique. L’hybride rechargeable, ça permet de rouler en 100 % électrique sur 50 à 100 km selon les voitures, tout en laissant la possibilité de faire 900 à 1 000 km avec un plein d’essence en plus de ça. C’est donc un peu le meilleur des deux mondes si on souhaite concilier l’électromobilité au quotidien, avec une expérience sans prise de tête sur les longues distances.

    L’achat précédent avait été fait juste avant le Covid, c’est-à-dire aussi juste avant que le marché des véhicules électriques (EV) et le nombre de bornes explose, notamment grâce aux aides gouvernementales. En ce qui me concerne, que ce soit l’achat de 2020 ou celui-ci de 2023, je n’ai pas eu un seul centime de subventions : mauvais timing, trop riche, etc.

    Dans le contexte de 2020, je n’aurais toujours pas pris d’EV, même si j’avais su ce qui allait se passer. En particulier la Hyundai Ioniq Electric, au lieu de la Ioniq PHEV, car l’autonomie de cette voiture n’aurait pas été suffisante pour un trop grand nombre de mes trajets. De surcroît, l’absence de charge rapide était son gros point noir (ce qui est très dommage, car cette voiture est excellente partout ailleurs).
    En 2023, par contre, les choses ont changé.

    Qu’est-ce qui a changé ?

    Déjà mon budget.

    Ensuite, les autonomies et les bornes. On peut ainsi faire Paris-Nîmes avec 2 arrêts de 15 minutes et qui recouvrent donc très facilement les pauses « humaines » :

    i
    Paris-Nîmes avec une Ioniq 6 (en roulant à 110 km/h en conditions estivales) ; calculé avec ABRP

    Niveau voitures, on trouve quelques berlines, entre les citadines à l’autonomie trop faible et les SUV bien trop gros. Par rapport à la Ioniq Electric de Hyundai et ses deux gros défauts (autonomie, pas de charge rapide), leur nouvelle Ioniq 6 corrige le tire. C’est cette voiture que j’ai.

    En ce qui concerne les bornes de recharge, indispensables aux longs trajets, le réseau s’est considérablement développé. Le maillage du réseau est devenu praticable. Ionity, Shell, Total, Engie, FastNed, Elektra… et une majorité des aires d’autoroute en ont. Sans compter les parkings de supermarchés (merci à la législation pour pousser à ça). Et ça continue de s’améliorer :

    Graph des nombres de bornes en France et par réseau.
    Sur les 10 dernières années, ça ne fait que 2 ans que le réseau hors-Tesla est praticable, et 5 ans où il y a (enfin) autre chose que du Tesla (source).

    Le nombre de bornes pour chaque station de charge (2 à 6 généralement, rarement plus) ne rivalise toujours pas avec les super-chargeurs Tesla (6-20 bornes à chaque fois, parfois jusqu’à 50), le réseau est praticable avec un peu d’organisation.

    Le truc c’est surtout qu’il faut prendre en compte :

    • les bornes en panne (chez Ionity, c’est 1 sur 4, presque systématiquement) ;
    • les jours de grands départs et les Hollandais (qui ont énormément d’EV — roulez de nuit, c’est mon conseil) ;
    • un débile en Taycan qui occupe deux places (voir ça) ;
    • les « mauvaises pratiques » de charge (une voiture en charge lente qui monopolise un chargeur rapide ; une voiture qui reste sur la place alors qu’elle ne charge plus…).

    À part ces quelques points pénibles, ça marche et l’anxiété de l’autonomie n’a plus lieu d’être.
    Concernant le réseau de niveau 2 (charge semi-rapide), il est là, mais peu intéressant pour les touristes de loin en passage.

    Pourquoi pas Tesla ?

    La Tesla Model 3 Long-Range était mon choix initial (y a 1 an).

    Sur le papier, les Tesla écrasent toute concurrence. Aucun autre modèle n’offre autant pour son prix en termes d’autonomie, prix, performances, volume du coffre, réseau de charge… et surtout — surtout — la fiabilité du réseau de charge, qui a un uptime dépassant tous les autres réseaux et de très loin.
    J’ai fini par abandonner Tesla, car ils ont augmenté le tarif de façon indécente — +20 % — fin 2021. Aujourd’hui, Tesla a rebaissé ses prix (−20 %, et −10 % de plus depuis juin), mais j’avais déjà fait le choix de la Ioniq 6 entre-temps. Les deux sont sympa et les deux m’auraient plu. Néanmoins la balance a penché vers la Ioniq 6.

    Je mets ici quelques points de comparaison qui m’ont permis de départager l’un de l’autre. Il n’y a pas que la technique qui joue : les deux ont 500 à 600 km d’autonomie (avec un petit avantage pour Tesla), les deux ont une charge très rapide (avec un petit avantage pour Hyundai). Les deux sont comparables. Les quelques différences importantes peuvent se résumer ici :

    Ioniq 6Tesla Model 3
    Réseau de charge :praticable, sans plusexcellent
    Planificateur de trajet :praticable (Hyundai débute [mais s’améliore] sur le sujet)excellent (Tesla a une grande expérience)
    Design extérieur :originalpas moche, mais devenu banal
    Réseau de distributeurs :excellentbof
    Palettes au volant pour la régèn :OuiNon
    V2L et prise 220 V :OuiNon
    Mises à jour OTA :Oui (basique)Oui (complète)
    Connectivité :Oui (gratuit)Oui (gratuit, payant pour la version complète)
    Plug-and-Charge :Oui (sur réseau supporté)Oui (sur réseau Tesla et très bien intégré)
    Application mobile :Oui (merdique)Oui (excellente)
    Autopilote :Nv 2 (incluse, efficace)Nv 2 (bonne, mais notoirement en régression) ; Nv 3 (option)
    Coffre avant :Oui, tout petit sur ma configOui, grand
    Isolation sonore :Exceptionnellebonne
    Android Auto et Apple CarPlay :Oui et OuiNon et Non

    Ainsi qu’un gros point en faveur de Hyundai concernait la reprise de mon ancien véhicule : 21 k€, contre 11 k€ chez Tesla (ce qui dans mon cas aurait rendu la Tesla plus cher à la date de l’achat).

    Bref, une voiture ça ne se roule pas sur le papier, j’ai préféré la Ioniq 6. La Tesla a des avantages certains, mais qui pour moi n’ont pas trop d’intérêt. Un coffre plus grand ? Bof.
    Par contre, les palettes au volant sont devenues pour moi un automatisme depuis 3 ans et la proximité d’une concession, un réseau de distribution sont un plus. Les quelques options comme le V2L semblent gadget, mais c’est le genre de truc qu’on est content d’avoir le jour où on en a besoin.

    Re-Hyundai donc ?

    En 2020, ma Ioniq Plug-In (PHEV) avait quelques problèmes de sortie d’usine et la prise en charge avait été merdique. Cette expérience m’avait un peu refroidi. Ceci dit, l’expérience des visites plus récentes ont montré une amélioration de la considération client à la concession où j’étais. Je me suis donc permis de leur laisser une autre chance.

    Entre le moment où j’ai commandé et la livraison du véhicule, il y a eu moult retards. Hyundai France — pas la concession — a très clairement merdé et est resté particulièrement opaque dans les raisons du retard. En vrai, ils n’ont pas donné suite à 3/4 de mes tentatives d’entrer en contact avec eux et sur les 25 % de tentatives où j’ai pu obtenir une réponse, ces dernières étaient creuses, sans information. Bref, ne comptez pas sur le service client de Hyundai pour vous renseigner : ils ne diront rien et vous laissent vous démerder.

    Quant au site de suivi de commande (« click-to-buy »), il n’est absolument pas fiable et les dates sont des leurres bidons destinés à faire patienter le client.

    À la concession ils étaient tout aussi désabusés par leur attitude, mais ne semblaient toutefois pas en mesure de faire bouger les choses malgré leur insistance. Arrivé à 3 mois et 1/2 de retard — en plus des 3 mois prévus initialement — et voyant que d’autres clients étaient livrés en trois semaines malgré une commande passée bien après moi, j’ai mis en demeure la concession de me livrer.
    L’idée était d’annuler la commande et d’acheter le véhicule dans une autre concession, qui avait le même modèle disponible sur le champ. Le passage par une mise en demeure (et un délai supplémentaire) est une obligation légale prévue au contrat.

    Il faut ajouter que je leur avais prévenu oralement la semaine d’avant que j’aille les mettre en demeure, et un mois avant (donc déjà 2 mois après la date de livraison prévue) que l’annulation de la commande deviendrait une option si la livraison n’était pas faite rapidement.

    Trois jours après que je leur aie apporté le courrier en main propre, le véhicule était livré à la concession. Efficacité de la mise en demeure ou simple coïncidence, je ne sais pas, mais le résultat est là.

    Quoi qu’il en fût, après avoir eu le véhicule de démonstration pour un week-end (avant la livraison), j’ai définitivement été convaincu de la Ioniq 6, notamment par rapport à la Tesla 3, avec lequel j’ai hésité jusqu’au bout quand-même.

    … d’où Hyundai et la Ioniq 6.

    Ioniq 6

    La version que j’ai est la First Edition : toutes options, HTRAC (transmission intégrale) avec les jantes de 20" et les logos Hyundai noir. Les seules choses qu’elle n’a pas par rapport aux options disponibles dans les autres finitions sont les rétroviseurs caméra et les sièges ventilés (chauffées oui, mais pas ventilés à cause de l’assise spécifique).

    En vrai, il s’agit de la version la moins efficiente du véhicule :

    Autonomies WLTP des différentes configurations de la Ioniq 6
    MotorisationØ jantesAutonomie
    RWD18"614 km
    20"545 km
    AWD18"583 km
    20"518 km

    On voit que le passage en 4 roues motrices fait perdre ~30 km, mais c’est surtout le fait de passer aux roues de 20” qui fait perdre 60-70 km !
    Le diamètre ne joue pas tellement, c’est surtout la largeur des pneus qui induit une prise au vent accrue (la trainée aérodynamique (SCx) est fonction de la surface d’attaque (S) et du coefficient de traînée (Cx)). Les jantes 20" ne sont également pas des jantes « pleines » style « aero-wheels ».

    Heureusement, les roues ça peut se changer. Mes roues de 20" vont donc probablement sauter pour des 18", car même si c’est beaucoup plus joli, l’autonomie prend assez cher.

    Concernant les rétroviseurs-caméra, je suis content de ne pas les avoir. Le gain en autonomie est anecdotique. Ce n’est pas ça qui me gêne. En vrai… c’est super moche !
    De l’intérieur, cela ne me gêne pas d’avoir des écrans OLED, d’autant qu’ils sont joliment intégrés au tableau de bord (pas comme dans la Ioniq 5). Un écran, ça ne réagit pas non plus comme un miroir, en particulier quand on bouge la tête pour changer d’angle, mais j’aurais pu m’y faire, tout comme l’écran la nuit, qui semble fonctionner vraiment très bien aussi.
    C’est de l’extérieur que le design est vraiment raté. Ils auraient pu faire quelque chose de plus abouti, comme chez Honda par exemple, où c’est bien plus travaillé.

    Ce qui suit concerne les points positifs et négatifs de la voiture.

    Les gros plus

    L’efficience
    Même avec la configuration la moins efficiente pour une Ioniq 6, j’ai des chiffres de consommation très honorables :

    Sur autoroute (de montagne ; trajet de 66 km aller avec gain d’altitude + 66 km retour avec perte d’altitude) :

    • en roulant à 110 km/h au régulateur : 17,0 kWh/100 km (beau temps, 20-23 °C, avec ventilation, sans clim)
    • en roulant à 130 km/h au régulateur : 20,7 kWh/100 km (beau temps, 30-35 °C, avec ventilation, avec clim)
    • chiffres hiver à venir

    Sur mes trajets réguliers, je suis à 13-14 kWh/100 (en été), comportant moitié route à 90 km/h et moitié ville, là aussi avec dans l’ensemble une asymétrie d’altitude à cause de la montagne (je fais 9,5 kWh/100 à l’aller, et plutôt 17,5 au retour).

    Avec la version la plus efficiente du véhicule, les chiffres seraient encore meilleurs (sûrement 15-16 kWh/100 km à 110 km/h et 18-19 kWh/100 km à 130 km/h)

    La charge hyper-rapide.
    18 minutes (réelles, dans de bonnes conditions) pour passer de 10 à 80 % sur un chargeur rapide ? Moi je dis oui. De quoi rouler 300 km pour 20 minutes de pause. À ce niveau, on peut aussi choisir son chargeur : on s’arrête où on veut, pas où l’on doit. Et si un chargeur est saturé, on prend le suivant. Si l’on s’arrête toutes les 2 heures, on charge pendant qu’on va aux WC, et c’est reparti.

    Le plug-and-charge.
    On arrive à la borne, on branche, ça charge. Pas besoin de badge : la voiture communique avec la borne. Cette intégration rend l’ensemble plus pratique qu’une pompe à essence.
    Pour le moment, ce n’est pas praticable faute de bornes compatibles (c’est très rare que ça marche), mais la voiture est future-proof.

    Notons que cela demande une standardisation (mise à la norme ISO 15118) des voitures, des bornes, des réseaux de charge (qui exploitent les bornes) et des moyens de paiement. C’est donc pas demain la veille que ça sera en place je pense, sauf chez Tesla chez qui ça marche très bien depuis 10 ans, mais bon, quand on possède son propre réseau, c’est pas bien compliqué.

    L’espace à bord, en particulier à l’arrière.
    La garde au toit à l’arrière est un peu faible (si vous faites 1m80 ou plus, ça va gêner), mais l’espace pour les genoux est immense, même avec les sièges avant reculés !
    En avançant les sièges, on peut limite dormir par terre et sur la banquette.

    Le silence.
    Même à 110 km/h, le silence est impressionnant. C’est ultra-reposant. C’était déjà un luxe sur ma voiture précédente, mais sur la Ioniq 6, c’est absolument incroyable. On peut parler à voix basse et toujours s’entendre.

    Les écrans LCD et le HUD
    Je suis assez surpris que l’éblouissement du Soleil ne gêne pas plus que cela. Tant mieux ! Par contre, ils auraient pu utiliser un écran OLED, pour éviter d’avoir du noir qui éclaire, au moins pour le HUD la nuit.

    Aussi, le HUD directement sur le pare-brise implique d’avoir un pare-brise compatible (sigle « HUD » inscrit sur la vitre, à côté du logo « securit »). C’est à savoir en cas de remplacement du pare-brise. Prévoyez d’ailleurs une assurance avec une franchise adaptée, car le remplacement du pare-brise coûte 2 500 €.

    Le HUD sur la vitre ne fonctionne pas non plus (ou mal) avec des lunettes à verres polarisés.

    Quelques petits plus appréciables et bien pensées en vrac :

    • Les boutons de déplacement du siège passager sur le côté gauche, pour que le conducteur puisse déplacer le siège facilement (très adapté aux taxis, je suppose) ;
    • Les appuis-tête réglables en hauteur et sur l’axe avant/arrière ;
    • Les sièges avant inclinable très bas en arrière, pour faire une sieste ;
    • Le volant réglable en hauteur et en profondeur (je l’avais déjà sur la Plug-In) ;
    • La boîte à gant « tiroir » (avec lumière) ;
    • La clé-télécommande pour faire avancer la voiture de l’extérieur (plus besoin d’entrer dedans dans les moments « Atta, je vais l’avancer un peu ») ;
    • Le système de navigation, quoi que fouillis, reste performant et permet de rechercher des points de charge, des hôtels, des restaurants, des fast-food, des banques ;
    • une quantité gigantesque d’options de sécurité, comme le freinage d’urgence et l’évitement des obstacles et la surveillance constante à 360° ;
    • La multitude d’options à la con : lecture des panneaux, prise 220 V sous la banquette, coffre automatique, rétroviseurs « marche arrière », vue caméra 360° avec vue 3D, baisse des fenêtres avec la clé ; stationnement automatique, commande vocale, éclairage intérieur RGB…

    Les gros points négatifs

    La taille & la position de la trappe de recharge
    Ce sont les seuls gros reproches réels et physiques que je peux lui trouver actuellement et qui ne soit pas logiciel.
    Pour la taille : c’est une grande voiture, particulièrement loooongue. Ça ne se gare pas partout, faut le savoir et s’y préparer.
    Pour le port de charge : il est à droite à l’arrière. S’ils avaient réfléchi, ils auraient mis le port au même endroit que le fait Tesla (à l’arrière à gauche). Ainsi, ça aurait été du côté conducteur d’une part, mais ça aurait aussi simplifié la recharge sur le réseau Tesla, dont la longueur des câbles et la position des places sont adaptées à une charge côté gauche. C’est un peu con.

    Quelques petits reproches supplémentaires :

    • la clé de la taille d’un œuf, beaucoup trop grosse. Et la clé physique de secours n’est pas même dedans ;
    • pas de témoins de niveau de charge à l’avant. Ma Plug-In avait ça, c’était quand-même pratique ;
    • le caoutchouc de protection du port CCS qui fait super cheap : j’aurais préféré une petite trappe (comme sur la Mach-E).

    En dehors de ça, c’est un véhicule excellent, mais plombé par le software. Hormis Tesla et les Chinois, aucun constructeur n’a encore réalisé qu’ils fabriquaient désormais des iPhone sur roues et non un engin mobile de mécanique huileuse comme au XXᵉ siècle. Va falloir qu’ils se réveillent et sortent de leur déni.

    Les défauts sont donc essentiellement logiciel. Cela signifie également qu’on peut espérer que ça soit corrigé un jour (même si j’y crois moyennement).

    L’interface du système d’info-divertissement.
    C’était le cas aussi sur la Plug-In et sur toutes les Hyundai : d’une façon générale, il FAUT absolument qu’ils changent ça. N’importe quelle action exige 5-10 clics. Ça n’enlève rien au fait que tout soit fonctionnel, mais l’interface est une horreur et semble faite par un gosse de 8 ans, pas par des ingénieurs UX.

    La philosophie du système d’info-divertissement
    C’est un système repris du thermique corrigé pour l’EV. Ça laisse des marques : quand on a 300 km d’autonomie mais 500 km de route, il demande si on veut ajouter des points de charge. Vous ne voyez pas le problème ? Le voilà le problème : bien-sûr qu’on veut ajouter des points de charge !

    Idéalement, il faut ajouter une option pour la navigation au même titre que l’évitement des péages ou des tunnels : « inclure les points de charge sur le trajet ? ». Mais ne me demandez pas à chaque fois si oui ou non il faut des points de charge.

    Les options non sauvegardées
    C’était un défaut sur ma Plug-In aussi : certaines options sont persistantes après le redémarrage de la voiture. D’autres non. C’est ridicule.

    Les bip bip bip tout le temps.
    La voiture adore biper. En particulier l’option de la limite de vitesse via la lecture des panneaux. La voiture se met à bipper quand on roule à 81 alors que la limite légale est à 80. Cette même lecture est parfois imparfaite ou pas à jour. C’est vite chiant : parfois le lecteur de panneaux voit un 70 km/h qui est pour la sortie d’autoroute, pas pour moi, et du coup ça bipe tant qu’il ne voit pas un panneau 110 ou 130. La raison à tout ça est législative : elle leur permet d’avoir une étoile de plus au EuroNCAP, mais c’est relou.

    Sinon ça bipe pour le chevauchement de ligne, pour la détection d’un nouveau panneau, pour le régulateur qui s’active, pour le passage en iPedal, la détection des zones de danger, etc. C’est infernal. Certains sont désactivables, mais il n’est pas possible de rouler sans aucun bip.

    La détection des mains sur le volant
    Bien que la voiture ait un suivi de voie performant (vraiment), il faut garder les mains sur le volant. Pas trop, sinon il considère qu’on conduit à sa place, mais un peu quand-même sinon il considère qu’on n’a pas les mains sur le volant… et il se met à biper. Et comme sur les longs trajets d’autoroute on ne reste pas crispé sur le volant, il considère toutes les 30 secondes que je ne tiens pas le volant et il me faut donner un petit à-coup pour dire que je suis bien là. Sur un long trajet autoroutier, c’est vite chiant aussi.

    Certaines voitures utilisent un détecteur capacitif sur le volant : un contact suffit. D’autres utilisent l’eye-tracking : pas besoin de tenir le volant, il détecte si je regarde la route ou pas. Si je tourne la tête, il gueule.

    Autre point : si je ne fais rien, il bip plus fort et après 1 minute, il désactive tout.
    Je trouve ça particulièrement dangereux. Le maintien de voie pourrait être une assistance d’urgence en cas de malaise. Autrement dit, c’est quand le conducteur ne réagit pas qu’il ne devrait surtout pas se désactiver ! Il devrait alors se mettre sur la bande d’arrêt d’urgence et s’arrêter en warning. La voiture en est capable : elle change de voie toute seule, elle s’arrête toute seule, et peut se garer toute seule. Elle a tout ce qu’il faut pour faire tout ça.
    Si toujours aucune réaction de la part du conducteur, la voiture devrait appeler les secours. Là aussi, elle en est capable.

    Chez Mercedes, c’est exactement ce qu’ils font.
    Hyundai, lui, désactive tout et t’envoie dans le décor. La philosophie du système est à revoir ici. Coucou Hyundai ?

    Le GPS et la priorité de la navigation.
    Quand on entre une destination, il demande un trajet en ligne qui tient compte des bouchons, des travaux, des déviations… Si le réseau ne fonctionne pas ou si le serveur ne répond pas (après 1 minute), alors il cherche un trajet en local, en fallback.

    Ce qu’ils devraient faire, c’est afficher le trajet calculé localement (en 3~4 secondes) puis le remplacer par le trajet en ligne quand ce dernier devient disponible. Comme ça, on peut commencer à voyager le temps qu’il cherche. Idem quand je veux modifier le trajet (inclure ou exclure les péages, etc.) : à chaque action il demande en ligne. C’est ridicule et fait perdre du temps.

    Le planificateur de charge
    Il y en a un, c’est cool, mais il n’est pas au point. On ne peut pas chercher des stations de charge par commune ou par zone, ni tous les afficher comme le fait n’importe quelle application du style Chargemap. On doit d’abord mettre la commune en destination, puis chercher des stations proches de la destination. Les applications comme ChargeMap ou ABRP sont encore indispensables pour savoir où on va (bien que le nombre de bornes soit désormais suffisantes pour partir sans planification).

    Chez Tesla, quand on entre une destination, il affiche la carte avec une ligne droite entre le départ et l’arrivée. Ensuite, il trouve les chargeurs proches de cette ligne. Enfin, in planifie un trajet qui passe par ces chargeurs et ne conserve que les arrêts nécessaires en tenant compte de l’affluence sur chaque station. Idéal, complet et très rapide.

    Hyundai fait exactement le contraire : il calcule un trajet routier (c’est long), puis ajoute des points de charges, et recalcule tout, ce qui prend encore plus de temps. Si le système est là et que ça semble fiable, le choix des chargeurs n’est pas « intelligent » : il prend ceux des aires d’autoroute alors même qu’on a dit « pas d’autoroute », il prend parfois ceux qui sont à contre-sens… bref, c’est encore en phase bêta. Hyundai débute sur ça, mais sont très très en retard sur Tesla et même BMW ou Porsche.

    Bluelink
    Il s’agit de l’application « voiture connecté » de Hyundai. C’était déjà aléatoire avec la Plug-In, ça reste lent et plein de bugs. Un exemple typique où les concepteurs n’utilisent pas leur propre système.

    Pour commencer, la liste des fonctions reste ridicule : dans la voiture, tout passe par des capteurs et des boutons virtuels. Tout pourrait être commandé de façon logicielle. L’application pourrait donc absolument tout contrôler. Un peu dommage d’avoir fait une appli qui se limite à lancer la clim, la charge ou à déverrouiller les portes. Le véhicule est câblé pour permettre 100 fois plus. Il n’est même pas possible d’ouvrir le coffre ou les fenêtres, alors que clé de la voiture le permet. Et on peut chauffer l’habitacle, le volant, mais pas les sièges ? Sérieusement ?

    Sinon l’ergonomie est merdique également. Par exemple, pour régler la limite de charge, c’est dans l’onglet « accueil ». Pour régler les heures de charge, c’est dans l’onglet « à distance », et pour voir si ça charge, c’est dans l’onglet « status ».
    Sérieux les gars : faites un onglet « charge », un onglet « climatisation », un onglet « verrouillage, fenêtres, coffre »… C’est quoi votre problème ?

    Ah et comme pour le système de bord : des confirmations, des confirmations partout. Arrêtez ! Oui, je veux rafraîchir les données et les infos ! Qui a déjà dit non à cette question ?
    Non, ne me mettez pas une fenêtre modale pour dire que la charge a démarré suite à ma demande ! Une simple une mise à jour du témoin de charge dans l’appli suffit, c’est là pour ça.

    Les actions commandes vocales.
    Avec la commande vocale, on peut ouvrir le coffre. Cool. Par contre, impossible de fermer le coffre. C’est fait par mesure de sécurité (pas que quelqu’un coince sa tête par exemple), mais sérieusement ? D’autres trucs sont impossibles à commander : le toit ouvrant ? Il reconnaît la commande, mais nous dit qu’elle n’est pas disponible (alors qu’elle l’est en Corée).

    À un moment il faut qu’ils assument faire de l’IA : le but c’est justement que la machine agisse toute seule pour des trivialités, pas de forcer les gens de réfléchir à la place de leur IA. Tout ceci pourrait largement être corrigé avec des mises à jour logicielles, mais on doute que ça arrive.

    Le popup de confirmation au démarrage
    Quand on démarre la voiture, le système affiche un popup du style « faites bien attention, respectez le code de la route, etc. ». Tant qu’on ne le valide pas, on ne peut rien faire : pas de carte, pas de nav. C’est chiant. On n’est pas des enfants : virez-moi ça.

    Les points dont je me fiche un peu

    Quelques points qui auraient été cool mais dont l’absence n’est pas non plus rédhibitoire.

    Pas de haillon.
    On peut rabattre la banquette arrière (en 60/40) et ça permet de transporter des gros trucs, mais l’ouverture du coffre n’est pas aussi grand que sur la PHEV que j’avais avant. Dans ce dernier, on transportait une bibliothèque Billy de chez Ikea, coffre fermé (juste pour dire et à titre de référence). Je n’ai pas testé dans la Ioniq 6, ça pourrait être un test intéressant.

    Pas de toit solaire
    La version de lancement de la Ioniq 5 avait un toit solaire en option (à la place du toit ouvrant). Vu la taille de la Ioniq 6, et la surface de toit disponible, ils auraient clairement pu mettre les deux. Le toit solaire de la Ioniq 5 permettait de gagner, dans de bonnes conditions, une dizaine de kilomètres par jour. On ne fera pas un Paris-Lyon avec ça, mais au moins c’est toujours ça d’énergie d’économisée. J’aurais bien aimé ça sur la mienne. Au moins pour le principe.

    Un frunk et un sous-coffre tout petit.
    Tesla, même sur sa Model 3 dual-motor a un gros coffre à bagages avant, un gros coffre arrière et un gros sous-coffre arrière (oui, c’est hallucinant : les moteurs et le reste sont ailleurs, probablement dans le Cloud). Sur la Ioniq 6, ils n’ont pas autant optimisé. C’est dommage, ça aurait été un argument face à sa concurrente.

    M’enfin, le coffre avant contient mon câble de recharge T2-T2 (c’est tout ce qu’on peut mettre dans le frunk en version AWD — celui de la version RWD a un vrai frunk où on peut mettre ses courses). Le sous-coffre arrière contient le kit anti-crevaison, le triangle, et l’adaptateur V2L… et c’est tout, avec un rangement en polystyrène qui prend lui-même toute la place, totalement cheap et ridicule. Je ferais bien quelque chose de mieux moi-même.

    Il manque des fonctionnalités
    Là encore on subit le marasme bureaucratico-légalo-administratif en France et en Europe. En Corée, la voiture vient avec une Dashcam intégrée directement dans le système de bord. Les autres marchés n’ont pas ça. La voiture a donc des caméras 360°, mais rien pour enregistrer les 30 dernières minutes sur une clé USB ou visualiser ça sur les deux grands écrans 12" de la voiture.
    Heureusement, FitcamX m’a dit qu’ils allaient faire une dashcam intégrée pour la Ioniq 6 comme ils ont pour la Ioniq 5 et plein d’autres voitures. Vivement (ça sera intégré physiquement, pas logiciellement par contre).

    Idem pour le télépéage : les Coréens ont un bouton au plafond et c’est dans la voiture. Dommage de ne pas avoir ça ici.

    Le marché US a aussi la possibilité d’avoir une clé RFID (format carte de crédit) ou de transformer leur téléphone en clé. Je n’en suis pas à regretter ça, mais c’est juste que la clé « normale » est trop grosse et a une forme peu pratique. Je songe à racheter une clé et à créer un circuit plus compact.

    Android auto & Apple Carplay filaire seulement
    Ces trucs ne fonctionnent pas en sans-fil dans la Ioniq 6. Sur une telle voiture, c’est une honte. Je n’utilise pas ça, et Tesla ne propose aucun des deux, mais quitte à proposer les deux systèmes, autant prévoir la fonctionnalité sans fil, non ? On n’a pas envie d’entrer dans une voiture et devoir commencer par brancher des trucs. On veut de la transparence fonctionnelle, surtout que ça existe, le sans-fil.

    Pas de passage à travers la banquette arrière.
    Parfois, quand on baisse l’accoudoir central dans la banquette, il y a une trappe pour accéder au coffre (typiquement pour passer les skis). Ici non. Il y a un machin en caoutchouc qui s’enlève, mais je crois que c’est pour éviter que l’accoudoir relevé ne vibre. Pas de trappe. Un peu dommage. Il n’est pas non plus possible de rabaisser la banquette depuis l’intérieur : il faut passer par le coffre.

    Les caches du port de recharge en caoutchouc
    Certaines voitures mettent des caches sous forme de trappe (en plus de la trappe extérieure). Certains vont même jusqu’à faire de sorte que l’ouverture de la sous-trappe CCS ouvre aussi la trappe Type-2, mais ouvrir la trappe Type-2 n’ouvre pas la CCS (ce qui est logique). Ici, Hyundai a choisi de mettre des caches en caoutchouc qui pendouillent par un fil. Un peu décevant.
    Ah et s’il y a bien un bouton physique à côté du volant pour ouvrir/fermer la trappe (bien), il n’y a toujours pas d’ouverture de la trappe à l’approche d’un câble de recharge, comme chez Tesla. C’est vraiment un détail à la con, mais Tesla, eux, y ont pensé, et c’est sur ces détails qu’ils excellent constamment.

    Il manque des accessoires
    Dans la plug-in, j’avais un range lunettes dans le plafond. C’est pratique, mine de rien. C’est le genre de petits détails qui changent la vie. Dans la Ioniq 6, il n’y en a pas. On peut en commander un en accessoire, mais seulement en Corée.

    L’accoudoir central est lui très grand et profond. Ce qu’on met dedans finit donc en bordel. Heureusement, il existe des accessoires (non-officiels) pour organiser tout ça. C’est typiquement le genre de trucs que la marque devrait prévoir de base. Même chose pour la boîte à gants et l’espace sous la console centrale : ce sont des espaces en vrac qui devraient prévoir options de compartimentation, au besoin, enlevable.

    Ah et sur les 4 compartiments au centre, 3 ont des pads anti-dérapant en caoutchouc, pas le dernier. Sérieusement, les gars ?

    Enfin, arrêtez avec vos supports de tasse : qui boit dans sa voiture en fait ? Perso j’aurais préféré un compartiment carré plus grand au lieu de deux rangements ronds dans lequel on ne peut rien mettre d’autre que des bouteilles. Et encore : les grandes bouteilles n’y entrent pas, et les petites ne sont pas maintenus car trop petites.
    On dirait que c’est spécifiquement un format Starbuck. Aux constructeurs : à moins de proposer une consommation gratuite par jour chez Starbucks, arrêtez avec ces repose-tases à la con

    Idées d’améliorations de ma part

    Cette partie est à destination de Hyundai, s’ils lisent ça : ce sont quelques idées en vrac pour corriger l’ergonomie globale du véhicule :

    • ajouter des LED témoins de charge en bas de la voiture à l’avant (les mêmes que ceux sur le volant, en fait) ;
    • si y a un frunk, rendre le capot électrique et ajouter un bouton sur la clé ;
    • dans Bluelink, qui est une extension de la clé physique, ajouter les fonctions qui manquent : ouvrir le coffre, les fenêtres, le toit ouvrant, chauffer les sièges, le volant…
    • mettre des écrans OLED, surtout pour le HUD
    • mieux penser les boutons tactiles : un bouton qui ouvre d’autres boutons dans l’écran tactile, c’est du bullshit. Le bouton doit agir directement. Sinon autant ne rien mettre et nous laisser passer par l’écran.
    • les sièges chauffants avant méritent un bouton physique comme à l’arrière ; idem pour le volant chauffant.
    • la petite protection en caoutchouc sur la prise CSS, c’est merdique. Mettez une petite trappe comme le fait Ford sur la Mach-E ou Chevrolet sur la Volt.
    • mettez un détecteur capacitif dans le volant
    • rajoutez les accessoires qui manquent !
    • laissez-nous paramétrer les bips qu’on veut entendre (certains sont inutiles), et enregistrez ces paramètres
    • pour le courant de charge, ne mettez pas « maximum / moyen / minimum ». On n’est pas des enfants : mettez des valeurs en ampères ou en kilowatts.

    Et ici quelques idées supplémentaires pour améliorer tout ça encore plus :

    • quand j’ouvre la portière et que je m’installe (détection poids sur le siège), allumer le système. L’idée même d’un bouton « contact » ou « start » n’a pas de sens dans une EV. Au pire, n’activez le moteur qu’une fois que j’ai enfoncé la pédale de frein et mis ma ceinture. Mais tout le reste doit fonctionner.
    • quand j’ouvre la portière, je dois pouvoir voir sur l’écran le niveau de charge et l’autonomie restante. En grand.
    • quand je coupe le moteur, ne me dites pas que ça utilise la batterie 12 V et que ça risque de la vider. On a une EV : ceci n’a pas pas de sens. Toute la voiture est électrique, et la bagnole a un mode « utilitaire » qui permet d’utiliser les accessoires sur la batterie de propulsion. Ceci devrait être le mode accessoire par défaut.
    • quand je quitte le véhicule en laissant tout allumé, ne me dites pas que c’est resté allumé. Mettez le frein de stationnement et coupez tout, si je m’éloigne trop de la voiture. La voiture sait où je suis : elle détecte la distance de la clé.
    • quand je coupe le moteur parce que j’ai fini de conduire, proposez-moi un bouton pour maintenir la clim allumée. Si je sors pour 30 secondes, ou si je reste dans la voiture, laissez tourner l’électronique, coupez juste le moteur (et utilisez le mode utilitaire par défaut). Je n’ai pas envie de sortir mon téléphone pour lancer la clim sachant que je vais revenir dans 2 minutes max. Ça doit être fait automatiquement.
    • quand y a personne dans la voiture, et que toutes les portes sont fermées, et que je m’éloigne : verrouillez les portes. Ou au moins proposez une options. Ah et fermez les fenêtres restées ouvertes : ne vous contentez pas de me dire qu’elles sont restées ouvertes.

    En gros, ces quelques idées (pratiquement toutes implémentées chez Tesla au passage) sont des petits trucs qu’il est possible de faire sur une EV mais pas une thermique. Or, on parle d’une EV, ça tombe bien. Donc faites-le !

    Quelques accessoires tiers

    En vrac, quelques accessoires qu’il peut être utile d’avoir :

    • Rangement pour l’accoudoir : lien Aliexpress (spécifique pour Ioniq 6)
    • Malle de rangement pour le coffre : lien Amazon (pas spécifique, mais la version XL entre tout juste, et surtout ne glisse pas)
    • Ballais d’essuie-glace compatible : Bosch Aerotwin AR653S (lien amazon ; le-même que pour Ioniq 5 et Ioniq hybride)

    Et à propos de la conduite ?

    Beaucoup de gens me demandent « ça roule bien ? ».

    Ben écoute : oui !
    C’est une voiture, ça roule… Bien… Que dire de plus ?

    Pour ma part, j’ai déjà roulé 3 ans en hybride rechargeable (essentiellement en mode électrique, donc), donc je ne suis pas dépaysé. Je retrouve mes palettes au volant, les mêmes boutons dessus, ainsi qu’à peu près la même logique sur le freinage régénératif, les aides actives, etc.

    Honnêtement, c’est une voiture avec moult options, mais le fait qu’elle soit électrique (et ça vaut aussi pour une Zoé ou une Dacia Spring), signifie :

    • qu’elle soit en boîte automatique
    • … qu’en fait elle n’a pas de boîte de vitesse du tout
    • que si on appuie sur l’accélérateur, ça part… d’un coup. Vraiment.
    • que c’est silencieux
    • que ça ne vibre pas de partout
    • que le freinage est essentiellement régénératif (c’est transparent à l’usage)

    La boîte auto, pour moi, c’est un must have. Je comprends qu’il puisse y avoir quelques enthousiastes en mécanique qui aiment conduire en boîte mécanique. Mais pour le commun des mortels, je ne pige même pas que les boîtes auto ne soient pas plus répandues. Si : le prix de l’option, peut-être…
    Pas de vitesses à passer, pas d’embrayage, impossible de caler… C’est une charge mentale en moins, et pas des moindres. J’ai conduit des boîtes manuelles, j’ai passé mon permis dessus, mais quand on essaye une boîte auto, on se rend compte qu’il faut laisser à la machine ce qu’elle peut faire.

    Que dire de plus ?
    La Ioniq 6 est une voiture de 2 tonnes (oui je sais), mais elle ne les fait pas. Les moteurs électriques lui donnent une sensation de légèreté assez incroyable.

    Et pour la charge ?
    Ben j’arrive chez moi, je branche la voiture, je laisse faire. J’ai programmé pour une charge entre 22 h et 06 h, et limité à 80 %. Chose qui se qui se passe. Le lendemain, je déverrouille la voiture, le câble se débloque, je peux retirer la prise de la voiture, et je pars. C’est pas plus compliqué que brancher son téléphone portable. Le plein d’essence ? C’est du passé.

    Quant aux bornes, il faut suivre les indications sur les bornes et bien lire ce qu’elles disent. Prenez votre temps : lisez ce qu’il y a dessus. Certaines bornes diront de passer le badge (carte), puis de brancher la voiture. D’autres diront l’inverse.. Si tout est ok, la charge se lance, et ça s’affichera sur la borne, dans la voiture et éventuellement sur votre application.
    Et pour arrêter, on repasse le même badge sur la borne, qui comprend qu’on veut terminer la session, et c’est bon, le câble se débloque. Rien de compliqué.

    En conclusion

    Aucun regret pour cet achat : j’avais déjà vu et essayé la voiture avant l’achat. J’étais même le premier à l’essayer à la concession. J’en suis satisfait.
    Étant de la même marque de la même « lignée » que ma voiture précédente, je ne suis pas du tout dépaysé.

    Je ne pense pas que j’aurais préféré une Tesla Model 3.
    Cette dernière m’aurait clairement plu, on va pas dire le contraire, mais la Ioniq 6 est tout aussi plaisante, mais plus jolie (chose qui compte aussi) et plus futuriste et travaillée (chose que j’aime particulièrement)… malgré un software de merde.

    Quant aux quelques défauts, ils sont essentiellement logiciels : soit des gros manques, soit des choix questionnables des concepteurs, soit liés à l’interface merdique. On peut espérer une correction, mais l’espoir reste mince.

    Ce qui manque autrement avec Hyundai, c’est un moyen de communiquer avec des gens compétents directement chez eux. Qu’ils prennent en compte les demandes des clients et leurs remarques. Qu’ils s’inscrivent sur les forum d’utilisateurs (il y en a) et lisent les doléances des utilisateurs.

    Comme chez Tesla, en fait.
    On a déjà vu Elon Musk approuver des idées postées sur Twitter et les transmettre à ses équipes. J’imagine qu’ils ne peuvent pas satisfaire tout le monde, mais rien ne leur empêche de mettre en place une plateforme pour voter pour des idées, ou au moins rajouter des options de personalisation : ça ne coûte presque rien en terme d’investissement de rajouter un paramètre utilisateur à la place d’une variable codée en dur.

    Étant quelqu’un qui teste explore toujours tout à fond, je suis prêt à leur soumettre un rapport complet avec des remarques à l’usage.

    Mais je ne suis pas sûr qu’ils veulent réellement faire ça. Ils vendent des voitures, une fois qu’ils ont le pognon, c’est fini, on ne les intéresse plus. Ils l’ont prouvé avec les retards : Hyundai vend la voiture à ma concession, qui elle me la vend à moi. Une fois la commande de la concession passée, Hyundai devient un mur.
    Pas juste Hyundai, hein, mais presque tout le monde.

    Tesla se démarque : et vous savez pourquoi ? Probablement parce que son patron roule lui-même avec ses propres voitures. Et quand on utilise son propre produit, ça change tout. Je doute que les PDG de Hyundai ou des autres roulent avec leurs voitures (et même qu’ils conduisent eux-mêmes).

    Mais bon. Ça n’empêche pas que la Ioniq 6 soit un beau joujou qui en vaille le coup.

    (D’autres articles seront à venir, même si ça dévie un peu du contenu habituel, je sais)

  • Tuesday 20 June 2023 - 18:02

    Mème de Bob l’Éponge « science ».
    Ceux qui me lisent depuis plus de dix ans savent ce que je pense des (soi-disant) moteurs à énergie libre, ce genre de trucs. J’en parle dans ces vieux articles :

    Il fut un temps où les vidéos et autres posts à propos de tels dispositifs foisonnaient, avec à chaque fois les mêmes erreurs, la même arnaque, bref, du bullshit systématique.

    Ce matin je trouve cet article :

    Ça m’a fait penser à ces vieux articles, mais, c’était une erreur !
    Car en y regardant de plus près, ici, contrairement aux autres vidéos à la con, le principe tient la route. Qui plus est, l’article ni la vidéo ne parlent d’énergie, de puissance, de travail ou de force à tort et à travers en mélangeant tout.

    Pour une fois ce n’est donc pas un escroc avec des aimants qui essaye de faire un moteur à énergie surnuméraire et qui appelle les médias une fois qu’il a suffisamment planqué la batterie et les câbles. Ici c’est totalement réel et pour cause, il a compris la base :

    Le principe est de chauffer l’air d’un côté […]

    Et la partie importante ici évidemment le « d’un côté » !

    Car ça peut fonctionner si le soleil éclaire un côté et pas l’autre de façon asymétrique. L’asymétrie est toujours la clé pour un moteur thermodynamique : réchauffement d’un côté, refroidissement de l’autre. Ça fait une détente de gaz d’une zone chaude vers la zone froide, et le déplacement d’un piston, et donc un mouvement et un travail.
    Dans le moteur de l’article, l’échauffement primaire est fourni par le Soleil à l’air dans les bouteilles. Le piston est un liquide (l’eau), qui est éjectée par l’air qui se détend. La bouteille devient plus légère et ça fait basculer la roue. Ceci place la bouteille vide à l’ombre, au frais, ce qui contracte l’air et aspire le liquide.
    Le truc ensuite c’est de rendre ça cyclique. Idéalement, ce déplacement de l’air d’une région à une autre est rendu possible par la force du piston lui-même mis en déplacement par le gaz.
    Au final, la chaleur absorbée d’un côté et libéré de l’autre permet de faire tourner le moteur.

    Par contre il n’a rien inventé.

    Ce mécanisme est très similaire au principe de l’oiseau buveur, un petit jouet thermodynamique (fun et vraiment pas cher !). Ce système peut être étendu en un moteur rotatif : la roue de Minto, où un fluide est successivement refroidi puis réchauffé. Cette succession est assurée par la même rotation qu’elle engendre. On a donc notre phénomène cyclique et auto-entretenu.

    Ça reste impressionnant d’avoir faire ça à partir de matériaux de récupération, et surtout d’avoir quelque chose qui tourne « comme par magie », mais c’est simplement un moteur thermique dont la source chaude est le soleil.


    En complément, voici quelques-uns de mes articles sur le sujet des moteurs thermiques :

    Et sinon toujours des articles sur d’autres moteurs ou objets qui tournent tout seuls sous la lumière :

    • Le moteur de Stirling miniature : un autre jouet thermodynamique. Certains peuvent fonctionner au Soleil tels quels si ce dernier réchauffe un seul côté, d’autres fonctionnent au Soleil si on refroidit (avec de l’eau ou des glaçons) l’autre côté.
    • Le radiomètre de Crookes : un petit rotor thermodynamique dans un tube sous vide partiel, qui est, en apparence, mais en rotation par la lumière.
    • Voyez aussi le moteur de Mendocino-Spring, mais ça c’est à base de panneaux solaires avec sustentation magnétique, c’est un moteur électrique.

    Et sinon, il y a toujours la Pendule Atmos (voir ici, à la fin de l’article), de la manufacture horlogère Jaeger-LeCoultre : une horloge de bureau qui peut fonctionner indéfiniment. Pas besoin de le remonter ni d’utiliser une pile : l’énergie est donnée par les variations de température au cours d’une journée dans la pièce, et captée par la dillatation d’un fil métallique qui remonte alors le mécanisme. Un delta d’un degré suffit à remonter le mécanisme pour deux jours. Par contre je ne l’ai pas dans ma collection, car il coûte dans les 9 000 € :-(

  • Saturday 17 June 2023 - 14:36

    Le plus souvent quand on fait un thème sombre et un thème clair pour son site, on a déjà l’un des deux et on fait en sorte d’ajouter un « patch » qui va ajouter le support de l’autre.

    Dans ce qui suit, je ferais comme si on avait un thème clair, et qu’on veut l’adapter (le patcher) pour avoir un thème clair.

    Introduction et méthode

    Idéalement, le on ne touchera pas du tout au thème de base. C’est le patch qui va alors écraser certains styles du thème de base.

    En pratique, le CSS qui concerne l’agencement des éléments n’est pas modifié : position, margin, padding, display, etc. ne changeront pas.
    Seules quelques déclarations esthétiques vont être réécrites : color, background, *-shadow, border

    Ceci rend extrêmement simple la création d’un thème sombre à partir d’un thème clair.

    Typiquement, pour un site initialement en noir sur blanc, on va faire en sorte qu’il soit en blanc sur noir avec le thème sombre.

    Par exemple, si le thème initial est ça :

    body {
        color: black;
        background-color: white;
        margin: 20px;
        font-size: 3em;
    }
    
    p {
       text-align: center;
    }
    

    Le patch pourrait être tout simplement :

    body {
        color: white;
        background-color: black;
    }

    On mettra alors ceci comme patch dans le CSS destiné uniquement au thème sombre :

    @media (prefers-color-scheme: dark) {
        body {
            color: white;
            background-color: black;
        }
    }

    Seul le CSS qui change est redéfini. Inutile de faire une duplication complète du thème.

    Bien-sûr, ça fait un peu plus de CSS, mais l’avantage est qu’il contiendra les deux variantes en même temps. Ceci est pratique si c’est le navigateur qui choisi lequel appliquer, selon la politique thème clair/sombre du système et donc de l’utilisateur (politique que je vous conseille d’appliquer). Rappelons que le thème sombre/clair peut changer au cours de la journée sur certains systèmes (iOS le fait très bien par exemple).

    On peut mettre le thème sombre (ou son patch) dans un fichier à part, et le navigateur ne le chargera qu’à sa discrétion, avec l’utilisation d’un élément LINK dédiée :

    <link type="text/css" rel="stylesheet" media="(prefers-color-scheme: dark)" href="styles/style-dark.css" />

    Plus votre thème est bien pensé, plus il sera rapide de l’adapter. Si vous aviez mis des color à chaque élément, il faudra tous les réécrire. Mais si vous n’avez mis qu’une couleur initiale, qui est héritée sur tous les éléments de la page, changer le thème sera rapide.

    Approche avec les variables

    Une autre approche qui existe, et que je conseille pour les thèmes nouveaux que vous créez est de faire un « template de thème » avec des variables, qui va convenir au clair, comme au sombre, et dont les couleurs sont contenues dans des variables qui eux dépendront du thème choisi.

    C’est une méthode moderne, mais qui ne marchera pas sur les vieux navigateurs (sans support du prefered-color-scheme, ou des variables).

    L’idée est de faire ça :

    /* Définition des variables couleurs thème clair */
    @media (prefers-color-scheme: light) {
    body {
        --couleur-text: black;
        --couleur-fond: white;
    }
    
    /* Définition des variables couleurs thème sombre */
    @media (prefers-color-scheme: dark) {
    body {
        --couleur-text: white;
        --couleur-fond: black;
    }
    
    /* CSS normal */
    body {
        color: var(--couleur-text);
        background-color: var(--couleur-fond);
    }

    Bien-sûr, ces variables sont globales et peuvent être utilisées partout où l’on souhaite mettre cette couleur. Donc pour le texte, mais aussi des bordures ou des couleurs d’ombres par exemple :

    table, td {
        border: 1px solid var(--couleur-text);
    }

    (Même si pour cet exemple spécifique, il serait bien plus judicieux de mettre border: 1px solid currentColor; qui est une valeur CSS existante depuis très longtemps).

    Le thème clair/sombre contiendra alors seulement une série de variables. On pourra, de même, ajouter des thèmes rouges, bleu, inversé… bref c’est plus libre.

    Dans ce qui suit, quelques astuces en vrac, car les différences entre un thème sombre et un thème clair ne se limitent pas qu’à changer du noir-sur-blanc en blanc-sur-noir.

    Astuces diverses

    Certains éléments peuvent changer de couleur (au hover, au focus…) même dans le seul thème clair. D’autres éléments ont des couleurs par défaut du système, qu’il faudra réécrire si l’utilisateur choisit un thème web sombre sans un thème système sombre.
    Il faudra tester intensivement son CSS pour vérifier que les couleurs soient assez lisibles.

    Il faut aussi s’assurer que toutes les couleurs soient cohérentes (sinon ça sera moche) : donc le texte et les fonds, mais aussi la couleur :

    • des bordures ;
    • des ombres (boîtes, texte) ;
    • des images de fond (préférez ceux avec un canal alpha) ;
    • des images de contenu (rien de pire qu’un schéma tout blanc sur un écran noir) ;
    • des couleurs des liens : visités ou non-visités ;
    • des éléments de l’interface (contrôles, icônes, menus, bulles de listes…) ;
    • d’éventuellement du pointeur de souris, si vous le modifiez ;
    • du ::placeholder d’un champ texte (s’il est gris il devra être lisible à la fois sur fond clair et sombre).

    Pour les images, il faut faire attention :

    • une image de fond claire avec du texte noir positionné par dessus, oui ! Mais garder le même fond en ayant changé le texte en blanc, non !
    • inversement : si vous avez une image transparente avec du texte noir posé sur une page blanche : bien ! Mais si le fond de page change et que l’image reste identique, donc en texte noir, on aura du texte noir (sur l’image) sur un fond noir (la page) : pas bien !

    Assombrir les images en CSS sans changer la couleur

    L’idée ici est de prendre une PNG transparente avec, par exemple, du texte écrit en noir. Si le fond de la page est clair, pas de soucis. Si le fond de la page est noir, l’image sera illisible.

    On peut utiliser ce CSS :

    @media (prefers-color-scheme: dark) {
    	img[src$=".png"] {
    		filter: invert(1);
    	}
    }

    Cela inversera la luminosité des couleurs (le blanc devient noir, le noir devient blanc, et le gris 50 % reste tel qu’il est.
    Problème : cela inverse également le sens du cercle chromatique : le rouge deviendra vert, le bleu deviendra jaune, etc. Ce n’est pas idéal.

    Pour conserver les teintes des couleurs, il faut retourner le cercler de 180° : hue-rotate(180deg). Ainsi, le rouge redevient rouge, le vert redevient vert. C’est juste que le rouge foncé deviendra rouge clair, etc.

    Personnellement, j’ajoute également un saturate(3) afin d’ajuster l’ensemble. Le CSS final :

    @media (prefers-color-scheme: dark) {
    	img[src$=".png"] {
    		filter: invert(1) hue-rotate(180deg) saturate(3);
    	}
    }

    Le résultat :

    Exemple d’application des filtres CSS.
    Avec le filtre, les couleurs sombres dans l’image transparente restent lisibles.

    Cette méthode n’est pas parfaite (le bleu semble un peu terne par exemple), mais il a l’avantage d’inverser la luminosité pour que ça reste lisible quel que soit le fond, et de conserver les teintes (le rouge reste rouge, le vert reste vert).

    Évitez les ombres

    La seconde astuce dans la confection d’un thème sombre concerne les ombres (text-shadow, box-shadow).

    Les ombres, c’est joli sur un thème clair car ça ajoute de la profondeur et permet de définir la hauteur d’un élément sur l’axe Z. Ça permet de voir quel élément est littéralement à l’avant-plan. L’ombre fonctionne donc exactement comme dans la vie réelle : si elle est large est diffuse, l’objet est plus haut que si l’ombre est petite et sombre.

    En thème sombre, si vous mettez une ombre claire, on perd la relation avec la vie réelle, car les ombres claires ça n’existe pas ! Conserver la relation avec la vie réelle est un des fondements du design en Material Design, par exemple.

    Il faut donc éviter les ombres dans un thème sombre : ça n’a pas de sens. Préférez jouer sur la couleur de fond. En particulier pour ce qui est du :focus ou du :hover. Il faut toujours que l’interaction soit visible par l’utilisateur. En faisant ça on retrouve un parallèle avec la vie réelle : si on éclaire un élément sous une faible luminosité, les éléments en avant seront plus clairs que ceux en arrière plans.

    Voici un exemple, avec un champ texte qui est ombré dans le thème clair et coloré dans le thème sombre :

    Champ texte en clair VS sombre
    Ici, lors du focus, le thème sombre joue sur la couleur de fond, alors que le thème clair joue sur l’ombre.

    En material design, c’est ce qu’il faut faire. D’autres design utilisent autre méthodes.

    Évitez les bordures

    De même que les ombres, en thème sombre, les bordures n’ont pas la même signification.

    Sur un thème clair, les bordures délimitent les éléments un peu comme dans la réalité, car la lumière se diffuse à cet endroit. En thème sombre, si on veut que ça se voit, on met un bord clair, mais on perd là aussi le rapprochement avec la réalité. Préférez donc là aussi de jouer plutôt sur les couleurs de fond.

    Si vous voulez tout de même une bordure, il y a une petite astuce qui consiste à utiliser des bordures grises transparentes (avec RGBA). Ainsi, la bordure sera toujours visible quel que soit le thème de fond (même gris) car sa couleur sera sa propre couleur transparente additionnée à la couleur de fond.

    Essayez par exemple :

    border: 1px solid rgba(0, 0, 0, .15)

    Du gris plutôt que du blanc

    Quand je parle plus haut d’utiliser du blanc sur du noir, c’est une caricature. Le blanc sur du noir, principalement sur des écrans à fort contraste, comme les écrans OLED, cela pique les yeux : le contraste est trop fort.

    Préférez donc du gris clair sur du gris foncé. Au besoin, en plus d’un thème sombre, vous pouvez proposer un thème « noir ». Ici, un fond noir et du texte gris clair donnera un rendu particulièrement appréciable sur des écrans OLED, où les noirs sont absolus.

    Faites attention à tout

    Je le répète, mais testez bien votre code. Certains éléments de page tirent toujours leurs couleurs des styles système (les menus ou les éléments de formulaire notamment, telles que les optgroup ou select).
    Si le thème système est clair, mais que vous voulez forcer un thème sombre, alors le système mettra un texte sombre et vous un fond sombre : ça sera illisible. Le mieux, je le recommande, c’est de se conformer au thème du système de vos visiteurs.

    Au pire, mettez un bouton pour permettre à l’utilisateur de choisir.

  • Wednesday 31 May 2023 - 19:06

    J’ai récemment déclaré mes revenus aux impôts, reçu un colis par Chronopost, changé de voiture, fait un transfert bancaire, changé d’assurance auto, commandé des trucs en ligne… Et tous ces trucs ont quelque chose en commun.

    Quoi donc ?

    Le fait qu’à chaque fois, les sites concernés m’envoient un e-mail pour me demander mon putain d’avis avec une note sur comment s’est passé l’opération que j’ai faite :

    E-mail marketing de merde Chronopost.
    Mon avis, tu veux vraiment mon avis ?

    Déjà, je ne vis pas dans un monde où je recommande un service de livraison à mon entourage au détour d’une conversation. Bon.
    D’autant moins quand ce service de livraison appartient au même groupe — La Poste — qui vole ses clients sans qu’on ne puisse faire quoi que ce soit (si ce n’est foutre le feu aux bureaux, mais il paraît que c’est mal considéré par la société, allez comprendre).

    Donc mon avis, je le donne ici, sur mon site, en public. Démerdez-vous avec ça.

    Chronopost : vous avez fait votre boulot, mais avec 3 jours de retard sur la date annoncée. Vous êtes mauvais. Et en plus j’ai pas eu le choix que de passer par vous. Forcément, quand on écrase la concurrence, on a l’impression d’être les meilleurs, alors qu’en vrai, on est juste de la merde incontournable.

    Les impôts : votre site est une galère à utiliser. Une chance que je sois plutôt geek et que je m’en sors après 2 heures. Cela dit, le papier c’était pas mieux. On est rendu à un point où je me sens obligé, à la fin des formulaires dans le champ de texte libre, de m’excuser par avance pour toute erreur que j’aurais pu commettre dans votre foutoir de site, et de faire un récapitulatif des revenus au cas où ils voudraient changer les cases à cocher à ma place. Comptable c’est un métier, et éplucher 26 pages d’un formulaire, on n’a pas idée d’infliger ça à la population.

    Mon Assurance : ça s’est bien passé, comme ça doit se passer. Rien de plus, rien de moins. Si je suis chez vous, c’est pour le rapport prestations / prix. Pas pour les pizzas que vous n’offrez pas avec la souscription (au cas où vous voudriez une idée pour vous démarquer réellement).

    Ma banque : un transfert de fonds qui fonctionne normalement doit-il mériter un « normal/10 » ou un « oh putain j’adore ma banque épousez-moi/10 » ?

    Le constructeur pour la voiture : l’attitude de la concession a été exemplaire, celle de la marque au niveau national, absolument déplorable (et encore, si l’on compte le silence radio comme une attitude).

    Voilà mon avis. Content ?
    Maintenant arrêtez.

    Ne demandez pas les avis des gens. Vous ne les lisez pas. Vous n’en tiendrez pas compte et vous le savez. Vous savez qu’un client de perdu, c’est dix de retrouvés ailleurs.
    Et vous savez pourquoi ? Parce que le consommateur n’aura de toute façon pas le choix que de s’empêtrer dans un service pourri, où qu’il aille. Y a personne pour rattraper les autres.

    On en est là : où qu’on aille, le service est merdique. Vous le savez, ça aussi. Et vous ne vous en cachez pas. « les standards de qualité baissent, dans tout le secteur, y compris nos concurrents », m’a-t-on un jour répondu. En gros : ils assument faire de la merde, car pourquoi se casser cul à faire les choses bien et à se démarquer si ça coûte plus cher ?
    Au final, vos clients ne vous choisissent pas avec le sourire, mais par dépit et pour le prix : quitte à ne pas avoir le choix de la qualité, autant essayer d’aller là où c’est encore moins cher. Je vous le dis : vous n’êtes pas prêts pour recevoir une réponse honnête.

    Étrangement, ceux qui font un boulot de qualité — cher mais exceptionnel — ne nous demandent pas incessamment notre avis, car ils savent qu’on reviendra. Ils savent qu’ils sont chers, mais l’assument et le revendiquent et le justifient pleinement. Et quand ils sont là, c’est vers eux que je me tourne. Mais l’exceptionnel reste, malheureusement, l’exception.

  • Tuesday 30 May 2023 - 18:58

    Visiblement il est à la mode de faire des longs trajets en EV pour ensuite conclure que c’est la galère.

    Sauf que faire 500 km avec une Zoé, sans charge rapide j’appelle pas ça pertinent (non plus, car cet article débunke lui aussi le test décrit) ; faire 4 000 km en faisant des presque 30 arrêts, ou encore faire 1 000 km avec un SUV en roulant à 130, j’appelle pas ça pertinent non.

    Après faut pas s’étonner que 70 % des gens trouvent les EV pas pertinents, quand bien même ils n’ont jamais utilisé de voiture électrique.

    Ça ne m’empêche pas de revenir un peu ici, car je trouve ces tests débiles, et que je veux remettre un peu de vrai dans tout ça. Pas pour vous vendre des EV, mais pour remettre les pendules à l’heure avec des informations moins faussées.

    Du choix du véhicule

    Question : si vous devez transporter une botte de foin dans un pré, vous prenez quoi : un Ford Ranger, ou une Porsche 911 ?

    Le Ford Ranger, qui est un gros pickup 4x4, on est d’accord.
    Si vous prenez la Porsche 911, et que ça marche pas, vous dites quoi : que la Porsche c’est de la merde, ou que vous êtes juste un peu con ?

    Bien.
    Vous comprenez où je veux en venir.

    Car autant avec une petite thermique (style Clio), on peut aussi facilement faire des distances que faire de la ville, autant, pour les EV, ce n’est pas aussi simple.
    Les EV sont nettement moins versatiles.
    C’est une de leurs limites. C’est assumé. Des gens travaillent dessus, mais pour l’instant, c’est comme ça.

    Les EV ont un rayon d’action sur une seule charge qui est limitée. Certaines sont également limitées en vitesse de charge. Par conséquent, pour faire des distances, on ne prend pas ces voitures. Pas besoin de sortie de Saint-Cyr pour comprendre ça.

    Je le redis : aujourd’hui, chaque EV est très adaptée à ce pourquoi elle est faite, mais très mauvaise pour faire tout le reste (avec le principe « qui peut le plus peut le moins » toutefois respecté).

    Alors oui, on peut faire un tour de France en Twizzy (voiturette électrique). C’est possible, tout comme on peut le faire en poussette ou en rollers. Mais faut prendre son temps. Un chauffeur de taxi ou un commercial en vadrouille ne peut pas prendre son temps : le temps c’est de l’argent. Lui il lui fait une voiture avec de l’autonomie et dont le plein d’énergie ne prend pas trois heures.

    C’est compliqué à comprendre ça ?

    Donc la prochaine fois que vous voulez faire un article pour décrire l’expérience de faire des kilomètres en EV, prenez une Tesla Model 3 ou S. Prenez une Porsche Taycan, une Lucid Air, une Ioniq 6 ou tout autre berline taillée pour aller loin.

    Ne prenez pas une citadine sans charge rapide, ni un SUV qui draine la batterie plus vite qu’un iPhone 4S en surchauffe.

    Du choix de la conduite

    Autre point, le style de conduite.
    Car oui, la façon de piloter une machine influe sur la quantité d’énergie qu’elle consomme. Je vous l’apprends ?

    Déjà, conduire un EV ce n’est pas juste rouler sur une grosse pile. C’est aussi tout un style de conduite à revoir. C’est comme passer d’une cuisinière à bois à une plaque à induction : les temps d’exécution ne sont pas exactement les mêmes.

    Sur une thermique, on fait des économies de carburant en diminuant le régime moteur, en accélérant doucement, en passant les rapports de vitesse au plus tôt.
    Sur un EV, fini tout ça : le régime moteur, on s’en fiche, et l’accélération n’est pas ce qui vous plombera le trajet.

    En EV, ce n’est pas tant le fait d’accélérer qui va plomber votre conso, mais plutôt le fait de ne pas freiner qui va la maintenir. Quand on voit un STOP, inutile de maintenir son allure et de piler cinq mètres avant. Une EV a la possibilité de récupérer son énergie cinétique : il faut utiliser ça. Et ça, ça passe par un freinage doux et anticipé. C’est juste un exemple d’astuce.

    Bien-sûr, sur autoroute, on roule sans freiner. Cette astuce ne compte donc que pour les trajets ville.
    Sur autoroute, à quoi bon rouler à 130, si c’est pour perdre en recharge ce qu’on gagne en temps de conduite ? À rien ! Sauf si vous aimez attendre et faire des pauses.

    Sur le test de Numérama, on parle d’une Nissan Ariya. Les données sont incomplètes sur EV-Database, mais ce Youtubeur allemand qui teste les EV à différentes vitesses obtient les consommations suivantes pour ce modèle :

    • 100 km/h : 15,1 kWh/100 km
    • 120 km/h : 24,8 kWh/100 km
    • 140 km/h : 27,3 kWh/100 km
    • 160 km/h : 35,3 kWh/100 km

    Ces vitesses sont des vitesses typiques en Allemagne. On peut interpoler pour 110 et 130 en France :

    • 110 km/h : 19,3 kWh/100 km
    • 130 km/h : 25,6 kWh/100 km

    Cela nous donne une idée.

    Maintenant c’est quoi le but de tout trajet en voiture ? C’est parcourir des distances en un temps donné. Ainsi, pour un trajet de 500 km :

    • à 110 km/h, on met 4h33 ;
    • à 130 km/h, on met 3h51 (−42 minutes, soit −17 % de temps de trajet).

    L’autre facteur à prendre en compte, c’est l’énergie consommée. Dans un EV, cette énergie se traduit ensuite en temps de recharge. Avec le même véhicule :

    • 500 km à 110 km/h consomment 96,5 kWh ;
    • 500 km à 130 km/h consomment 128 kWh (+31,5 kWh, soit +32,6 % d’énergie consommée).

    Maintenant, ce surplus d’énergie doit être remis dans la batterie. Vu que la Ariya a une puissance moyenne de charge de 110 kW dans de bonnes conditions, les 31,5 kW peuvent être remis dans la batterie en environ 20 minutes.

    Autrement dit, en roulant à 110 km/h au lieu de 130 km, dans les conditions de cet exemple, on gagne 20 minutes de temps de charge, bien qu’on perde 33 minutes en conduisant.
    Au final, le trajet n’est allongé que de 13 minutes, sur un total de 4 heures environ, soit 6 % de temps de plus, pour une économie d’énergie de 32 %).

    Est-ce que ça vaut réellement le coup de rouler à 130 ? Sachant que ça fait s’arrêter plus longtemps, plus souvent, et de surcroît engorge les stations (et donc provoquer des files d’attentes en plus) ? Je vous laisse juger.

    Par ailleurs, si le trajet est bien fait et bien planifié, la dernière charge d’un tel trajet peut généralement être omise si on peut se recharger une fois arrivé à destination (auquel cas le temps de charge n’est pas « perdu » car on fait d’autre chose entre-temps). Dans ces conditions, rouler moins vite peut effectivement faire gagner du temps.
    Et ça c’est sans parler des temps annexes incompressibles : arrivée sur l’aire d’autoroute, branchement, lancement de la charge… qui sont d’autant de temps économisé si l’on réduit le nombre de charges.

    Dans l’ensemble, je ne suis donc pas sûr que les 13 minutes de gagnées en roulant à 130 km/h soient réellement là. Au plus on gagnera 5-10 minutes.

    De la courbe de charge

    Dernier point très important (qui semble être respecté dans le test de Numérama, mais très peu par les autres journalistes et encore moins par les électromobilistes non-avertis) : la façon de charger.
    Sur une batterie, que ce soit celle d’une voiture ou celle de votre téléphone, les derniers pourcents sont toujours beaucoup plus lents à compléter.

    En gros : charger de 90 à 100 % prend autant de temps que de charger de 10 à 80 %. Sauf que dans le premier cas, on gagne 10 %, dans le second on gagne 70 %. Et donc autant en autonomie.

    Ce qu’il faut donc faire, c’est privilégier la plage de 10 à 80 % pour se charger : c’est comme ça qu’on gagne le plus de kilomètres avec le moins de temps d’attente.

    Et ici… chaque véhicule est un peu différent. Certains ont une charge la plus rapide entre 20 et 40 %, d’autres entre 30 et 60. Les meilleurs sont très rapides entre 10 et 70 %.

    Par ailleurs, la puissance maximale de charge, en pic, n’est pas importante si ce pic n’est pas maintenu dans le temps. Charger à 250 kW durant 1 minutes, puis charger à 50 kW pendant 4 minutes, ça fait une puissance moyenne de 90 kW. Alors que charger à 150 kW durant 5 minutes, c’est nettement moins haut en pic, mais la puissance moyenne est de 150 kW, soit de moitié plus rapide !

    D’ailleurs, toutes les bornes ne se valent pas : inutile de brancher une Dacia Spring sur un chargeur 350 kW au lieu d’un 150 kW. Vous n’y gagnerez rien. Par contre, le type avec sa Taycan, lui il y perd. Et pour peu que les chargeurs divisent les puissances de charges entre les bagnoles, vous y perdrez tous les deux en vitesse de charge ! Comme on ne prend pas du gazole sur une voiture essence, on évite de se mettre sur une borne inappropriée qui pourrait profiter à quelqu’un d’autre sans profiter à vous. Tout le monde y gagnera.

    Mais pour ça, il faut connaître son véhicule. La plupart des gens s’en fichent et attendront le temps que leur véhicule leur dit de rester, et ils auront raison.

    Mais quand on fait du journalisme spécialisé, il peut être bien de mentionner ces bonnes pratiques et ces astuces, et surtout que perdre du temps n’est pas une fatalité.

    Conclusion

    Pour conclure, c’est assez simple :

    • Est-ce que tous les EV peuvent tout faire ? Non. Chaque EV a son usage. Sans surprise, les plus versatiles sont encore les plus chères.
    • Est-ce que rouler à 130 km/h est encore pertinent ? Selon moi, non : le gain de temps est risible, mais la perte d’énergie est folle.
    • Est-ce que l’on doit être un nerd pour optimiser sa recharge ? Oui. On peut rouler sans en être un, mais ça aide quand-même si on veut optimiser son trajet et qu’on sait très précisément ce qu’on fait.

    Pour commenter sur les articles de presse : je dirais — en tant que nerd du sujet justement — que ces articles me font bondir.
    Certes, ils reflètent un usage « grand public non-éclairé », mais j’aurais aimé qu’ils éclairent ce grand public au lieu d’éteindre les quelques flammes qui s’allument lentement.

    Je rejoins cependant quelques autres points évoqués dans l’article de Numérama :

    • les bornes sont là, mais souvent occupés et en pannes, oui (hormis Tesla)
    • il faut continuer à jongler avec quelques cartes d’abonnement (hormis Tesla), oui (bien que ça s’améliore : Chargemap ou Freshmile sont très versatiles, et certains véhicules ont le Plug-and-Charge intégré)
    • les planificateurs de trajet intégrés aux bagnoles sont encore merdiques (hormis Tesla) et faut mieux prévoir une application comme ABRP.

    Et malgré tout, faire un road-trip en EV est — oui — de plus en plus accessible, mais n’a toujours pas la facilité d’un road-trip en thermique. Inutile de le nier. Ça s’améliore énormément, mais on n’y est pas encore en 2023. Je maintiens toutefois que le souligner c’est bien, mais caricaturer l’ensemble en disant que c’est une galère pas possible, c’est mal.
    Finissons toutefois par dire que si le road-trip vous fait peur, ça ne devrait pas gêner comme voiture « de tous les jours » et rechargée à la maison.

  • Monday 08 May 2023 - 07:52

    Quelques déboirs avec le SAV de LaPoste…

    Envoi avec LaPoste / Colissimo

    Mai 2022.
    Notez : c’est bien 2022.

    Pour une fois, j’ai voulu envoyer un colis. Naturellement, je passe par la Poste car il me semblait que c’est leur job.

    Mon envoi, donc, a été fait le vendredi 13 mai 2022 (oui je sais…), à destination des Pays-Bas.

    Le colis traverse la frontière, et là, La Poste sous-traite l’opération à la poste locale, Post NL. Ce sont eux qui ont perdu mon colis (d’après la Poste française, évidemment).

    Ceci étant dit, ce n’est pas mon problème : je suis client de La Poste en France et c’est à eux de me rendre des comptes. À eux ensuite de se démerder avec Post NL. Je ne l’invente pas : c’est ce que m’ont dit Post NL. La réclamation doit être fait par moi à La Poste, et ensuite La Poste s’en prend à Post NL. Logique, chacun est client d’un maillon de la chaîne.

    Au moment de poster le colis, la postière en France m’a indiqué que le colis serait livré en 5-8 jours en Collissimo. Tu parles : à 18 euros l’envoie d’un paquet de 1 kg, c’était la moindre des choses.

    Après 10 jours, le site de suivi de la Poste — quand il veut bien fonctionner — ne montre plus de progrès : le colis ne bouge plus. Le destinataire me confirme avoir interrogé Post NL, qui ont dit que le colis était perdu.

    Je vais donc au seul endroit où les community managers répondent, c’est à dire Twitter. Là, un bot me répond et me donne mot pour mot ce que le site de suivi me dit. Ça ne sert donc à rien. Je vais donc sur le site de La Poste, pour faire une réclamation.

    Comme la page est particulièrement cachée — essayez donc de la retrouver à partir de la page d’accueil du site — la voici : contact - Colissimo.

    Ici, je remplis le formulaire et j’attends.
    Après 5 jours supplémentaires, toujours aucune réponse.

    Je refais une demande sur Twitter. Un être humain, je crois, daigne me répondre et me dit de patienter. Alors que ça fait quand-même une semaine que le suivi du colis est bloqué et donc bien 15 jours après l’envoi.
    Face à cette non-réponse, je refais une réclamation (leur formulaire de 3 page ne me rebute pas : vive le préremplissage).

    Une semaine après, soit trois semaines après l’envoi, toujours aucune réponse. Go Twitter. Je tombe directement sur un être humain, je crois. Ce dernier me confirme que deux réclamations sont en attente et seront « traitées dans les meilleurs délais ».

    Pour info, ce que je demande est simple :

    • soit ils se démerdent pour remettre le colis au destinataire
    • soit ils me le retournent et me remboursent l’envoi
    • soit ils me dédommagent pour le colis et me remboursent l’envoi (dédommagent le bien perdu ET remboursent le service non rendu).

    Ce n’est pas excessif, c’est juste normal. La moindre des choses en fait.

    Après une autre semaine d’attente, je reçois un mail de la Poste : ils me demandent de fournir la preuve de dépôt : le « ticket de caisse » de la Poste, qu’il faut toujours conserver jusqu’à livraison ; un descriptif du contenu ; probablement pour qu’ils puissent ouvrir les colis perdus et identifier le miens dans le lot ; et des factures de ce que j’envoie.
    Pour ce dernier élément, j’avais une partie des factures, heureusement, mais j’imagine pas trop la tête de la personne qui envoi quelque chose trouvé sur une brocante, par exemple, donc sans facture…

    Le colis avait été envoyé le 13 mai, on est désormais le 25 juin et toujours rien.

    23 Juillet 2022

    Le 23 juillet, toujours rien. Aucune nouvelle. Du coup, je relance le truc sur Twitter : un être humain, je crois, me répond. Je leur donne le numéro de dossier et après quelques minutes, on me répond que le dossier est encore en cours, et que la date de clôture prévisionnelle est prévue au 16 septembre au plus tard.

    20 septembre 2022

    Le 20 septembre : aucune nouvelle.
    Après les avoir recontacté moi-même, on m’indique que le dossier est toujours en cours, que le service concerné a mon dossier.

    15 novembre 2022

    Le 15 novembre : toujours pas de nouvelles, donc à nouveau une prise de contact sur Twitter. Réponse reçu dans la journée :

    Bonjour Timo,
    Désolée de cette situation. Je regrette je n'ai pas plus d'informations concernant votre réclamation, je vous invite à contacter le service client international par téléphone au 3631.
    Bonne journée,
    Lisa

    Bref on tourne en rond.

    Ah, et vu que ça fait maintenant plus de 6 mois que le colis a été déposé, le numéro de suivi ne fonctionne plus. Ils sont malins hein ?

    Quant au 3631, c’est un robot qui demande évidemment le même numéro de suivi (et nous fait reboucler car ce dernier a plus de 6 mois également par téléphone).

    18 novembre 2022

    Le 18 novembre, je décide de porter ça devant le médiateur de la Poste.

    Sauf que… pour ça, je dois d’abord avoir envoyé tout ça au service réclamation niveau 2, tel que détaillé là.

    J’envoie donc un e-mail à l’adresse électronique indiquée.

    Dans le mail, je détaille ma requête :

    • rappel des références (colis + réclamation, les dates à chaque fois)
    • rappel du problème (colis perdu, jamais livré)
    • ajout des même PJ que lors de la requête initiale
    • ajout des captures d’écran des discussions sur Twitter
    • détail du contenu du colis
    • détail du préjudice financier (coût de l’envoi perdu, coût du contenu avec facture)
    • ajout d’un RIB pour quand ils se décideront à rembourser.

    Notez qu’à ce stade j’en ai raz le cul et j’ai inclus une ligne où je demande 500 € au titre du préjudice subi : temps perdu, désagrément du colis perdu, etc.

    Non je n’ai pas honte : une entreprise fout en l’air un service qu’elle me doit et pour lequel j’ai payé le prix qu’elle a fixé, j’estime normal qu’elle s’excuse quand ils chient dans la colle.
    Et comme ça fait 2 670 ans qu’on a inventé l’argent, ça fait aussi 2 670 ans que la question ne se pose plus quant à savoir comment ils pourraient s’excuser.

    D’après leur site et de celui du médiateur, ils ont 2 mois pour me répondre.

    Rendez-vous en 2023.

    20 janvier 2023

    Le 20 janvier 2023 : le niveau 2 de la réclamation n’a rien donné. Personne ne m’a jamais répondu.
    Je relance la procédure et cette fois il s’agit du médiateur.

    Il faut aller sur cette page.

    Notez que la saisine du médiateur ne peut se faire que si la réclamation initiale n’a rien donné et que la réclamation niveau 2 n’a rien donné non plus après 2 mois.
    J’insiste : le site du médiateur ne fonctionnera pas si tout ceci n’est pas respecté. On doit rentrer les dates et il se bloquera si elles ne sont pas bonnes.

    À ce stade, assurez-vous aussi d’avoir :

    • le numéro de votre colis
    • la date d’envoi
    • le prix de l’affranchissement
    • la preuve de dépot (le ticket de caisse de la poste)
    • la liste du contenu (et leur factures)

    Ainsi que :

    • la référence de réclamation initiale
    • la liste des échanges (e-mails, captures d’écran…)

    Il vous sera demandé — au terme d’un formulaire interminable — pour justifier de la bonne forme de la procédure (respect des étapes, des délais) :

    • un résumé du problème
    • votre demande (remboursement ?)
    • toutes les pièces jointes (12 maximum)

    Attention pour les PJ : si vous avez une connexion internet merdique : après 30 secondes, pour chaque PJ, ça plante et vous devez recommencer l’envoi de celle-ci. Préférez donc des PDF de taille modeste.

    Ensuite on vous demandera vos coordonnées et, de manière facultative, celles du destinataire, et enfin le bouton « envoyer ».

    À partir de là, quelqu’un va mettre tout le dossier à la poubelle — pardon — vérifier la recevabilité du dossier dans un délais de 3 semaines.

    Bien.

    Pour être honnête : je n’espère plus rien : j’ai perdu espoir pour revoir le colis ou un quelconque remboursement.

    La Poste a rejoint, au même titre que la SNCF, EDF ou encore France Télécom / Orange, le groupe des EFM : entreprises françaises de merde. Typique de l’absurdité administrative de ce pays, où on alloue des ressources considérables à de la bureaucratie destinée à résoudre des problèmes qu’ils n’auraient pas si tous ces bureaucrates papelards et incapables bossaient dans le monde réel, sur le terrain.

    Au final on arrive à une société où plus rien ne fonctionne correctement et où tout le monde s’affaire à gérer les plaintes lié au non-fonctionnement plutôt qu’à faire fonctionner le système.

    Ouais on en est là.

    Je m’emballe, mais c’est bien la vérité : des services de SAV à de multiple niveaux, des call-center et des systèmes de tchatbot à n’en plus finir, des procédures dans tous les sens… tout ça pour essayer de résoudre des problèmes qui ne seraient pas là si le travail était tout simplement fait de façon consciencieuse. Je pense aussi qu’il ne peut en être autrement quand on embauche des singes au salaire minimal plutôt que des gens capables et professionnels au salaire qu’ils méritent.

    8 février 2023

    18 jours sur les 21 donnés pour répondre. Ils sont grave à l’avance !

    On me dit dans un e-mail que mon dossier est recevable et que le médiateur se saisit du dossier. Youpi ?

    Ce dernier me demande :

    A la lecture de votre dossier, je constate l’absence de la copie de la preuve de dépôt de l'envoi concerné sur laquelle figure les coordonnées expéditeur/destinataire, prix, poids, date, montant d’indemnisations.

    Je vous invite donc à me la transmettre dès réception de la présente via le lien […]

    Sauf que… je n’ai rien.

    J’ai ma preuve de dépôt, oui, où figurent la date et le numéro de l’envoi, mais c’est tout. C’est le seul document que la Poste m’a donné.
    Je vais leur transmettre, à défaut.

    Le mail indique qu’une réponse me sera donnée dans un délais de 3 mois à partir de leur e-mail. Donc rendez-vous le 8 mai au plus tard.

    Pour info : s’ils veulent l’adresse de l’expéditeur ainsi que celui du destinataire, et une liste exhaustive du contenu du paquet, ils n’ont qu’a retrouver le colis et regarder dessus et dedans… Plutôt que d’organiser des ventes aux enchères des colis perdus (mais retrouvés pour la vente, étrangement) et pour lesquels ils n’ont pas de noms (alors que c’est littéralement écrit dessus).

    8 mai 2023

    8 mai.
    Rien.

    Je sais, c’est férié. Mais bon, trois mois pour lire un mail, s’ils avaient voulu se bouger le renflement brun, ils l’auraient fait.

    Conclusion

    Quand on s’appelle « La Poste », on peut prendre le bien des gens, se torcher avec, le détruire, le perdre… sans rien risquer et sans jamais rembourser quoi que ce soit.

    Et faire perdre un an de procédures à ses clients.

    Mème : c’est beau, c’est français.

  • Thursday 04 May 2023 - 19:21

    « Le chef a toujours raison. »

    On rigole de cette « règle », mais c’est essentiellement ça qui fait que beaucoup de choses ne tournent plus rond un peu partout. Que ce soit dans une entreprise, à la tête d’un pays, ou dans une association, une équipe de sport, ou tout groupe de personne qui veut accomplir quelque chose.

    Une personne ne peut pas tout faire. Elle doit déléguer et faire confiance. Pour ça, elle s’entoure de personnes expertes dans les tâches qu’on leur confie. Ces gens vont alors effectuer ces tâches de la manière qu’ils connaissent, grâce à leur formation, leur expérience.

    Car oui : on recrute des gens experts non pas pour leur dire comment travailler, mais pour leur dire quel résultat ont attend d’eux. C’est à eux de savoir et de choisir comment ils travaillent. La structure doit leur donner les moyens, et ils donneront des résultats.

    Est-ce que c’est ce qui se passe en vrai ?

    Pas toujours.
    Rarement, en fait.

    On a plutôt tendance à se voir dire ce qu’on doit faire ET comment on doit le faire.
    On n’est alors que les mains de gens non-experts qui n’en ont pas suffisamment à leur goût. Or c’est comme ça qu’on pousse les gens à ne plus rien faire du tout, car s’ils agissent ça ne sera jamais comme le chef le voudrait. Donc on ne fait rien. Donc rien ne progresse. Et on coule.

    La hiérarchie est là pour poser un cahier des charges : à dire où on veut aller. Les experts (à leur poste) sont là pour faire en sorte — par une méthode qui est à leur discrétion — de parvenir au résultat demandé.
    Mais le chef, la hiérarchie, qui admet d’ailleurs très bien « [qu’il n’est] pas un expert », n’a pas à dire comment les choses doivent être faites. Est-ce qu’il sait faire lui ? Très certainement que non. Quelle valeur a sa parole face à l’ouvrier qui pilote sa machine depuis 30 ans ?

    Peu importe le grade : n’essayez pas d’apprendre leur boulot aux gens que vous recrutez. Si la personne n’y arrive pas, vous n’avez pas pris la bonne. Cherchez mieux. Mais s’il est compétant et sait ce qu’il fait, fermez-la et laissez-le travailler.

    Merci.

  • Wednesday 26 April 2023 - 19:53

    Celside, j’en avais parlé .

    Ce sont des assureurs pour mobile, membre de la SFAM (société française des arnaques mobile, je crois).

    Bref, juste pour dire que ce soit ils m’ont appelés. Ils ont laissé un message (je ne réponds jamais au téléphone). Ils me disent que je suis un ancien client (à cause de mon contrat passé). Ils me disent aussi que le contrat est bien clôturé.

    Ensuite, ils me disent que j’ai gagné un iPhone 12.

    Super.

    Allez-vous faire foutre, Celside.

    J’ai pas besoin de votre charité à deux balles.

    Et ne me rappelez plus.

  • Wednesday 19 April 2023 - 05:08

    i

    Max Planck: "la vérité scientifique ne triomphe pas en convainquant ses détracteurs mais plutôt parce que les opposants finissent par disparaître et qu'une nouvelle génération plus familière de cette vérité finit par apparaître". Les comptes pro-science de twitter en sueur.

    C’est un tweet auquel je me permets de répondre.

    Il ne s’agit pas tant d’une réponse directe.

    Ce qui est la réalité, reste la réalité, or quand on montre à quelqu’un que le ciel est bleu et qu’ils continuent de dire qu’il est vert, je considère qu’il n’y a plus rien à faire ou à répondre. Ce ne serait que du temps de perdu.

    Je m’adresse donc d’avantage à tous les « pro-science » ici dénoncés.

    Donc voici ma réponse.

    Lord Kelvin en 1902 à la question « pensez-vous qu’un aéronef puisse traverser l’Atlantique ? », répondit « absolument impossible » et ajouta « l’aviation n’aura jamais un succès en pratique » (source)

    J’aurais pu parler de son fameux « la physique n’a aucun avenir », si ce n’était qu’il n’a jamais dit ça et que c’était un peu plus subtil.
    Kelvin, en 1901, a tenu une conférence sur l’état de la science de son époque, et intitulée « Nuages ​​du dix-neuvième siècle sur la théorie dynamique de la chaleur et de la lumière » (Nineteenth-Century Clouds Over the Dynamical Theory of Heat and Light).

    Les deux problèmes qui restaient à résoudre à l’époque, après un siècle de découvertes immenses en science, furent :

    • Le problème de l’éther, ce référentiel universel de la lumière, suite à l’échec de l’expérience de Michelson-Morley ;
    • Le rayonnement du corps noir, et la « catastrophe ultraviolette » de la théorie qui voulait l’expliquer (en vain)

    Bref, deux petits problèmes dans deux expériences assez simples.

    Deux petits nuages.

    Si vous avez déjà entendu tout ça, alors vous savez que ces « deux petits nuages » ont finalement été à l’origine des deux plus gros orages jamais connus en physique : la relativité générale et la physique quantique, qui sont aujourd’hui les deux piliers de la toute la physique.

    Je m’arrête là, mais tout ça pour dire que les citations de Kelvin ou de Planck font de jolies anecdotes (en supposant qu’elles soient vraies), mais c’est globalement insignifiant quand-même.

    Pour le dire autrement : ce n’est pas parce qu’on s’appelle Lord Kelvin que tout ce qu’on dit sur l’avenir est une prémonition.

    Pour un revenir au tweet d’origine et contrairement à ce qu’il (ou Planck) partage : non, les détracteurs d’une réalité scientifique ne disparaissent pas comme ça. Et sûrement pas quand la désinformation se répand comme un virus. Si c’était le cas, toute la science démontrée serait universellement admise.

    Seuls les enfants poseraient des questions, on leur répondrait et leur ignorance à leur tour disparaîtrait. Or, en 2023, on est encore à combattre l’idée de la Terre-plate plus de 2 500 ans après que la sphéricité de la Terre fut constatée par l’expérience.

    Comment peut-on sincèrement dire dans ces conditions que l’ignorance s’efface avec le temps ?

    Et donc oui, combattre l’obscurantisme par la simplification et la vulgarisation est nécessaire. Constamment. Et ça le sera pour toujours.

    C’est l’incompréhension d’une chose qui amène à son rejet, son rejet qui mène à la peur, la peur qui mène à s’opposer à la réalité.

    Et quand cela mène à certains problèmes, comme le réchauffement du climat, je ne pense pas exagérer en disant que la survie même de notre espèce en est compromise.
    Et malheureusement, le fait que la science véhicule une réalité objective, ne signifie pas qu’elle gagne cette guerre : certains projets et certaines solutions visant à mitiger ces problèmes peuvent être terminées à cause de ça.

    Plus il y a de science de faite, plus il y’a de réalité à défendre. Et si aujourd’hui on doit encore défendre la Terre ronde, comment voulez-vous qu’on défende la chromodynamique quantique ou l’expansion de l’univers face à ceux qui brandissent un simple bouquin comme « preuve » de l’Existence ?

    Oui, l’ignorance est un choix.
    Et celui d’aller à notre perte également.

    Et les deux sont beaucoup plus liés qu’on ne le croit.
    Combattre l’ignorance, c’est résister face à ça. Et c’est un combat permanent.


    PS : Ceci est un article écrit il y a plusieurs mois, mais jamais publié, comme tant de choses sur ce site. Il s’agissait d’une réaction à un tweet qui m’a fait bondir.

    Ce tweet n’existe plus aujourd’hui, son auteur semble l’avoir supprimé.

    Je le cite (recopié à l’époque) mais n’y met pas le lien, qui est mort. Hormis ce petit paragraphe de « contexte », qui est juste là pour expliquer ça, le reste de l’article me semblait apte à être publié, après relecture et lissage.

    Ah et : les résultats Google pour la citation renvoient vers des tweets, mais aucun d’eux n’est celui sur lequel j’étais tombé.

    image d’en-tête de Daniel Schrädler

  • Sunday 05 March 2023 - 16:18

    Photo de lignes électriques.
    Dans le tarif Bleu d’EDF, et outre l’option Base et l’option heures creuses / heures pleines (HC/HP), EDF propose également une option appelée « Tempo ». Il pousse encore plus loin de concept des HC/HP, en proposant non plus deux tarifs différents, mais six, dont cinq sont moins chers et un plus cher.

    L’idée des HC/HP est d’inciter les gens à faire tourner leurs appareils la nuit plutôt que le jour. Pourquoi ? Car la nuit, la demande en électricité est très faible, et le jour, très forte. En décalant sa conso la nuit, on décale les pics de consommation et donc la charge sur le réseau. Ça arrange EDF (en production) et RTE (en transport).

    En échange de cette souscription à la place du tarif de base et de la volonté de décaler sa consommation, on paye un peu plus cher le jour (10 % en plus) mais on paye bien moins cher la nuit (25 %).
    Autrement dit, avec un peu de méthode, ça touche directement au portefeuille et dans le bon sens.

    Le tarif Tempo pousse l’idée encore plus loin. On conserve l’idée d’une différentiation jour / nuit, mais on ajoute aussi une différentiation sur les jours de l’année. Ainsi, on trouvera des jours rouges, des jours blancs, et des jours bleus :

    • Les jours bleus, la demande est très faible, le réseau n’est pas chargé et le tarif est très attractif, le jour comme la nuit : jusqu’à −50 % par rapport au tarif Base.
    • Les jours blancs, la demande est faible, le réseau est peu chargé et le tarif est attractif, le jour, et encore plus la nuit. : entre 25 et 40 % moins cher.
    • Les jours rouges, la demande est forte en journée, le réseau est chargé et le tarif est plus élevé le jour (+300 %), mais reste encore attractif la nuit (−40 %).

    C’est RTE qui fixe la « couleur » du jour. Dans une année de 365 jours (qu’ils comptent de septembre à août) ils ont droit de poser :

    • 22 jours rouges
    • 300 jours bleus
    • et le reste en jours blancs, donc 43 jours (ou 44 les années bissextiles).

    Il est à noter que par rapport au tarif de base, le tarif en tempo est toujours avantageux, sauf 22 jours par an, et dans ce cas, seulement en journée.

    Bien-sûr, pour que ça soit rentable, il faut pouvoir décaler sa consommation. C’est-à-dire la nuit, toutes les nuits, mais aussi hors des jours rouges. Or, les journées rouges sont les jours où tout le monde consomme plus, et probablement vous y compris. Néanmoins, ce n’est pas forcément un problème si on se chauffe autrement qu’à l’électricité par exemple.

    Voici les tarifs EDF, extraits de leur brochure tarifaire :

    Tableau des tarifs EDF 2023.
    Tarif Bleu EDF en 2023, prix en centimes d’euros (source)

    Dans mon cas

    Dans mon cas, je n’ai pas le gaz. Tout est électrique : cuisine, chauffage, eau chaude, voiture, et tous les autres appareils.

    Mes trois gros postes de consommation sont l’eau chaude, la voiture et le chauffage (en hiver). Le chauffe-eau et la voiture sont déjà programmées pour fonctionner exclusivement la nuit.

    Deux des trois sont donc décalés la nuit, le choix d’être en HC/HP était totalement logique. Sur une année, je consomme 3 fois plus en heures creuses qu’en heures pleines : cette option était déjà attractive pour moi et je l’avais aussi déjà.

    Et cela se voit sur la facture !

    Avec le Linky et depuis le site d’EDF, on peut récupérer ses données de consommation. J’ai donc fait le calcul sur tout 2022.

    Si j’étais resté en tarif Base, j’aurais payé 1 042 €.
    Grâce à l’option HC/HP, je suis passé à 924 €.

    J’ai donc gagné environ 10 % sur la facture.

    Pas mal, surtout que je n’ai rien eu à faire sinon à programmer la voiture et le chauffe-eau une bonne fois pour toutes. Le chauffe-eau était lui déjà branché sur un rupteur activé par le signal « heures creuses » du réseau EDF.

    Et en Tempo, ça donne quoi ?

    Je viens de passer en Tempo depuis un mois, après en avoir découvert l’existence il n’y a pas longtemps.

    Je n’ai pas beaucoup de recul avec l’utilisation en Tempo et en adaptant la consommation pour le moment. Néanmoins, vu que c’est plus attractif la grande majorité du temps et que je continue de consommer surtout la nuit, ça ne peut qu’être intéressant.

    Pour en être absolument sûr, j’ai fait une simulation sur l’année 2022 : avec les consommations passées, est-ce que l’option Tempo aurait été attractive ?

    J’ai simplement appliqué la facturation Tempo à ma conso sur 2022, en appliquant les différents tarifs sur les différents jours de l’année. Et là, j’obtiens un total de 765 € en Tempo, contre 924 € en HC/HP (et 1 042 en base).

    J’aurais donc économisé 277 €, soit pas loin de 25 % de la facture par rapport au tarif Base, et environ 20 % par rapport au tarif HC/HP.

    Autrement dit, c’est une option très intéressante pour moi !

    Mieux : ceci est une estimation sur ma conso réelle, mais surtout, non-optimisée. Nul doute qu’avec quelques ajustements, essentiellement les jours rouges, je peux économiser beaucoup plus. Et à raison de 0,67 € par kWh en HP les jours rouges, les économies, si elles sont possibles, vont être très faciles.

    Une chose notable : sur ces 765 €, il y a 289 € pour les seuls 22 jours rouges. C’est presque autant que les 300 jours bleus, où j’aurais payé 353 € au total !
    Le kilowattheure est environ 7 fois plus cher en HP-Rouge qu’en HC-bleu. Cela va donc très vite dès qu’on a trouvé comme décaler sa consommation.

    Est-ce que cette tarification est faite pour vous ?

    Déjà, si vous n’avez pas envie de vous embêter avec les HC/HP et la couleur des jours, c’est simple : l’option n’est pas faite pour vous. Il faut le pouvoir, mais aussi le vouloir.

    Ensuite, si vous utilisez peu le chauffage électrique et que votre ballon d’eau chaude et même éventuellement votre voiture électrique sont programmés pour tourner la nuit, faites une simulation ! L’option HC/HP est probablement très clairement faite pour vous, et peut-être l’option Tempo aussi.

    Il faut bien voir que seuls les HP rouges sont beaucoup plus chères, et ça ne concerne que la période diurne et au cours de seulement 22 jours par an.

    Maintenant, il y a fort à parier que les économies tout le reste de l’année peut très facilement être suffisant pour dépasser la perte sur quelques journées rouges. C’est exactement mon cas : en appliquant une tarification Tempo sur ma conso de l’an dernier, ma facture diminue immédiatement de 20 % !
    Bien-sûr, l’idée est d’inciter à décaler sa consommation, histoire de consommer quand l’électricité est disponible et quand elle est la moins chère possible.

    Si vous avez un chauffe-eau programmable et véhicule électrique, et bien-sûr si cette gymnastique vous amuse, alors Tempo est fait pour vous (à condition de ne pas avoir un très gros poste de consommation à côté et en journée, comme un grand besoin de chauffage électrique par exemple.

    Quelques points supplémentaires

    En vrac :

    Sur les HC/HP :

    • Les HC en Tempo vont de 22 h à 06 h quoi qu’il arrive. En tarif HC/HP, c’était de 22h30 à 06h30 dans mon cas, mais certaines personnes avaient d’autres horaires attribuées par EDF.
    • Un « jour » commence à 06 h le matin et termine à 05 h 59 le lendemain.

    Sur les couleurs :

    • En regardant l’historique des couleurs des jours, on constate que, sur 2022 en tout cas, la quasi-totalité des jours de mars à octobre inclus sont bleus. Durant toute cette période, l’électricité est pratiquement à moitié prix par rapport au tarif Base. Les jours rouges ne concernant que l’hiver.
    • Les dimanches ne sont jamais rouges, même en hiver. Ils sont pratiquement toujours bleus. Les samedis sont généralement blancs en hiver. Ces jours ont donc déjà un tarif attractif quoi qu’il arrive par rapport à l’option Base.
    • On note que la différence entre la nuit et le jour est très importante. Même les nuits rouges sont plus intéressantes que les journées bleues. La demande en énergie est, à l’échelle d’un pays, très variable au cours de la journée. L’idée derrière ces tarifications est avant tout de lisser la courbe et avoir une production plus stable.
    • L’abonnement (à distinguer de la conso) est facturé légèrement plus chère que le tarif Base mais un poil moins que le tarif HC/HP (ça ce compte en centimes).

    Sur votre Linky, vous pouvez voir quel tarif est appliqué en ce moment. Il s’agit de l’index qui a le petit astérisque devant : « * ». Il n’est pas possible par contre de voir quel sera le jour de demain directement sur le compteur. Il existe par contre les sites qui permettent de voir ça :

    Ces outils sont branchés sur les API de RTE/EDF.

    On peut aussi demander à être notifié par mail ou SMS dès que la couleur du lendemain est connu d’EDF. Dans mon cas, juste pour voir, je constate que le SMS n’est envoyé que si le lendemain est rouge. Si c’est bleu ou blanc, je ne reçois rien.

    Conclusion

    Je ne cherche pas ici à vous pousser vers l’option Tempo.

    Mon but ici est de :

    • vous montrer l’existence de cette option
    • vous partager mon expérience et mes calculs
    • vous donner une astuce qui peut vous faire économiser facilement 20 à 30 % sur votre facture d’électricité annuelle.

    Ce dernier point est évidemment subordonné à quelques ajustements de votre consommation, mais c’est possible et dans certains cas, facile.
    Il est même possible que ce soit déjà attractif sans rien changer si vous consommez déjà majoritairement la nuit.

    En bref, renseignez-vous !

    Pour ceux qui veulent, voici mon tableau avec les jours, dans lequel il suffit de coller les données en page 1 que vous donne EDF (si vous avez un Linky et êtes déjà en HP/HC) et pour l’année 2022, et de voir en page 2 le résultat :

    Ça n’est pas à prendre pour argent comptant, car c’est une simulation, mais ça donne une idée : si vous avez, comme moi, déjà une différence de −20 % sur votre facture, alors le gain n’est pas trop à démontrer.

    image d’en-tête de Chris Hunkeler

  • Wednesday 04 January 2023 - 18:15

    Un écureuil au téléphone.
    Free Mobile propose un système de filtrage des appels, entrants ou sortants, assez poussé.

    Ça tombe bien, je suis client chez eux, et depuis le 1ᵉʳ janvier, les démarcheurs ne peuvent utiliser qu’une liste précise de numéros, à savoir :

    01 62 ** ** **
    01 63 ** ** **
    02 70 ** ** **
    02 71 ** ** **
    03 77 ** ** **
    03 78 ** ** **
    04 24 ** ** **
    04 25 ** ** **
    05 68 ** ** **
    05 69 ** ** **
    09 48 ** ** **
    09 49 ** ** **

    Autrement dit, pour bloquer — en théorie — tous les démarcheurs, vous pouvez créer 10 règles de blocages et le démarchage sera du passé.
    Bien-sûr, ça serait le cas si tous ces harceleurs publicitaires respectaient les règles. J’en doute. Néanmoins, un tel filtrage devraient en bloquer un certain nombre.

    Si vous êtes client Free Mobile, allez dans votre espace client > mes services.

    Activez l’option (gratuite) du filtrage des appels :

    Capture d’écran Free.
    Ensuite, cliquez sur le petit crayon pour ajouter des règles :

    Capture d’écran Free.
    Vous avez alors un formulaire comme ça :

    Capture d’écran Free.
    Ce formulaire est assez rapide à comprendre, mais il est un peu bugué.

    En particulier pour ce qui est de « entrante » et « sortante » : si vous cochez les deux, seul le « sortante » ne sera pris en compte. Le mieux est donc de ne cocher que le « entrante », et de remplir le reste exactement comme suit, puis de valider :

    Capture d’écran Free.
    Ensuite, vous faites pareil pour les autres numéros, avec à chaque fois les 4 premiers chiffres de la plage de numéros de démarchage, puis un astérisque « * ».

    À la fin, vous aurez toute la liste de bloquée :

    Capture d’écran Free.
    Et voilà, normalement plus aucun numéro de démarchage — en tout cas ceux qui respectent la loi — ne devrait vous parvenir, quel que soit votre téléphone (Android, iOS…) car le filtre se fait directement au niveau de l’opérateur téléphonique.

    Il est même possible (à vérifier, chez les clients Free pour le téléphone fixe) que ça bloque aussi sur votre fixe.

    On verra si ça marche.
    Autrement, quel que soit votre opérateur, il y a l’application Orange Téléphone qui est pas mal du tout. Elle a une grande base de données de numéros fumeux, renseigné par les utilisateurs. Une fois installée, l’application regarde le numéro appelant et bloque (ou rend silencieux) un appel détecté comme étant du spam.

    L’appli Orange :

    image d’en-tête de Brecht Bug

  • Tuesday 03 January 2023 - 18:37
    gneugneugneu j’ai pas besoin de pneus neige, j’ai un 4x4.

    Combien de fois faut pas l’entendre ça ?

    Regardez les comparatifs : 4WD VS Winter Tyres - Do you need winter tyres if you have 4WD? - YouTube.

    Là il fait le test, sur la neige :

    • un 4x4 (AWD) en pneus été
    • un 2x4 (2WD) en pneus neige

    Le résultat est sans appel : ce sont les pneus qui font tout. Et pas qu’un peu : la différence est grande.

    Maintenant deux choses très importantes que n’ont absolument pas compris ceux qui râlent contre la loi Montagne (la loi obligeant les équipements hivernaux dans certains départements) :

    1. Les pneus neige ne sont pas juste des pneus avec plus de crampons.
    2. Les départements concernés ne le sont pas seulement parce qu’il y a plus de neige.

    Concernant le #1 : La gomme est différente également.
    Par temps froid, le caoutchouc se vitrifie (au niveau moléculaire) et devient dure et lisse comme du verre. Dans les pneus été, la température de transition vitreuse (T°g) est à environ 7 °C.

    Dans les pneus hiver, il est beaucoup plus bas (ce brevet de Michelin parle d’un T°g entre 0 °C et −80 °C) : la gomme reste tendre et le pneu conserve son adhérence et sa souplesse.

    Donc on peut bien avoir un Hummer si on veut, mais si on a des pneus glissants comme du verre, ça reviendra à rouler sur des peaux de bananes.

    Concernant le #2 : Les départements concernés sont montagneux, ce qui signifie qu’il y a des montés et des descentes partout. Je parle de pentes >5 % avec 100 à 400 m de dénivelés à chaque fois, quand c’est pas nettement plus localement, y compris sur autoroute, et globalement absolument partout. Ce n’est pas le Nord ou la Belgique (ni les Pays-Bas) où la seule montée est celle du trottoir que vous obstruez.

    Voilà un autre exemple, où ils comparent une citadine en traction et 2 pneus hiver, et un 4x4 avec quatre pneus été. Certes, le 4x4 est bien plus lourd dans leur test. Mais il l’est aussi dans la réalité : votre 4x4 est plus lourd qu’une petite voiture, et finira dans le fossé dès qu’il y a un peu de neige.

    Et concernant les pneus 4 saisons ?

    Voir ici et .

    Là le résultat est plus mitigé :

    • sur des transmissions identiques (2x4 à chaque fois), le pneu hiver/neige a très largement l’avantage.
    • sur des transmissions différentes : 2x4 en pneu hiver VS 4x4 en pneu quatre saisons, le facteur « quatre roues motrices » tire son épingle du jeu : l’accélération est meilleure, tout comme le fait de grimper une montée (par contre il compare avec un pickup ; j’aurais aimé voir sur une citadine normale).

    Si on devait classer tout ça, du meilleur au pire et en extrapolant sur les configurations qui n’ont pas été essayées :

    1. 4x4 en pneu hiver
    2. 4x4 en pneu quatre saisons
    3. 2x4 en pneu hiver
    4. 2x4 en pneu quatre saisons
    5. 4x4 en pneu été
    6. 2x4 en pneu été

    On constate qu’avoir des pneus adapté est plus important qu’une transmission intégrale (4x4). Le pneu 4 saisons est un bon compromis, mais sur la neige, il ne vaut pas un pneu hiver (et en été, en termes de consommation de carburant et usure, il ne vaudra pas un pneu été).

    En ce qui me concerne : je continuerais à faire changer mes pneus deux fois par an : pneus été en été, et pneus hiver en hiver.
    En hiver, je le fais par souci de sécurité : j’ai déjà roulé dans la neige, et les pneus hiver s’en sortent parfaitement, y a pas à dire. Ça reste une conduite sur la neige, mais ça n’agit pas comme des skis.

    Et en été, par souci d’économie.
    Aucune loi n’interdit d’utiliser un pneu hiver en été, c’est juste que si c’est pour bouffer les pneus en 1 000 km, c’est pas la peine.

    Si le pneu hiver est adapté en hiver car reste tendre et conserve son adhérence, en été il est beaucoup trop tendre et s’use très vite, en plus de provoquer une surconsommation importante (beaucoup de pertes de couple dans le caoutchouc).

    J’estime, mais il faudrait tester (je ne les ferais pas), que jongler avec deux sets de pneus revient moins cher que conserver juste un set de pneus 4 saisons. Ok, y a pas le changement à faire, mais le pneu 4 saison sera bouffé plus rapidement que les autres dans leur saison respective. Qui plus est, en été, le pneu été offrira un net avantage en termes de consommation de carburant : moins de pertes élastiques dans la gomme.

    Et faut pas oublier que ce n’est pas une dépense supplémentaire : pendant que vous roulez en pneus hiver, les pneus été ne s’useront pas, et vice-versa. Vos deux sets combinés dureront par exemple 5 ans, là où un set seul durera 2,5 ans (voire moins, vu que l’usure sera plus rapide à cause de l’usage par des temps inappropriés).

  • Sunday 01 January 2023 - 12:58

    Nostalgie oblige, il m’arrive parfois de chercher de vieux jeux de GameBoy (GB, GBC, GBA…) en ligne ou sur les brocantes, mais il faut faire attention car il circule de fausses cartouches.

    Les fausses cartouches sont des système de jeu fonctionnels, mais la cartouche et le circuit à l’intérieur ne sont pas authentiques. Généralement ce sont des circuits récents et dans lequel on a enregistré le jeu que l’on veut puis qu’on a mis dans une cartouche elle aussi « fausse ».

    Personnellement j’ai surtout constaté ça avec les jeux Pokémon (rouge, bleu, jaune, or, argent, cristal…) car ce sont ceux que je recherche.
    Si vous voulez simplement jouer, ces cartouches vous le permettront sans problème et pour sûrement moins cher.

    Mais si vous souhaitez une cartouche de jeu authentique, il faudra faire attention. Cet article vise à montrer comment différencier les fausses cartouches de cartouches authentiques.

    L’examen est purement visuel, mais ça se fait très bien. Il y a plusieurs indices qu’on va voir ici.

    L’effet « cheap »

    Les contrefaçons sont essentiellement « cheap » : la facture est mauvaise, le plastique mal ébavuré, et les deux faces de la cartouche (qui sont maintenues par une vis) ne sont pas forcément l’une en face de l’autre. On voit que c’est du travail bâché, qu’on qualifierait couramment de « chinoiserie » bas de gamme.

    i
    La qualité globale de la cartouche n’est pas la même : cartouche authentique (à gauche) et une cartouche contrefaite (à droite).

    La vis de maintien

    Sur la cartouche, repérez la vis au dos.
    Sur les cartouches GameBoy, ou GameBoy Color (ou Compatible GameBoy Color), bref, les grandes cartouches, la vis est une étoile à 6 branches vers l’extérieur (forme mâle) :

    i
    La vis sur la cartouche est différente : cartouche authentique (à gauche) et une cartouche contrefaite (à droite).

    La plupart des contrefaçons ont une vis à trois branches vers l’intérieur (les branches sont « femelles »). Sur la GameBoy elle-même, Nintendo utilise des vis à trois branches, mais sur les cartouches ils ont toujours utilisé des vis à 6 branches.
    Les cartouches pour GameBoy Advance comportent-elles bien des vis à trois branches.

    Les inscriptions sur la cartouche

    Un signe qui ne trompe pas : la cartouche authentique indique « Game Boy® » et de l’autre côté une fine bande avec « Nintendo ».
    La plupart des fausses cartouches montrent « Game » et rien de l’autre côté.

    i
    Les inscriptions sur la cartouche diffèrent : cartouche authentique (à gauche) et une cartouche contrefaite (à droite).

    La fiche de connexion de la cartouche

    Sur la plupart des jeux (tous ?), en tout cas sur les jeux Pokémon, la cartouche ferme entièrement au niveau de l’entrée.
    Sur certaines contrefaçons, on note une ouverture :

    i
    La cartouche doit être fermée au niveau de la fiche : cartouche authentique (à gauche) et une cartouche contrefaite (à droite).

    La dimension du circuit

    La plupart des jeux GB et GBC ont un circuit qui fait la dimension de la cartouche. Certains jeux parmi les plus récents ont une cartouche au format GB, mais un circuit au format GBA (moins haute).
    Dans les contrefaçons, notamment des jeux Pokémon, le circuit est petit dans une grande cartouche. Nintendo n’a jamais fait ça.

    Cela peut se voir par transparence :

    i
    Certaines cartouches contrefaites ont un circuit plus petit, visible par transparence. Sur la cartouche authentique, la transparence ne fonctionne pas.

    Conclusion

    Voilà comment déceler les faux jeux qui circulent.

    Notez que si vous achetez un jeu qui semble authentique mais dont la sauvegarde ne fonctionne pas, c’est sûrement parce que la pile interne (de la cartouche) est morte. Ces cartouches, anciennes, portaient une pile bouton (CR1616 ou CR2032 typiquement qui permettait d’alimenter la mémoire et de maintenir la sauvegarde intacte. C’était avant l’utilisation de mémoires flash, qui elles n’avaient pas besoin d’être sous tension en permanence.

    Ces piles pouvaient fonctionner 10 ans sans problème, mais pour un jeu Pokémon Rouge ou Jaune, dîtes vous que ces jeux sont sortis il y a environ 23 ans en France. La pile est donc vide depuis des lustres.

    Pour continuer à jouer, il faut changer la pile en dessoudant l’ancienne et en en soudant une neuve (qu’on trouve facilement en ligne, avec les languettes de fixation).

  • Monday 12 December 2022 - 18:19

    des pylônes électriques au Canada

    L’effet Bison Futé ?

    Ce que j’appelle l’effet Bison Futé personnellement, car il ne me semble pas que ce soit le nom « officiel », date de l’époque avant Waze et compagnie.
    C’est un peu le contraire d’une prophétie auto-réalisatrice. Peut-être une prophétie auto-inhibitrice ?

    Bison Futé, à la télé (et pas que) c’était une « météo des autoroutes », où on annonçait le soir les prévisions de bouchons sur les routes pour le lendemain.
    Chaque journée pouvait alors être classée verte, orange, rouge ou noire en fonction de la prévision. Vert signifiant un trafic fluide, noir un trafic fortement bouchonné, très dense, avec beaucoup de monde sur les routes.

    L’idée était que les gens sachent à quoi s’attendre et se préparent, voire décalent leur départ ou modifient leur trajet.

    L’effet, tel que je l’appelle, c’est que si un jour était annoncé « noir », la circulation pouvait finalement être fluide si suffisamment de gens modifiaient leur trajet.

    Paradoxal ?

    Oui à première vue, mais en réalité c’est logique : si la journée était noire sur une route donnée, une partie des gens, prévenus, préféraient faire un détour, libérant ainsi l’autoroute. Le trafic routier était alors dilué sur les autres routes ou bien dans le temps (si l’on décalait le départ un peu plus tôt dans la journée).

    Bien-sûr, une bonne partie des gens en concluaient que Bison Futé ne fonctionnait pas et s’étaient trompé dans leur prévision. Mais pour Bison Futé lui-même, se tromper comme ça était le signe que le système fonctionnait parfaitement : non seulement la prévision était fondée, mais l’attente que les gens évitent la route noire se réalisait.

    À l’époque, tout ça était basé sur les dates de début des vacances, de fin des vacances, des sondages dans la rue ou ailleurs, et probablement — déjà à l’époque — des informations obtenues au niveau des hôtels ou agences de voyage pour savoir quels étaient les jours où beaucoup de personnes avaient prévu de partir.

    Aujourd’hui, les bouchons sont affichés en temps réel par Waze (Google), Apple, Tomtom… Ces entreprises, via votre GPS ou votre téléphone savent où vous êtes (via la géolocalisation) et savent donc si beaucoup de personnes sont au même endroit ou n’avancent pas sur une route (ie : un bouchon). L’algorithme qui propose l’itinéraire peut alors recalculer le trajet pour éviter les zones bouchées, le tout en direct.

    Ça marche bien (même s’il est possible de troller l’algorithme en se promenant avec 99 téléphones sur soi et faire croire à Google Maps qu’il y a autant de voitures coincées dans un bouchon)

    Quel rapport avec EDF ?

    On peut mettre ça en parallèle avec Ecowatt, qui est un peu la météo de l’approvisionnement de notre électricité. Ici aussi, on a des prévisions de journées verte, orange, rouges, et ici aussi il est attendu que les gens prennent leur dispositions pour éviter la panne.

    En effet, EDF (ou ses filliales RTE, Enedis, etc. qui gèrent le transport du courant dans les fils électriques et la distribution aux clients) publie chaque jour les prévisions pour les 2-3 jours à venir. S’ils prévoient subitement un jour « rouge », ils s’attendent à ce que les gens coupent leurs appareils électriques ou décalent leur consommation.
    Le risque est réel : EDF préférera (et à raison) couper des portions du réseau afin de soulager ce dernier. Car si ce n’est pas fait, et que le réseau finit en surcharge, on risque une énorme panne : le « black out », qui mettrait des jours à être rétabli (on ne rallume pas une machine électrique de la taille d’un pays avec un simple bouton).

    Maintenant, si tout le monde joue effectivement le jeu, alors le réseau est soulagé, les coupures ne sont pas nécessaires et la journée « rouge » n’a finalement pas viré à la « catastrophe ».

    C’est l’effet Bison Futé : le fait que la catastrophe prévue ait été évitée par l’action collective des gens pour éviter ladite catastrophe.

    Ce système est bien pensé, je trouve; mais il est aussi risqué.

    Il y a un fort risque qu’un grand nombre de personnes, par incrédulité ou simplement par manque de compréhension, finissent par penser que si y a pas de coupure les jours rouges, c’est que EDF ment ou se trompent, et que finalement éteindre les appareils est totalement inutile, et du coup ne le font plus.

    Or c’est bien tout le contraire : s’il y a une prévision de coupure, que les gens agissent et évitent la coupure, ça ne veut pas dire que la prévision était fausse ! Ça veut dire que les actions de tout le monde ont porté leur fruit. Et surtout : qu’il faut continuer !

    Inversement, chez EDF, ils ne doivent pas tomber dans le piège inverse : vu que la coupure a été évitée un jour rouge, ça ne signifie pas que le lendemain, initialement prévue rouge aussi, peut être passée verte.
    Car là, le risque serait que tout le monde se dise « ok, c’est bon, on peut tout rallumer », et hop, black-out. Mais je ne crains pas trop que ça se produise.


    Ce qui suit n’est qu’un avis complémentaire.

    Oui, on a des soucis d’électricité actuellement.

    L’hiver vient seulement de commencer, le parc nucléaire n’est pas encore totalement remis d’une grosse opération de maintenance (pour cause retard Covid), et le parc renouvelable peine à fonctionner à cause d’une météo qui ne s’y prête pas. Heureusement, les barrages hydro à sec à cause de cet été sont globalement à un niveau normal (c’est toujours ça).
    Bref, l’approvisionnement est tendu.

    Pourtant il n’y a pas encore eu de coupures : tout est géré à la perfection, et c’est un travail très compliqué d’ajuster la production à la demande à la minute près, car si c’est mal fait, tous les systèmes, des centrales jusqu’à votre télé, en passant par tous les postes de transformation, compteurs ou armoires électriques, peuvent se mettre en défaut, et là c’est le black-out et tout être relancé, dans l’ordre et tout doucement.

    Aussi, si personne ne change ses habitudes, des coupures il y en aura.

    Par contre, si tout le monde joue le jeu, on passera probablement l’hiver sans coupures. Mais pour ça, il faut continuer à jouer le jeu.

    Maintenant, je dis aussi que si nous passons l’hiver sans coupure, ça sera grâce à l’action de chacun et chacune d’entre nous qui auront agi, et ça sera une victoire. Et pour ça, il faudra qu’on se remercie réellement. Rendez-vous à la fin de l’hiver pour le voir.

    Mais ne vous y trompez pas : si EDF dit rouge et que finalement tout se passe bien, c’est signe que le système fonctionne exactement comme prévu.
    Pas que les prévisions sont mauvaises. Ne vous laissez pas avoir par l’effet « Bison Futé ».

    image d’en-tête de Indigo Skies

  • Monday 24 October 2022 - 18:15

    I served the soviet nation meme.
    Une petite réflexion sur le « patriotisme ».

    Certains se disent amoureux de leur pays, prêt à combattre pour lui, le défendre ou même de mourir pour lui. C’est quelque chose que je peux comprendre : chacun a le droit d’aimer ce qu’il veut, et de mener le combat qu’il souhaite, ainsi que de juger si ce combat doit aller jusqu’à la mort — sa mort — ou non.

    Je comprends, donc, mais je ne partage pas. Du tout.

    Personnellement, il m’est totalement égal d’être un ressortissant d’un pays ou d’un autre. Je n’éprouve ni amour, ni haine, et ne ressent ni honte ni fierté de ma nationalité, ni d’aucune autre.

    C’est quelque chose que je n’ai pas choisi et pour lequel je manifeste de l’indifférence.

    Maintenant, je fais partie des gens qui vivent dans un pays, la France, alors qu’ils sont nés dans un autre, les Pays-Bas. Est-ce que ce changement était mon choix ? Non. Est-ce qu’il l’est désormais ? Oui. Est-ce que je suis content de ça : oui. Mais je ne le dois pas à ces deux états.

    Vivre en France est un choix désormais, pour moi. Est-ce que je considère dès lors devoir quelque chose envers ce pays ? Non. Ce pays me donne-t-il quelque chose, lui ? Non.

    Alors oui, comme les Français « français », j’utilise des services publics et des infrastructures au quotidien. Tout ceci sont des biens communs accessibles à tout le monde.
    En tant qu’habitant ici, je fais ma part en travaillant et payant des charges, des impôts, des taxes, en participant à la vie de ce pays. Je participe à ça, comme tout le monde, comme n’importe qui — Français ou non-Français — en France. J’estime, qu’en faisant ce qu’ils me disent de faire pour avoir le droit de m’établir ici, je me suis acquitté de toute redevance envers ce pays.

    Quant aux Pays-Bas ? J’y suis né, comme mes parents et mes ancêtres sur un certain nombre de générations. J’y ai également vécu plusieurs années, et je m’y rends de temps à autre. Une partie de ma famille y vit.

    Bien-sûr que je partage quelque chose avec ce pays ! Mais ce n’est pas pour ça que je tire un quelconque honneur à ça. Si je vais aux Pays-Bas, ce n’est sûrement pas pour faire plaisir à l’État néerlandais ou à satisfaire un sentiment patriotique.

    Le fait que je sois de nationalité néerlandaise, à la limite, ça constitue un sujet de discussion, ou un axe de comparaison entre les deux modes de vie, français et néerlandais.

    C’est plutôt de ça, de cette expérience, que je suis fier : avoir vécu ailleurs et ici, et être en mesure de comparer les choses, de rapporter des bonnes idées d’ailleurs, ou de qualifier de mauvaises celles d’ici grâce à un œil extérieur qui peut prétendre savoir des choses que quelqu’un qui n’est jamais sorti ne peut juste pas connaître.

    Mais cela, je ne le dois qu’à moi. C’est moi qui suis allé là-bas et suis revenu, comme n’importe qui peut le faire, et pour des raisons qui me regardent.

    Donc, non. Non je n’ai aucun sentiment de patriotisme, ni envers le pays où je suis né, ni envers le pays où je vis. J’aime la localité, ainsi que le mode et le rythme de vie en France, mais ça n’a rien avoir avec le fait d’aimer la France en tant que patrie. On peut très bien être fier et vivre ailleurs. Perso je préfère vivre ici tout en étant indifférent.

    Pour moi, encore, la nationalité ce n’est rien de plus qu’une donnée administrative qui dit à quel groupe arbitrairement défini on a décidé que je faisais partie. À aucun moment on m’a demandé mon avis. À aucun moment on s’est préoccupé des avantages que cela me procurerait. À aucun moment je n’ai à dire « merci » pour ça.


    Ce billet fait suite à la guerre déclarée par la Russie à l’Ukraine, et plus précisément au fait que beaucoup de Russes désormais enrôlés de force dans l’armée, choisissent de se rendre à l’Ukraine, d’eux-mêmes, immédiatement, simplement parce qu’ils ne veulent pas combattre.

    Et je comprends tout à fait ça : ces gens n’ont pas choisi de combattre. On les a forcés. Un état, qui n’a jamais fait quoi que ce soit pour eux, les a forcés.
    À leur place, je ferais pareil.

    Je soutiens ces gens dans ce choix, et ils n’ont pas à être moqués ou pointés du doigt : entre l’enrôlement forcé dans l’armée avec une mise à mort certaine au bout, et se rendre pour éventuellement refaire sa vie de l’autre côté, le choix est vite fait.

    Pour aller plus loin : je n’ai rien contre les corps armés, tant que les gens qui se font la guerre entre eux le font volontairement et en connaissance de cause. Je pense aussi que c’est un mal nécessaire : la nature humaine est ainsi faite qu’il y aura toujours des sentiments belliqueux entre différents groupes de gens, différents peuples, et il me parait nécessaire de pouvoir se défendre contre ça (ou, de l’autre côté, d’attiser les rancœurs et la guerre, si tel est la volonté populaire : qui sommes-nous pour décider ?).
    La seule chose que je ne peux accepter, c’est qu’on oblige les gens à aller se faire la guerre contre leur volonté.

    Après tout, si personne parmi la population ne veut aller à une guerre décidée par un chef, peut-être ce dernier devrait-il ne pas faire la guerre et respecter la volonté de son peuple ? Et inversement : si t’es pour la guerre mais pas prêt à y aller toi-même, t’as pas à dire aux autres ce qu’ils doivent faire ou pas faire.

  • Sunday 23 October 2022 - 14:56
    « France nation verte ». L’intitulé de l’outil de planification écologique dévoilé, vendredi 21 octobre, par la première ministre, Elisabeth Borne, annonce la couleur. Reste à inventer le modèle de société qui va avec.

    Voir : La transition écologique en manque de récit

    Ils veulent des idées ?

    En voilà des idées :

    1. remettre en place la consignation des bouteilles en verre et en plastique
    2. taxer les « super profits » pour financer à grande échelle la rénovation des logements.
    3. rendre 100 % piétons tous les centre-villes des villes françaises
    4. rendre le vélo possible partout, tout le temps
    5. forcer la sobriété des voitures en taxant la conversion vers un véhicule qui émet plus que celui qu’on remplace
    6. interdire la vente pure et simple des voitures qui émettent plus qu’un certain seuil.
    7. rendre le train compétitif, pour le fret et pour les voyageurs
    8. arrêter avec l’écologie à deux balles qui n’en est pas

    Pour la consignation
    Tout le monde le réclame, personne ne le remet en place. Pour les bouteilles en verre, il est une hérésie totale de briser une bouteille pour la refondre et refaire une bouteille identique, qui est un processus qui demande énormément d’énergie.
    Alors que laver une bouteille, ça demande juste de l’eau, et probablement pas beaucoup plus que le lavage des débris de verre qu’on fait déjà.

    Pour la rénovation des logements
    Rénover la coûte cher, oui. Mais c’est avant tout un investissement sur le long terme : on dépense 20 k€ pour ensuite économiser une centaine d’euros par mois. Le calcul est vite fait, mais tout le monde n’est pas capable de mettre 20 k€ sur la table à un instant T et dépense donc plus chaque moi.
    Financer ne serait-ce que le passage d’un expert chez tout le monde pour estimer la nécessité ou le coût de travaux d’isolation serait déjà un bond en avant, car ça permettrait de cibler ceux qui en ont le plus besoin.
    Le fait d’avoir interdit les augmentations de loyer aux logements que les propriétaires refusent de rénover pour atteindre les nouveaux standards énergétiques est un bon début, mais ça ne règle pas le problème à la source.

    Pour la piétonisation des centre-villes
    Faut vraiment vous faire un dessin pour voir que personne ne veut voir les voitures dans les lieux de vie des villes ? Que y en a trop ? Que c’est étouffant ? Que ça prend trop de place ? Que c’est bruyant ? Accidentogène ? Que ça pue ?
    Évidemment, ça demandera la création de parking en périphérie ou sur des axes excentrés, mais marcher 500 mètres n’a jamais tué personne.

    Faire que le vélo devienne une alternative viable
    On ne va demander à personne de faire 50 km par jour en vélo. Mais quand le trajet à faire fait 2 km et n’implique pas de transporter 2 tonnes de matériel, il devrait être interdit de prendre sa voiture. On transporte sans problème une baguette de pain, un sac de courses ou une lettre à poster en vélo.
    Problème : beaucoup prennent aussi la voiture car c’est moins dangereux (créant un cercle vicieux). Les pistes cyclables actuelles ne sont pas séparées physiquement de la route et se limitent à de la peinture par terre. Je le dis à tous les maires et préfets de France : autant ne rien mettre, franchement.
    Ce sont des vraies voies cyclables qu’il faut, séparées des voitures, inaccessibles à ces dernières. Et pas seulement sur 50 mètres mais partout où il y a des routes.

    Qui plus est, il faut encourager les employés et à utiliser le vélo pour se rendre au travail. Je veux dire réellement : 0,25 € par km et plafonné à 200 € par an, c’est du foutage de gueule. Personne ne fera l’effort si c’est tout ce qu’il y a à la clé. Or, tout comme on décourage des pratiques en touchant au portefeuille, on peut faire l’inverse aussi.
    Mettez 1 € du kilomètre et sans limite, le tout en crédit d’impôt pour l’entreprise, et vous verrez à quelle vitesse les entreprises encourageront les employés à utiliser un vélo, et à quelle vitesse ces derniers le prendront. Pour que les deux acteurs s’y mettent, il faut que les deux y voient un avantage (c’est pas compliqué : jouez sur le pognon).

    Forcer la sobriété des voitures
    Les voitures sont de plus en plus grosses et consomment de plus en plus. Il faut arrêter cette mode ridicule et dangereuse.

    Interdire les véhicules les plus polluants.
    Actuellement, il existe un barème pour le « malus » écologique. Il monte à 40 000 € pour les véhicules qui émettent plus de 223 gCO2/km. C’est beaucoup pour la majorité, mais ce n’est pas suffisant pour celui qui se fout du pognon car il en a trop. À ce niveau, la pollution inutile est simplement un droit exclusif pour les riches.
    C’est pas une taxe de 40 000 € qu’il faut pour l’acquisition d’une telle voiture, mais une taxe égale à 40 % des revenus du propriétaire. Là, ça serait dissuasif pour tout le monde.
    On peut aussi interdire la vente de véhicules qui émettent plus d’un certain seuil.

    Rendre le train plus compétitif
    Actuellement, n’importe où l’on va, l’avion est moins cher que le train. C’est assez ridicule et totalement absurde d’un point de vue écologique. Il faut renverser ça.
    Et je ne parle même pas du fait que le train de fret est de plus en plus remplacé par des camions, et que l’offre pour les voyageurs est de pire en pire lorsqu’elle est seulement existante.

    Pour l’écologie à deux balles
    Utiliser des matériaux végétaux pour faire des sièges auto, des sacs de courses ou des vêtements c’est du bullshit. Ces matériaux sont à base de bambou ou de maïs, ok, mais ils sont tellement transformés que niveau CO2 c’est totalement contre-productif. Même remarque pour les biocarburants, au passage.
    Quant aux gobelets ou couverts en bambou, là aussi c’est d’une absurdité sans nom. Les gobelets en carton, par exemple sont recouverts de plastique et ne sont donc ni recyclables, ni réutilisables, ni biodégradables (là où les gobelets en plastiques étaient au moins recyclables) ; et les couverts en bambou sont quant à eux conditionnés dans des sachets individuels en plastique.
    De façon générale, il faut arrêter avec le tout jetable et les emballages partout.

    En conclusion je dirais que tout n’est probablement pas aussi simple que c’est mis ici, mais si on est capable d’aller à la déchetterie pour jeter des bouteilles en verre, on peut aussi les emmener au supermarché pour faire jouer les consignes. Ça se fait déjà ailleurs comme en Hollande : une bouteille c’est 0,25 € de consigne. Deux packs de six bouteilles c’est déjà 3 € en bon d’achat. C’est quand-même pas rien. D’autant que ces consignes existaient déjà il y a longtemps, pour le vin ou autre.

    J’ai pas non plus dit que c’étaient de « petits gestes ». Les petits gestes n’y arriveront pas. Ce qu’il faut c’est une révolution.
    En vit une crise climatique : en France on a désormais 4 mois sans pluie, les rivières sont vides, les cultures mortes, et bientôt on n’aura plus aucun glacier dans les Alpes ou les Pyrénées et on a des mois d’octobre où il fait 30 °C sur la moitié du pays. Et ce n’est que le début. Si on veut corriger le tir, il faut des actions à la hauteur de cette crise.

  • Friday 07 October 2022 - 13:19

    i
    Un courrier papier reçu aujourd’hui de la part d’EDF.

    Si vous avez le tarif réglementé d’EDF (« tarif bleu »), vous devriez le recevoir aussi.
    Là où je pousse un coup de gueule pour ça, c’est sur le fond mais aussi sur la forme. Et c’est pas contre EDF qu’il est dirigé.

    Déjà, le contenu :

    Bonjour Monsieur Van Neerden,

    En application des engagements qu’elle a pris dans le cadre de la décision de l’Autorité de la concurrence n° 22-D-06 du 22 février 2022, EDF est dans l’obligation de mettre à disposition des fournisseurs d’électricité qui en feraient la demande certaines données relatives aux contrats de fourniture d’électricité de ses clients au tarif réglementé de vente (ou Tarif Bleu). Cette mesure vise à ce que ces fournisseurs d’électricité puissent mener des actions de prospection commerciale et vous proposer des offres d’électricité, de gaz ou de services.

    Titulaire d’un contrat au Tarif Bleu, vous êtes concerné(e) par cette décision.

    […]

    Les fournisseurs d’énergie (autre qu’EDF) ont donc obtenus auprès de l’Autorité de la concurrence — ie : la loi — qu’EDF leur transmette les données de ses clients dans un but purement commercial afin de vous prospecter.

    En gros : la loi autorise le démarchage commercial ciblant les clients Tarif Bleu d’EDF et par des fournisseurs d’énergie tiers (Total Énergie, ENI, SueZ, etc.) grâce aux données que vous avez chez EDF.

    Déjà ça, de la part de l’Autorité de la concurrence, c’est dégueulasse.

    Heureusement, on peut s’y opposer :

    […]
    Vous avez la possibilité d’autoriser ou de vous opposer à la mise à disposition de tout ou partie de ces données. Le coupon détachable en bas de ce courrier vous permet de nous communiquer votre choix. Vous pouvez le compléter et nous le retourner via l’enveloppe T jointe.
    […]

    Là où ça m’agace maintenant c’est que pour un truc aussi simple que dire oui / non, il y a encore des complications à la con :

    […]
    Deux types de données sont concernées par cette mise à disposition :

    a. Les données d’identité et de contact transmises uniquement avec votre accord : la civilité, le nom et le prénom, les numéros de téléphone fixe et mobile, l’adresse électronique, l’adresse de facturation, ainsi que l’indication de la présence (ou non) d’un chauffage électrique.

    b. Les données de votre contrat transmises sauf opposition de votre part : l’adresse de consommation, le numéro de point de livraison, la puissance souscrite en kVA, le volume annuel de consommation sur les deux dernières années, la dénomination commerciale de l’option tarifaire souscrite et le type de compteur (communicant ou non).
    […]

    Certaines données sont donc en opt-in et d’autres en opt-out.
    C’est-à-dire que certaines données SONT transmises sauf si le client dit non, et d’autres NE SONT PAS transmises, sauf accord du client.

    Vous commencez à être perdus ? C’est normal.

    Car pour le même résultat « on ne veut pas être démarché, bordel de mayrde ! », il faudra dire oui dans un cas et non dans l’autre. Ça s’appelle un dark-pattern, et c’est un procédé plus ou moins malhonnête destiné à obtenir le consentement pour un truc que vous ne voulez pas, mais dont la question est tournée de telle sorte que vous finissez par consentir à des trucs que vous ne voulez pas.

    Un autre exemple de ces magouilles sont les questions à double ou triple négative, du style : « refusez-vous que j’arrête de ne pas vous spammer ? Oui / Non ».

    Lisez donc bien le courrier et les intitulés des questions.

    Dans mon cas, sur mon courrier, les deux cases à cocher sont celles situées à droite (au point où on en est, il n’est pas exclu qu’il y ait différents types de lettres pour différents abonnés) :

    Lettre de EDF.

    Une fois cochés, n’oubliez pas de signer tout en bas du coupon, puis découpez celui-ci, mettez-le dans l’enveloppe T et postez-la rapidement sans l’affranchir.
    Ne tardez pas, car tout ça prend effet le mois prochain :

    Si vous acceptez la transmission de tout ou partie de vos données (ou ne vous y opposez pas), celle-ci sera réalisée à partir du mois de novembre 2022.

    Voilà.
    Si vous refusez tout et que ces enseignes vous démarchent, menacez-leur de déposer une plainte RGPD parce que vous avez activement refusé tout ça.


    ÉDIT : on me signale que l’on peut également faire cette démarche en ligne dans notre espace-client EDF.
    Rendez-vous sur la page Espace client > mon compte, puis l’onglet préférences, puis tout en bas : on retrouve les mêmes deux questions.
    Une fois que vous les avez cochés, n’oubliez pas d’enregistrer via le bouton vert apparu en bas.

    image d’en-tête de Jon Feinstein

  • Saturday 17 September 2022 - 12:29

    Photo d’une croix en granit.
    Haha, ça me fait rire.

    Ce Tweet :

    je vous présente la croix de baptême de mon fils...1 cm de long...la maîtresse lui a demandé de la cacher...signe ostentatoire ?🤨bientôt il faudra avoir honte d être blanc et chrétien ?🧐#reconquete #parentsvigilants #VAPlus #charlottedornellas

    Les FAFs qui se sont battus contre les voiles et les signes musulreligieux pleurent désormais qu’on leur demande de masquer les croix de baptême.

    Je lol : alors ça fait drôle de goûter à sa propre médecine hein ?

    En tout cas, ça prouve une fois encore que personne n’a rien compris à la laïcité.

    La laïcité ne signifie pas que l’on doit tout cacher, ni en public, ni ailleurs.
    La laïcité signifie que l’État n’a pas à se mêler de la religion et des croyances des gens, et qu’elle doit traiter tout le monde de façon égale.

    C’est juste une application du principe d’égalité et de celle de la neutralité.

    Réciproquement, ça signifie aussi que les gens n’ont pas le droit d’opposer à l’État des règles issues de leurs croyances.
    Par exemple, si ma religion me dit que je dois dévaliser une bijouterie une fois par an, ma religion ne sera pas une excuse pour le tribunal qui me jugera pour cet acte illégal.

    Du coup faut interdire les croix ou pas ?

    À vous de me dire : faut-il interdire les burkas ou pas ?

    La réponse doit être la même dans les deux cas : la laïcité dit que l’État (et donc la loi) ne doit pas favoriser une religion sur une autre, on ne peut donc pas interdire les burkas et autoriser les croix.

    Mais il semble que la société a choisi depuis longtemps : les burkas doivent être cachées. Très bien. Dans ce cas les croix aussi. Vous l’avez voulu. Assumez.

    Personnellement je ne suis pas pour le fait de tout cacher ou interdire. De toute façon c’est impossible : le nom des jours de la semaine, notre calendrier, et même le nombre d’heure dans une journée proviennent de faits religieux. On ne va pas changer tout ça en plus de milliers d’autres choses. Enfin j’espère.

    Je suis pour n’interdire ni croix, ni burka (qui est ici pris en exemple).

    Mais visiblement cet avis était minoritaire à l’époque où le législateur, poussé par des manifestations à gogo (et de gogos), a décidé au nom de la laïcité que tous les signes religieux devaient être masqués, faisant, de facto, de la France un pays non laïque où l’expression de sa religion était gouvernée par l’État.

    Ironique, non ?
    À moins que tout ça c’était pas de la laïcité, mais de l’islamophobie, mais je n’oserai pas dire ça. Enfin je crois. C’est juste drôle qu’il y ait désormais des retours de bâtons.

    image d’en-tête d’Antony

  • Wednesday 14 September 2022 - 18:59

    Une statue soviétique.
    J’ai par le passé gueulé contre les abrutis qui détruisaient les statues qui les dérangeaient, notamment certains Américains et les statues de Christophe Colomb.

    Vous lirez le lien si vous voulez, vous verrez rapidement ce que j’en pense.

    Ou pensais.

    Récemment, avec l’attaque de l’Ukraine par l’envahisseur russe, certains pays issus de l’ex-URSS ont décidé de montrer leur soutien au peuple ukrainien en détruisant les symboles de ce passé communiste, notamment des statues.

    Je n’ai pas pu m’empêcher de faire le rapprochement avec les statues de Colomb. Pour autant, ici, je serais d’avis de faire pareil : je condamne les actions de la Russie et ces choses-là ne sont pas à célébrer.

    Par conséquent, je me permets d’amender mon avis (qui n’engage que moi).

    Je pense dorénavant que les nations peuvent et doivent choisir les événements de leur passé qu’elles commémorent, indépendamment de leur importance historique. La honte de notre histoire n’est pas la nôtre, et elle ne doit pas entacher notre présent, et encore moins l’avenir.

    Cependant, l’Histoire et ce qu’elle comporte de violence, a eu lieu et rien ne changera cela. Je pense donc également qu’il reste une nécessité de ne pas l’oublier, ne serait-ce que pour ne pas la reproduire. Cela peut passer par l’enseignement, la culture au sens large, ou des mémoriaux plus neutres : non pas glorifiant les envahisseurs, mais commémorant les victimes, par exemple.

    Aucun peuple n’a une histoire exempte de violence, mais entre une statue à l’effigie d’un dictateur ou un conquérant sanguinaire d’une part et un mémorial neutre ou un musée de l’autre, il y a une différence et je préfère le second.

    Ces deux points ne doivent pas aller l’un sans l’autre. Oui on peut retirer des symboles que nous ne voulons plus voir entacher dans l’avenir, mais non, on ne doit pas oublier le passé pour autant.

    On pourrait résumer ça en « accepte ton passé, mais choisit ton avenir », à quoi j’ajouterais également « mais sois en paix avec les deux ».

    image d’en-tête d’Ermakov

  • Tuesday 30 August 2022 - 18:40

    i
    Juste parce que j’en ai marre de rechercher tout le temps les mêmes liens et les mêmes chiffres, voici un récap de trois chiffres clés à à propos du charbon, soi-disant préférable au nucléaire en matière d’énergie.
    Vous verrez : même en ce qui concerne les radiations, le charbon dépasse de loin le nucléaire… Un comble, donc.

    Il faut 3 000 000 de tonnes de charbon pour produire autant d’énergie qu’une tonne d’uranium

    En d’autres termes : une remorque de voiture d’uranium équivaut à un convoi de 100 poids lourds de charbon…

    C’est une question de densité d’énergie et de forme d’énergie exploitable. Le charbon est une énergie chimique. L’uranium libère son énergie par fission de son noyau. Cette forme de libération d’énergie est de l’ordre de 1 000 000 de fois plus concentrée que l’énergie chimique.

    En l’occurrence, l’uranium et le charbon diffèrent d’un facteur 3 millions environ. Cette différence influe sur l’extraction, le transport, le traitement et les déchets, qui sont alors d’une échelle incomparable entre les deux.

    Source : Tableau de densité massique d'énergie — Wikipédia.

    L’industrie du charbon émet dix fois plus de radioactivité que l’industrie du nucléaire

    Oui, même en incluant Fukushima, Tchernobyl, Three Miles Island, et tout le reste.

    Le charbon est une roche. Ce n’est pas du carbone pur : il contient des impuretés. L’une de ces impuretés est le radon, un gaz produit naturellement dans le sol. Le radon est radioactif, et les mines, le raffinement et les centrales le relâchent dans l’air.

    Ceci est vrai pour le charbon et pour l’uranium, également extrait du sol. Mais comme il faut beaucoup plus de charbon pour produire autant qu’un petit peu d’uranium, il en sort que la contribution du secteur du charbon à l’exposition de rayonnement est environ dix fois plus importante que la contribution du secteur nucléaire dans leur ensemble.

    Et oui : ceci tient compte même des émissions passives ou accidentelles de tritium, d’iode ou d’autres polluants radioactifs à cause d’un accident nucléaire passé.

    Source : SOURCES, EFFECTS AND RISKS OF IONIZING RADIATION — UNSCEAR 2016 Report (ONU)

    Le secteur du charbon tue 2 500 fois plus que le secteur du nucléaire

    À énergie produite égale.

    Tous les secteurs, toutes les activités engendrent des accidents, dont certains sont mortels. C’est inévitable.
    Les secteurs de l’énergie ne sont pas exclus. Ni le nucléaire, ni le charbon. Ni les autres (hydro, solaire, gaz)…

    Si on compte le nombre de morts par secteur d’énergie, on obtient quelque chose comme ça :


    Nombre de morts par source d’énergie (en morts / TWh)
    Type d’énergie Nombre de morts
    Charbon 100
    Pétrole 36
    Biomasse 12
    Gaz 4
    Hydro 1,4
    Solaire 0,44
    Vent 0,15
    Nucléaire 0,04

    Sur toute la filière, on voit que celle du charbon est 2 500 fois plus mortelle que celle du nucléaire.

    Une grande partie de ces chiffres dépendent du pays de production. À tel point que dans la source, il fait un autre tableau où il distingue la Chine du reste, notamment pour le charbon. Les conditions de travail n’y sont pas les mêmes que dans les pays occidentaux : le charbon fait 170 morts par TWh en Chine, mais 30 aux USA.

    Cela ne change rien à la conclusion ni au constat : cela reste donc beaucoup plus que le nucléaire.

    Source : Deaths per TWH by energy source (citant entre autre ces études : Economic Analysis of Various Options of Electricity Generation - Taking into Account Health and Environmental Effects, COMPARATIVE RISK ASSESSMENTS OF ENERGY OPTIONS).

    Conclusions et commentaire

    En global, en termes de nombre de morts, aucune source d’énergie n’est aussi sûr que le nucléaire. Et aucune source n’est aussi mortelle que le charbon.
    En termes de radiation, le charbon est pire que le nucléaire (viennent ensuite le nucléaire, puis le gaz, et la géothermie — voyez les sources).

    Concernant la radiotoxicité justement, il faut noter que les émissions radioactives dont on parle restent faibles devant la radioactivité naturelle et artificielle globale.
    Oui, le charbon émet plus de radioactivité que le nucléaire. Mais non, ce n’est pas spécialement un danger. Il reste que si c’est la radioactivité qui vous font peur et que vous en voulez le moins possible, le nucléaire est un meilleur choix que le charbon.

    Mais dans ce cas, vous auriez encore plus peur d’un voyage en avion (voler en altitude vous expose à des radiations cosmiques), d’un portique à rayons-X ou d’une simple radiographie et même d’une cigarette. Toutes ces choses-là comptent largement plus en termes de radiations nocives que l’industrie nucléaire, celle du charbon, et même la radioactivité naturelle (voir là).

    Pour le dernier nombre, il s’agit un peu du même biais qu’entre l’avion et la voiture. La voiture fait dix fois plus de morts chaque jour que l’avion n’en fait par an. Pourtant personne n’en parle. Pourquoi ? Car mille accidents de 2 personnes se voient toujours moins qu’un seul accident tuant 500 personnes. Sauf qu’un accident d’un gros avion est beaucoup plus rare qu’un accident de voiture, et au final, le moyen de transport le plus sûr reste l’avion.
    Pour le nucléaire c’est la même chose : cette source d’électricité est celle qui fait le plus peur, mais au final, c’est celle qui tue le moins, et de loin.

    La comparaison avec l’avion peut aller plus loin. Tout comme dans l’aviation, l’industrie du nucléaire est parfaitement conscience de cette « peur » de la part du public. Résultat : ils mettent les bouchées doubles sur la sécurité. L’aviation civile a des plans d’actions très précis en cas d’accident, à la fois pour gérer la crise et organiser les secours que pour réduire les risques de crash en premier lieu. Le nucléaire c’est pareil : c’est ultra surveillé et contrôlé.
    Si la moitié des centrales nucléaires françaises sont arrêtées actuellement, ce n’est pas parce qu’elles vont exploser : c’est juste parce qu’on a constaté des anomalies très mineures et que l’on prend des précautions. L’aéronautique opère de même : quand un problème est constaté, c’est toute une flotte d’avion qui peut être clouée au sol (souvenez vous le Boeing 737 Max). Et cela vaut mieux. On n’empêchera jamais un accident, mais on peut au moins éviter deux accidents identiques, et même éviter un accident potentiel.

    image d’en-tête de Oatsy40

  • Saturday 20 August 2022 - 23:37

    Suite à mon passage d’Android à iOS, je reviens ici sur des trucs bien ou des trucs chiants de ce système.

    J’ai eu quelques retours suite au précédent billet, à la fois de personnes qui hésitaient à faire comme moi, que de personnes qui avaient déjà fait le pas et qui me donnaient des astuces ou la confirmation (ou non) de ce que je disais dans l’article.

    Déjà, merci à eux pour leurs astuces ou partage des applications indispensables, je vais les ajouter ici.

    Les plus

    L’OCR

    L’OCR, c’est la reconnaissance de caractères.

    Dans iOS 15 (peut-être avant), je peux photographier un texte et sélectionner puis copier le texte, directement sur la photo. Il reconnaît le texte à la volée. Ça marche même plutôt bien avec du japonais, mais beaucoup moins avec du coréen.

    C’est possible à chaque fois qu’on veut prendre une photo (il y a un bouton qui permet de forcer la détection de texte), qu’une photo est déjà prise (il suffit alors cliquer sur le texte dans la photo et ça devient sélectionnable), ou encore sur une capture d’écran ou n’importe quelle autre image.

    Ensuite on peut évidemment copier le texte, le partager, etc.

    Ce qui est assez impressionnant, c’est que dans l’application de traduction, on peut prendre une photo dans le champ de texte à traduire. On prend alors en photo une pancarte, ça détecte le texte, et il suffit de valider pour que ça le traduise immédiatement. L’intégration et l’enchaînement des opérations est fluide et impressionnante, là où autrement il aurait fallu passer par 3 applications et donc 3 fois des copier/coller.

    QRcode & Shaazam

    Shaazam c’est l’application qui vous donne le titre d’une chanson après l’avoir fait écouter à votre téléphone.

    Apple a racheté Shaazam il y a quelques années, et désormais il s’agit d’une fonction intégrée à l’OS. Contrairement à une application tierce, qui met toujours du temps à se lancer, ici, c’est instantané : il enregistre immédiatement dès qu’on touche cette option (dans le menu en haut). Bien-sûr, il vous propose d’acheter le morceau si vous ne l’avez pas (via Apple Music).

    Pour les QRCode, c’est pareil : l’appareil photo suffit pour scanner un QRCode. C’est vraiment tout con, mais ça m’a toujours manqué dans Android, où il faut une application tierce.

    Une certaine forme d’IA

    Parmi toutes mes photos, il y en a beaucoup de mon chat. Il suffit que je cherche « chat » dans l’appli des photos pour qu’il me les sorte. Idem plus « fleurs », « montagne »…

    Ce n’est pas parfait, car il oublie quelques photos, et je n’ai pas testé en cherchant des noms de personnes qui apparaissent sur certaines photos, mais c’est une fonctionnalité qui peut éventuellement faire gagner un peu de temps, surtout si on est du genre à conserver beaucoup de photos, images, mèmes…

    Les scripts

    Certaines applications sur Android le permettaient aussi, mais iOS le permet en natif : réaliser des actions automatiquement basées sur votre géolocalisation, l’heure ou autre. Par exemple, vous voulez couper le Wifi et le son à chaque fois que vous allez au travail ? Il suffit de dire qu’à chaque fois que vous êtes au boulot (basé sur le GPS) et seulement en semaine, vous réalisez l’action de couper le wifi et de baisser le son.

    Bien configuré, ça s’activera tout seul.

    Autre exemple : dès que le GPS détecte que vous êtes à la maison, ou encore si vous branchez le téléphone, il peut réactiver le Wifi.
    Les possibilités sont très nombreuses : il y a plein de situations « déclencheurs », que l’on peut même combiner, et encore plus d’actions à accomplir.

    D’autres types de scripts permettent d’ajouter des entrées dans le menu « partager », ou de réaliser des raccourcis personnels. Un exemple : on peut faire un raccourci pour tout enregistrer : vidéo, audio, puis retranscrire tout ça et l’envoyer dans le cloud. Certains s’en servent dans le cas où ils sont contrôlés par les flics qui ont tendance à abuser parfois.

    Il existe même des sites avec des scripts dédiés pour ça. Voir l’article de Korben pour la présentation ou le site directement : routinehub.co.

    Les photos

    On en parle systématiquement quand on parle des iPhones, mais c’est pas sans raison.
    Sous Android et depuis toujours, j’ai toujours pris l’habitude de mitrailler le sujet de photos, en espérant qu’il y en ait au moins une de nette voire de jolie. Sous iOS, ce n’est plus nécessaire. Toutes les photos sont nettes et belles.

    Il y a beau n’y avoir que 12 mégapixels, ça suffit largement. La course aux mégapixels est ridicule et ici ils le démontrent. Le traitement de stabilisation et tous les traitements logiciels disponibles sont très réussis. À noter que certains téléphones haut de gamme de Samsung ou Sony sont également de très belles photos, mais perso j’étais toujours resté dans l’entrée et le milieu de gamme jusqu’à maintenant (200-400 €).

    Les moins

    Le clavier et la prédiction orthographique

    La prédiction et la correction est merdique. Non vraiment : c’est véritablement pourri.

    Je désactive toujours la correction automatique (je refuse qu’on modifie ce que je tape), mais je conserve les suggestions, sur lesquelles je peux cliquer pour les utiliser.
    Ces suggestions sont beaucoup, beaucoup moins pertinentes sur iOS que ce que j’avais sur Android.

    Quand je tape « a », il n’a pas exemple même pas l’intelligence de me proposer « à ». C’est ridicule :

    Prédiction sur Android et sur iOS pour « a ».
    (Android est à gauche et iOS est à droite)

    Ensuite, il ne semble proposer que des mots qui débutent par ce qu’on a mis. Pas des mots similaires.

    Ainsi, si je veux écrire « masque » mais que je tape « masue », il ne me propose pas « masque », qui diffère seulement d’une lettre. Le système ne lit pas les pensées, bien-sûr, mais le clavier Android fonctionne lui, et propose bien « masque ».

    À la place, iOS proposera « masure ».
    Une masure est une petite maison délabrée. Exemple : « les covidiots portent mal leur masure ».

    Ces systèmes de prédiction et de correction de fautes fonctionnent généralement de façons statistiques. Ils peuvent par exemple :

    • calculer un indice de proximité orthographique des mots. Les mots « chats » et « chars » sont par exemple plus proches orthographiquement que « chats » et « chiens ».
    • calculer un indice de proximité sur le clavier : « chat » et « char » sont très proches si l’on regarde les lettres tapées sur un clavier (R et T sont côte à côte).
    • utiliser la fréquence de popularité d’un mot : certains mots sont bien plus fréquents que d’autres dans une langue. Il suffit d’analyser 50 000 œuvres littéraires et compter les occurrences des mots. Je ne croirais personne qui dirait qu’Apple est dans l'incapacité de faire ça.
    • utiliser la fréquence de vos mots, basé sur votre historique de frappe, votre historique de correction d’erreur et de validation des prédictions. Si vous corrigez constamment « char » par « chat », il devrait s’en souvenir la prochaine fois, par exemple.

    Le clavier Swiftkey (acquis par Microsoft) et même le clavier Google d’Android sont très forts sur ce système :

    Prédiction pour chien et char.
    Swiftkey utilise la proximité des touches du clavier pour déterminer ce qu’on a voulu taper : on peut même aller voir la « heat-map » dans les paramètres pour voir quelles touches vous tapez généralement bien, et lesquelles sont loupées à chaque fois.

    C’est un algorithme brillant qui prend en compte le clavier, la langue (deux mots proches peuvent être confondues humainement) et le contexte (analyse du champ lexical).

    Apple ne fait pas tout ça, ou ne semble pas le faire, ou le fait alors vraiment très très mal.

    Pourtant, avec toute la pub qu’ils font autour de Siri et son « IA », et les puces « bionic » avec des unités d’apprentissage, de prédiction et d’analyse intelligente… je m’attendais à mieux. Beaucoup mieux. Tout ça c’est clairement du flan.

    Je ne sais pas si Apple a voulu expérimenter avec un apprentissage naturel et évolutif plutôt qu’intégrer les statistiques et la logique pure, mais c’est pas une réussite. Et je ne considère plus être en phase d’apprentissage : j’ai ce téléphone depuis 8 mois maintenant et c’est toujours aussi pourri.

    Sur Android, je pouvais taper (ou swiper) mon texte comme un porc et valider les suggestions et c’était généralement nickel. Sous iOS, j’ai laissé tomber 80 % de mon swipage, car c’est catastrophique.

    Le clavier, c’est le gros point noir d’iOS en ce qui me concerne.
    On peut toujours installer Google Keyboard ou d’autres claviers, mais c’est l’intégration qui en prend un coup.

    L’UX du clavier

    Je ne peux pas m’empêcher d’en remettre une couche. C’est vraiment à se taper la tête contre les murs.
    Sur certains trucs, l’interface elle-même est à chier.

    J’ai mis quelques mots en prédiction, comme certains noms propres. Pour l’exemple, voici l’expression « pkmn » qui se fait remplacer par « Pokémon » :

    i
    À votre avis, pour que le remplacement soit fait, j’appuie où ? Sur la suggestion ? Perdu ! Si j’appuie sur la suggestion, ça l’annule comme si j’avais appuyé sur la croix de la suggestion. À la place, pour valider le remplacement, je dois appuyer sur la barre d’espace du clavier. Je trouve ça déroutant, mais ce n’est pas la seule chose de déroutant chez Apple ces derniers temps, Grumpy Website en parle très souvent.

    Les paramètres rapides

    J’en avais parlé dans mon article initial : les paramètres rapides sont faux.

    Oui, il y a un bouton « wifi » et « bluetooth », mais ces derniers ne désactivent pas l’un ou l’autre. Ils coupent la connexion courante, mais le module reste actif : le bluetooth continue de chercher et le wifi aussi. Pour ce qui est de l’économie de la batterie, c’est donc inutile.

    On peut tout de même désactiver tout ça, mais il faut aller dans les paramètres d’iOS > Bluetoot / Wifi > désactiver. C’est plus long, et ça rend totalement inutile les boutons Wifi/Bluetooth.
    Enfin, pas tout à fait : ces boutons peuvent les rallumer, juste pas les éteindre. Je sais pas quel ingénieur a imposé ça, mais il ne pensait pas à l’utilisateur à ce moment-là.

    Pas de .flac

    iOS et iTunes ne prend pas en charge le format audio « FLAC ». Ils ont leur propre format lossless (ALAC), mais c’est quand-même un peu chiant : c’est un format autrement assez répandu.

    Ah et iTunes manque de transférer une partie des morceaux à chaque synchro. C’est n’importe quoi là aussi.
    Et évidemment, impossible de transférer de la musique via USB comme sur une clé USB : ça finira dans les dossiers, pas dans la bibliothèque musicale.

    L’appareil photo

    Alors autant les photons sont magnifiques, autant l’appareil photo est plutôt limité. Sous Android (du moins sur le BQ Aquaris X2) je pouvais choisir l’ISO, la vitesse d’exposition, la luminosité… autant sous iOS, hormis quelques options de filtres, il n’y a rien de technique (pas d’ISO ou de temps d’exposition).

    Heureusement, il y a des applications tierces qui permettent tout ça, mais ça manque quand-même dans l’application native. Est-ce que c’est seulement sur le 13 Mini que tout ça est retiré ?
    En tout cas, cette appli est un exemple de remplacement. L’interface est austère, mais ça marche pas mal : Easy Long Exposure Camera (la version gratuite a une pub une fois qu’on a pris une photo et ne permet pas de régler l’ISO, mais la version « pro » est prise à vie et lève toutes ces limites et la pub).

    ÉDIT : j’avais découvert par hasard que le temps d’expo longue passe de 3 secondes à 10 s voire à 30 s si le téléphone est posé immobile. Pour ça, servez-vous d’un trépied (comme celui-ci, déjà partagé ).

    Safari

    J’avais dit que Safari c’était pourri, eh ben, oui c’est pourri. On se fait très bien à l’interface, mais certains éléments de page web (les :hover ou les datalists HTML5) ne fonctionnent pas ou pas bien.

    Étrangement, avec certains modules complémentaires, tout ça refonctionne. Je ne comprends pas tout ici.
    Par contre, tous ces navigateurs mobiles qui n’ont pas de console JS ni d’outils de dév, c’est chiant (et épargnez-moi la méthode pour accéder aux outils de dév du mobile depuis un ordi sur le même réseau : ça marche jamais, encore moins sur iOS où il faut un Mac).

    Le bluetooth

    Le bluetooth fonctionne pour lire ma musique dans la voiture, mais envoyer une photo d’un téléphone à un autre, ça ne marche que via airdrop, donc d’un iPhone à un iPhone.

    Airdrop est très simple et on peut transférer à peu près n’importe quoi (contacts, événements, photos…) et c’est hyper rapide, mais pour envoyer une simple photo à un appareil Android, c’est impossible. C’est vraiment du bullshit de la part d’Apple.

    Les scripts

    Oui, j’ai mis ça dans les plus et maintenant dans les moins.
    Évidemment, les scripts c’est cool : ça permet de faire en sorte que le téléphone lance tout seul des actions. Par exemple, quand je connecte mon tél en bluetooth dans la voiture, c’est que je m’en vais de chez moi. Du coup, j’ai programmé qu’il me coupe le wifi de la maison. Ça semble logique et comme ça il ne passe pas tout le trajet à chercher du Wifi. Je lance aussi l’application musicale juste après.

    Sauf que… certains scripts ne peuvent pas tourner en tâche de fond. Ils se contentent d’afficher un popup et c’est à nous d’exécuter le script. Ça marche, mais ça enlève environ 90 % de l’intérêt d’une machine qui fait des actions qu’on lui dit de faire, à notre place, en tâche de fond et selon les circonstances

    Un autre exemple, j’ai fait en sorte que dès que j’arrive à proximité de chez moi, il active le Wifi, puis attend, et coupe le bluetooth. L’idée est que quand je rentre, je suis généralement en voiture, et donc je veux qu’il coupe le blutooth après que j’en suis sorti, d’où l’attente. Sauf que non : les scripts qui se déclenchent avec la localisation du téléphone ne peuvent pas se lancer en tâche de fond tout seul : il faut les valider à chaque fois. C’est complètement con.

    Les scripts donc, s’il faut être derrière le téléphone à chaque fois, c’est inutile.
    Seul avantage : faire un bouton customisé qui désactive le wifi et le bluetooth. Qui le désactive réellement, contrairement à ce que font les boutons natifs.

  • Tuesday 16 August 2022 - 19:26

    Je pense qu’il faut arrêter de dire « climato-sceptique ».

    Le scepticisme c’est questionner les assertions, c’est ne pas tout croire sur parole et aller examiner les études et les données et aller la critiquer (au sens de « esprit critique »).
    C’est une démarche saine.

    Or ici c’est tout le contraire. Les gens dont on dit qu’ils sont les « climato-sceptiques » balayent tout argument scientifique, mais en même temps accepter n’importe quelle nouvelle ânerie qui va dans leur sens. C’est pas du scepticisme, ça !

    Le scepticisme et la recherche d’information en général doit avant tout conduire à accepter une hypothèse quand les arguments tiennent (et à refuser les autres qui ne tiennent pas).

    Aujourd’hui, il ne faut pas oublier que le savoir se construit sur celui des générations précédentes. Chercher les preuves et les vérifier, c’est remonter dans les travaux passés. Un sceptique raisonnable s’arrêtera quand il tombe sur une information qui a été démontrée comme étant vraie.
    Si quelqu’un est invité à la télé pour débattre du climat et des énergies fossiles, il ne va pas venir avec son échantillon de charbon, un chalumeau et son eau de chaux pour prouver que « vous voyez, le charbon produit du CO2 ! », puis enchaîner sur la chimique quantique et montrer que « et c’est pour ça que la molécule de CO2 absorbe le rayonnement infrarouge émis par la Terre ».

    Ces choses sont là sont admises. Considérons-les comme tels. Aujourd’hui, la relation entre les énergies fossiles et le réchauffement du climat en est là : c’est admis. Pareil sur le fait que le climat se réchauffe effectivement. On l’observe, année après année, mois après mois même (voir , , , …)

    Il ne devrait pas y avoir de débat là-dessus.

    Autrement on n’en finirait pas : si on veut remonter toute la pyramide des connaissances, au-delà du fait que ça nous prendrait plus que notre espérance de vie, on finira par tomber sur des axiomes, c’est-à-dire des propositions indémontrables, mais acceptées comme vraies.
    Alors on laisserait ces gens remettre en cause le fait que 1+1=2 ? Pour qu’au final il quitte le débat parce que « de toute façon la science c’est bancal ! » ? Soyons sérieux.

    Aujourd’hui, les effets sur réchauffement commencent à se voir : on en est à un stade où ne plus le constater relève d’une démarche active. Il y a 20 ans, on pouvait dire « je n’y crois pas, parce que je le ne vois pas ! ». Aujourd’hui, ça s’accélère et n’importe qui constate que les canicules sont plus nombreuses, que les étés sont plus nombreux, qu’il pleut moins, qu’il y a moins de neige en hiver (s’il y en a), que les forêts soufrent, qu’il y a moins d’insectes, que les animaux migrent vers le nord…

    Et si le réchauffement est réel, démontré et visible, je n’ai pas envie de vérifier si les différentes hypothèses répondant à la question « et maintenant, il va se passer quoi ? » vont se réaliser ou pas :

    • oui ou non la France va devenir un désert ?
    • oui ou non les cyclones vont être plus nombreux ?
    • oui ou non demain il fera 50 °C ?
    • oui ou non je devrais un jour me battre pour avoir accès à 50 cL d’eau potable pour une semaine ?
    • oui ou non dans 1 000 ans il fera 400 °C à la surface de la Terre à cause de nous ?

    C’est trop risqué.

    Ce n’est pas de se casser un ongle, ni même de se couper le doigt dont on parle ici.
    On parle d’un risque qui menace l’espèce humaine et la vie sur Terre.

    Et contrairement à ce que nos ministres disent : on ne pourra pas « vivre avec ». On souffrira et on en mourra.

    Pour finir, par quoi remplacer le terme « climato-sceptique » ? Je ne sais pas. Peu importe en fait : je m’en fous. L’idée est surtout de comprendre que le réchauffement et le changement du climat ne sont plus à démontrer. Le débat doit avancer. On sait ce qu’on doit faire : arrêter les énergies fossiles. Le débat doit porter sur comment on va faire ça, et comment on va faire pour que tout le monde puisse y parvenir.

  • Thursday 04 August 2022 - 13:21

    Voir :

    C’est marrant, car quand les travailleurs se sentaient pris en otage par le marché du travail saturé et contrôlé par les patrons, BFM et TF1 n’en parlait pas. Maintenant que le rapport de force a changé, c’est ouin-ouin matin, midi et soir.

    Voyons ça du point de vue d’un employé lambda :

    Ceux qui viennent travailler chez nous indiquent leurs conditions à leur arrivée

    Oui ça s’appelle un contrat : tu vois, le truc dans lequel les deux partis indiquent leurs conditions, puis signent.
    On vous a dit que c’était un truc écrit par les RH et à faire signer par les employés ? On vous a menti. Bye bye, au suivant !

    On paie au Smic mais avec des qualités de travail exceptionnelles.

    Voyons quel est le problème ? Ah oui : les quatre premiers mots de ta phrase.
    Parce qu’EDF, Orange, Free, Suez, etc. s’en branlent de l’ambiance à ton travail : ce qu’ils veulent c’est qu’on leur paye les factures. Or, c’est pas une bonne ambiance qu’on paye ça, mais avec une partie du salaire.

    Et comme les prix augmentent mais pas le smic, bah les gens vont là où on paye autre chose que le smic.
    … et si t’es obligé de fermer, car tu peux pas faire tourner la boutique, désolé pour toi, mais c’est que ton business pue la merde d’un point de vue économique. C’est tout.

    Il y a une bonne ambiance et ceux qui viennent une première saison, reviennent en général d'année en année

    Visiblement pas, car sinon tu serais pas plus en manque cette année que l’an dernier. Et puis franchement, quand vous les patrons faites des vérifications de références sur un CV en contactant les anciens employeurs, bah nous on fait pareil. Une boîte qui paye pas, ou une boîte où les conditions sont merdiques, ça se sait très vite. Et ça marche aussi dans l’autre sens : une boîte qui est prête à payer pour recruter ça se sait également.

    "Avant de commencer ils demandent des jours de congés. Quand on signe un contrat de travail, ils s'en foutent, ils n'ont aucun devoir. Ils viennent deux jours et ne viennent plus sans prévenir. La personne qui signe un contrat de travail en tant que salarié n'a aucun devoir. Il n'a aucune valeur juridique, les gens font ce qu'ils veulent de leur contrat de travail. On est pris en otage.

    Oui ça s’appelle la période d’essai. Tu sais, le truc que tu utilises (toi et tes potes patrons) pour jarter les employés du jour au lendemain.
    Autrement tu racontes absolument n’importe quoi. Le contrat est un contrat pour les deux parties et ça a une valeur, justement.

    La première année, vous êtes payés au Smic. La deuxième vous avez 100 euros de plus et encore 100 euros la troisième.

    Bravo ! au train où vont les choses, ça n’est pas une augmentation, ça, c’est juste le SMIC qui suit l’inflation.

    On a une fidélisation pour ceux qui sont venus une première fois et on l'esprit du travail. Vous avez également plus de responsabilités", explique-t-il.

    On a plus de responsabilités. Ok, donc ça mérite un salaire plus élevé, si ne me trompe pas. Du coup la hausse de 100€ dont tu parles, c’est pour les responsabilités en plus ? la fidélité ? ou ton bon cœur ? Un choix possible parmi les trois.

    Car si tu veux la jouer « chuis sympa, je récompense les fidèles et le travail en plus », c’est 3×100 € qu’il faut donner.

    Mais c'est difficile de donner à un jeune de 16-17-18 ans plus que le Smic alors qu'il ne connaît pas du tout le travail

    Très juste.
    C’est pour ça qu’il existe l’intérim et la période d’essai.
    De là, l’augmentation c’est pas au bout d’un an qu’il faut la donner : c’est au bout d’une semaine. Tu serais surpris de constater où ça mène de récompenser les efforts.

    Enfin ça c’est si on est un formateur, un chef d’équipe. C’est sûr que si t’es un pingouin qui fait du Power-Point / Excel huit heures par jour dans un bureau sans voir qui fait quoi dans ton entreprise, c’est plus difficile de repérer les bons éléments et les branleurs.

    Le rapport s'est inversé" ", déplore Vincent Humbert.

    You goddamn right !

    Comme j’ai dit, quand les travailleurs gueulaient vous n’avez pas voulu écouter. Vous vous êtes même foutus de nous.

    La fête est finie maintenant : vous partagez ou vous crevez.

    Ah et dernière chose : si vos employés se barrent, c’est généralement qu’ils se barrent ailleurs, parce que ailleurs ça paye mieux. Ils traversent des rues, comme Manu leur a dit de faire, tu vois ?

    Ça veut donc dire qu’il existe des patrons qui eux sont moins cons et payent correctement. Je me répète, mais : vous partagez ou vous crevez. Et si c’est pas possible, je me répète encore, c’est que ton business pue et que t’es pas à la hauteur.

  • Thursday 14 July 2022 - 12:25

    Le 14 Juillet, en France, c’est le défilé militaire.

    Il reste à mes yeux assez aberrant qu’au XXIᵉ siècle on fasse encore des défilés militaires (ie : défilés de « c’est moi qui ai la plus grosse »). Ça montre qu’on a quand-même loupé quelque chose sur le plan diplomatique international.

    Pour ce qui est de la France, on devrait faire défiler ce qui fait la France la France. Pas seulement des types armés.

    Je veux dire : les artistes, les écrivains, les chercheurs et leurs découvertes, les ingénieurs avec leurs produits à la pointe, les architectes, diplomates, médecins, artisans, cuisiniers… et à chaque fois une projection ou un aperçu, un extrait ou explication de leurs œuvres, travaux ou réalisation.
    Des choses qui touchent tout le monde, dans leur vie quotidienne, dans la culture, et dans notre rayonnement à l’international, ce qui fait réellement sa grandeur.

    Ça serait tellement plus inspirant pour les générations futures que des chars avant tout destinés à tuer des étrangers.

    Bien-sûr, on va me dire que c’est pas avec un album de Johnny, une crème brûlée ou des baguettes que l’on va vaincre que le terrorisme. Et c’est vrai. La défense est importante. Mais je ne vois pas 1) en quoi la défense seule représente la France et devrait être représentée, et 2) pourquoi c’est spécifiquement ça qui faut exhiber lors de la fête de ce pays.

    D’ailleurs, ce que le terrorisme attaque en s’attaquant à la France, n’est-ce pas la culture, le savoir vivre ? C’était pas ça que tout le monde disait après le 13 novembre : que le terrorisme islamiste était ridicule à vouloir apprendre le savoir vivre à la France — la France — parmi tous les pays ?

    Si on veut combattre ceux qui détruisent ce en quoi nous croyons, la moindre des choses serait justement de mettre en avant tout ça : notre culture, nos valeurs, notre savoir vivre.
    Et ça, cela n’est vraiment pas visible lors d’un défilé militaire.

  • Tuesday 07 June 2022 - 18:20

    Je suis tombé sur ce tweet qui traite d’un sujet récurent à propos des voitures électriques : les métaux rares utilisés :

    i
    (tweet)

    L’ironie ici, c’est qu’il souligne la pollution engendrée par le lutécium pour dénoncer les EV, quand ce métal est utilisé dans les raffineries pétrolières et que les batteries d’EV contiennent 0 % de terres rares.

    C’est savoureux, non ?

    Précisons tout de même quelques trucs.

    Déjà, son tweet est une capture d’écran d’un petit paragraphe sur le lutécium. Je ne sais pas si ce paragraphe vient d’un exposé plus général sur les EV (et qui serait alors totalement à charge et complètement faux ÉDIT : il semble que oui, voir tout en bas), toujours est-il que l’auteur du tweet fait ce rapprochement et c’est sur ça que je réagis et je vais donc rester dans le contexte de l’automobile également.

    Car l’auteur se trompe : ce rapprochement est une erreur : le lutécium n’est pas utilisé dans les EV, et encore moins dans les batteries des EV (qui ne contiennent d’ailleurs aucune terre-rare).

    Les terres-rares, au passage, ce sont les éléments chimiques de la ligne des lanthanides sur le tableau périodique (la deuxième ligne en partant du bas, qui débute par le lanthane — d’où les lanthanides). Le néodyme ou le samarium font partie des terres-rares. Ces deux derniers, parmi d’autres éléments, sont utilisés dans les EV, mais pas dans la batterie. Ils sont utilisés dans les moteurs : on les utilise dans les aimants présents dans les moteurs, et dans les aimants en général. Donc aussi bien ceux des disques durs d’ordinateur, que certains aimants de hauts parleurs, que les aimants pour ramasser les boules à la pétanque.

    Notons en plus que certaines voitures électriques n’utilisent pas du tout aimants dans leurs moteurs. C’est le cas de la Renault Zoé et Mégane E-Tech, certaines Tesla (tous les Roadsters, certains S, 3, X, Y), l’Audi e-Tron, la BMW iX3, iX, I5, la Smart EQ, la Mercedes EQC…
    C’est souvent un choix délibéré pour s’en passer, car le principal producteur de néodyme est la Chine, qui limite fortement les exportations pour son propre marché. Aussi, si ces métaux ne sont pas rares, ils ne sont pas communs non plus et restent cher, car la demande est forte.

    Si l’on revient au lutécium : c’est le moins commun des lanthanides, et ses applications sont vraiment très limitées. En aucun cas on ne l’utilise dans les EV. Une de ses applications est plutôt le craquage d’hydrocarbures dans les raffineries pétrolières. D’où l’ironie initiale qui m’a fait rire : les pétrole, c’est pour les voitures thermiques, pas les EV.

    Enfin, le lutécium se trouve à 0,5 ppm dans la croûte terrestre.
    C’est plus que l’argent (0,1 ppm), que l’on va jusqu’à mettre dans les confiseries (additif E174) ou qu’on tire en l’air pour faire pleuvoir.

    Plus ironique encore : le platine (0,001 ppm) ou le palladium (0,0006 ppm) sont autant sinon plus rares que l’or (0,001 ppm) et donc 100 fois plus rare que la plus rare des terres rares — le lutécium — et sont utilisés… dans les voitures thermiques, au sein des pots d’échappements catalytiques… d’où ils sortent et se retrouvent dans la nature et où ils ne font rien de bien.

    Donc bon. À un moment, faut arrêter.


    Pour ma part, je suis de façon très attentive les questions liées à la pollution liée aux EV. Aussi, si on veut être pris au sérieux, la moindre des choses c’est de ne pas dire n’importe quoi.
    Surtout qu’il n’y a pas besoin de fabuler des conneries : il y en a bien assez de pollutions bien réelles liées aux voitures électriques.

    Car non, je n’ai jamais dit que ça ne polluait pas : la pollution est juste très différente. À la fois des voitures thermiques, et de ce que la majorité des gens pensent, veulent penser, ou que sont poussés à penser.

    Les sources :


    Édit : il semble que cet extrait foireux sont issu d’un numéro de Charlie Hebdo (et ) effectivement destiné à descendre la voiture électrique (Merci Xavier pour l’info).
    Dans ce cas, perso je dis tant mieux. Tant mieux car si personne n’en veut, même si c’est à cause de mauvaises raison, y aura moins d’attente sur les bornes de recharge pour les autres.

  • Wednesday 25 May 2022 - 18:46

    Un automobiliste verbalisé par une policière.

    Une réflexion est en cours au sein du ministère de l’Intérieur afin de ne plus retirer de points sur le permis de conduire des automobilistes coupables de "petits excès de vitesse", a-t-on appris aujourd’hui auprès de la place Beauvau #AFP
    source AFP

    Pour commencer : un « micro-excès » de vitesse, ça n’existe pas. On parle ici d’un excès de vitesse de moins de 20 km/h au-dessus de la limite autorisée.
    Parler de « micro-excès », ça serait comme parler de « petit vol », « maigre homicide » ou « légère fraude ». Juste non : arrêtez de minimiser et assumez vos actes. Vous n’avez plus 12 ans.

    Bien.

    Maintenant, la première chose à noter sur l’annonce de l’AFP (et avec cette seule info), c’est que ceci ne concerne que le retrait de point. L’infraction, elle, subsisterait bien, tout comme l’amende (en tout cas, j’espère).

    Dans tous les cas, je trouve une telle loi regrettable, pour ne pas dire complètement stupide.

    Car aujourd’hui, si tu fais un excès de vitesse de moins de 20 km/h (85 retenus au lieu de 80, par exemple), on perd 1 point. Sauf que ce point est automatiquement restitué si l’on ne commet aucune autre infraction au Code de la route durant 6 mois.

    Quelqu’un qui commettrait exceptionnellement une infraction d’excès de vitesse, et qui a suffisamment retenu la leçon pour ne pas recommencer pendant 6 mois, ben il récupère son point et ça s’arrête là. C’est comme si rien ne s’était passé, tout va bien.

    Par contre, celui qui commet excès sur excès, et qui perd 1 point, puis encore 1 point et ainsi de suite, c’est que la pédagogie ne marche pas. Rappelons qu’on a quand-même 12 points : faire 12 infractions de ce type à la suite, c’est vraiment le faire exprès. Or, c’est bien à ces gens-là que le fait de ne plus retirer de points pour ces excès de vitesse profitera. Ces gens-là, pour peu qu’ils soient friqués, pourront se faire prendre 10 fois par jour pour avec 5 km/h au-dessus de la limite, ça ne les fera pas changer.
    Dit autrement : une telle mesure profitera avant tout aux chauffards qui se torchent déjà avec le Code de la route..

    Veut-on vraiment d’un système qui encourage ce genre d’individus à jouer avec la loi ? Moi, en tant qu’usager lambda, non, je ne veux pas de ça.

    Et puis, bien-sûr, tout ça c’est sans compter que l’on commence à être verbalisable que quand on est au moins à 10 km/h au compteur au-dessus de la limite autorisée : si le compteur affiche 90 km/h pour une limite à 80 km/h, par exemple.

    Car si le compteur affiche 90, alors la vitesse réelle est d’environ 85 km/h (ça dépend des voitures : la différence entre vitesse affichée et vitesse réelle peut aller de 1 km/h à 10 km/h, mais généralement c’est autour de 4-5 : faites le test avec une vitesse GPS, qui est la vitesse réelle). Et si la vitesse réelle est de 85, alors la vitesse retenue est inférieure de 5 km/h, de 80 km/h, donc non verbalisable.

    Ce qu’il faut comprendre ici, c’est que personne ne peut prétendre sans une gigantesque dose de mauvaise foi qu’il ne savait pas qu’il était au-dessus. Vous n’aurez JAMAIS d’amende pour excès de vitesse si votre compteur affiche 1 ou 2 km/h au-dessus de la limite de vitesse. C’est impossible (ou alors votre compteur est trafiqué).
    Et la surveillance du compteur, ça fait partie de l’activité de la conduite : maîtrise du véhicule, respect du Code de la route et adaptation de l’allure à la situation… ça vous parle ? Si vous n’y arrivez pas, vous ne méritez pas votre permis de conduire et n’avez rien à faire sur la route.

    (et enfin : si cette mesure passe, dans 3 ans on aura les mêmes pleurnichards qui diront « ouin ouin, j’étais seulement 6 km/h au dessus : j’ai donc perdu mon permis pour 1 km/h au dessus, ouin ouin »)

    image d’en-tête de Michael Coghlan

  • Friday 06 May 2022 - 15:01

    Je suis allé récemment aux PB. L’occasion de constater si le réseau de recharge pour EV est meilleur qu’en France ou non.

    Résultat, pour la ville d’Arnhem où j’étais et la ville de Clermont-Ferrand qui est la grande ville la plus proche de chez moi, les deux faisant grosso-modo la même taille (environ 150 000 hab) :

    Carte réseau de charge PB versus France.
    Le niveau de zoom est identique, tout comme les filtres appliqués (je n’ai mis que les bornes Type2 et prise domestique), et à chaque fois c’est grosso-modo ce qui correspond au centre-ville. Mais si l’envie vous prend d’aller voir, vous constaterez que c’est pareil dans tous les quartiers, même si là-bas les villes ne sont pas construites pareil (on a plutôt des pâtés de maisons avec chacun leur mini centre de commerces entourés de logements, au lieu d’avoir un seul hypercentre et uniquement des logements autour).

    On notera que le nombre de bornes en panne est identique dans les deux cas : 3. Sauf qu’à Clermont, cela correspond à la moitié des bornes, alors qu’à Arnhem ce nombre est imperceptible dans la masse.

    Et c’est loin d’être un cas isolé. Voici un autre exemple, avec Lyon (1,6 Mhab) et Utrecht (0,4 Mhab), et le constat est identique :

    Carte réseau de charge PB versus France (2).

    Et c’est pareil partout.

    Alors, est-ce que c’est parce que les gens achètent des EV que l’on installe des bornes, ou inversement ? Je ne sais pas. Car oui, il y a beaucoup d’EV là-bas, mais encore plus d’hybrides.
    Est-ce que c’est parce que même avec une Zoé, on peut traverser le pays tout entier sur une seule charge ? Je pense, oui. Mais ça n’explique, ni n’excuse, pas tout.

    Je pense surtout qu’en France personne n’a réellement la volonté ni la motivation de se bouger le cul à changer les choses. Du coup, ça évolue bien trop lentement.

    Et c’est la même chose pour les arbres, les points d’eau, les micro-espaces verts, et surtout aussi les pistes cyclables et les trottoirs. Exemple tout con : au lieu d’avoir une route au centre, une bande stationnable et un trottoir de chaque côté, ils font du 2×1 voie séparées par un terre-plein, le stationnement au centre et les piétons ont de l’espace :

    Rue aux PB
    Pourquoi on n’y a pas pensé ?
    Pourquoi on ne fait pas ça ici ?

    J’entends souvent l’excuse du « ouais, mais on va pas raser Paris pour reconstruire des pistes cyclables ». Non, c’est sûr, et rassurez-vous : on n’a pas rasé Amsterdam non plus. On l’a juste rendu piéton (pratiquement, hormis quelques axes), et adapté les habitudes.

    On a les maires et les élus qu’on mérite, et donc les projets d’urbanisations qui vont avec. Mais je pense que si on veut faire bouger les choses, quel que soit le sujet et dans n’importe quel sens, il faut à un moment donné prendre la responsabilité de foutre un gros coup de pied dans la fourmilière, quitte à se faire détester au début. Mais avec le temps, je pense que l’on pourra se rendre compte que c’est vraiment pour le mieux.

    Haussman avait fait quelque chose de grand, il y a 150 ans, à Paris, et cela s’accordait avec les temps d’alors. Je pense qu’on n’arrivera à rien sans un esprit similaire, adapté à la société moderne et à l’avenir, au moins pour les nouvelles constructions.

    Pourquoi les écoles sont en centre-ville et pas entre les immeubles d’habitation ?
    Pourquoi les parkings n’entourent pas les villes en gardant le centre piéton et cyclable ?
    Pourquoi les espaces verts sont l’exception et pas la règle ?

    Par exemple, voilà à quoi une ville peut ressembler quand on y pense à faire les choses correctement plutôt que de faire comme on fait depuis des siècles :

    i
    i
    Oui c’est dans la ville ça. C’est un quartier résidentiel, mais l’école est juste à côté (pas visible) et deux rues plus loin y a les petits commerces et commodités. Le centre-ville historique (piéton) est à environ 5 minutes en voiture ou en bus. Je rappelle que c’est la 10ᵉ ville du pays, et les proportions sont environ celles de Clermont, Nîmes, Rennes ou même Metz.
    Or, hormis un parc ou deux et quelques places bétonnées, il n’y a pas réellement de tels espaces dans ces villes.

    Ces espaces verts ici sont au pied des maisons et au bord de l’eau. Les routes, pour les voitures, elles, sont de l’autre côté des maisons. Ce qui fait qu’il y a un sorti d’énorme espace verduré impossible d’accès aux voitures, donc hyper calme, avec des canaux.
    Ça sépare bien les choses et permet aux piétons d’éviter les voitures (et inversement), plutôt que d’avoir tout mélangé et de demander aux voitures, vélos et poussettes de cohabiter (chose qui n’arrivera jamais car c’est juste pas possible).

    Et ceci est loin d’être un exemple isolé : pratiquement toutes les constructions de moins de 50 ans sont faites sur ce schéma, qui n’a rien d’une règle absolue, mais dont on retrouve les grandes lignes de façon systématique.

    Bref, je tiens à la vie en France : le cours de la vie est différent, moins stressante, tout ça. Mais niveau architecture urbaine, je continue de penser que la France a bien 200 ans de retard. Les constructions récentes ressemblent aux villes anciennes et rien n’est pensé ni au présent, ni à l’avenir.

    C’est dommage.

    C’est quelque chose qui manque.

  • Wednesday 04 May 2022 - 18:04

    ING ferme sa filiale française et les clients sont invités à changer de banque. Ils ont fait un partenariat avec Boursorama, qui ont à quelque chose près les mêmes solutions bancaires.

    Ce partenariat inclut également une procédure simplifiée pour migrer d’une banque à l’autre.

    Je viens de recevoir le courrier d’ING m’indiquant la marche à suivre. Je dois dire que la procédure est très simple à faire : tout est déjà prérempli et y a pratiquement plus qu’à choisir le type de compte qu’on voudra chez Boursorama et de signer (électroniquement) les documents.

    En plus, l’ouverture du compte donne une prime (80 €), l’activation de la mobilité bancaire donne une prime (50 €), et l’ouverture d’un livret A chez Boursorama donne une prime aussi (30 €), ou le LDD (30 €) et un paquet d’autres trucs comme les comptes épargnes ou bourse. Pas mal.

    Par contre, le site de Boursorama est un véritable foutoir. Je pensais qu’on avait dépassé l’époque des sites surchargés de boutons, de liens et d’encarts, mais faut croire que non (ou alors ING, Twitter ou Google m’ont habitués à des outils simples et clairs).

    Voilà pour vous donner une idée, des captures d’écran des espaces clients chez ING :

    i
    Ce n’est pas parfait, mais c’est clair.
    Il y a l’essentiel, les éléments sont clairements distingués, et à peu près organisés correctement.

    Les liens et les autres fonctions sont planqués dans des menus ou en bas de page. C’est ce qu’il faut, c’est à ça que ça sert.

    Maintenant la page des comptes chez Boursorama :

    i
    C’est totalement surchargé. Certains éléments sont redondants et d’autres sont secondaires :

    • Mon solde global est affiché 3 fois au total, en plus des soldes pour chaque compte.
    • Il y a deux champs de recherche
    • À quoi sert la petite maison en haut à gauche ? À aller sur le site de boursorama ? Ok, mais alors à quoi sert le logo de Boursorama ?
    • C’est quoi la différence entre « Produits » et « Mes services » ?
    • Y a deux fois la gestion du découvert.
    • Y a deux fois « mes mouvements à venir ».
    • Y a deux éléments d’aide (un dans le menu en haut, et un tchatbot en bas)
    • Pourquoi le « info service client » est sur la page principale ? C’est pas dans les notifications, ça, normalement ?
    • Même remarque pour « mes dossiers en cours ».
    • le champ de recherche des opérations est trop compliqué. Laissez juste un champ et un bouton « + de critères ».
    • Pourquoi y a un bouton « ajouter un compte externe » ? Qui fait ça à chaque fois qu’il se connecte ? Cachez ça dans les menus !

    Pour vous donner une idée, voilà l’interface nettoyée, à ma façon :

    i
    Vous voyez la différence ?

    Le menu en haut est plus clair :

    • J’ai unifié « Mes services » et « Produits » en « Mes produits ».
    • J’ai viré le lien de parrainage. Ce lien devrait être dans le menu associé au compte (tout en haut à droite)
    • Le champ de recherche est inutile : un lien, un fonction du site doit être dans les menus. Sur la page « mes comptes », on recherche essentiellement des opérations bancaires, donc le champ de recherche des opérations suffit.
    • Le lien « bourse est actu » n’a rien à faire dans un espace client. Il doit être sur le site de la banque, ou bien dans le footer.
    • L’icône dans « aide est contact est supprimé. Il charge inutilement l’interface. Le bouton est écrit en toutes lettres, ça suffit.

    L’affichage des différents avoirs est bien plus clair :

    • au centre, le montant du compte sélectionné. C’est central, c’est LE truc qu’on vient voir sur son espace client. Ça doit être la première chose que l’on voit.
    • le montant du découvert autorisé est supprimé : il est toujours le même, et doit être visible dans les paramètres du compte, pas du premier coup d’œil.
    • à gauche, le montant total des avoirs (tous les comptes confondus). C’est le second truc qu’on peut avoir envie de voir.
    • aussi, voyez la hiérarchie : ce cadre est titré et tout en haut.
    • juste en dessous, la liste des comptes.
    • ensuite, je conserve le bouton pour ajouter un compte.
    • enfin, je conserve une vue sur les dossiers en cours, mais j’aurais pu le cacher.

    Notez que j’ai aussi changé le « boursorama banque » dans la liste des comptes par le numéro de compte.

    Au centre, la liste des opérations avec une barre de recherche simplifiée :

    • j’ai viré les champs de date. Ceci doit être mis dans « + de critères ».
    • en contrepartie, le champ de recherche est plus large et plus visible, tout comme le bouton « rechercher ».

    J’ai aussi viré le « mes mouvements à venir ». La liste des mouvements à venir est effectivement affiché juste au-dessus.
    J’ai en revanche ajouté un lien « Mes moyens de paiement ». Cela comprend alors la gestion de la carte, du chéquier, du RIB, bref, toute la barre des gros boutons ronds sur la droite.

    J’ai viré le bouton « votre avis » (dont je vais peut-être me servir pour leur envoyer ma capture d’écran) : ceci doit être envoyé dans les notifs avec 1 ou 2 mois d’utilisation, pas le jour même de l’ouverture du compte !

    J’ai viré le tchatbot aussi. Arrêtez avec ça, tout le monde, c’est d’une débilité sans nom et ça n’a jamais aidé personne.

    On pourrait aller encore un peu plus loin dans la simplification de l’affichage, mais je pense que c’est déjà pas mal. Je vais en tout cas déjà leur soumettre ça (sans grande illusion).

  • Monday 11 April 2022 - 19:32

    Un mandiant.
    Le problème :

    Valérie déclare un patrimoine de 9,7 millions d’euros.
    Elle décide, comme une grande, de dépenser 5 millions d’euros pour une campagne à la présidentielle, en espérant que la république le lui rembourse si elle fait un score suffisant.

    Malheureusement pour Valérie, ça ne sera pas le cas.

    Question 1.
    Connaissant son patrimoine de départ, et sa dépense, combien lui reste-t-il en patrimoine ?

    Question 2.
    Si ce dernier est négatif, Valérie est endettée.
    Au vu de la réponse à la question précédente, est-ce que Valérie est endettée ?

    Question 3.
    Sachant que le salaire minimum en France (le Smic) horaire est de 8,37 € net, combien d’heures de travail au Smic peuvent rembourser les 5 M€ de dépenses de Valérie ?
    Combien cela représente-t-il d’années de travail (une année travaillée valant 1 607 heures) ?

    Question 4.
    Le patrimoine restant à Valérie est 9,7−5,0 = 4,7 M€.
    Combien d’années de Smic cela constitue-t-il ?

    Question 5.
    Plutôt que de se contenter de ces siècles de Smic (en équivalence), Valérie décide de demander aux Français qu’elle a déçu de lui donner tout cet argent.
    Au vu de la réponse à la question 4, cela vous paraît-il justifié ?

    Question 6.
    Pensez-vous que si vous ou moi dépensions 50 % de notre propre patrimoine, les plus pauvres se cotiseraient pour nous pour rembourser ça si on le demandait ?
    Votre réponse est-elle la même que dans le cas de Valérie ? Pourquoi ? Justifiez.

    Questions bonus.

    • Le comportement de Valérie est-il surprenant de la part de la caste politique française ?
    • Qui sont réellement les assistés, dans ces conditions ?
    • Est-là éventuellement une des raisons qui fait que plus personne ne peut blairer ces gens-là ?
    • Pensez-vous qu’il est normal que des individus qui ne se sont jamais levé à 06 h du matin pour aller à l’usine fassent l’aumône à ceux sur qui ils crachent à longueur de journée ?

    (Les calculatrices non programmables sont autorisées.)

    image d’en-tête de Tarek

  • Monday 28 March 2022 - 18:55

    Image de Lakitu, un personnage de Mario sur son nuage.
    En discutant par e-mail suite à mon article sur l’iPhone, et vu le fait que chacun a ses propres usages d’un téléphone, mais aussi ses propres usages d’un service Cloud comme Google Drive ou iCloud, j’en suis venu à faire cet article.

    Google Drive, iCloud, etc. c’est pratique :

    • ça fait des sauvegardes des fichiers
    • ça permet de partager des fichiers entre plusieurs personnes (dossiers partagées sur plusieurs comptes).
    • ça marche
    • … tout seul.

    Ces deux derniers points sont essentiels. Tout le monde n’est pas capable de superviser, surveiller, maintenir, sécuriser ou mettre en place une solution décentralisée, libre, et tout le tralala linuxien habituel
    .
    La grande majorité des gens veulent appuyer sur un bouton et ne plus jamais avoir à y penser. Et c’est leur droit, et ils ont raison.

    Par contre, je remarque que de plus en plus de monde, y compris des non-techniciens, non-geek, y voit aussi la limite habituelle des Gafam :

    • mes données chez eux ? est-ce bien sûr ?
    • et la vie privée ?
    • et s’ils ferment mon compte ?
    • et si je ne peux plus payer ?

    Ces questions sont légitimes, et ce sont celles qui poussent les geeks à ne pas utiliser le cloud Gafam.

    Pour ma part, j’ai fait le choix d’utiliser un système « cloud » mais sans Gafam, et ceci au moyen d’un Nas chez moi.

    Un Nas ?

    Un Nas c’est un disque réseau, généralement chez soi, connecté à votre box et accessible depuis tous les autres appareils chez vous (télé, téléphone, ordi, console…) ou même depuis Internet (car oui, vous pouvez accéder à votre box ou votre PC depuis l’extérieur, si c’est ce que vous voulez).

    Les Nas grand public sont des boîtiers dans lequel on met un disque dur, et qu’on configure avec une interface web (dans votre navigateur) ou une application tierce (sur mobile). Tout est simplifié et ça marche comme iCloud ou Google Drive, sauf que les données sont chez vous.

    Physiquement, chez vous : le disque dur se trouve dans votre salon.

    On peut faire quoi avec ?

    Les boîtiers Nas sont des mini-ordinateurs avec leur propre système. Selon leur tarif, ils sont plus ou moins puissants, plus ou moins rapides et on peut faire plus ou moins de trucs avec.

    Tous proposent des interfaces simples d’accès aux fichiers : Web, FTP, multimédia, applications…

    Avec les applications dédiées, on peut mettre en place une synchronisation de ses documents, y compris entre plusieurs appareils, plusieurs comptes. On peut aussi gérer des dossiers partagés ou réservés.

    Certains Nas peuvent servir de plateforme multimédia (comme un disque dur multimédia), avec ou sans ré-encodage ou streaming. Ils ont une sortie HDMI et peuvent streamer sur votre télé ou votre vidéoprojecteur.

    Les Nas étant des serveurs, si on le configure pour être accessible depuis l’extérieur, on peut s’en servir pour héberger bien plus que ses documents et photos. On peut y mettre son lecteur RSS, son serveur e-mail, son blog, son nom de domaine… Et tout ça chez soi.

    Les plus férus n’ont pas besoin de Nas : ils peuvent transformer un ordinateur ou un vieux téléphone pour faire tout ça. Mais pour le grand public, un Nas vient avec tout ce qu’il faut pour faire tout ça le plus simplement possible, et out-of-the-box.

    Quelles sont les limites d’un Nas ?

    Il existe des Nas avec un seul disque dur dedans, mais aussi avec 2, 4, 6, 8, 12 disques durs. On peut alors augmenter autant qu’on veut l’espace disque disponible.

    On peut aussi mettre plusieurs disques identiques et redondants. Dans ce cas, la perte d’un disque dur n’entraine pas la perte des données. C’est donc plus sécurisé qu’utiliser un disque dur externe unique.

    Néanmoins, il ne faut pas tomber dans le piège : en cas de coupure de courant ou d’un orage, si le Nas grille, tous les disques sont dedans et peuvent griller en même temps, et vous perdez tout.

    Ce n’est donc pas infaillible.

    Un Nas, même avec X disques dedans, ce n’est toujours qu’une seule copie de vos fichiers. Une copie robuste, mais toujours qu’une seule copie.

    Et une copie, c’est pas de copie.
    Ce n’est pas de la sauvegarde.

    Heureusement, il existe des solutions pour relier plusieurs Nas entre eux et les synchroniser entre eux. Si un Nas est chez vous et un autre ailleurs (chez vos parents, vos proches), alors vous ne perdez pas vos données s’il y a une panne, un cambriolage ou un incendie chez vous (ou chez eux).

    Donc là aussi, des limites existent et sont réelles, mais des solutions sont proposées.

    Est-ce que c’est rentable ?

    À vous de voir : les Nas ne sont pas donnés, il s’agit d’un investissement. Il faut aussi se dire que vu que c’est chez vous, vous payez l’électricité aussi (20-30 euros par an pour un Nas) et la maintenance est à votre charge, si y a un disque qui grille par exemple.

    Maintenant, vu que tout est chez vous, vos données y restent et ne sont pas soumis au règlement des Gafam et leur épée de Damoclès que constitue leur arbitraire.

    De nombreuses personnes ont perdu leur vie numérique à cause de ça… Si le Gafam le décide, ils peuvent tout vous prendre du jour au lendemain et il n’y a pas de recours.

    Rien n’empêche par contre d’utiliser un stockage chez vous et un stockage cloud chez un Gafam. Dans ce cas, on peut imaginer une copie chiffrée chez le Gafam.

    À vous de voir ce que vaut 15 ans d’archives numériques personnelles à vos yeux. Perso j’ai fait mon choix.

    Liens ?

    Il existe plusieurs marques de Nas, les deux plus connus sont sûrement Synology et QNap.
    Perso j’ai fait le choix de Qnap.

    Ci-dessous quelques liens. Les liens Amazon sont affiliés :
    Le Nas :

    Le Nas étant vendu sans les disques durs, il faut les prendre à part. Idéalement, pour de bonnes performances et une bonne compatibilité, prenez deux disques durs identiques destinés au stockage longue durée. Référez-vous aussi au site du constructeur du nas pour prendre des disques compatibles. En cas de RAID1, prenez deux disques de même taille.

    Mes disques durs sont :

    Si vous prenez plusieurs Nas pour les mettre en réseau (entre chez vous et un autre lieu), prenez deux Nas compatibles (même marque) mais avec des disques différents : ça évitera d’avoir des disques identiques, et donc avec des pannes potentiellement similaires partout.

    Enfin, pour accélérer les transferts en Wifi entre vos appareils et votre Nas, votre Box Internet doit être récente (Wifi AC conseillée pour faire du 50 Mo/s) et vos appareils également. Sinon c’est juste un peu lent (le Wifi N plafonne à 5-15 Mo/s).

    image d’en-tête

  • Tuesday 08 March 2022 - 18:38

    Un kit de nettoyage.
    Juste quelques solutions pour le ménage chez vous (oui j’ai envie de partager ça).

    Eau + IPA

    Pour la maison (ou les vitres intérieures de la voiture).
    Faites un mélange 50/50 d’alcool isopropylique (IPA, ou isopropanol — trouvable ici) et d’eau déminéralisé, et nettoyez une vitre avec ça.

    En voiture, j’ai horreur des traces sur les vitres, tout comme sur l’écran d’un ordi. Sur l’extérieur, c’est saleté et calcaire, mais à l’intérieur c’est des corps gras qui émanent des cuirs et des éléments en plastique. Dans la maison, le gras de la cuisine se colle également sur les vitres.
    Pour ça, ce mélange 50/50 est radical.

    Sur la vitre rapidement débarassée de la poussière avec de l’eau puis essuyée, vaporisez le mélange sur une microfibre (elle doit être juste humide, mais pas gouttant) puis essuyez la vitre. Utilisez ensuite une microfibre propre et neuf pour essuyer le surplus complètement.

    Ça fonctionne aussi pour dégraisser la gazinière ou autre. Au besoin, rajoutez du bicarbonate de soude (ce dernier agit mécaniquement : il ne faut justement pas le dissoudre complètement).

    Pour le calcaire

    Sur la vitre arrière de ma voiture, qui est relativement peu inclinée dans mon cas, l’eau ruisselait pas et des traces de calcaire s’accumulaient et l’ensemble ressemblait plus à une vitre de salle de bain qu’autre chose. Ça en devenait suffisamment critique pour que je juge ça dangereux : à contre jour on ne voyait plus rien).

    J’ai essayé absolument tous les remèdes grand-mère : vinaigre froid, vinaigre chaud, citron, antical, éponge magique, alcool, argile… mais rien n’y fit.
    Juste avant de passer par un polissage professionnel, j’ai réussi à tout retirer avec ce produit.

    Ça contient de l’acide sulfurique, c’est peut-être pour ça que ça marche. Sur une vitre lavée à l’eau puis séchée, étalez une fine couche de produit en frottant avec une microfibre, laissez agir 5-10 minutes, remuez un peu, puis lavez à l’eau. Séchez la vitre avec de l’IPA et enfin sur une microfibre propre et sèche. C’est radical.

    En revanche, ça n’a rien fait pour ma salle de bain : j’ai beau avoir laissé agir une nuit, je crois que le calcaire fait partie de la vitre désormais. Peut-être de l’acide sulfurique pure fonctionnerait, mais je n’essayerais pas, c’est bien trop dangereux.

    Du vinaigre chaud pour le tartre dans une bouilloire

    Celle-là je la note aussi, mais j’en avais déjà parlé je crois : mettez 100 mL (1/2 verre) de vinaigre blanc dans la bouilloire et complétez d’eau du robinet (assez pour que toute la partie entartrée soit immergée).
    Faites ensuite bouillir l’ensemble. Ça devrait détartrer tout l’appareil du premier coup. Jetez le produit chaud dans l’évier (ça détartrera l’éviter en même temps) puis rincez 2 ou 3 fois la bouilloire.

    Si les vapeurs du vinaigre vous importunent, vous pouvez faire ça dehors.

    La javel pour les boules à thé

    Si vous avez des boules à thé en ferraille, le gris laisse peu à peu place au marron. Ce n’est pas dangereux, mais c’est pas joli.
    Pour ça, mettez vos boules à thé dans un verre ou un saladier. Ajoutez 100 mL de javel pure puis ajoutez de l’eau froide jusqu’à inonder complètement les boules à thé. Mélangez pour que la javel ne soit pas juste au fond. N’utilisez pas d’eau chaude : ça décompose l’hypochlorite de sodium de la javel et en retire toutes les propriétés nettoyantes et bactéricides (en plus de dégager du chlore).

    Laissez agit 15 à 30 minutes en remuant une fois entre-temps.
    Elles seront comme neuves à la fin. Rincez bien : le mieux est de les laisser dans l’eau claire pendant une heure puis rincer de nouveau une dernière fois.

    Par contre ne faites pas ça dans votre théière en porcelaine ou en céramique. Premièrement, il est normal qu’une théière s’imprègne du thé au fil des années. Et deuxièmement, la Javel risquerait de l’attaquer et de rester dans les pores, ce qui n’est pas l’idéal.

    image d’en-tête de alabama extension

  • Friday 04 March 2022 - 17:51

    Safari sur iOS (et sur Mac) n’utilisent pas Blink, mais Webkit. Apple est parti de son côté avec Webkit et du coup fait un peu n’importe quoi. Ayant désormais un iPhone, je me retrouve à corriger mes sites et outils pour iOS.

    Voici quelques trucs et astuces. Cet article sera emmené à être étendu avec le temps.

    Zoom lors du tap sur un champ texte

    Safari nous zoom la page quand on tape sur un champ texte. Ça part d’une bonne intention, mais premièrement ça déforme la page, et ensuite, quand on sort du champ texte, ça ne dézoome pas. C’est stupide.

    La solution qui marche, sans toutefois interdire le zoom à l’utilisateur (ça c’est très important), c’est mettre ce HTML dans votre <head> :

    <meta name="viewport" content="initial-scale=1, maximum-scale=1, user-scalable=yes"/>

    La magie vient du « maximum-scale ». Notez bien qu’il s’agit de l’échelle automatique. Le user-scalable="yes" assure que le zoom à deux doigts reste possible. Si vous mettez « user-scalable="no" », je n’aurais que deux mots : au bûcher !!

    Le :hover sur iOS

    Sur Vivaldi comme Firefox mobile (android), le :hover est activé lors du tap. Sur iOS il n’en est rien (enfin pas toujours). Ça se résout en ajoutant l’attribut « onclick » sur l’élément. Juste l’attribut, pas de valeur. iOS considère en effet que si l’on click, le hover s’active. Ici on clique, ça n’a pas d’effet directement, mais ça déclenche tout de même le hover.

    Alternativement, et en mieux, on peut mettre dans son JS :

    document.addEventListener("click", function() { });

    Ce qui rend la correction plus rapide que d’ajouter onclick="" partout dans la page.

    Certains parlent de mettre un « cursor: pointer » en CSS. Ça aurait été tout à fait pertinent que iOS active le :hover sur un élément dont le curseur est un pointeur (la petite main qui clique), mais malheureusement cette solution ne semble pas fonctionner.

    Pour le parsage des dates en JS

    La plupart des navigateurs, en JS, quand on leur donne un texte représentatif d’une date, essayent de parser ça comme ils peuvent. C’est censé marcher même quand on leur donne une date en langage naturel, comme « vendredi 4 mars 2022 », qu’ils traduiront en le bon objet de date.

    Perso j’utilisais une chaîne de date-heure égale à « 2022-03-04 18:30:59 ». Firefox et Chrome n’ont pas de problèmes pour parser ça. Safari exige qu’on mette un « T » entre la date et l’heure : « 2022-03-04T18:30:59 », sinon il renvoie une erreur.

    Safari a raison : le T pour « time » provient de l’ISO 8601 étendue et il faudrait l’inclure tout le temps.
    Ceci est donc un rappel que ce n’est pas parce que ça marche sans le T que c’est une bonne pratique.

    Placeholder sur [type=date]

    Si vous avez un input de type date sans placeholder, alors Firefox et Chrome (blink) mettront une date vide : « jj / mm / aaaa ».

    Safari (sur Mac) mettra la date du jour… mais en placeholder, donnant l’illusion que la date est remplie, alors que ce n’est pas le cas. Vérifiez bien que ça soit effectivement le cas dans vos app.

    Étrangement, sur iOS, je n’ai pas ce souci, mais il est bien réel sur certaines versions de Safari sur Mac que j’ai pu voir (pas pu regarder plus en détail, désolé).

    Les événements load, beforeunload, unload

    Ces événements sont dépréciés sur iOS, et ne sont pas forcément fiables ailleurs. En effet, le comportement des utilisateurs sur mobile est de changer d’appli ou d’onglet sans fermer la page, donc sans « unload ». Le problème se pose aussi sur Android, même sur iOS, ces fonctions ne semblent plus fonctionner du tout, ce qui pose effectivement problème dans le cas où l’on ferme l’onglet en cours.

    À la place, il est préférable d’utiliser l’événement « visibilitychange » (qui se lance quand on change d’application ou d’onglet) et « pagehide », qui est lancée à la fois quand on change la visibilité de l’onglet et juste avant qu’on le ferme. Dans les faits, pensez à utiliser les deux car le premier agit sur mobile et le second sur desktop. De plus, un bug sur Webkit fait que le « pageHide » n’est pas déclenché quand on change de page lors qu’on clique sur un lien dans celui-ci.

    Plus d’information ici (avec un tableau de compatibilité). Et voyez sur les événements supportés par iOS.

    Enfin, il en va de même pour l’événement « load », qu’il faudrait remplacer par « pageshow ».

  • Friday 18 February 2022 - 19:45

    Comment dire que ton client e-mail est pourri sans dire que ton client mail est pourri :

    Message d’erreur Outlook.
    Ça rejoint mon coup de gueule contre GMail il y a des années

    Je veux envoyer des fichiers par mail, oui. C’est visiblement un crime, chez Microsoft comme chez Google.

    Depuis quand c’est à moi de faire attention à ce que les gens reçoivent ? D’autant plus quand ils demandent à le recevoir ?

    Si t’es pas content, tu mets une alerte de leur côté. Une fois que j’ai envoyé mon mail, ce n’est plus mon problème : ils n’ont qu’à configurer leur client e-mail correctement ou changer de service e-mail. Chacun son boulot.

    Oui j’aimerais que les jeunes soient formés au numérique et pas déformés au Microsoft. On exige par la loi des gens qu’ils configurent leur Box internet pour empêcher les intrusions et de surveiller l’usage qui en est fait (OpenOffice pourra vous aider), mais en même temps on sait très bien que la majorité des gens en est incapable, au vu de ce genre de messages.

    Mais bon, continuez à transformer ce protocole d’échange électronique ouvert et interopérable qui tient et fonctionne depuis 50 ans en un tchat immonde et fermé pour cadre commerco-bullshito-powerpoint.

    Bah.

  • Monday 14 February 2022 - 18:57

    Photo d’un bulletin placé dans une urne.
    Je crois que j’ai un problème de candidats à la présidentielle.

    Aucun ne me convient parfaitement.

    Ah. Je crois ne pas avoir été assez clair. Laissez-moi répéter en insistant sur le mot important : aucun ne me convient parfaitement.

    Ça veut dire quoi ?

    Il y a bien une dizaine de candidats, à droite, à gauche, au centre, en haut, en bas… bref de tous les bords.
    Parallèlement, il y a également tout un tas d’enjeux et de sujets divers qu’ils traitent tous plus ou moins à longueur de journée : emploi, économie, impôts, écologie, énergie, santé, éducation, immigration, politique extérieure… vous les connaissez.

    C’est quoi le problème ?

    Le problème c’est que tous les candidats ont des bonnes idées. Tous les candidats ont aussi des mauvaises idées.
    C’est ça mon problème : en votant pour quelqu’un, on ne peut pas garder juste le bon. On doit garder le mauvais aussi.

    Dans ces conditions, choisir un candidat revient à choisir non pas le meilleur des candidats, mais sur le moins mauvais. Pas sur celui qui nous correspond, mais sur celui avec le moins de mauvaises idées.

    Je pense qu’il y a un paquet de gens qui sont dans cette situation, qui vont soit voter « utile », soit pas voter, soit voter blanc, soit voter nul, soit voter en espérant une améliorant dans un des enjeux tout en sachant que ça plombera tous les autres, etc.

    C’est le problème de cette méthode de représentation des citoyens appelé « élections présidentielles » : un vote pour un gus dont on sait pertinemment qu’il n’est pas parfait et qu’il fera de la merde sur certains trucs, en espérant qu’il fera des trucs un peu moins pourris sur d’autres, sans garanties.

    Alors pourquoi on vote pour un gus ? Pourquoi on ne peut pas voter pour des idées ? Sur des enjeux en particulier ?

    Perso ça me fait une belle jambe de savoir que tel ou telle personne dirige le pays parce qu’on l’aura élu. Je préférerais largement qu’ils fassent des référendums tous les 3 mois à la place, pour discuter d’un sujet, et pas d’une personne.

    image de Element5 Digital

  • Tuesday 08 February 2022 - 17:37

    Probablement entendu à la rédaction du Figaro, ce soir :

    Blanquer fait un virage à Pi radians.

    (référence)

  • Monday 31 January 2022 - 18:59

    En achetant mon récent téléphone, le vendeur (à la Fnac) m’a souscrit à une assurance smartphone, avec les 30 premiers jours gratuits (perso je n’avais rien demandé), je me suis retrouvé avec ça à la fin de la commande. Je trouvais étrange aussi qu’il prenne 15 minutes à consulter ses stocks. M’enfin.

    J’ai déjà dit ce que je pensais de ces assurances spécifiques pour téléphones, électroniques ou autre.

    Ici j’avais donc une assurance pour 300 € par an (!) et moults garanties. Donc j’ai demandé à résilier ça.

    Bah c’est la merde :

    Résilier un truc : expectation VS réalité.

    Leurs CGU permettent de résilier ça facilement, gratuitement et sans raison durant les 30 premiers jours : un coup de fil, et hop. Ou un courrier simple avec un formulaire joint… que je n’ai pas reçu.

    Va pour le coup de fil…

    Donc 3j après l’achat, j’appelle. Après 10 minutes d’attente, je suis en ligne avec quelqu’un.

    Je donne mon nom, ma référence dossier et je dis « j’aimerais résilier cette assurance ».

    Là la personne commence à me demander pourquoi. Je lui dit que je n’ai pas de raison à avoir (dixit les CGU, article 6.2) et je répète machinalement que « j’aimerais résilier ».

    Là la personne commence à m’inventer un scénario catastrophe au cours duquel mon téléphone subit des dommages et où l’assurance, dans son infinie bonté arrive à la rescousse*

    [*] suggestion de présentation.

    Je n’ai pas laissé le temps à la personne de finir son baratin. Je lui ait dit « Excusez-moi de vous interrompre, mais je souhaite juste ré-si-lier, maintenant et sans histoires. ».

    J’ajoute que « cela fait trois que je le dis clairement, si je dois le redire une fois de plus je raccroche et vais voir un avocat et il vous fera une lettre puis une mise en demeure. ».

    La personne me dit « inutile d’en arriver là, on va résilier ».
    Moi : « bien. »
    d’autres questions ?
    c’est résilié ?
    je suis en train de le faire.
    – …
    c’est fait. Vous recevrez un mail de confirmation d’ici 48 h.
    Bien. Merci. Bonne journée.

    Je ne me suis pas énervé, j’ai juste été ferme et clair. Aussi j’ai horreur qu’on me prenne pour un demeuré. Si j’appelle pour résilier, c’est pas pour ne pas résilier.

    Du coup, il me restait à attendre l’e-mail de confirmation.

    Ni 48h ni maintenant (on est 15 jours après), je n’ai reçu quoi que ce soit.
    Et non, pas non plus dans les spam.

    Du coup, je vais sur leur site et leur formulaire de contact. J’envoie un message. Le site bug, je le renvoie. Pas de réponse.

    Quelques jours après, j’envoie un mail à l’adresse trouvé dans l’e-mail de bienvenu.

    Je reçois un mail automatique me disant que la demande a été envoyée au broyeur reçue. Mais je n’ai pas eu de suite même après quelques jours.

    Le mardi suivant (on est à J+15 après l’achat) j’envoie une LRAR avec une lettre où j’indique vouloir résilier. J’indique clairement ma demande et ses références dossiers. J’ajoute aussi que ça fait suite à mes précédentes tentatives, et j’enfonce le clou en disant que si je me fais prélever une quelconque somme de leur part (signe que la résiliation n’a pas été prise en compte), j’engagerai des poursuites.

    Une semaine après (aujourd’hui) je reçois un SMS disant qu’ils ont reçu la demande (laquelle, je ne sais pas : email, courrier, tél ?) et qu’elle sera effective sous 12 jours.

    12 jours à parti d’aujourd’hui, c’est à J+31 à partir de l’achat.
    1 jour après la fin des 30 jours gratuits, donc.

    Rien à foutre : ils me prélèvent un centime, je dépose une plainte jusqu’à ce que me soient remboursés ça.

    Oui ça m’énerve. Oui je suis en colère.
    Ces pratiques sont honteuses, pour ne pas dire douteuses.

    Je hais, de base, ce genre de paperasse. Je déteste aussi les assureurs, qui ne servent à rien jusqu’au jour où on a besoin d’eux : là, ils t’envoient chier avec cordialité. Et avec ton pognon. Et je hais tout ce bordel en plus quand on n’a rien demandé.


    Ne vous faites pas avoir : à moins que ce soit vraiment votre intention (libre à vous de jeter du fric par la fenêtre), NE SOUSCRIVEZ PAS CES TRUCS LÀ : c’est la galère pour en sortir et ils vous feront chier jusqu’au bout.

    Et maintenant, quand on achète un truc, il faut aussi déclarer NE PAS vouloir d’assurances et de services à la con ? Bah.

    Quant à l’assurance en question, « Celside », filiale de la « SFAM », il suffit de chercher sur Google et voir les différentes mentions sur les forums comme UFC Que choisir pour se rendre compte que c’est du gros n’importe quoi, et que — comme toutes les assurances, y compris l’assurance chômage — ce sont des […nom d’oiseau ici…].

    Voilà.


    Dans mon cas, on verra ce qui se passe. En attendant, j’ai mes relevés téléphoniques indiquant la date de l’appel, les différents mails envoyés et la note de bonne réception de leur part, ainsi que l’accusé de réception du LRAR, et le courrier envoyé.

    La LRAR étant la seule preuve légale, les autres papiers serviront éventuellement pour la bonne foi.

    Si vous vous faites avoir : ne perdez pas de temps avec le téléphone et les e-mail. Foncez à la poste avec un modèle de lettre et envoyez ça en LRAR. Y a effectivement que ça qui fonctionne. Et qui soit légal aussi.

    Leur formulaire a beau dire « résiliez par courrier », j’imagine qu’ils font ça pour qu’on envoie un courrier simple qu’ils déclareront ne jamais avoir reçu une fois les 30 jours écoulés et les premiers prélèvements effectués (et après, pour résilier, c’est encore plus chiant, et probablement pas gratuit).

    Oui je vois le mal partout.
    En même temps on parle des assureurs.


    Inutile de dire que je ne serais plus jamais client à la Fnac pour quoi que ce soit. Ici, c’était dans une boutique physique, mais ça vaut aussi pour en ligne.

    Ça rejoindra Cdiscount, Priceminister et tous les autres groupes qui prennent leurs clients pour des cons.

    Étrangement, tous sont des groupes Français.

    Amazon ?
    Jamais eu une seule prise de tête avec : les problèmes de colis cassés ont été résolus dans l’heure les deux ou trois fois que c’est arrivé en 10 ans.

    Achetez français, qu’ils disent.
    Allez vous faire foutre, que je réponds.

  • Thursday 27 January 2022 - 20:48

    Photo d’un ail et d’un vieux téléphone : ail-phone.
    Je suis passé sous iPhone.

    En effet, un publicitaire m’a offert un iPhone 13 Pro Maxi-choco XL+ S V8 42 light+X GTR Bio sans gluten 8G AK47 double-cheese C++ RATP pour que j’en vante les mérites sur mon blog devant des millions milliers douze lecteurs quotidiens mensuels !

    Les trolls vous arrêtez de lire ici.
    Les autres aussi, si vous voulez.

    Pour l’unique lecteur qui reste désormais, s’il arrêtait de ronfler au fond de la pièce, il pourrait voir ici pourquoi moi, un utilisateur plutôt « power-user » a décidé de passer d’un Android ouvert à un iOS fermé (ainsi qu’un avis sur l’iPhone).

    Et non, je n’ai évidemment pas reçu cet iPhone de façon promotionnel, pas que je n’aurais pas pu le faire, et plusieurs fois par an, vu tout ce que les annonceurs me proposent et que je refuse pour vous tous toi.

    Pourquoi changer de téléphone ?

    Mon ancien téléphone avait 3 ans — déjà, mais aussi seulement — et même si je l’ai adoré, il commençait à avoir des problèmes logiciels (reboot intempestifs) et matériels (l’écran jouait du tactile tout seul et l’appareil photo prenait parfois des demi-photos).

    Et quand on a déjà changé la batterie une fois, l’écran une fois (parce qu’on est manchot et qu’on casse l’écran en changeant la batterie), que le système n’est plus mis à jour parce que le constructeur a mis la clé sous la porte, qu’on me l’a fait tomber et que le dos a été pété aussi et ben si on veut continuer d’utiliser un smartphone à jour et fonctionnel sans se ruiner en réparations qui finiront par avoir été vaines, il faut en changer. L’obstination de tout réparer ça a ses limites aussi.

    Pourquoi prendre un iPhone plutôt qu’autre chose ?

    Comme d’hab, je suis assez méticuleux dans mes choix avec un cahier des charges long comme le bras. Cette fois j’étais bien embêté, parce que aucun téléphone ne me semblait convenable.

    L’iPhone était hors concours jusqu’à ce que je me dise « et pourquoi pas ? ».

    Comme ça :
    Moi : « Et pourquoi pas ? »

    Il y a 3 ans, un iPhone j’aurais dit non merci à cause de l’absence de Jack et de port SD. En plus c’est cher.

    Aujourd’hui, j’ai changé mes usages.

    J’écoute la musique autrement : le Jack Sparrow ne m’est pas utile.
    La carte SD était principalement là pour étendre l’espace de stockage interne et pour sauver toutes les photos si le téléphone mourrait subitement. Un iPhone 13 de base, c’est 128 Go : le double de tout ce que j’ai besoin et les backup se font chez moi, en Wifi et tout seuls.

    L’ouverture d’Android ? Bof. Elle est toute relative : où est mon accès à /etc, /sys, /usr, /bin d’un vrai système ouvert ? En plus, je n’en ai que peu eu besoin : je n’ai jamais installé de ROM custom, et mon dernier téléphone n’a même jamais été rooté non plus (AOSP de base avait tout le nécessaire).

    Comme j’expliquais dans un autre article, je n’ai plus besoin d’une machine à bidouille. Maintenant, je veux un truc qui marche. Au besoin je saurais comment le dépanner, mais j’ai pas besoin de plus. Et puis, arrêter de bidouiller pour bidouiller, c’est aussi arrêter de rendre le système constamment instable, ce qui aide à ne plus avoir besoin de le réparer, en fait.

    Pour ce qui est du passage d’Android à iOS, ça ne faisait pas partie de mes inquiétudes. Si je trouve les surcouches constructeurs Android bâclées et lourdes, iOS est propre et fluide. En plus, mes logiciels habituels sont disponibles indifféremment sur les deux OS. Pour mes achats sur Google Play, un petit mail au développeur suffit parfois pour avoir la version iOS sans avoir à repayer (coucou, et merci beaucoup, l’équipe d’OsmAnd).

    Ensuite, l’omniprésence de Google dans Android y est de plus en plus malsaine. Je n’aime pas du tout. Idem pour celui des constructeurs. Je ne suis pas sûr que pour Apple ce soit réellement mieux, mais en tout cas, ce n’est pas pire. Android a donc fini par perdre cet argument là.

    Un des deux gros points qui m’importaient c’est la taille du téléphone. Je constate que plus aucun constructeur de premier plan ne fait de téléphones haut de gamme (puissants et équipés, j’entends) qui ne soient pas des phablettes de 6, 7, ou 8 pouces destinées aux soit-disant « influenceurs ». Or je veux du 5", un truc à utiliser d’une main et qui tienne dans une poche, pas un pavé.

    Enfin, l’autre gros point important pour moi concerne un point noir d’Android, à savoir le manque de sérieux global dans les mises à jour du système, y compris Android One et ses 3 petites années de mises à jour et qui tombe si le constructeur tombe aussi (coucou le regretté BQ, chez qui j’ai pris mes deux derniers téléphones).

    Je suis donc emmerdé pour trouvé téléphone qui m’aille.

    Mes critères, cette fois :

    • un téléphone puissant (je veux qu’il tourne encore dans 5 ans avec l’OS du moment)
    • des mises à jours et un support étendu dans le temps
    • 5 pouces max
    • à peu près futur proof (5G, OLED, vidéo fHD… Oui j’ai visé haut, tant qu’à faire)
    • une marque qui risque pas de tomber et pour lequel je pourrais avoir des pièces et de la réparation.
    • pas de surcouche dégueux

    Avec ça, il ne reste pas grand monde. Quelques modèles anciens tout au plus, mais surtout, l’iPhone Mini. C’est donc le critère du prix qui a été mis de côté ici.

    J’ai donc sorti mes liasses de billets reçus d’EDF et d’Orano pour vanter l’électronucléaire sur mon site ma carte bancaire et ma prime énergie mes chèques cadeau du boulot et j’ai pleuré fait le choix de l’iPhone 13 mini.

    C’était ça ou le 12 Mini, le modèle précédent, mais le 13 avait des caractéristiques nettement plus attirantes, principalement au niveau de la batterie, pour un prix qui en valait selon moi le coup.

    Ce téléphone compense tout les points listés plus haut :

    • il fait 5,4 pouces, pratiquement sans bords. Il est aussi grand que mon Samsung Galaxy Wifi 4" en 2011, le borderless en plus (donc un ration écran/face avant bien plus proche de 1)
    • Apple supporte actuellement jusqu’au iPhone SE sorti en 2016, donc 7-8 ans de support.
    • Le 13 Mini a la puissance du 13 normal, et il est ultra-fluide et rapide.
    • 5G, charge induction, OLED, Wifi AX, Glonass, BeiDou, four à pizza… tout y est.
    • Avant que Apple tombe ou arrête son département iPhone, je pense qu’on a de la marge. Par contre, on sait déjà que les formats « mini » c’est terminé. Ils se vendent mal car tout le monde le dernier influenceur à la con mode veut des phablettes.

    Bref, tout ça c’était pour expliquer un peu ma problématique et finalement mon choix.

    Ci dessous, une petites liste des trucs bien ou pas bien avec ce téléphone.

    Les plus et les moins

    Points négatifs

    Le prix.
    C’est le double du prix de mon téléphone précédent. Maintenant, s’il me dure le double de temps, ça revient au même. On verra. J’espère en tout cas.
    J’ai pu en réduire le prix avec mes chèques cadeaux du boulot (dont je ne sais autrement jamais quoi faire, et je ne cache pas que sans ça, je n’aurais pas changé tout de suite), mais ça reste un objet cher.

    iTunes
    Ce logiciel est une merde, probablement encore plus sous Windows que sur Mac. Heureusement qu’EDF m’a gentiment offert un Mac. Mais c’est le seul moyen de transférer sa musique (50 Go) sur un iPhone, hormis tout racheter sur Apple Music depuis le téléphone.
    Comme ça reste un truc à faire quelque fois par an seulement, pas tous les jours, ça ira.

    Safari
    Sur iOS, Apple interdit les autres navigateurs que Safari. Plus précisément, c’est le moteur de rendu qui est bloqué. On a donc bien des navigateurs comme Firefox ou Opera, mais ce ne sont que des Safari déguisés.
    Or, le moteur de rendu de Safari (pas juste sur iOS) est en retard par rapport au reste et a ses particularités. Pour un webdév, Safari c’est un peu l’équivalent d’IE-6 à une époque sombre, très sombre : un mouton noir de couleur qui pose problème.
    Safari n’a pas non plus de bloqueur de pub/popup aussi puissant que Vivaldi sur Android. Globalement faudra s’y faire et c’est pas la mort, mais c’est un point noir quand-même, pour moi.

    Port Lightning.
    J’ai toujours préféré le design du port Lightning au port USB-C. Le lightning est une broche plein et dure, alors que l’USB-C peut s’écraser et les broches sont fragiles. Même si je préfère lightning, j’ai quand-même dû refaire mon stock de câbles (le seul fourni est USB-C-Lightning).

    AppStore
    Pourquoi le champ de recherche de l’AppStore n’est pas mis en avant comme celui de Google Play ? Ici il est sur la dernière page, WTF ? Entre ça et le Google Play, ce dernier est mieux fait, je trouve.

    L’encoche de l’appareil photo
    Le fameux « notch » sur le haut de l’écran et totalement affreux, mais pas propre à ce téléphone. Le même sans appareil photo frontale m’irait tout aussi bien sinon mieux. Je ne prends que des photos de chats et ils n’ont encore jamais fait de selfies.

    Des petits détails
    Apple vante le multitouch, mais ne l’utilise lui-même pas partout. Par exemple, là où Android permet de pivoter une photo avec deux doigts qu’on fait pivoter, Apple Photo ne le permet pas. Il faut passer par un bouton « rotation », puis « tourner 90° ». C’est ubuesque.
    Un autre exemple est le clavier : pas assez personnalisable. Et le fait d’appuyer longtemps sur une touche (E) pour afficher les diacritiques (ÉÈÊË) ne marche pas toujours (je suppute que je m’y prenne mal mais où…). Et la ligne des chiffres sur le clavier me manque également.
    Un autre truc : dans le « drawer » des paramètres rapides (équivalent au menu du haut dans Android), les boutons Bluetooth et Wifi ne désactivent plus ces derniers. Ils nous déconnectent seulement, et ça se réactive après X temps. C’est totalement stupide. Pour les désactiver on peut et il faut aller dans les paramètres d’iOS. Mais le drawer ne sert plus à ça.

    Points positifs

    Logiciels désinstallables
    De façon intéressante, la très grande majorité bloatwares Apple (notes, bourse, cartes, radio…) se désinstallent sans problème, là où sur Android elles sont seulement désactivées (et encore : on finit par les retrouver en tâches de fond !). On peut les remettre via l’AppStore si besoin.

    Les logiciels de base
    En dehors des apps qui ne me servent pas, celles que je garde (e-mail, photos, réveil…) sont globalement utilisables et neutres.
    Sur Android, l’appli e-mail est GMail, orienté GMail. Sur iOS, c’est e-mail, orienté rien du tout et ça fonctionne partout. Je ne regrette donc pas K9-Mail, qui était déjà vraiment très bon sur Android.

    Options désactivables
    Apple Music, iCloud… tout ça est désactivable et et ça nous fout la paix. Wow.
    Là où, dans Android, il y a toujours omni-présence du compte Google Play à chaque recoin dans les menus.

    L’intégration
    Toutes les app natives forment des greffons à un ensemble dont le cœur est iOS. Le système fonctionne très bien sans, mais les app ajoutent des fonctions accessibles depuis partout. L’appareil photo (qui intègre l’OCR en offline (!)) est activable dans n’importe quel champ de saisie.
    Le partage de données d’une app à une autre est à un niveau que je ne connaissais pas sous Android. On peut même faire des drag-n-drop d’images, par exemple d’une page web à un e-mail ou vers le logiciel de prise de notes, puis joindre ça à un rendez-vous sur l’agenda et l’envoyer à un contact directement. Bref, c’est fluide et naturel. Me gusta.

    Des petits détails
    Beaucoup de petits détails sympa.

    • Un swipe tout en en bas de l’écran glisse tout l’écran vers le bas : pratique pour accéder au haut de l’écran en utilisant le téléphone d’une main.
    • Le double-tap au dos du téléphone pour réaliser des actions rapides (capture d’écran, verrouillage…). Probablement existant sur Android, mais jamais vu.
    • Comme tous les iPhones, ils y a un bouton physique pour mettre en silencieux. Autant dire que pour moi qui déteste téléphoner et a horreur des notifs, le bouton est toujours activé.

    Points neutres

    Carte SD
    Comme expliqué plus haut, ce n’est plus un requis actuellement. Je fais régulièrement le ménage et des backup de mes photos et avec tous mes fichiers actuels, je suis à 50 % de l’usage des 128 Go du téléphone (iOS inclus).

    iOS
    Malgré une adaptation pour retrouver ses marques, je ne crains pas ce changement. J’ai connu iOS 3 et 4 il y a deux lustres (donc 10 ans), tout est encore au même endroit. Quant aux applications tierces, je les retrouve toutes.

    Port jack
    C’est dommage qu’il n’y soit pas, mais je m’en sers pas ; et de toute façon le téléphone est vendu avec des écouteurs lightning au cas où.

    5G
    J’ai la 5G dans la ville où je bosse. C’est cool, c’est très rapide (mes cartes OSMand sont téléchargées en quelques minutes) mais la 4G/4G+ m’aurait suffit sur un téléphone. À un certain niveau de vitesse de téléchargement, je me dis que ça ne sert à rien d’avoir plus. En tout cas sans les usages qui vont avec, et qui ne sont pas les miens. La 5G rend néanmoins le téléphone future-proof. Donc pourquoi pas.

    Siri
    Je ne me suis jamais servis de OK Google, je ne sais pas si je me servirais de Siri un jour. Heureusement, on peut le masquer pour que ça ne traine pas constamment dans les pattes comme un installateur de Edge sur Windows. Dis Siri, tu veux bien m’empêcher de troller Microsoft ?

    Liens

    Image d’en-tête : montage des photos de Da Sal et de Liz West.

  • Friday 21 January 2022 - 13:51

    S’il y a bien un truc puissant en programmation, ce sont les expressions régulières, ou « regular expressions », Regex pour les intimes.

    J’en avais déjà fait une petite introduction que je vous conseille de lire.

    Aujourd’hui, voyons un usage à ces choses-là.
    Depuis le début de l’année, le jeu Wordle (en anglais) et Sutom (en français) sont devenus viraux. Leur principe est celui du jeu télévisé « Motus ».

    Sutom ?

    Le principe du jeu est le suivant.

    Le but est de deviner un mot.
    La première lettre nous est toujours fournie. On connaît également la longueur du mot.
    On a droit à 6 essais pour deviner le mot :

    Début du jeu Sutom.

    À chaque fois qu’on essaye un mot, on a des indices :

    • les lettres bien placées sont en rouge
    • les lettres présentes mais à leur mauvaise place sont en jaune
    • les autres lettres ne figurent pas dans le mot

    Dans cet exemple, celui du 21 janvier 2022, si j’essaye le mot « Diamètre », j’obtiens :

    Premier essai dans le jeu Sutom
    Je sais désormais que :
    – Le mot fait 8 lettres (incluant le D au début)
    – D et I sont bien placés
    – E et R sont mal placés (mais présents).
    – A, T et M sont exclus (grisés sur le clavier)

    D’essai en essai, on accumule les indices et la solution nous apparaît plus ou moins facilement.
    Motus était un jeu télévisé, mais sur ces petits jeux en ligne, il n’y a rien à gagner. Il y a un seul mot par jour.

    Si vous trouvez, vous recevez un code rigolo à partager sur les réseaux sociaux qui représentent les couleurs des cases du tableau. Comme personne n’essaie les mêmes mots, il est généralement unique à vous pour ce jour-là. C’est amusant :).

    Utiliser les Regex pour jouer à Sutom

    Sutom demande deux choses qu’un ordinateur a :

    • de la mémoire (du vocabulaire)
    • de la logique

    Il suffit d’une liste de mots connus suffisamment complète ainsi que quelques règles de base pour permettre à un ordinateur de jouer à Sutom.

    On pourrait créer un solveur où l’on prend la grille en photo et il nous donne la réponse. Ce serait un exercice intéressant à plusieurs niveaux, mais ce n’est pas ce que je vais faire ici.

    Je me contenterai ici d’utiliser une liste de mots et les Regex mentionnées plus haut pour trouver la solution grâce aux indices du jeu.

    J’ai fait cette page : Rechercher un mot. Elle contient 340 000 mots et un champ de recherche.
    L’intérêt est que la recherche fonctionne par Regex !

    Le but de cet article est de créer une Regex puissante qui va très vite filtrer les mots et nous sortir le bon, généralement après 1 ou 2 essais seulement.

    Pour l’exemple du 21 janvier 2022, le mot commence par D et fait 8 lettres.

    On a donc cette Regex :

    D.{7}$

    Vous pouvez copier ça dans le champ de recherche de la page de recherche de mots.

    La Regex signifie « un “D”, suivi de 7 lettres » (donc bien 8 au total). Le « $ » à la fin signifie que c’est la fin du mot après ça. Si on ne le met pas, il va nous sortir les mots de 8 lettres ou plus. Or nous ne voulons que les mots de 8 lettres.

    À ce stade, ma page me sort 37 042 mots. On peut en utiliser un de la liste ou en poser un qu’on connaitrait déjà.

    Dans mon cas, j’essaye « DIAMETRE ». J’obtiens les informations suivantes :
    – D et I sont bien placés
    – E et R sont mal placés (mais présents).
    – A, T et M sont exclus (grisés sur le clavier)

    Il faut donc un mot qui débute par DI, qui ne contienne pas A, T, M, mais qui contienne E, R. et dont la longueur totale fasse toujours 7 lettres.

    Le début de la Regex est simple : le mot commence par DI.

    La Regex débute donc tout naturellement par :

    di

    Ensuite, il faut dire que parmi tous les mots commençant par « DI », on veut ceux comportant E et R.

    Il s’agit d’utiliser une assertion positive avant (positive lookahead), pour dire « je veux un E et un R après le DI ». Il existe aussi des assertions arrière, pour vérifier ce qui se trouve avant, mais ça ne nous intéresse pas ici.
    L’assertion positive est inclue dans notre Regex sous la forme (?=REGEX). Elle contient elle-même une sous-Regex.

    Notre sous-Regex est la forme « une lettre suivie de E ou de R ». La regex est triviale, mais comme on veut un E et un R, qu’importe l’ordre mais il nous faut les deux, il nous faut deux assertions :

    (?=.*e)(?=.*r)

    Maintenant un peu de technique interne aux Regex.

    Normalement quand on cherche « ABC », il cherche un « A » suivi d’un « B » suivi d’un « C ». La chaîne « A1B1C1 » ne marche pas, car les trois lettres ne se suivent pas.

    Effectivement, après avoir matché le « A », le parseur se positionne après le A. Il regarde donc s’il y a un « B » juste après, et ainsi de suite, à chaque fois en venant avancer dans la chaîne. Ainsi, quand on matche notre « AB », on avance de deux lettres dans le mot.

    Les assertions servent à matcher des trucs, mais ne font pas avancer dans notre Regex globale. Quand on utilise l’assertion, on va parcourir le reste du mot et renvoyer un TRUE si un E et un R sont trouvés, mais on vient se remettre juste après le DI.

    À ce stade, la Regex entière a filtrée les mots débutant par DI et contenant un E et un R.

    Il reste à filtrer les mots pour éliminer ceux avec A, T, M.

    Pour ça, on veut exclure des lettres. On va utiliser une assertion négative avant (negative lookahead) pour dire « je ne veux pas de A, T, M après le “DI” ».

    L’assertion négative se construit avec (?!REGEX). Elle est négative, car on retourne FALSE si la REGEX à l’intérieur de l’assertion retourne TRUE.

    Dans notre cas, on veut refuser A, T et M. Une seule assertion suffit car on veut éliminer les mots contenant une ou plusieurs des lettres parmi A, T, M :
    Ce qui donne :

    (?!.*[atm])

    Maintenant, il nous reste à dire qu’il nous faut 6 lettres.
    Inutile de lister les lettres : on peut utiliser le simple « . ». Les assertions ont déjà filtré les lettres qui nous intéressent ou non. On a donc :

    .{6}

    Mis bout à bout, on a :

    di(?=.*e)(?=.*r)(?!.*[atm]).{6}$

    Le filtre me trouve 34 mots (sur 340 000). Pas mal, mais pas suffisant pour gagner au jeu. Il faut en essayer un au hasard. J’essaye donc le mot « DISPOSER ».

    Qui donne :

    Essai du mot « disposer » dans Sutom.
    J’apprends donc que le mot est de forme « DI...SER ». J’apprends également qu’on peut éliminer les lettres O et P, en plus de A, T, M.

    On peut donc modifier notre assertion négative avant pour filtrer ces deux lettres supplémentaires. De plus, le E et le R sont bien placés : on sait où ils sont. Notre assertion positive avant devient inutile.

    La Regex globale devient :

    di(?!.*[atopm]).{3}ser$

    Qui signifie :

    • « di »
    • puis « on ne veut pas de A, T, O, P, M »
    • puis on revient après le « di », on met trois lettres n’importe lesquelles
    • puis on met « ser »
    • et c’est la fin du mot.

    Et là, bim, mon outil de recherche ne me sort plus qu’un seul mot.

    Il se trouve que c’est le bon :

    SUTOM #14 3/6
    
    🟥🟥🟦🟦🟡🟦🟡🟦
    🟥🟥🟦🟦🟦🟥🟥🟥
    🟥🟥🟥🟥🟥🟥🟥🟥

    Bingo !
    Ou plutôt « Motus » !
    (ou Sutom)

    Bien-sûr cela fonctionne, car tous les mots dans le dictionnaire utilisé par le jeu sont contenus dans le dictionnaire de ma page.

    Ma page n’utilise pas le même dictionnaire. C’est volontaire, car je veux un dictionnaire plus large. Mais il arrive bien à filtrer des choses.

    Notez que ma page permet de filtrer les accents et les tirets aussi. Sutom ne les affiche pas (ou plutôt il compte le É ou le È comme un E).


    Enfin, j’ai aussi un outil de visualisation de Regex. Il est repris d’un code déjà existant (pas de moi) mais ça permet de visualiser ce que signifient les expressions assez compliquées de Regex.

  • Monday 10 January 2022 - 19:19

    Petite digression sur cet article :

    Je commente juste ce passage, lié à la licence MIT car je suis totalement d’accord avec :

    The MIT license to a large extent is the anti-license. The utopia of socialized programs, one that embraces the lack of marginal cost for software goods.

    It’s an explicit rejection of the strong-property rights approach taken by both Gates and Stallman at their respective ends of the libertarian spectrum.

    It’s the language of giving without expecting anything in return. It’s the language of sincere charity. A charity without strings attached, neither commercial nor reciprocal. With the risk of sounding sanctimonious, I read it as a pure projection of altruism.

    […]
    That to me is freedom.

    Car non, même si je considère que GPL et consorts sont nécessaires, ce n’est pas pour moi une licence libre.

    La liberté, c’est quand je fais ce que j’ai envie de faire, et comment j’ai envie de le faire (je caricature évidemment).

    Est-ce que la licence GNU me permet de faire ce que je veux ? Non. Je ne peux pas, par exemple, faire un logiciel propriétaire avec un code d’origine libre (pour ça, il y a d’autres licences qui sont apparues).

    La liberté va de paire avec des devoirs, je suis absolument d’accord avec ça. Mais précisément : il faut bien distinguer les deux.

    Ainsi, je vois les licences comme suit :

    • MIT est la liberté : je fais ce que je veux.
    • Une licence propriétaire, n’a que des devoirs (ou des interdits, qui ne sont que des devoirs négatifs ; en tout cas le contraire d’une liberté). Je ne fais rien comme je veux.
    • GNU/GPL essaye de concilier les deux : en donnant une liberté associée à des devoirs. Je fais ce que je veux, mais sous certaines conditions.

    Parfois, souvent même, c’est utile et nécessaire de poser quelques limites. Mais dans autant de cas, une permissivité totale est également nécessaire.

    Prenons l’exemple de la loi, car c’est ça qui détermine nos vies en société.

    La loi, la constitution, posent des libertés et des devoirs pour chaque personne. Ainsi, par exemple, pour utiliser l’espace public, on ne doit pas être ivre. Il en va de la tranquillité de la société, sachant que l’alcool est une drogue, qu’elle rend violent et incapacitant : une personne ivre est un danger pour elle-même et les autres et il est mieux d’éviter ça.

    Pourtant, il est tout à fait autorisé d’être ivre.
    Il est tout à fait autorisé de boire quand on est mineur.
    Et il est aussi tout à fait autorisé d’être ivre quand on est mineur.

    Juste, chez soi.

    Chez soi y a pas de problème.
    Chez soi, la permissivité est très très large.

    Encore heureux.

    Stallman avec GPL, n’a pas fait une permissivité totale pour chez soi. Ce qu’il a fait, c’est un espace public : à la fois ouverte sur des libertés et délimité par des devoirs. La licence MIT, elle, c’est chez soi. Une licence propriétaire, en revanche, c’est chez les autres : on fait ce qu’on nous autorise de faire, car on n’est pas chez soi.

    Quand je suis chez moi, je n’ai pas envie qu’on vienne me dire ce que j’ai le droit de faire ou non. Ni Bill Gates, qui vient me harceler parce que j’ai modifié Windows ; ni Richard Stallman qui exige le code source d’une modif que j’aurais commise (dans le cas de la AGPL, cette exigence est imposée même sans que le code ne soit redistribué).

    Gates et Stallman ont beau être chacun à l’opposé d’une échelle assimilable à la droite et à la gauche en politique, cette échelle binaire, je la vois plutôt comme un polygone à trois sommets : Gates (tout interdit) à un bout, Stallman (des libertés ET des devoirs) à un autre, et les licences totalement libres telles que MIT, Apache, WTFPL au troisième (que des libertés).

    Ces trois « pôles » défendent donc des intérêts différents à chaque fois : celui de l’utilisateur, du créateur, ou de la société (et on peut très bien en imaginer d’autres).

    En fait, en rédigeant ce post, je viens de me mettre une image mentale sur pourquoi je n’ai jamais considéré les licences GPL comme libre, tout en étant fondamentalement convaincu de leur utilité. L’un n’empêche pas l’autre en fait.

    Et le seul problème, c’est qu’on assimile GPL ou GNU à la liberté, alors qu’en réalité on devrait l’associer à une chose publique. (je n’emploie volontaire pas l’expression « domaine public », car ce vocabulaire signifie déjà quelque chose, même si le terme approprié serait bien « domaine public »). La GPL s’appelle d’ailleurs « General Public Licence », pas « General Free Licence ». C’est peut-être pas sans raison.

    Car ce qui est public est accessible à tous sans appartenir à qui que ce soit.
    Le bus est un transport public : pourtant je ne peux pas virer le conducteur et voler le bus pour rentrer directement jusque chez moi. Ni sortir dans un parc et couper les fleurs. Ni ramasser un banc pour mettre dans mon jardin.

    Alors que ce qui est libre, je peux le prendre et en faire ce que je veux. Si y a un panier de pommes dehors où c’est écrit « Gratuit, servez-vous », je peux prendre une pomme et elle devient la mienne. Je peux la manger, la rapporter à la maison, en faire de la compote ou la jeter aux poules : j’ai le droit. C’est libre.

  • Wednesday 05 January 2022 - 19:40

    Quand j’ai commencé à utiliser un ordinateur, j’adorais bidouiller. J’étais encore petit, mais je m’amusais à modifier tous les paramètres possibles et voir ce qui se passait. C’était sous un système Windows. J’essayais aussi de supprimer ou déplacer des fichiers, toujours pour voir. Là, forcément ça plantait et il fallait réparer.

    Avec le temps et au fil des bidouilles, on comprend quel programme fait quoi et ce qu’il ne faut pas faire ou alors seulement en connaissances de cause.

    C’est un bon moyen d’apprendre.

    Au fil du temps, je me suis lassé et j’ai voulu découvrir d’autres trucs. J’ai essayé GNU/Linux (Ubuntu). J’ai pu découvrir un autre système, d’autres manières de fonctionner, d’autres paramètres à bidouiller, à casser et à réparer, d’autres fichiers dans lesquels gratter, etc.
    J’utilise toujours du Linux aujourd’hui, sur mon système personnel de façon courante.

    Mais j’ai l’impression que tout ça c’était avant. Aujourd’hui je ne bidouille plus comme ça.

    Aujourd’hui, si je bidouille mon système, c’est pour qu’après ça marche. J’édite d’obscurs fichiers de config, j’installe des outils étranges et je fais des scripts bizarres, mais tout ça est devenu purement fonctionnel.

    J’ai plus le temps ni l’envie de bidouiller pour m’amuser : la fin n’est plus l’excitation de découvrir, casser puis réparer un ordinateur. Pas que je ne suis plus curieux, mais parce qu’une fois qu’on a découvert, on ne peut plus redécouvrir. Mon intérêt s’est porté sur autre chose.

    La fin est devenue d’avoir un ordinateur qui fonctionne comme je le veux. Et c’est bien ce que j’ai : j’ai passé plusieurs années étudier le fonctionnement, afin de voir ce qu’on pouvait modifier et comment, pour pouvoir avoir enfin un système qui fonctionne comme je veux.

    Ça ne me dérange pas de lancer des lignes de commandes trouvées sur la dernière page de l’internet, mais ça doit avoir un but et ça doit fonctionner. C’est d’ailleurs la raison de mes checklists Linux/Windows : avoir mes commandes à porté de main et pouvoir les appliquer rapidement en cas d’installation d’un nouveau système (mise à niveau complet, changement de PC…).

    Pourquoi avoir un PC qui marche ?

    Avant je bidouillais pour bidouiller. Maintenant je bidouille pour que ça marche. Car si ça marche, je peux produire et créer : faire des choses constructives.

    L’informatique a pris une grande place dans mon quotidien et j’aime avoir les outils pour l’exploiter correctement. Et si un outil n’existe pas (ou n’est pas à mon goût), je sais le créer.

    Tout le temps passer à regarder le fonctionnement d’un ordinateur m’a permis de découvrir l’univers des possibles en informatique (car oui, un ordinateur peut faire autre chose que ses courses en ligne ou regarder Netflix).

    Du coup, maintenant, je crée des outils qui me servent au quotidien dans ce que je fais. Ma page des outils en ligne est dans cette veine-là.

    Je pense que c’est un peu comme quand on évolue de lecteur à écrivain : on regarde, on apprend, puis on construit des choses différentes de ce qu’on a vu grâce à ce qu’on a appris.

    Peu de monde va aussi loin dans cette démarche. La plupart des gens, face à un ordinateur, n’y voient qu’un écran interactif, bien loin de se douter qu’avec les bons outils et les bonnes connaissances on peut utiliser son PC pour faire à peu près n’importe quoi.

    Et aujourd’hui, c’est là que je me dirige, plus que vers le simple bidouillage.

    Ça en est à un point où, parfois, les systèmes trop configurables me font chier. KDE, un environnement Linux axé sur la personnalisation, est très joli mais ne m’attire pas. Je préfère Mate (Gnome) qui a autant d’options (juste elles sont cachées) mais qui à l’utilisation n’est pas encombrante.

    C’est un peu ce que je reproche à Android de plus en plus. Il y a des tas d’options partout, à tel point que celle que l’on cherche est introuvable 90 % du temps. Sur ce plan, et bien que ça ne soit pas la seule raison, je songe de plus en plus à passer sur iOS/iPhone. Un système qui tourne et qui ne traîne pas dans mes pattes, quitte à avoir moins d’options : c’est ça que je veux.