La Mort et le Bûcheron
La Mort et le Bûcheron. ( texte)
Un pauvre Bûcheron tout couvert de ramée,Sous le faix du fagot aussi bien que des ans
Gémissant et courbé marchait à pas pesants,
Et tâchait de gagner sa chaumine enfumée.
Enfin, n'en pouvant plus d'effort et de douleur,
Il met bas son fagot, il songe à son malheur.
Quel plaisir a-t-il eu depuis qu'il est au monde ?
En est-il un plus pauvre en la machine ronde ?
Point de pain quelquefois, et jamais de repos.
Sa femme, ses enfants, les soldats, les impôts,
Le créancier, et la corvée
Lui font d'un malheureux la peinture achevée.
Il appelle la mort, elle vient sans tarder,
Lui demande ce qu'il faut faire
C'est, dit-il, afin de m'aider
À recharger ce bois ; tu ne tarderas guère.
Le trépas vient tout guérir ;
Mais ne bougeons d'où nous sommes.
Plutôt souffrir que mourir,
C'est la devise des hommes.
La Mort et le Bûcheron : gravure de Gustave Doré .
( documentation : BNF )
La Mort et le Bûcheron : illustration par Henry Monnier .
( documentation : BNF )
La Mort et le Bûcheron. ( morale )
Puisque nous avons la grande habitude de vouloir ' extraire ' une morale aux diverses Fables de La Fontaine, pour celle-ci, elle serait très certainement que les hommes préfèrent la souffrance à la mort, car ils en ont peur, chose que l'auteur ne semble pas du tout apprécier dans la Nature Humaine ...autres articles à lire :