Dino Buzatti
Dans ses œuvres, Dino Buzatti est souvent obsédé par le temps qui passe. Dans "Le désert des Tartares", Giovanni Drogo est nommé soldat dans un fort, au bord du désert, dans des montages perdues. Dès qu'il le pourra, c'est décidé, il demandera sa mutation. Pas envie de croupir toute sa vie dans un lieu aussi isolé de tout, sans intérêt. Pourtant, les lieux vont finir par le fasciner, et il y mourra, attendant toute sa vie une hypothétique attaques des barbares venus du désert. Cette attaque, la raison d'être de sa vie, dans laquelle il pourra jouer un rôle héroïque, ne viendra pas, ou trop tard : au crépuscule de sa vie, quand Giovanni sera trop impotent pour combattre.
La plupart des nouvelles de Dino Buzatti sont construites de façon assez particulières. Elles débutent simplement, comme un fait divers, puis basculent imperceptiblement, sans qu'on s'en rende compte, sans parfois que l'on devine le point de bascule, vers quelque chose d’irrationnel, de fantastique. Les nouvelles semblent anodines, mais nous font souvent réfléchir sur le temps qui passe, la destinée, le sens de la vie. En ce sens, le recueil "Le K" est sans doute un condensé de ses meilleures nouvelles. Mais il y a de véritables pépites dans d'autres de ses recueils, comme "l'écroulement de la Baliverna" ou bien encore "Les septs messagers".
Dino Buzatti était journaliste au Corriere della Serra, ce qui explique son style assez épuré, journalistique, très direct. Ses nouvelles sont réellement construites tel des faits divers. Ses nouvelles sont très facile à lire, et très adaptées pour des adolescents ou adultes, qui n'ont pas forcément des heures à consacrer à la lecture.
Mon 16 Sep 2013 03:52:52 PM CEST - permalink -
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