Non, "Blue Jasmine" n'est pas un grand Woody Allen
CINEMA
Cate Blanchett rayonne dans le rôle de Jasmine. Cette New-Yorkaise pétée de thunes, après que des malversations financières ont envoyé son mari en taule, fuit Park Avenue et se réfugie à San Francisco chez sa soeur, caissière de supermarché, divorcée et mère de deux garçons. La malheureuse, que personne ne songera à plaindre, se trouve donc ruinée, humiliée de surcroît par la découverte des infidélités multiples dont se rendait depuis des années coupable l'émule de Bernard Madoff. Les retrouvailles entre Jasmine et Ginger (Sally Hawkins, découverte chez Mike Leigh, épatante là encore) provoquent des étincelles, et peu importe que les idées de Woody Allen sur le train de vie, les manières et attitudes d'une caissière aient peu à voir avec la réalité.
Peu importe, mais jusqu'à un certain point, que le film atteint trop vite, contrarié par la désinvolture d'un scénario peuplé de personnages paresseusement dessinés et dépourvu surtout de tension dramatique. Allen se concentre sur Jasmine, une de ces prétentieuses ridicules qu'il adore, et expédie tout le reste, personnages secondaires falots, péripéties convenues, hasards forcés et coïncidences heureuses. Cate Blanchett est éblouissante, mais le destin de Jasmine laisse Woody Allen froid, et de même le sort de ceux qui l'entourent. Alors, Jasmine se débat pour ne pas sombrer, pathétique mais pas émouvante, ridicule souvent et idiote parfois, comme condamnée par le film lui-même.
Thu 26 Sep 2013 04:39:51 PM CEST - permalink -
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