Elle expose pour la 1ère fois en 1907, au Salon des Indépendants. Cette même année, Picasso lui fait connaître Guillaume Apollinaire. De cette rencontre naît une liaison aussi passionnée que tumultueuse qui dure jusqu'en 1912.
Celle que l'on surnomma plus tard "la dame du cubisme" apporte à ce milieu d'hommes rugissants, une impressionnante touche de féminité, et si elle participe à toute cette époque survoltée de création, elle demeure une observatrice au regard bien souvent amusé.
Elle excelle dans le portrait féminin, avec un sens aigu de la modernité. Son style est un emploi particulier de couleurs fluides et suaves et une simplification croissante de la composition : des formes féminines allongées et gracieuses, avec toujours sa palette de camaïeux de gris, bleu et ocre, cernés de noir.
En 1914, elle épouse le Baron Otto Van Watjen . La guerre la voit s'exiler en Espagne avec son mari jusqu'en 1920. Elle écrit alors ses premiers poèmes et rencontre à Madrid les artistes Sonia et Robert Delaunay avec lesquels elle s'associe. Cet exil fut marqué par la mort d'Apollinaire, en 1918, qui la plongera dans un chagrin profond.
Dans les années qui suivent son retour à Paris et son divorce (en 1921), elle entame alors, avec détermination et indépendance une brillante carrière de "femme peintre". Elle dessine ainsi des décors pour le théâtre ou l'opéra, notamment avec Cocteau et Roland Petit.
Sa présence au salon de l'Ambassadrice à l'Exposition des arts décoratifs de 1925 est très applaudie. Elle participe ainsi de l'art de vivre du Tout Paris des années folles. Après la crise économique de 1929, elle enseigne à l'Académie du XVIème.
Elle continuera à peindre et à écrire jusqu'à sa mort le 8 juin 1956, dans sa soixante douzième année. Elle est enterrée au cimetière du Père Lachaise à Paris.
Selon ses dernières volontés, elle a été mise en terre vêtue d'une robe blanche, tenant dans une main une rose et dans l'autre une lettre d'amour d'Apollinaire.