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  • Wednesday 13 March 2024 - 10:22

    Depuis plusieurs années, nous publions régulièrement (tant que faire se peut du moins !) des articles témoignant de la dégafamisation de structures associatives ou relevant de l’économie sociale et solidaire. Dans le cadre du lancement de emancipasso.org, notre nouvelle initiative pour accompagner les associations vers un numérique plus éthique (lire l’article de lancement), nous avons eu envie de reprendre la publication de ces témoignages.

    Pour ce faire, nous avons lancé un appel à participation sur nos réseaux sociaux et quelques structures nous ont répondu (vous pouvez continuer à le faire en nous contactant) ! Nous sommes donc ravis de commencer une nouvelle série d’articles de dégafamisation avec une association importante, Extinction Rebellion France, qui a la particularité d’avoir pensé et bâtit son infrastructure dès le départ en s’émancipant des services des géants du web. Merci à ses bénévoles qui nous ont livré un très généreux témoignage, et bonne lecture !

    Bonjour, pouvez-vous présenter brièvement Extinction Rebellion France pour le Framablog ?

    Extinction Rebellion (XR) est un mouvement international de désobéissance civile en lutte contre l’effondrement écologique et le dérèglement climatique. Démarré au Royaume-Uni en 2018, le mouvement s’est lancé en France en 2019.

    La branche française du mouvement est auto-organisée autour de différents Groupes de Support Thématique (modèle inspiré de l’holacratie). Il existe en particulier un groupe de support chargé de maintenir et de développer l’infrastructure numérique de XR France.

    La branche française du mouvement est présente dans une centaine de villes et regroupe plusieurs milliers de membres actif·ves. De très nombreuses actions sont réalisées par chaque groupe local chaque semaine avec quelques grandes actions. Récemment, on peut citer l’action de XR Lyon contre l’usine Arkema et ses polluants éternels. Plus anciennement, le blocage de la porte Saint Denis à Paris lors en avril 2022 ou le blocage de la place du Châtelet en octobre 2019.

    Pour suivre toutes nos actions, abonnez-vous à notre newsletter. Une prochaine action de désobéissance civile massive est prévue le 24 mai à Paris pour perturber la prochaine Assemblée Générale de Total.

    Capture de la page d'accueil du site https://extinctionrebellion.fr/

    Cet article a été co-rédigé par plusieurs membres de ce groupe de support « Infrastructure Numérique ».

    Quel a été le déclencheur de votre « dégafamisation » ?

    Dès le début, il a été constaté que XR avait besoin de plusieurs outils numériques pour communiquer et s’organiser entre les pays et entre les villes d’un même pays : espaces de forum, de discussion instantanée, sites web, partages de fichiers, envois d’emails et d’infolettres, etc.

    Il n’était alors pas envisageable d’utiliser les services numériques des géants du web pour répondre à ces besoins. En effet, XR promeut le mode d’action de la désobéissance civile non violente et donc, parfois, la réalisation d’actions illégales qui peuvent être poursuivies par les différents gouvernements des pays où XR est présent. Assurer une souveraineté numérique permet d’augmenter la sécurité du mouvement.

    Par ailleurs, la réalisation d’actions de désobéissance civile est contraire aux conditions générales d’utilisation (CGU) des services des géants du numérique. Par conséquent, utiliser leurs services numériques soumet XR au risque de perdre les accès et l’intégralité des données du jour au lendemain sans justification particulière. Il s’agit d’ailleurs de situations qui se produisent régulièrement sur Facebook : les pages de certains groupes locaux et d’XR France ont été désactivées à plusieurs reprises.

    Le numérique a également un impact environnemental important. Avoir la main sur son infrastructure permet d’en atténuer les impacts, notamment en choisissant des hébergeurs engagés qui s’alimentent réellement en énergie verte. Enfin, XR est plus globalement un mouvement qui se place en opposition aux logiques capitalistes des géants du numérique. Sans en faire notre lutte quotidienne, XR s’associe aux mouvements de défense des libertés numériques et serait en contradiction avec lui-même en utilisant les services de ces multinationales.

    La non-gafamisation de XR a été favorisée par deux autres facteurs : d’une part, le mouvement est parti de zéro, il n’y avait donc pas d’enjeu à changer d’outil (migration de données ou changement d’habitudes). D’autre part, les militant·es membres de XR se créent un pseudonyme et séparent vie privée et vie militante. Par conséquent, cela paraît normal aux militant·es d’utiliser des outils numériques spécifiques à XR.

    Dans les faits, ce choix stratégique et la mise en place d’une telle infrastructure reposent sur les efforts de quelques administateur·ices systèmes et développeur·euses qui ont compris le danger à utiliser les GAFAM et ont été en mesure de mettre en place une infrastructure auto-hébergée. Cela aurait également été impossible sans les contributions de la communauté du logiciel libre qui met à disposition des logiciels performants permettant de répondre aux besoins de mouvements tels que XR.

    Pour aller plus loin, cette conférence présente d’un point de vue technique les choix initiaux fait par les équipes internationales :

    À noter que cette non gafamisation est une exception française : si l’infrastructure internationale est également non gafamisée, de nombreux pays, à l’instar du Royaume-Uni, continuent d’utiliser abondamment les services des géants du numérique. Dans toute la suite du témoignage, le sigle XR mentionnera abusivement XR France.

    Rencontrez-vous des résistances dans l’appropriation de votre écosystème numérique ? Au contraire, y a-t-il eu des changements dont vous aviez peur et qui se sont passés comme sur des roulettes ?

    Étonnement, l’appropriation des outils numériques XR semble plutôt bien vécue par les membres et ce choix stratégique n’est pas remis en question. Cet usage des outils numériques libres fait aujourd’hui partie intégrante de XR. Par exemple, les rares fois où des liens Google sont partagés sur nos outils internes (souvent des liens venant du mouvement climat), certaines personnes vont indiquer les dangers liés à ces liens Google et indiquer quels outils internes utiliser à la place.

    Nous avons l’impression que cela tient au fait qu’un engagement dans XR n’est pas quelque chose d’anodin : cela fait partie des étapes nécessaires de se créer une adresse email dédiée à XR puis un compte sur notre outil de communication instantanée. Pour autant, même si la volonté est là, de nombreuses personnes décident qu’elles ne souhaitent pas se créer un nouveau compte et ne font alors que réaliser des actions. Tandis que d’autres souhaitent se créer un compte mais n’y arrivent pas : nous avons alors tenté de mettre en place différents formats pour accompagner les nouveaux et nouvelles arrivantes : accompagnement en présentiel lors des réunions, tutoriels vidéos et écrits sur notre site.

    Il est aussi important de mentionner que certains groupes XR n’utilisent pas ou très peu les outils numériques XR au quotidien : iels se contentent d’utiliser une boucle Signal (voire WhatsApp ou Messenger).

    Nous pouvions avoir peur des interfaces très primaires et peu ergonomiques de certains outils (par ex. Mailtrain pour les infolettres) mais il est acquis par tout le monde qu’il est hors de question de confier à une compagnie privée la liste de mails de personnes qui nous font confiance. Par conséquent, cet outil est plutôt bien adopté (même si chacun·e peste en l’utilisant).

    Au contraire, de nombreux outils libres sont plus performants que leurs alternatives propriétaires pour répondre à nos propres usages. On peut citer Mobilizon qui nous permet d’intégrer les événements sur notre site web (ce qui est compliqué à faire avec Facebook), Aktivisda pour générer des visuels aux couleurs d’XR (interface + simple que Canva) ou encore Cryptpad pour avoir des documents chiffrés et sécurisés.

    Parlons maintenant outils ! À quels besoins répondez-vous par des logiciels libres ? Quels ont été les critères pour les choisir ?

    Tout d’abord, l’infrastructure à XR est pour partie gérée au niveau international et pour partie au niveau de chaque pays. Certains outils sont installés à la fois à l’international et au sein de chaque pays, tandis que d’autres ne le sont qu’à l’international ou que localement.

    Les infrastructures de chaque pays ont été mises en place par les équipes internationales qui ont pris le temps de former des administrateurices systèmes à leur maintenance et aux bonnes pratiques de sécurité. Une fois l’installation faite, l’infrastructure est gérée en autonomie complète : les équipes internationales n’ont plus accès aux serveurs.

    Le choix a été fait d’utiliser des serveurs virtuels et physiques chez différents hébergeurs en Europe choisis pour leurs engagements.

    Chez XR, chaque militant·e a besoin :

    • de communiquer de manière instantanée et sécurisée en groupes avec n’importe quel·le autre membre du mouvement. Nous disposons d’une instance Mattermost gérée par l’international (plusieurs dizaines de milliers de membres) et des milliers d’équipes (globalement une par ville).
    • d’avoir un espace de débats au temps long. On utilise un forum Discourse au niveau de XR France (il existe aussi un forum à l’international mais très peu utilisé). En pratique, cet outil est de moins en moins utilisé.
    • de réaliser des visioconférences pour des réunions (quelques personnes) ou des formations. Nous nous servons d’une instance Big Blue Button à l’international (capable de supporter des réunions avec plusieurs centaines de personnes) et de deux instances Jitsi.
    • de créer des formulaires pour des événements ou des actions. Nous utilisions beaucoup Framaforms et un peu Lime Survey (instance gérée à l’international). De plus en plus, nous utilisons l’outil de formulaire Cryptform intégré à la suite Cryptpad. Dans l’objectif d’automatiser le traitement des réponses (envoi d’emails notamment), nous avons par le passé utilisé un outil maison et nous sommes en train d’expérimenter Baserow.
    • de créer et rédiger des document collaboratifs, pour des notes de réunions notamment. Nous utilisons beaucoup Etherpad, désormais de plus en plus Cryptpad. Certain·es utilisent également Collabora sur notre instance Nextcloud.
    • de stocker et de partager des documents : on dispose d’une instance PeerTube pour les vidéos et de deux instances Nextcloud pour le reste.
    • de lire ou créer des procédures ou tutoriels  : on dispose d’une instance Bookstackapp pour le wiki. L’authentification à cet outil est réalisée via Mattermost.

    En plus de cela, au niveau d’un groupe (local, thématique, affinitaire), il y a besoin :

    • de disposer d’une adresse email pour être contacté·e. On a un serveur de mails réservé aux groupes locaux avec le client web Roundcube.
    • d’avoir un espace réservé sur le site internet et d’y publier des articles. Notre site internet est un site statique sous Jekyll sur lequel on a ajouté DecapCMS (ex Netlify CMS) ;
    • de pouvoir publier des événements au nom du groupe et de les relayer dans le mouvement. On dispose d’une instance Mobilizon privée (les inscriptions ne sont pas possibles). Les événements apparaissent sur extinctionrebellion.fr suivant les tags de l’événement. Par exemple, les événements avec le tag « Réunion accueil » apparaissent directement dans une section « Nos prochaines réunions d’accueil » sur la page « Rejoignez-nous ».
    • de créer affiches et des visuels aux couleurs d’XR pour annoncer les différents événéments, réunions et formation. Le mouvement utilise Aktivisda.
    • d’envoyer des emails aux sympathisant·es ou aux inscrit·es à une action. Pour cela, on a installé une instance Mailtrain.
    • de communiquer sur des réseaux sociaux libres. On dispose de notre propre instance Mastodon réservée aux groupes XR, gérée par les équipes internationales.

    capture de la page d'accueil de l'instance Aktivisda de XR

    Enfin, voici quelques autres usages avancés dont on peut avoir besoin :

    • d’héberger du code pour les sites web ou outils maison : instance Gitlab.
    • de raccourcir des liens : outil maison développé et géré par les équipes internationales.
    • d’avoir une idée du nombre de visites sur les différents sites web du mouvement : on dispose d’une instance Matomo gérée par les équipes internationales.
    • de serveurs qui tournent tous sous Linux.

    Il y a aussi eu des faux départs avec des outils qui n’ont pas trouvé leur usage au sein de XR. C’est par exemple le cas de Loomio qui a été installé mais finalement peu utilisé ou bien de la mise en place d’une instance Decidim. Pour ces cas, nous ne nous sommes pas acharnés et avons arrêté ces services.

    Est-ce qu’il reste des besoins pour lesquels vous n’avez pas encore pu trouver une solution libre et pourquoi ?

    Oui, il reste plusieurs besoins pour lequels nous ne disposons pas de solutions libres et auto-hébergées. Pour certains de ces besoins, nous utilisons des services de confiance et en sommes satisfait·es :

    • emails pour les militant·es : essentiellement utilisation de ProtonMail ;
    • communication instantanée et sécurisée entre rebelles avec messages éphèmères (en complément et en backup de Mattermost) : Signal mais aussi Session, Wire (et autres applications similaires) ;
    • formulaires  : utilisation de Framaforms ;
    • gestion des comptes des groupes locaux via Open Collective (et des cagnottes Hello Asso).

    Pour d’autres besoins nous restons actuellement bloqués :

    • Réseaux sociaux : On reste chez les GAFAM car c’est essentiel pour notre audience. Mais on laisse ouverte la possibilité de nous suivre sur Mastodon, PeerTube et Mobilizon. L’idée est que, idéalement, quelqu’un qui ne souhaite pas utiliser les GAFAM puisse toujours nous trouver sur une alternative libre (mais cela demande un peu plus de travail et tous les Groupes locaux n’ont pas ces ressources).
    • Pour trouver des créneaux de réunion, on passe encore trop souvent par when2meet (propriétaire et contenant des trackers Google) plutôt que framadate. Peut-être parce que ce premier service est plus intuitif, visuel et très rapide à créer et compléter : on peut facilement indiquer des disponiblités sur plusieurs jours.
    • On utilise toujours un peu Glassfrog pour l’auto-organisation du mouvement, mais on a commencé à regarder pour utiliser Fractale. Seulement l’outil n’a pas été beaucoup utilisé (néanmoins, Glassfrog est aussi très peu utilisé).

    Et si les usages à XR sont globalement sains, le partage de vidéos sur Mattermost se fait beaucoup avec pour source YouTube, parfois avec PeerTube si la vidéo est aussi disponible dessus. Ça serait intéressant de banaliser le partage de vidéos par invidious pour celles qui ne sont que sur YouTube. Les intérêts de ces derniers services mériteraient d’être mieux expliqués au mouvement.

    Quels étaient vos moyens humains et financiers pour effectuer cette transition vers un numérique éthique ?

    XR France a la particularité d’être un mouvement 100 % bénévole sans la moindre structure salariée. C’est la même chose au niveau du numérique. En pratique l’infrastructure en France repose sur une équipe d’administrateurices systèmes épaulés par quelques chef·fes de projet, en charge d’accompagner les différents projets numériques dans le mouvement. XR France mutualise ces différents services sur peu de serveurs en vue de limiter les coûts.

    Pour la rédaction de cet article, nous nous sommes interrogés sur le temps passé à l’administration des services. Cela représente entre 1 à 10h par semaine d’administration système (sur les serveurs). Ceci sans compter l’accompagnement des différent⋅es usager·es, la gestion de projets tech ou le développement informatique (qui sont réalisés par des personnes différentes). C’est donc à la fois un effort important, mais également assez limité au vu de l’ampleur du mouvement XR France (plusieurs milliers de membres actifs dans une centaine de villes). Cela ne compte pas non plus l’administration système sur les outils internationaux (Mattermost notamment). Au niveau international, quelques administrateurices sont salarié·es du mouvement.

    Avez-vous organisé un accompagnement de vos utilisateur⋅ices ? Si oui, de quelle manière ?

    Nous n’avons pas mis en place un accompagnement exhaustif, mais plusieurs guides de présentation des outils et des tutos vidéos ont été réalisés (par exemple cette vidéo sur l’usage de Mattermost). C’est difficile car il faut prendre en compte la variété des utilisateurices (Ingénieur informatique Bac+5 vs Retraité⋅e de plus de 60 ans).

    Nous dispensons également des formations en physique ou en ligne sur l’hygiène numérique et la sécurisation de nos pratiques numériques (c’est très variable suivant les groupes locaux). Certaines de ces formations sont co-organisées avec Attac et Alternatiba, et ouvertes aux militant·es hors XR.

    Cela serait intéressant d’aller un peu plus loin. Une des pistes, ce serait de rentrer en contact avec des hackerspaces et des structures membres du collectif CHATONS pour demander éventuellement des formations en sécurité numérique vie militante et/ou plus généralement sur la protection de la vie privée.

    Est-ce que votre non-gafamisation a un impact direct sur la vie des militant·es ou les autres organisations ?

    Sans aucun doute que ce choix politique du libre a un impact direct sur la vie des militant·es. Cela contribue à démystifier la dégafamisation en montrant que c’est possible de faire sans, et que ça marche ! Il s’agit d’une porte d’entrée au monde du libre. Mais nous ne sommes pas en mesure de quantifier le nombre de militant·es pour lesquel⋅les cela a introduit des changements dans leur vie hors XR.

    Au niveau des autres organisations avec lesquelles on échange, notre non-gafamisation infuse un peu, mais très légèrement. Google, Zoom ou encore Airtable ont une place très importante dans de nombreux mouvements sociaux et climatiques en France. L’objectif de cet article sur le Framablog est de démontrer aux autres organisations que oui, c’est possible de ne pas se gafamiser et qu’on ne s’en porte que mieux.

    Quels conseils donneriez-vous à des structures comparables à la vôtre qui voudraient se dégafamiser aussi ?

    Transitionner vers des logiciels libres (et auto-hébergés), c’est décider de consacrer du temps et des compétences pour installer et maintenir des services. Si on accepte d’avoir une qualité de service un peu moindre que les services commerciaux (service non redémarré immédiatement par exemple), alors le temps nécessaire à leur mise en place n’est pas si important (quelques heures par semaine au plus). Pour des toutes petites structures ou des structures éloignées du numérique, nous recommandons de prendre contact avec des associations spécialisées (telles que les chatons) et d’utiliser leurs services. Il est également possible de faire un appel à sa communauté : il y a probablement des défenseur·es des libertés numériques qui sauront vous mettre en relation avec les bonnes personnes localement.

    Il faut aussi voir le logiciel libre comme la possibilité d’avoir un outil adapté à son propre besoin pour un coût réduit en mutualisant les développements avec d’autres structures qui auraient les mêmes besoins : une cinquantaine de petites structures peuvent se mettre ensemble pour financer des améliorations dans Nextcloud par exemple. [NDR : c’est justement une pratique que l’on souhaite valoriser au sein de la communauté Emancip’Asso.]

    Et d’une manière plus générale, il ne faut pas chercher un logiciel libre comme une alternative à un logiciel propriétaire, mais plutôt chercher un logiciel libre pour répondre à un besoin. Google Doc sera toujours meilleur que Cryptpad si on prend Google doc comme référence. Pour autant, il est possible que Cryptpad réponde mieux à vos besoins que ne le fait Google Doc (édition sans avoir besoin de se créer un compte par exemple).

    Les logiciels libres sont également meilleurs sur les questions d’interopérabilité des services. On pense alors en écosystème numérique davantage qu’en termes d’outils. Par exemple, ce n’est pas Mobilizon qui est mieux que Facebook pour publier des événements, mais c’est surtout la symbiose Mobilizon + site web XR France qui est intéressante pour XR.

    Un mot de la fin, pour donner envie de migrer vers les outils libres ?

    Utiliser les GAFAM ou des logiciels propriétaires dans nos luttes, c’est se déposséder de nos outils de lutte. Être soumis à des outils qui ne visent pas le succès de nos luttes, mais leur rentabilité. Au contraire, utiliser le logiciel libre contribue à se réapproprier nos outils de lutte et, de fait, à la renforcer.

    Chaque usage d’un service d’un géant du numérique doit donc être questionné et remplacé, ou mieux, arrêté. Voulons-nous vraiment des bases de données ultra-complètes sur les militant·es de nos mouvements ? Avons-nous besoin de faire des visioconférences quand on peut se retrouver dans un café ? Il est primordial d’accompagner sa dégafamisation d’une remise en cause plus large de sa dépendance au numérique.

    visuel valorisant XR France dans le cadre de la campagne de communication Emancip'Asso

  • Monday 11 March 2024 - 07:42

    Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière.


    Tous les liens listés ci-dessous sont a priori accessibles librement. Si ce n’est pas le cas, pensez à activer votre bloqueur de javascript favori ou à passer en “mode lecture” (Firefox) ;-)

    Brave New World

    Spécial femmes dans le monde

    Spécial Palestine et Israël

    RIP

    • Mort d’Akira Toriyama, un mangaka d’école (liberation.fr)

      Le créateur de manga est mort à l’âge de 68 ans. Avec son œuvre phare « Dragon Ball », celui qui était probablement l’artiste japonais le plus influent des temps modernes a laissé une marque durable sur les imaginaires adolescents du monde entier.

    Spécial France

    Spécial femmes en France

    Spécial médias et pouvoir

    Spécial emmerdeurs irresponsables gérant comme des pieds (et à la néolibérale)

    Spécial recul des droits et libertés, violences policières, montée de l’extrême-droite…

    Spécial résistances

    Spécial GAFAM et cie

    Les autres lectures de la semaine

    Les BDs/graphiques/photos de la semaine

    Les vidéos/podcasts de la semaine

    Les trucs chouettes de la semaine

    Retrouvez les revues de web précédentes dans la catégorie Libre Veille du Framablog.

    Les articles, commentaires et autres images qui composent ces « Khrys’presso » n’engagent que moi (Khrys).

  • Tuesday 05 March 2024 - 09:33

    Chez Framasoft, nous constatons que de plus en plus d’associations utilisent les services proposés par les géants du numérique (Google Workspace, WhatsApp, Zoom, Outlook, Trello, Microsoft Office 365 et bien d’autres). Ce qui n’est pas sans nous poser problème puisque nous estimons que ces outils sont toxiques, et en totale contradiction avec les valeurs portées par les associations. C’est pourquoi, pendant ce mois de mars, nous allons tout faire pour les convaincre de repenser leurs usages numériques. Et vous allez sûrement pouvoir nous aider !


    Les associations, soutiens involontaires des géants du numérique ?

    Si la toxicité des géants du numérique (Microsoft, Google, Meta, Adobe, Amazon, Apple, Uber, etc.) n’est plus à démontrer, rappelons tout de même que ces entreprises exercent toutes une triple domination (économique, technique et culturelle) et que l’objectif de leur offre de services est le même : développer leur empire pour concentrer, à un niveau sans précédent, une part déterminante des ressources, des données, des revenus et des pouvoirs.

    Le modèle de société que portent ces entreprises est donc à l’opposé des valeurs portées par les associations (émancipation, justice sociale et environnementale, égalité, solidarité, etc.). Pourtant ces dernières ne sont pas toujours conscientes qu’en utilisant les services numériques de ces géants, elles se placent dans une situation de dépendance à des outils sur lesquels elles n’ont aucune prise (par exemple, elles subissent les modifications des conditions d’utilisation des services ou l’absence de certaines fonctionnalités). Ces associations participent, à leur niveau, à renforcer la puissance de ces entreprises, en leur fournissant davantage d’utilisateurices et davantage de données.

    Construire un monde meilleur n’est possible qu’avec les outils qui nous en donnent la liberté.

    Il n’y a rien de vraiment étonnant à ce que les associations utilisent des outils numériques privateurs dans une société où ceux-ci sont omniprésents, que ce soit au sein des établissements scolaires, des entreprises, des administrations et des grandes surfaces dédiées à la consommation. Il suffit de se promener dans les espaces publics pour constater les nombreuses campagnes publicitaires qui promeuvent ces outils. Ces outils privateurs bénéficient de plusieurs avantages : ils sont gratuits (en apparence puisque les données non consenties des utilisateurices sont souvent une contrepartie) ou à des prix compétitifs, intuitifs et faciles à utiliser, intégrés dans un écosystème facilitant l’utilisation de plusieurs produits et services simultanément, et ils bénéficient de l’effet réseau (plus un outil est populaire, plus il est attractif, peu importe sa qualité).

    Très souvent, les outils numériques choisis au sein d’une association le sont par défaut : un besoin émerge, les dirigeant⋅es associatifs ou les personnes les plus à l’aise en « numérique » proposent un outil et il est adopté. Les membres des associations passent leur temps à bricoler avec les outils dont iels ont entendu parler sans jamais chercher vraiment à les maîtriser. Et si, au sein de l’organisation, aucune personne n’a la culture numérique permettant de questionner le choix de ces outils, il y a peu de chances qu’une réflexion stratégique émerge à ce sujet au niveau des organes de gouvernance.

    banniere Les géants du numérique c'est pas automatique

    C’est pourquoi, il y a presque 3 ans, Animafac a proposé à Framasoft de travailler de concert sur un projet qui permettrait de favoriser l’émancipation numérique du monde associatif. De là est né le projet Emancip’Asso, dont nous vous avons déjà parlé à plusieurs reprises sur le framablog.

    Nous entrons dans la dernière phase de ce projet :

    convaincre les associations qui veulent changer le monde d’adopter des outils numériques éthiques et les accompagner dans cette démarche.

    S’émanciper des géants du numérique, c’est possible…

    Selon l’étude La place du numérique dans le projet associatif réalisée en 2022 par Recherches & Solidarités et Solidatech, la proportion d’associations utilisant des outils libres est stable ces dernières années, autour de 40 %. On pourrait se réjouir qu’autant d’associations aient déjà pris conscience de la toxicité des services des géants du web et qu’elles aient adopté des alternatives plus éthiques. Cependant, l’étude nous révèle que c’est en fait seulement 16 % d’entre elles qui le font pour des raisons éthiques, les autres les utilisant pour des raisons pratiques (coût, fonctionnalités, etc.). De plus, si 41 % des associations utilisent des logiciels libres, ce n’est parfois que pour quelques services annexes et la majorité de leurs données restent hébergées chez les géants du numérique.

    grahique présentant le taux d'usage des outils libres dans les associations

    Il est difficile de connaître le nombre d’associations s’étant totalement émancipées des services proposés par les géants de la tech. D’ailleurs, ce n’est pas vraiment ce qui nous importe ! Pour nous, l’important est que les associations prennent conscience de l’incohérence qu’il y a à utiliser ces outils toxiques et se lancent dans une démarche de transition. C’est pourquoi, nous allons, dans les prochaines semaines sur nos réseaux sociaux, célébrer celles qui ont déjà adopté des outils éthiques, non pas pour les ériger en modèles à suivre, mais pour qu’elles deviennent sources d’inspiration. Changer les pratiques numériques d’une organisation est un choix stratégique pas toujours facile à assumer en interne et nous sommes convaincu⋅es que savoir que d’autres l’ont fait peut être un déclencheur.

    visuel asso chat perché visuel asso Les Greniers d'abondance

    N’hésitez donc pas à partager ces publications pour soutenir ces associations dans leur démarche et inspirer celles dans lesquelles vous êtes impliqué⋅e ! Et si vous connaissez des associations émancipées ou en cours d’émancipation, faites-les nous connaître (en commentaire au bas de cet article par exemple) pour qu’on les célèbre elles aussi !

    … mais ce n’est pas facile !

    Nous sommes tout à fait conscient⋅es que modifier les usages numériques d’une organisation n’est pas aisé. Il ne suffit donc pas d’être convaincu⋅e qu’il est nécessaire de mettre en cohérence ses outils et valeurs pour y arriver.

    Très souvent, les associations ne savent ni par où commencer, ni comment choisir parmi les nombreuses alternatives existantes et craignent que les changements d’outils ne soient pas acceptés par leurs membres. Et il est rare, qu’en leur sein, des personnes maîtrisent les méthodes pour piloter cette démarche de transition numérique. D’ailleurs, les résultats de l’étude La place du numérique dans le projet associatif l’indiquent clairement : parmi les associations qui n’utilisent pas d’outils libres, elles sont 15 % à exprimer le besoin d’être accompagnées.

    Se lancer dans une démarche de transition numérique, c’est être amené à repenser beaucoup d’aspects de l’association, bien au-delà des simples outils : les modes de fonctionnement, la gouvernance et même la culture interne. Il est donc essentiel qu’un projet de transition numérique soit intégré dans la stratégie de l’association.

    Si les étapes d’une démarche de transition numérique peuvent varier en fonction des besoins et des objectifs spécifiques de chaque association, nous pensons que certaines sont incontournables :

    Évaluation des besoins
    Évaluer les besoins et les objectifs numériques de l’organisation, ainsi que les domaines où la transition vers des pratiques numériques plus éthiques peut apporter le plus de valeur ajoutée. Très souvent, cette étape repose sur un diagnostic des outils et pratiques numériques actuels.
    Sensibilisation et engagement
    Impliquer et sensibiliser l’ensemble des parties prenantes de l’organisation à l’importance de la démarche de transition numérique, aux enjeux qu’elle implique et aux avantages qu’elle va apporter. Si malgré cela, certaines personnes ne sont pas convaincues de la pertinence de la démarche, un accompagnement au changement doit être envisagé.
    Définition de la stratégie
    Identifier les objectifs spécifiques, les mesures de succès et planifier les différentes étapes de la démarche pour élaborer une stratégie claire et compréhensible afin de la communiquer à l’ensemble des parties prenantes.
    Choix des outils numériques
    Identifier et sélectionner les outils numériques éthiques les plus appropriés pour répondre aux besoins spécifiques. Établir un calendrier pour l’implémentation de ces nouveaux outils en gardant en tête qu’il est rarement pertinent de tout changer d’un coup.
    Adaptation des processus
    Examiner et ajuster les processus existants pour garantir une intégration fluide. Très souvent, cette étape intègre le paramétrage de chaque outil, la migration des données et la rédaction d’une documentation technique.
    Accompagnement à la maîtrise des nouveaux outils
    Identifier les compétences et les connaissances nécessaires. Mettre en place des formations pour les futures utilisateurices des services déployés.
    Intégration et collaboration
    Encourager la collaboration et la communication entre les parties prenantes afin que celles étant le plus à l’aise puissent accompagner celles qui le sont moins.
    Adaptation continue
    Une démarche de transition numérique est un processus continu. Il est important de rester à l’écoute des évolutions technologiques pour s’adapter et ajuster constamment la stratégie numérique de l’association.

     

    Cette démarche va souvent nécessiter de faire appel à des ressources externes. Trouver vers qui se tourner est souvent le premier obstacle rencontré par les associations. C’est là qu’Émancip’Asso entre en jeu !

    Accompagner les associations vers un numérique plus éthique

    Si l’écosystème de l’accompagnement associatif a largement évolué ces dix dernières années, les associations rencontrent toujours des difficultés à connaître les dispositifs existants leur permettant d’être accompagnées dans leur démarche de transition numérique.

    C’est tout le but du projet Emancip’Asso : permettre aux associations de trouver différents moyens d’être accompagnées dans leur projet d’émancipation numérique.

    Sur emancipasso.org, nous proposons à toutes les associations s’étant lancées dans une démarche de transition numérique de rejoindre une communauté d’entraide pour échanger bonnes pratiques, conseils et astuces. Partant du constat que les associations, et particulièrement les personnes en charge des aspects numériques au sein de celles-ci, n’ont à ce jour que très peu l’occasion d’échanger sur leurs pratiques en matière de transition numérique, il nous a semblé essentiel de proposer un espace pour qu’elles se sentent moins isolées sur ces questions.

    interface du forum d'échange emancipasso.org

    Ces échanges se déroulent sur un forum, structuré en plusieurs catégories :

    • entraide technique : demande de précisions sur le fonctionnement ou le paramétrage d’un outil spécifique ;
    • demande de conseils pour trouver l’outil le plus adapté à ses besoins ;
    • recherche de prestataire(s) pour se faire accompagner dans sa transition ;
    • partage de besoins de développement de fonctionnalités et/ou d’outils pour éventuellement mutualiser les coûts entre plusieurs associations.

    Nous proposons aussi un répertoire de prestataires qui recense des professionnel⋅es de l’accompagnement formé⋅es aux enjeux du monde associatif. Ces professionnel⋅les sont en mesure d’aider les associations dans toutes les étapes d’une démarche de transition : identification de vos besoins, clarification des objectifs, sensibilisation et implication des parties prenantes, élaboration de feuilles de route, réalisation de diagnostics numériques, préconisations techniques pour aide au choix des nouveaux outils, accompagnement dans la conduite du changement et accompagnement à la prise en main des nouveaux outils, etc.

    Vous trouverez à ce jour 33 prestataires référencés dans ce répertoire. Ce n’est pas énorme, mais c’est parce que nous avons sélectionné uniquement des structures ayant déjà accompagné des associations dans leur transition numérique éthique. Chaque fiche « prestataire » permet d’identifier le type, la taille et la localisation de la structure, les types d’accompagnement qu’elle propose et quelques exemples de projets réalisés avec des associations. Un moteur de recherche parmi cette base de données permet de filtrer ce répertoire selon plusieurs critères : le type d’accompagnement recherché, la taille de l’association et les modalités de l’accompagnement.

    interface de recherche parmi le répertoire de prestataires

    Enfin, vous trouverez sur emancipasso.org une page de ressources utiles aux associations et aux prestataires. Notre objectif est de recenser ici un maximum de contenus pédagogiques pour favoriser l’émancipation numérique du monde associatif. Cette base documentaire est régulièrement mise à jour avec ce que nous partage la communauté pour permettre à chacun⋅e de développer ses connaissances sur la thématique des pratiques numériques du monde associatif.

    Alors, on a besoin de vous…

    … pour nous aider à faire prendre conscience aux associations de l’incohérence qu’il y a à vouloir changer le monde en utilisant des outils privateurs de libertés et les inciter à se rendre sur le site emancipasso.org pour trouver ressources, entraide entre pairs et prestataires pour les accompagner dans leur transition vers un numérique plus acceptable.

    visuel du sticker Emancip'Asso visuel du second sticker Emancip'Asso

    Vous pouvez aussi inviter dès maintenant vos associations préférées à suivre notre webinaire de présentation le jeudi 14 mars de 11h à 12h (inscription via ce formulaire), partager nos supports de communication (plaquette de présentation et stickers) autour de vous et republier nos posts sur vos réseaux sociaux de prédilection !

    Merci pour votre soutien !

  • Monday 04 March 2024 - 07:42

    Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière.


    Tous les liens listés ci-dessous sont a priori accessibles librement. Si ce n’est pas le cas, pensez à activer votre bloqueur de javascript favori ou à passer en “mode lecture” (Firefox) ;-)

    Brave New World

    Spécial femmes dans le monde

    • Abused former Japan’ GSDF member Gonoi gets women of courage award (mainichi.jp)
    • Pakistan woman in Arabic script dress saved from mob claiming blasphemy (bbc.com)

      An angry mob in Pakistan accused a woman who wore a dress adorned with Arabic calligraphy of blasphemy, after mistaking them for Quran verses. She was saved by police who escorted her to safety after hundreds gathered. She later gave a public apology. The dress has the word “Halwa” printed in Arabic letters on it, meaning beautiful in Arabic.

    • Iranian women ‘ready to pay the price’ for defying hijab rules (bbc.co.uk)

      “It’s very scary,” 20-year-old music student Donya tells me over an encrypted app. “Because they can arrest you any minute and fine you. Or torture you with lashes. The usual penalty if you’re arrested is 74 lashes.” Last month, a 33-year old Kurdish-Iranian activist, Roya Heshmati, made public that she’d been given 74 lashes after posting a photograph of herself unveiled. But Donya, Azad and Bahareh say there is, for them, no going back. “It is symbolic,” says Donya. “Because it is the regime’s key to suppressing women in Iran. If this is the only way I can protest and take a step for my freedom, I’ll do it.”

    • La guerre de Poutine contre les femmes (legrandcontinent.eu)

      Les preuves amassées par les observateurs et chercheurs étrangers révèlent des actes encore jamais vus […] Les viols sont souvent publics. Les soldats russes s’y livrent en pleine rue ou forcent d’autres membres de la communauté à y assister. Des parents ont dû regarder le viol de leurs enfants, les enfants celui de leurs parents. Certaines victimes ont été violées à mort.

    • Embryos are people in Alabama, but women aren’t. (onlysky.media)

      The Alabama Supreme Court hands down a religion-laden ruling that embryos are people, with the side effect of ending IVF treatment. It’s another step in the religious right’s plan to return women to a state of reproductive subordination.

    • Students at Albert Einstein College of Medicine in the Bronx will no longer have to pay tuition after a longtime professor donated $1 billion to the school (nydailynews.com)

      The gift by Ruth Gottesman, chairwoman of Einstein’s Board of Trustees, is considered the largest gift made to a medical school in the country, according to a press release.

    Spécial Palestine et Israël

    Spécial France

    Spécial femmes en France

    Spécial #MeTooGarçons

    Spécial médias et pouvoir

    Spécial pénibles irresponsables gérant comme des pieds (et à la néolibérale)

    • Nouvelle tentative au Sénat pour orienter une partie du livret A vers l’industrie de la défense (publicsenat.fr)

      Une proposition de loi de la majorité sénatoriale, qui sera examinée le 5 mars, prévoit de flécher une partie des fonds, collectés au titre du livret A, vers les entreprises de l’industrie de défense française.

    • Écologie, éducation, recherche, cohésion des territoires : le plan d’économies détaillé dans un décret (publicsenat.fr)

      Le décret annulant 10 milliards d’euros de dépenses est paru au Journal officiel. L’effort budgétaire va s’avérer plus important en proportion pour plusieurs ministères. C’est le cas pour l’écologie, le travail, l’aide publique au développement, l’éducation ou encore la recherche.

    • 10 milliards de coupes budgétaires, 10 milliards d’erreurs… (alternatives-economiques.fr)

      À nouveau, le débat budgétaire n’aura pas lieu et cette fois sans même que le gouvernement n’ait eu besoin d’avoir recours à nouveau au 49-3 ! Il pourra donc dérouler ses arguments sans frein. Y compris les arguments les plus éculés, comme celui de Bruno Lemaire et de l’inévitable « bon-sens », vieux cache-misère des positions réactionnaires et du libéralisme économique.

    • Élèves radicalisés : Nicole Belloubet veut des « classes spécifiques » (liberation.fr)

      La nouvelle ministre de l’Éducation nationale confirme ce lundi 26 février la volonté du gouvernement de placer les jeunes radicalisés dans des structures dédiées.

    • Macron au Salon de l’agriculture : le chaos, et toujours pas d’écologie (reporterre.net)
    • Le plan « un milliard d’arbres » vire au mensonge d’État (humanite.fr)

      Payés pour planter des arbres tout juste rasés. C’était donc ça, le plan d’avant-garde du milliard d’arbres à planter d’ici 2030, annoncé par Emmanuel Macron en 2022.

    • Moins d’écologie, plus d’exploitation : l’exécutif donne de nouveaux gages à la FNSEA (revolutionpermanente.fr)

      Un mois après le début de la mobilisation des agriculteurs, le Premier ministre Gabriel Attal a annoncé de nouvelles mesures afin de prévenir toute reprise d’un mouvement. Nouveau projet de loi Egalim, baisse du contrôle des pesticides, … des annonces qui visent avant tout à contenter la FNSEA plus qu’à résoudre les problèmes de fond des agriculteurices.

    • Les dirigeants de la FNSEA se gavent avec les cotisations des agriculteurices (contre-attaque.net)

      13.400 euros mensuels : le boss du “syndicat” agricole productiviste est mieux payé que le ministre de l’agriculture

    • Attal dépouille les chômeurs, et il s’en vante (contre-attaque.net)

      « On est passé de 24 à 18 mois de durée d’indemnisation, on peut encore la réduire », menace-t-il. Le journal lui demande s’il est conscient de prendre le risque de « réveiller la colère sociale », Gabriel Attal répond : « Oui, et ? »

    • Loi Pacte 2 : démolir encore les Prud’hommes (rapportsdeforce.fr)

      Les Prud’hommes ? « C’est l’enfer », racontent les salariés qui y passent. Et ça pourrait encore s’aggraver. Dans sa prochaine réforme du code du travail, prévue après l’été, le gouvernement pourrait bien proposer de réduire la durée pendant laquelle un·e salarié·e peut contester son licenciement aux Prud’hommes à 6 mois au lieu d’un an. Une mesure qui fragiliserait encore les salarié·es.

    • « Salauds de pauvres ! » (blogs.mediapart.fr)

      La polémique du week-end : la petite phrase attribuée à Macron au sujet du goût des smicards pour les abonnements VOD. À force de mépris gonflé au sentiment d’impunité, et même si la violence institutionnelle déployée pour endiguer la colère profonde qui fait gronder les entrailles du pays augmente et repousse par la peur les contestations, il arrivera toujours un moment où un peuple sentira qu’il n’a plus rien ni à espérer, ni à perdre.

    • Assurance chômage : les contrôles des bénéficiaires vont être multipliés par trois (lavoixdunord.fr)

      Le Premier ministre a aussi évoqué l’inscription des allocataires du Revenu de solidarité active (RSA) de s’inscrire à France Travail, qui remplace progressivement Pôle emploi cette année. « En allant chercher tous les bénéficiaires du RSA et en les inscrivant à France Travail, les chiffres du chômage vont mécaniquement monter (…) C’est la condition pour pouvoir agir et pour pouvoir offrir à chacun une opportunité de retrouver un emploi durable. » Les allocataires du RSA vont bientôt devoir travailler quinze heures par semaine pour toucher l’aide financière.

    Spécial recul des droits et libertés, violences policières, montée de l’extrême-droite…

    Spécial résistances

    Spécial GAFAM et cie

    Les autres lectures de la semaine

    Les BDs/graphiques/photos de la semaine

    Les vidéos/podcasts de la semaine

    Les trucs chouettes de la semaine

    Save the date

    L’édition 2024 des Journées du Logiciel Libre aura lieu le week-end du 25-26 mai dans les locaux de l’École Normale Supérieure de Lyon – Site René Descartes (pouet mastodon)

    Retrouvez les revues de web précédentes dans la catégorie Libre Veille du Framablog.

    Les articles, commentaires et autres images qui composent ces « Khrys’presso » n’engagent que moi (Khrys).

  • Tuesday 27 February 2024 - 16:08

    Le podcast est un média particulièrement consommé en France, comme le rappelait l’interview de Benjamin Bellamy de Castopod en mai 2022 sur ce même blog (aussi disponible en… podcast !). Il permet d’écouter une interview en faisant la vaisselle, des crêpes, ou du roller (mais pas en milieu urbain – ceci est un message de la sécurité routière). Cela veut dire, par exemple, que vous pouvez écouter cette interview de Pouhiou et Booteille sur le projet PeerTube par… Walid de Podcast Projets Libres ! tout en changeant le joint de culasse de votre ordinateur ! C’est dingue cette coïncidence, non ? !

    Un petit micro interview un grand micro

    Peux-tu te présenter ? Qui es-tu ? D’où viens-tu ? Quelle est ta couleur préférée ?

    Je m’appelle Walid Nouh, mon surnom est wawa (ou wawax).

    J’ai découvert l’informatique (et le roller) à l’âge de huit ans. Depuis, je n’ai jamais arrêté :)

    J’habite actuellement en région parisienne et je travaille dans une entreprise de l’économie sociale et solidaire dans la réparation et le reconditionnement de gros électroménager.

    Ma couleur préférée est le noir.

    À quel moment, dans ton parcours, as-tu croisé le logiciel libre ?

    Durant mes années d’IUT. En cours, nous avions des ordinateurs sous Red Hat Linux.

    Mon premier ordinateur personnel sous Linux c’était en 2000, il tournait sur une MandrakeLinux.

    C’est à la sortie de mes études que j’ai vraiment découvert le libre et compris que c’était ce que j’allais faire dans les années à venir.

    C’est lors de ma première expérience professionnelle, dans une ESN nommée Atos, que j’ai eu l’occasion de rejoindre le Centre Open Source de la compagnie, et de rencontrer d’autres personnes passionnées et qui avaient l’habitude de contribuer sur des projets libres.

    Pourquoi le format podcast ?

    Le podcast est ma manière préférée de consommer de l’information. J’écoute entre 10 et 20 heures de podcasts par semaine…

    J’aime le fait que le format est libre, qu’on peut trouver des podcasts de niche, et que l’on peut aller très en profondeur dans les sujets.

    Je suis un très grand fan des podcasts longs (entre 45 minutes et deux heures), j’ai d’ailleurs du mal à écouter des épisodes de 15 minutes.

    On peut vraiment faire ce qu’on veut en écoutant un podcast – ici, un astronaute jouant avec l’apesanteur en écoutant un podcast

    D’ailleurs, tes podcasts font très pros (format, montage) : des astuces ou bons logiciels à conseiller ?

    Chaque épisode me prend 6 à 10 heures de travail  !

    Pour arriver à ce résultat je passe énormément de temps à me documenter, écouter des podcasts ou vidéos, afin de réaliser une trame.

    Je soumets ensuite cette trame au(x) invité(s), afin qu’ils puissent se préparer ou ajuster celle-ci.

    Cette phase préparatoire peut prendre des semaines, car elle est nourrie par mes rencontres, réflexions ou lectures. Chaque épisode commence, pour moi, par la découverte du sujet et un questionnement sur l’angle que je veux donner à l’interview, et comment celle-ci s’inscrit dans la suite des précédentes.

    Pour le montage j’utilise Audacity, c’est très classique (il faut que j’essaye Ardour…).

    Pour la mise en ligne je passe par la plateforme libre Castopod, qui est très bien et nativement connectée au Fediverse.

    Si je devais donner des conseils :

    1. bien réfléchir à sa ligne éditoriale, ce que l’on veut faire, et en quoi ses épisodes vont se distinguer de ce qui existe déjà dans l’univers du podcast.
    2. être clair sur l’objectif de son podcast : est-ce que l’on veut un podcast plutôt “live” ? (donc sans montage par la suite). Est-ce qu’on se fixe des limites en temps à passer par épisode ?
    3. est-ce que tu veux vivre ou te rémunérer avec ton podcast ? (Auquel cas renseigne-toi bien, regarde ce que font les autres pour trouver un modèle qui te convient).

    De mon côté, je me suis fixé plusieurs règles :

    1. la durée de l’épisode n’est pas un problème
    2. je ne m’interdis aucun sujet : le podcast reflète mes intérêts. Je suis conscient que certains épisodes ne vont pas intéresser la majorité des gens, mais du moment que j’ai envie de le faire, alors il n’y a pas de raison de s’en priver :)
    3. je ne m’astreint à aucun calendrier de sortie fixe (même si j’aime bien le format de 2 par mois, mais ça risque de glisser plutôt vers 1 toute les trois semaines)
    4. je fais le minimum en termes de communication sur les réseaux sociaux et je laisse faire le bouche-à-oreille
    5. des épisodes peuvent être super techniques et d’autres grand public, à mon appréciation

    Pourquoi le sujet du libre et non celui du roller ?

    J’ai commencé les podcasts il y a deux ans par collaborer sur un podcast de roller, nommé Balado Roller. Dans ce podcast nous interviewons des personnes qui ont contribué à l’essor du roller. J’ai commencé par y être invité, puis co-animateur et aujourd’hui je réalise une partie des montages des épisodes auxquels je participe. Son audience est bien supérieure à celle de Projets Libres ! et nous savons qu’il est écouté par les professionnels de ce sport.

    Le podcast Projets libres !, reprend le même concept mais appliqué à ma seconde passion, qui est le logiciel libre. La différence c’est que pour celui de roller nous sommes deux, et nous nous appuyons sur un site qui existe depuis 20 ans.

    Pour Projets Libres !, je suis tout seul, c’est moi qui fait tout de A à Z, suivant mes propres désirs (je suis assez perfectionniste).

    Une autre différence est que sur nos interviews roller, le travail de préparation a soit été déjà fait en amont sur le site rollerenligne.com au fil des années, soit il est minimal car nous connaissons personnellement la plupart de nos invités. Sur Projets Libres ! je dois faire beaucoup plus de recherche pour éviter de dire des bêtises, et aussi pour être sûr de la qualité de l’échange de l’on va avoir.

    Comment choisis-tu qui tu vas interviewer ? En fonction des affinités ? Parce que tu utilises le logiciel ou projet ? Du buzz ?

    C’est une combinaison de plusieurs facteurs :

    1. mes propres passions, sujets de fond. Principalement : la cartographie des projets francophones, les financements des projets, les transports, le Fediverse, les forks et les ERPs
    2. les personnes qui me contactent pour me proposer un sujet ou une mise en relation
    3. les rencontres que je fais sur les salons ou conférences, et qui alimentent mes réflexions
    4. les outils que j’utilise et dont je suis fan
    5. mon travail, dans le métier du reconditionnement, qui m’amène à vouloir creuser certains sujets qui m’intéressent

    J’essaye de n’interviewer que des personnes qui sont au coeur des projets. Ma stratégie est de proposer un contenu original, que j’espère de qualité, et que les personnes concernées feront tourner dans leur communauté. Je ne souhaite pas faire de publicité. Ma communication est plutôt du type LinuxFR que du type LinkedIn.

    Je fais des podcasts en français car c’est ma langue natale et aussi parce qu’il y  a déjà de très bons podcasts en anglais.

    J’en profite d’ailleurs pour indiquer que des statistiques publiques du podcast sont disponibles ici : https://statistics.projets-libres.org/

    Dans tes podcasts, tu te concentres sur l’histoire humaine derrière les projets : c’est important pour toi ?

    Pas de logiciel libre sans femmes et hommes !

    J’ai eu la chance d’être un professionnel du logiciel libre, actif dans l’univers francophone pendant plus de 10 ans, d’être core developer sur un logiciel, d’avoir participé au fork d’un autre, d’avoir travaillé en ESN spécialisées dans le libre. Partout où je suis passé j’ai rencontré des femmes et des hommes passionnés par le libre et ses valeurs.

    C’est en partie ce que je cherche à mettre en valeur, en m’appuyant sur ma propre expérience.

    Pour faire simple, je cherche à produire le contenu que j’aimerais entendre. Je suis souvent frustré à la fin d’une interview car personnellement j’aurais posé d’autres questions, ou creusé d’autres sujets !

    Mes podcasts ont pour but d’être complémentaires avec ceux qui existent déjà, que j’écoute régulièrement et que j’aprécie.

    Qui aimerais-tu interviewer pour un prochain épisode ?

    J’ai comme projet d’essayer interviewer toutes les associations historiques du libre.

    L’idée serait de pouvoir faire une cartographie ou une frise temporelle de l’apparition des unes par rapport aux autres.

    Je vais aussi me concentrer sur la notion de fork, et ce que cela veut dire au niveau humain (pour les personnes qui forkent, et pour les mainteneurs qui se font forker).

    Bref, j’ai déjà une feuille de route pour les 6 mois à venir ^^

    Page Castopod de Projets Podcasts Libres !

    Quels sont les défis à venir pour le podcast ?

    1. Durer. Je me suis fixé 1 an sous cette forme et seul. Le podcast est un travail journalier, qui me prend presque tout mon temps libre.
      En 2024, il va falloir que je constitue une équipe, pour aider à monter en qualité et garder un rythme raisonnable.
    2. La parité femme/homme dans les interviews. Ce n’est pas si simple, mais j’y travaille et c’est très important pour moi.
    3. Se renouveler, d’avoir toujours des bonnes personnes avec du contenu intéressant.
    4. Il va falloir que je me finance mes besoins en me basant sur le don : je ne suis pas intéressé par mettre la publication ou du sponsoring dans le podcast. Comment donc faire en sorte que les gens acceptent de me financer, sans que cela ne me demande plus de travail supplémentaire (par exemple faire du contenu exclusif pour ses donateurs). Dans une démarche bénévole, tout contenu que je produis est du temps que je ne passe pas pour d’autres projets ou dans ma vie personnelle
    5. Réaliser un épisode avec sa transcription : c’est un défi permanent, car cela ajoute plusieurs heures de travail par épisode :)

    La transcription des épisodes doit effectivement prendre un temps fou. C’est important pour toi ?

    C’est une des premières choses qui m’a été demandé, et j’avais mis le sujet de côté car je ne pouvais pas tout faire. C’est en lisant le manifeste de Julie Moynat, relayé par Frédéric Couchet que j’ai remis le sujet au goût du jour.

    La transcription a plusieurs fonctions :

    1. permettre aux gens qui ne veulent pas ou ne peuvent pas écouter le podcast de suivre notre conversation. Je dois avouer que, dans le cadre de mon travail, je déteste les tutoriels vidéos car tu ne peux pas rechercher dedans pour trouver exactement ce que tu veux…
    2. elle améliore le référencement du texte
    3. elle participe à la démarche “de ne pas juste avoir un podcast” mais d’avoir un media

    Techniquement je passe par un service (non libre) de transcription. Je dois ensuite retravailler les phrases pour en faire un texte lisible. Cela pose des questions sur le niveau de retravail, entre avoir un texte en bon français et garder le sens et l’atmosphère de l’interview. J’ai bien essayé de demander une IA de me corriger les phrases sans les modifier, mais je n’ai pas encore atteint le bon résultat. J’ai des échanges avec Benjamin Bellamy de Castopod, car c’est un de leurs axes de travail actuel.

    N’étant pas un professionnel, la correction transcription d’un épisode d’un heure me prend 2 à 3 heures de travail (avec la mise en forme sur le site). C’est une des raisons pour lesquelles je pense changer le rythme de sortie des épisodes.

    Je voudrais faire quelques remerciements :

    • ma femme qui supporte tous mes enregistrements et mes conversations autour du podcast !
    • mes amis et collègues pour les idées, écoutes et commentaires
    • mon ami Emilien Martinoty pour son aide et pour création et maintenance du site
    • l’équipe de Castopod pour la migration sur leur plate-forme et les discussions régulières
    • tous les invités qui m’ont fait confiance
    • pour finir toute l’équipe framasoft pour leur accueil et la promotion de mon podcast

    Quelques liens :

  • Monday 26 February 2024 - 07:42

    Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière.


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    Agir

    Spécial femmes dans le monde

    Spécial Palestine et Israël

    Spécial Assange

    Spécial France

    Spécial femmes en France

    Spécial médias et pouvoir

    Spécial il y a quelque chose de pourri au royaume de Wikipedia.fr

    Spécial pénibles irresponsables gérant comme des pieds (et à la néolibérale)

    Spécial recul des droits et libertés, violences policières, montée de l’extrême-droite…

    Spécial résistances

    • Panthéoniser les Manouchian, c’est les trahir (ujfp.org)

      Hypocrisie ! Utiliser l’incontestable puissance évocatrice de la vie de ces « étrangers et nos frères pourtant » au moment même où l’on fait voter une des pires lois xénophobes sur l’immigration, et où à Mayotte commence la remise en cause du droit du sol.

    • « Taxez les riches » : à Paris, Attac déploie une banderole géante sur le futur hôtel Vuitton des Champs-Elysées (liberation.fr)

      Plusieurs dizaines de militants d’Attac ont réussi à déployer une banderole géante ce samedi 24 février depuis le haut de la façade du futur hôtel du groupe LVMH à Paris. Reprenant un slogan bien connu, qui s’était frayé jusqu’au Met Gala il y a un peu plus de deux ans.

    • La REV dénonce l’abandon de la cause féministe au nom de la guerre (revolutionecologiquepourlevivant.fr)
    • Des « charlots » comme les autres (cqfd-journal.org)

      C’est un camarade de longue date, croisé de-ci de-là, à Paris ou ailleurs. Comme on sait qu’il a fait des gardes à vue sous le régime de ­l’antiterrorisme dans le cadre des luttes contre l’enfermement des personnes sans papiers au début des années 2010, on a voulu lui donner la parole. Il évoque un antiterrorisme « quotidien », « banal » et donne des pistes pour s’en défendre.

    • Zbeul Olympique ! (solidairesinformatique.org)

      Solidaires Informatique Île-de-France appelle à la grève pour la période des Jeux Olympiques, du 26 Juillet au 8 Septembre 2024.Cet appel à la grève permet aux salarié·es de secteurs de l’informatique, du conseil et du jeu vidéo de dégager du temps pour les mobilisations pendant les jeux !

    • Scandale du filtrage des eaux minérales : l’association Foodwatch porte plainte contre Nestlé et Sources Alma (liberation.fr)

      L’association de défense des consommateurs dépose ce mercredi 21 février une plainte contre les deux groupes pour les traitements de désinfection auxquels ils ont eu recours sur leurs eaux telles que Vittel ou Perrier.

    • Siège de Lactalis occupé : les agriculteurices de la Confédération paysanne vont passer la nuit sur place (liberation.fr)

      Environ 200 exploitant·es agricoles occupent ce mercredi 21 février le siège social du géant du lait à Laval, en Mayenne, pour réclamer une hausse du prix de vente.

    • Colère des agriculteurices : les manifs reprennent partout en France (reporterre.net)
    • Clermont-l’herault : les maraîchers font de la résistance (europalestine.com)

      Le mercredi 14 février, la police municipale et la gendarmerie nous ont demandé d’enlever les t-shirts qui portaient l’inscription« Justice en Palestine » et « Free Palestine » que nous affichons à notre stand de maraîchage depuis une quinzaine d’années. Suite à notre refus d’obtempérer, nous avons été menacés d’expulsion du marché. […] Un client ayant montré sa solidarité, refusant de présenter ses papiers a été menotté et gardé à la gendarmerie pendant une heure. Ayant eu une entrevue avec le maire de Clermont-l’Hérault le lundi 19 février, ce dernier nous demande d’enlever les t-shirts suspendus mais accepte cependant que nous puissions les porter sur nous.

    • Aiguilleurs en grève : vers une multiplication des luttes catégorielles à la SNCF ? (rapportsdeforce.fr)
    • S’organiser pour gagner : les recettes de Karl marx (frustrationmagazine.fr)

      Cela fait désormais généralement consensus : ce qui a manqué pendant le mouvement des Gilets Jaunes, et aussi, dans une certaine mesure, pendant le mouvement contre la réforme des retraites, c’est l’organisation, question stratégique essentielle. Tout le monde désire le changement, les luttes éclatent partout et sans cesse et pourtant, échouent. Il manque donc quelque chose. Ce quelque chose pourrait bien être la forme adéquate de l’organisation. Il nous faut donc travailler et étudier afin d’identifier cette lacune. Marx, et le mouvement ouvrier en général, ont des choses à nous apprendre.

    Spécial GAFAM et cie

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  • Thursday 22 February 2024 - 10:00

    La plateforme de films libres HorsCiné a fêté ses 3 années d’existence en novembre dernier. On s’est donc saisi de l’occasion pour braquer nos projecteurs sur cette chouette initiative. Pour nous parler de HorsCiné, nous avons donc interviewé Pablo et Tristan, fondateurs de l’association Lent Ciné qui porte ce projet.

    visuel HorsCiné

     

    Bonjour Pablo et Tristan. Pouvez-vous vous présenter et nous expliquer en quelques phrases ce qu’est HorsCiné ?

    P : On est membres (bénévoles) de l’association Lent ciné, une asso de création et diffusion de films libres et de promotion de la culture du libre, qui existe depuis 2016. C’est dans ce cadre qu’on a créé HorsCiné, qui s’est concrétisé fin 2020 avec le lancement de la plateforme. On mène différents projets, et c’est Tristan qui porte celui-ci, alors je vais lui laisser la parole.

    T : HorsCiné, c’est une plateforme de diffusion de films libres indépendante et gratuite. On peut y trouver des centaines de films, courts, moyens et longs-métrages, de la fiction, du documentaire et de l’expérimental, des classiques et des films jeune public. Sur des sujets légers ou très engagés. Parce qu’ils sont libres, ces films restent accessibles, et peuvent être copiés, partagés et diffusés, selon les conditions décidées par leurs auteur⋅rices.

    HorsCiné, c’est aussi un projet bien plus large, celui de créer un écosystème du cinéma libre. Pour l’instant on permet au film d’être accessible, mais on souhaite aussi faciliter l’organisation de projections, en mettant en lien les personnes qui créent et celles qui diffusent ou voudraient diffuser (associations, collectifs, médiathèques, centres sociaux, etc.). On souhaite aussi participer à la création d’œuvres, en donnant accès à des ressources et à des moyens. On a créé et animé des ateliers autour des œuvres : création en réutilisant des images et des sons libres, sonorisation de films muets. On a beaucoup d’idées qu’on aimerait voir aboutir.

    Que mettez-vous exactement derrière l’expression « films libres » ?

    T : Les films libres, ce sont des films qui ont été libérés, plus ou moins partiellement, du droit d’auteur. L’expression films libres est une dénomination générique qui regroupe des films placés sous licence libre ou de libre diffusion et des films entrés dans le domaine public. Schématiquement, en appliquant une licence à son œuvre, son auteur·rice transforme le « tous droits réservés » qui s’applique automatiquement en « certains droits réservés », et donne ainsi la possibilité au public de regarder et partager son film librement. Et parfois plus, comme réutiliser des passages pour créer une nouvelle œuvre. À noter que la plateforme HorsCiné est elle-même sous licence libre (CC BY-SA), chacun⋅e est donc libre de s’en saisir.

    Vous vous y prenez comment pour trouver des films libres à référencer ?

    P : Depuis 2017, on organise Nos désirs sont désordres, festival de films libres de critiques sociales. On lance chaque année un appel à films. Ça nous a permis de découvrir plein de chouettes films, et de rencontrer des réals et des collectifs qui publient leurs films sous licence libre, comme Synaps ou Ciné 2000, et aussi d’entrer dans des réseaux comme le Réseau d’Ailleurs.

    ill du festival Nos désirs sont désordes

    T : Il y a des festivals aussi, comme le Festival Mondial des Cinémas Sauvages qui nous ont simplifié le travail. Et puis ensuite on enquête. On ratisse le web en espérant avoir de la chance. Au début, ça ne marchait pas beaucoup. Et puis à force, on a appris où et comment regarder. Une difficulté, c’est la question des licences : il est parfois difficile de trouver la licence, ou de s’assurer qu’elle émane bien de l’auteur·rice du film. Par exemple sur vimeo, il y a la possibilité de spécifier la licence de la vidéo, mais on s’est rendu compte que ce n’était pas fiable, plein de vidéos sont placés sous une licence sans que les réals ne l’aient fait exprès. Il y a aussi les films du domaine public. Pour les trouver, on passe beaucoup de temps sur wikipedia à vérifier la date de mort de nombreuses personnes, et on a aussi passé beaucoup de temps à trouver les législations de nombreux pays et à comprendre comment elles marchaient et comment elles s’interconnectaient avec le droit français. Et enfin on reçoit régulièrement des films envoyés par leurs auteur·rices depuis le formulaire sur le site.

    HorsCiné a fêté ses 3 ans en novembre dernier. Vous nous en dites plus sur l’histoire de ce projet ? Quelles en ont été les différentes étapes ?

    T : En 2016, on crée Lent ciné avec l’idée qu’allier le libre et le cinéma, c’est rendre ce dernier plus accessible, tant en terme de création que de diffusion. L’année suivante, on crée le festival Nos désirs sont désordres.

    P : Et en 2018, on fait le constat que les films libres ont besoin d’être réunis, parce qu’ils sont dispersés et donc peu visibles. On commence alors à ébaucher ce qu’est HorsCiné. Mais on n’a pas de moyens, et comme on n’a pas de compétence technique vu qu’on ne vient pas du monde de l’informatique, le projet patine.

    T : En 2019, on commence à faire une liste de films qu’on publie sur un wiki hébergé par Framasoft qu’on appelle cinélibre. En novembre 2020, après des mois de travail avec un développeur qui finit par nous ghoster, on se retrousse les manches et on bidouille wordpress. On met cette première version en ligne, on y ajoute des films, et on lance un financement participatif pour obtenir de quoi l’améliorer. On obtient quelques articles de presse, et un peu plus de 1000€. Les mois suivants, on continue à l’améliorer en bidouillant et on bosse sur une plateforme plus aboutie avec Christine et Robin de Code Colliders. On rémunère une toute petite partie de leur travail, le reste étant du mécénat. En avril 2022, la version actuelle du site est mise en ligne. En plus d’un meilleur classement des films, on ajoute des sélections et un espace membre. On en a également profité pour changer le logo et l’identité visuelle de HorsCiné, grâce au talent de Valentin. Quelques mois plus tard, un nouveau crowdfunding est lancé, nous offrant environ 1500€. Aujourd’hui, il y a 286 films en ligne et 13 sélections. Et des fonctionnalités permettant de rapprocher les personnes qui créent et les personnes qui diffusent sont toujours en cours de développement.

    Si je vais sur HorsCiné, comment je fais pour trouver un film qui me plaise ?

    T : La plateforme est pensée autour de cinq catégories : documentaire, fiction, expérimental, classique et jeune public. On classe aussi les films selon le métrage (court, moyen, long), les genres, les thèmes, les âges, les licences et les périodes de sortie. Vous pouvez déjà faire des recherches selon tous ces critères. On ajoute aussi des éléments autour du pays, de la langue et des sous-titres, qui seront disponibles dans la recherche d’une prochaine version du site.

    On a aussi créé des sélections de films. Elles sont constituées autour d’un thème, d’une technique, d’une période, d’un genre, des personnes qui créent, qui diffusent ou qui apparaissent dans les films. On en crée, et on peut aussi mettre les vôtres en avant. En effet, on a créé un espace membre, où vous pouvez créer des sélections, les partager, et même les intégrer facilement sur d’autres sites. Dans cet espace membre, vous avez aussi la possibilité d’ajouter des films à vos favoris pour les regarder plus tard.

    Vous parlez d’éditorialiser le choix des films à la Une chaque semaine, pouvez-vous nous en dire plus ? Qu’est-ce qui motive votre choix de valoriser ces films ?

    T : On ajoute un film par semaine sur HorsCiné, le mercredi midi. Au départ, on ajoutait un avis sur le film, qui expliquait pourquoi on l’a mis en ligne, mais le temps nous manque pour continuer, malheureusement. On propose parfois des interviews des réalisateur·rices, des contextualisations, des zooms thématiques ou techniques, et on renvoie vers d’autres sites où se trouvent des informations sur les films. Et puis on créé des sélections de films, pour les faire dialoguer avec d’autres.

    On a cru comprendre que tous les films référencés sur HorsCiné étaient hébergés sur une instance PeerTube. Quel est l’intérêt ? Qui est votre hébergeur ? Ça se passe comment ?

    T : Au lancement de la plateforme, on partageait les vidéos depuis les sites de streaming qui les hébergeaient. Mais en plus d’être critiquable sur le plan de la captation des données, des vidéos pouvaient être supprimées sans qu’on ne le sache. On a cherché des solutions et contacté des structures membres du Collectif CHATONS. L’asso belge Domaine Public nous a proposé d’héberger les films sur son instance PeerTube en échange d’une faible cotisation, et on a tout de suite accepté ! Ça fait complètement sens pour nous d’utiliser un logiciel libre, d’autant qu’on a suivi et soutenu (très modestement) son développement depuis le début.

    L’intérêt, c’est qu’on a la main sur l’hébergement des vidéos tout en n’ayant pas à gérer la partie technique. PeerTube permet également de clairement indiquer la licence des films dans la description de chaque vidéo, ce qui clarifie les choses. Et surtout vous pouvez maintenant les télécharger en deux clics ! On remercie chaudement Framasoft et Domaine Public pour ça, c’est agréable de dépendre d’associations qui ont les mêmes objectifs et les mêmes valeurs que nous.

    Vous êtes combien sur ce projet et vous avez quels moyens ?

    T : J’ai envie de répondre « trop peu » pour les deux. HorsCiné, c’est un gros projet qui manque de forces vives et de moyens. Et ça s’explique notamment par le fait que ce soit un projet de niche dans la niche. Le libre, ça parle à de plus en plus de personnes, mais quand même encore trop peu. Le cinéma libre, ça parle à personne ou presque. Je suis la seule personne à m’occuper de la gestion quotidienne du site (le repérage et l’ajout des films, la création des sélections, etc.). Autour gravitent des personnes qui participent plus ponctuellement : Robin pour le développement du site, Max pour la com’ sur les réseaux sociaux. Et puis d’autres sont passées mais n’ont pas pu s’investir durablement. Si le projet vous parle et que vous souhaitez y contribuer, on sera ravi·e de vous accueillir =)

    En ce qui concerne les moyens, nous avons reçus 2500€ de dons entre 2020 et 2022 lors de deux crowdfunding. L’année dernière, nous avons sollicité une fondation plutôt que de refaire un financement participatif, mais elle n’a pas donné suite. Nous avons quand même reçu 150€ de dons. On remercie toutes les personnes qui nous ont soutenues.

    Évidemment, ce n’est pas assez pour faire vivre un tel projet, même bénévole, et on a dû utiliser des fonds de Lent ciné, qui proviennent de prestations qu’on a réalisées avec Pablo. Et remettre à plus tard beaucoup de choses, notamment la communication.

    Si je veux aider la plateforme à se développer, que puis-je faire ?

    T : Si vous souhaitez contribuer à HorsCiné, vous pouvez :

    • participer à la gestion quotidienne du site : regarder et sélectionner les films, les mettre en ligne, rédiger des contenus sur ces films, rédiger des articles, tenir à jour la FAQ, rédiger des documents sur les licences libres et le domaine public, développer de nouvelles fonctionnalités (en nous contactant)
    • proposer des films
    • faire connaitre HorsCiné en partageant le site (on est aussi sur les principaux réseaux sociaux, dont mastodon) et en en parlant autour de vous (et notamment aux profs, médiathécaires, membres d’assos et de collectifs, animateur·rices de centres sociaux, etc.)
    • diffuser les films de la plateforme (en respectant les licences)
    • faire un don

    Capture de la page Pourquoi Faire un don sur le site HorsCiné

    HorsCiné est donc l’un des nombreux projets de l’association Lent ciné. On vous avait déjà interviewés en février 2020 sur le framablog à l’occasion de la campagne de financement participatif du projet Sortir du cadre. On en est où de ce projet là ? Quelles sont les dernières actualités de l’association ?

    P : Pour commencer, ce projet là a changé de nom, il ne s’appelle plus Sortir du Cadre mais Share Alike. Le projet documentaire a bien évolué depuis cet article du framablog, notamment sur la forme. On a décidé de changer de format pour que ce soit plus simple à diffuser et que ça puisse toucher plus de monde. Maintenant c’est une série de 9 (ou 10, on n’est pas encore décidés) épisodes d’une quinzaine de minutes chacun. Sur le fond, il y a peu de choses qui ont changé si ce n’est qu’on a un peu élargi le sujet. Ça ne parle plus uniquement de l’utilisation des licences libres dans l’art mais aussi du système économique global de la création artistique.

    On a commencé à tourner en mai 2022 et après avoir sillonné la France pendant presque deux ans, le tournage touche bientôt à sa fin ! On est hyper contents des personnes qu’on a pu rencontrer à travers ce projet là et des témoignages qu’on a réussi à récolter. Il reste toute la post-production à faire et ça ne va pas être une mince affaire. On a pas trop envie de se prononcer sur une date de sortie mais ce qu’on aimerait, c’est que ça sorte avant 2025.

    Pour finir cette interview, auriez-vous quelques films à nous recommander ?

    P :

    La sélection de Pablo

    T :

    La sélection de Tristan

    La sélection de Tristan

     

    Merci beaucoup pour vos réponses. On espère que les lectrices et lecteurs auront désormais le réflexe de se tourner vers HorsCiné lorsqu’iels auront envie de regarder un film ! D’ailleurs, on les invite à nous partager dans les  commentaires leurs coups de cœur ! Et longue vie à la plateforme HorsCiné !

  • Monday 19 February 2024 - 07:42

    Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière.


    Tous les liens listés ci-dessous sont a priori accessibles librement. Si ce n’est pas le cas, pensez à activer votre bloqueur de javascript favori ou à passer en “mode lecture” (Firefox) ;-)

    Brave New World

    Spécial femmes dans le monde

    Spécial Palestine et Israël

    RIP

    Spécial France

    Spécial femmes en France

    Spécial médias et pouvoir

    Spécial pénibles irresponsables gérant comme des pieds (et à la néolibérale)

    Spécial recul des droits et libertés, violences policières, montée de l’extrême-droite…

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    Retrouvez les revues de web précédentes dans la catégorie Libre Veille du Framablog.

    Les articles, commentaires et autres images qui composent ces « Khrys’presso » n’engagent que moi (Khrys).

  • Monday 12 February 2024 - 07:42

    Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière.


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    • Pourquoi il est grand temps de changer nos représentations des femmes scientifiques (theconversation.com)

      En France, alors que la parité était presque atteinte dans les séries S, la réforme des programmes de lycée en 2020, en supprimant les mathématiques dans le tronc commun, a annihilé des années d’efforts vers l’égalité. Le nombre de filles dans les sections de maths au lycée a chuté : 40 % seulement en spécialité mathématiques, 30 % en maths expertes. Soit une baisse de 28 % des effectifs féminins dans les sciences en terminale entre 2019 et 2021, et la spécialité « Numérique et sciences de l’informatique » est particulièrement abandonnée par les filles.

    • Macron wants more French babies – but his meddling fertility plan isn’t the answer (theguardian.com)

      Emmanuel Macron, has announced a plan for what he calls “demographic rearmament” including fertility testing for those aged 25. […] Such a utilitarian view of the birthrate not only puts an unhelpful burden on the shoulders of all French people of childbearing age, but is an offensive intrusion in to our intimate lives and personal choices. At 46, Macron himself has chosen not to be a father – why can’t he let everyone else make their own choices ? […] It took Macron four years to finally allow women to access assisted reproductive technology, which LGBTQ+ campaigners had demanded ever since same-sex marriage was legalised in 2013. The delay meant many women were denied the chance to become mothers.[…] And how can we not recall that French women of colour have also been lectured about their bodily autonomy ?](Mayotte, in the Indian Ocean, is one of the few French regions to have experienced a recent birthrate surge. However, in Mayotte, where women are overwhelmingly black, this is not seen as an asset but a problem – so much so that the regional health authority has proposed offering sterilisation to young women.

    • Adrien Quatennens « regrette » sa ligne de défense dans son affaire de violences conjugales (huffingtonpost.fr)

      Le député du Nord admet des mots « mal choisis » et assure qu’il n’adopterait pas la même ligne de défense aujourd’hui.

    • Commission sur l’inceste : accusée d’agression sexuelle, la vice-présidente de la Ciivise, Caroline Rey-Salmon, se met en retrait (liberation.fr)

      La vice-présidente de la Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants, également pédiatre légiste et experte judiciaire, est mise en cause pour un examen gynécologique sur une jeune femme.

    • Loana témoigne être victime d’un viol : “TPMP” rit… et le malaise grandit (telerama.fr)

      Face à des réactions déplacées en plateau, l’ancienne star de la téléréalité a tenté de raconter ce qu’elle avait subi. Cyril Hanouna assume, C8 vante les audiences de l’émission… mais a retiré la séquence de ses réseaux et replays.

    • Le procureur de Limoges sur la sellette pour des blagues grivoises et des faits de sexisme (huffingtonpost.fr)

      Baptiste Porcher, procureur de Limoges, a comparu en audience disciplinaire devant le Conseil supérieur de la magistrature. Plusieurs femmes dénoncent des comportements sexistes et misogynes.

    • « Il faut que vous sachiez » : dans une lettre à sa fille, Judith Godrèche évoque ses accusations de viol contre Benoît Jacquot (liberation.fr)

      L’actrice, qui vient de porter plainte pour viols sur mineure de 15 ans contre le réalisateur septuagénaire, évoque dans un texte publié par le journal « le Monde » les raisons qui la poussent à sortir de son silence.

    • Judith Godrèche nous tend la main, saisissons-là (blogs.mediapart.fr)
    • Gérard Miller désormais accusé par plus de quarante femmes (huffingtonpost.fr)

      Sur les quelque 41 nouveaux témoignages recueillis, 18 évoquent une agression sexuelle ou un viol. Des faits qui se seraient déroulés entre 1993 et 2020 en suivant un mode opératoire bien rodé.

    • Le comédien Philippe Caubère mis en examen pour viols et agressions sexuelles sur mineures (telerama.fr)

      Une plainte pour atteinte sexuelle avait été révélée en janvier mais ce sont désormais […] trois femmes au total qui accusent l’acteur de faits alors qu’elles étaient mineures.[…] aujourd’hui âgé de 73 ans, il avait déjà fait l’objet d’une plainte pour viol en 2018 et classée sans suite en 2019 par une autre plaignante (condamnée par la suite en 2021 pour diffamation). Au moment de cette enquête, la jeune femme portant plainte aujourd’hui avait été contactée par les services de police. Elle n’avait pas souhaité déposer plainte pour ces faits à cette date, a relevé son avocate. Cette dernière a lié « la médiatisation soudaine de cette plainte » au récent soutien de son client à l’acteur Gérard Depardieu, mis en examen pour viols. Il est l’un des signataires de la tribune publiée dans Le Figaro appelant à ne pas effacer le comédien.

    • Après les accusations d’Adèle Haenel, un procès se profile pour Christophe Ruggia (liberation.fr)

      Le parquet de Paris a requis le renvoi en correctionnelle du réalisateur Christophe Ruggia jeudi 8 février pour des agressions sexuelles sur mineure sur l’actrice Adèle Haenel au début des années 2000.

    RIP

    Spécial médias et pouvoir

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  • Sunday 11 February 2024 - 09:15

    La vie associative n’est pas toujours un long fleuve tranquille. Plus une association grandit et plus les relations sont nombreuses et deviennent complexes. Avec plus de 40 membres (environ 30 bénévoles et 11 salarié·es), réparti‧es un peu partout en France, Framasoft rencontre parfois des situations plus ou moins ardues qui méritent d’être discutées.

    Pour la première fois depuis son existence, un bénévol’camp (entendez : une rencontre entre bénévoles) a été organisé sur un week-end d’octobre 2023 (du 27 au 30). D’autres rencontres annuelles existaient d’ores et déjà : des frama’camps où absolument tous·tes les membres se retrouvent, des salario’camps réservés uniquement aux… salarié·es. Il s’agissait donc de la première occasion pour les bénévoles de se retrouver uniquement entre elleux.

    L’objectif de cette rencontre était de permettre aux membres de travailler le projet associatif et de tisser des liens. Nous vous racontons ici cette histoire, en espérant que cela puisse vous inspirer mais également pour vous montrer les coulisses extrêmement glamours d’une association comme Framasoft.

    Comment on organise un bénévolcamp ?

    Côté logistique, ça prend du temps d’organiser un événement pareil. Comment ça marche ?

    • il faut trouver le lieu adéquat pour recevoir du monde : alors pas trop loin d’une gare, pour que celleux qui prennent le train puissent venir facilement, au centre de tous nos lieux d’habitation afin de minimiser les coûts du voyage, dans une maison avec assez de chambres pour nous accueillir (et puis si possible d’avoir une piscine à balles, un jacuzzi et une salle de cinéma ce serait parfait, merci par avance :o)(bien sûr, cette parenthèse n’est que fadaises)).
    • acheter les billets de trains et subir les frasques de la SNCF (une petite pensée pour ce bénévole qui a eu une demi journée de retard à l’aller, et une autre au retour :’))
    • prévoir les courses alimentaires et les tours de préparations culinaires : qui mange quoi ? comment on trouve des repas qui conviennent à tout le monde ? La solution la plus facile : des bonnes recettes végés ou végans pour tout le monde. En plus de simplifier la gestion des régimes de chacun, c’est aussi bon pour la planète et le portefeuille. Qui prépare quoi ? Comment on fait pour que ce ne soit pas toujours les mêmes qui s’occupent des repas, et en particulier pas toujours les meufs ?
    • proposer en amont des idées pour des ateliers, afin que chacun·e puisse commencer à réfléchir de son côté sur les sujets en question.

    Humainement, c’est toujours magique de voir des personnes vivre ensemble, s’auto-gérer, s’organiser et discuter, voire rire avec autant de joie et d’humour. Le vendredi soir a donc été consacré aux premières retrouvailles et comme l’a écrit notre ami Booteille dans un compte-rendu interne, « c’était très chouette de revoir les bouilles de toutes les personnes présentes ! » 🥰

    En tout, une vingtaine de personnes y sont passées !

    De quoi on parle pendant un Bénévolcamp ?

    Le samedi matin a été plus studieux. Comme lors de la plupart de nos réunions, nous avons ouvert le week-end par un forum ouvert. C’est une méthode d’organisation qui permet de co-construire le programme ensemble. Chacun·e écrit sur des post-it les propositions des ateliers/discussions qu’iel voudrait animer, ou auquels iel voudrait participer.  Ces post-its sont ensuite placés sur un tableau (avec salles et horaires). N’étant pas trop nombreux, nous avons pu éviter de mener trop d’ateliers en parallèle, ce qui aurait tendance à générer des frustrations (« je veux aller à cet atelier ! mais en même temps il y a cet atelier qui a l’air trop bien ! »).

    Et là, vous vous demandez quels sujets ont été abordés ? De quoi des bénévoles de Framasoft peuvent bien discuter quand iels se retrouvent ? Du TURFU[1] bien sûr ! !

    La journée de samedi a donc commencé par un atelier proposé par Gee, sur le vieillissement de l’asso‘. Puisque le nombre de rides des membres de Framasoft augmente, il s’interrogeait sur ce que cela impliquait dans l’asso, notamment en termes de diversité et de représentation. Est-ce que Framasoft devrait communiquer sur Tiktok, plateforme plebiscitée par notre jeunesse ? Doit-on guillotiner les membres présent·es depuis plus de X années, pour éviter l’encrâssement ? (Non.) Question Philosophie Magazine : la jeunesse est-elle une caractéristique physique ou une manière d’être au monde ? S’en sont suivies de nombreuses propositions intéressantes parfois radicales, souvent humoristiques et dédramatisantes, transmises au reste de l’asso par la suite.

    L’atelier d’après, c’est notre cher Yann qui l’anima. Il voulait discuter du bénévolat valorisé et de la réactance qu’il découvrait vis-à-vis de ce sujet (y compris de sa part). Si vous ne savez pas ce dont il s’agit : chaque association demande à ses bénévoles de l’informer du temps consacré à faire des actions afin de leur attribuer une valeur financière estimée. Ce montant est pris en compte dans le bilan chaque année et peut permettre de faire valoir l’implication bénévole afin de récupérer des subventions, par exemple. C’est assez contraignant pour certain·es, valorisant pour d’autres. Cela implique aussi de penser son investissement associatif sous un angle qui peut être déplaisant, car ressortissant d’une logique que l’on souhaiterait peut-être exclure d’une structure non capitaliste. Une proposition simple a été évoquée mais pas adoptée : et si chacun⋅e se contentait d’indiquer le même volume horaire mensuel, sans mesurer exactement son implication bénévole ? La question reste donc en suspens, mais ça va très bien, nous n’étions pas à la recherche d’une solution mais d’une discussion.

    Pendant que certaines personnes s’attelaient à satisfaire les estomacs gargantuesques, d’autres ont commencé, sous l’impulsion de Maiwann, à créer Framalove, un site qui vous veut du bien !

    L’idée était de récupérer les commentaires à connotation positive du questionnaire de satisfaction, les remerciements, les messages d’amour et de vœux de continuation, et d’en faire un site qui en afficherait un de manière aléatoire sur une page statique. Bah oui, c’est bien de s’auto-congratuler de temps en temps 🙃. Il a fallu re-trier des milliers de commentaires déjà pré-triés l’année dernière. Mais ça valait le coup ! Vous découvrirez cela bientôt… un jour… Spoil : Peut-être pendant la prochaine fête de l’amour ? 😏

    Chez Framasoft, la question du soin (« care » en anglais) est centrale. Si l’on veut pouvoir apporter ce soin au monde extérieur, encore faut-il se sentir intrinsèquement bien, sain, autonome, et puissant. Comment une gourde vide pourrait-elle épancher la soif ?

    Après le repas, nous avons eu le plaisir de rencontrer Syst, ex-membre de La Quadrature Du Net, qui s’est proposé pour faire passer des entretiens individuels aux bénévoles. Un bon moyen de continuer le travail enclenché autour du soin des membres. Nous allons enfin savoir « Quel est l’objectif des membres de Framasoft ? », même si on s’en doute un peu : dominer le monde gnark gnark gnark gnark ! ! !

    Yann a ensuite repris les ateliers en nous proposant de partager nos références culturelles. Livres, films, podcasts… C’est toujours un moment enrichissant, en plus des œuvres que l’on découvre on en apprend un peu plus sur les gens également. Chacun·e partageant ses coups de cœur, ses muses, ses inspirations.

    Pour les livres, parmi les tas apportés, surnageaient quelques ouvrages de Bernard Stiegler, dont « Aimer, s’aimer, nous aimer », l’essai de Federico Zappino « Communisme queer », le pavé de Pierre Dardot et Christian Laval « Commun. Essai sur la révolution au XXIe siècle », la synthèse d’Alfred Korzybski « Une carte n’est pas le territoire », les excellents romans graphiques d’Alessandro Pignocchi ou les mémoires d’Usamah Ibn Munqidh « The book of Contemplation ».

    Le dernier atelier était plutôt une discussion, hors « Frama », entre bénévoles qui réfléchissent au sens dans leur travail salarié (hors Framasoft, donc, puisque nous étions entre bénévoles), et dont certain⋅es ont choisi de se mettre à leur compte dans le monde du travail. Nous avons appelé ce groupe Framacoop, même si en pratique il n’y aurait pas nécessairement de lien immédiat avec Framasoft, ou de projet de SCOP dans l’immédiat :).

    Lorsqu’on agit au sein d’une association pour lutter contre le capitalisme de surveillance, où l’on parle d’émancipation vis à vis du numérique et d’imaginaires désirables, il n’est pas étonnant de se poser la question du sens de son travail dans notre propre vie professionnelle, et l’envie d’aller explorer d’autres horizons, choisir de participer ou non à cette société que l’on souhaite changer. Certain⋅es d’entre nous peuvent rencontrer des situations difficiles dans leur travail.

    Nous essayons de parler de nos situations et trajectoires pro dès que nous nous rencontrons lors de cet atelier dédié, cela amène un soutien entre bénévoles sur ce plan plutôt bénéfique, avec des échanges de conseils et de perspectives vers lesquelles se projeter, et nous aide à voir le chemin parcouru personnellement. Si le sujet vous parle, nous vous conseillons vivement d’aller consulter le site « On se lève et on se casse » réalisé par Maiwann et l’association l’Échappée Belle, dont elle fait partie, et qui nous a été utile lors d’un précédent atelier sur le sujet :-)

    La journée s’est terminée autour de crêpes, d’eau pétillante, d’alcool (avec toujours cette bonne amie « modération ») et de vilains noms de GAFAMs. Oui oui, les noms des vilains monstres de notre dernière campagne ont été inspirés en partie de cet atelier, pour le meilleur comme pour le pire ; on vous laissera imaginer la quantité de noms qu’on a dû auto-censurer pour des raisons de décence. C’est souvent le soir et sous l’effet magique de la fée Absinthe que l’on trouve des noms amusants pour des sujets un peu trop sérieux…

    [1] C’est du jeune/verlan pour dire « futur ».

    Échange entre trois bénévoles

    Le lendemain, on a ré-attaqué avec la présentation des mini-sites de Framalibre. Voir un projet avancer et pouvoir y contribuer était enthousiasmant ! C’était l’occasion d’un test utilisateur·ice, pour voir à quel point il était facile de créer un tel mini-site. Depuis, tout est sorti et disponible pour vous également !

    Nous avons ensuite eu une discussion sur les pratiques pour protéger son intimité numérique dans un milieu militant. Quand on a effectué des actions militantes et que l’on soupçonne être sous surveillance (policière notamment), comment éviter que cette surveillance ne nous affecte trop, et ne se propage aux autres autour de soi ? Bien sûr, évaluer la menace est important mais avant tout, il faut éviter la paranoïa car elle nous empêche souvent d’agir. Nous pouvons mettre en place quelques mesures au quotidien, simplement pour en prendre l’habitude et se les approprier, sans pour autant multiplier les outils.

    À 11h30, Maiwann nous a proposé l’atelier FramaJOIE. Il nous a servi à mieux comprendre le rapport à notre énergie, nos besoins et nos émotions vis-à-vis de Framasoft. Un outil très intéressant que nous avons utilisé est le cercle des émotions (parfois également appelé Roue de Plutchik). Cela nous a permis de mettre des mots sur les émotions (positives comme négatives) que l’on peut ressentir quand on agit au sein de l’association. Cela peut paraître anodin, mais l’on apprend rarement à identifier clairement ces émotions et avoir une liste de mots devant les yeux peut aider à identifier nos ressentis, en étant beaucoup plus précis que « Moi ça va ! ». Par exemple, plusieurs d’entre nous ont pu partager l’impatience qu’iels ressentaient à l’approche d’un évènement où l’on se retrouve physiquement. D’autres, la frustration et la fatigue de se sentir seul⋅es dans certaines actions menées au sein de l’association. Ce fut un atelier important pour mieux comprendre sa relation à l’association, mais aussi pour écouter ce que les autres pouvaient ressentir de leur côté, toujours dans l’optique de mieux se comprendre, interagir et faciliter les projets communs.

    En début d’après midi, était organisé un atelier pour redéfinir la liste des attendus des bénévoles. Nous avons dû commencer par définir des objectifs (trois c’est bien) :

    • Expliciter synthétiquement ce que signifie être bénévole chez Framasoft
    • Proposer un cadre qui se veut rassurant quant à la légitimité à pouvoir agir en tant que bénévole
    • Exprimer ces attendus de manière non-autoritaire

    Sur cette base, nous avons pris le temps de remettre au propre une page de notre wiki interne pour documenter :

    • les actions possibles au sein de l’association (par exemple lire ses mails, participer aux discussions et aux projets)
    • les intentions qu’on peut y mettre (comme d’avoir envie de faire certaines choses en fonction de son énergie)
    • et les « pouvoirs » que cela nous confère (par exemple, être accompagné‧e par un parrain ou une marraine, s’exprimer au nom de l’association)

    Et puis après… après c’étaient les départs de certain·es. On a aussi fait des jeux de société qui font s’interroger sur la place, le rôle et les possibilités d’action des personnes. Nous avons bien rigolé en jouant par exemple à « Moi c’est madame » ou « Can you » (liens non sponsorisés, on en parle uniquement par amour).

    Comme à chaque fois, le dernier soir s’achève sur une énergie plus tranquille, avec de beaux échanges, personnels, durant le dernier repas et après.

    En conclusion, ce week-end a permis de réfléchir ensemble, comme d’habitude, mais aussi de faire ensemble. De mieux se connaître, de rappeler et affermir les objectifs de l’association, pourquoi nous sommes là, ce qui nous lie.

    Nous avons l’intime conviction que chaque association devrait, de temps en temps, prendre un moment pour se poser, s’interroger, se remettre en question et surtout prendre soin de ses bénévoles.

    Ce weekend a offert un temps commun pour les bénévoles ; un temps nécessaire pour prendre conscience de nos possibilités d’action communes, et des difficultés que nous pouvons rencontrer chacun et chacune de manière similaire. Parce qu’une association, c’est avant tout un groupe de vraies personnes vivantes, différentes les unes des autres, mais qui partagent des buts et des envies qu’iels ont en commun. On sait bien que la route est longue et que la voie est libre, depuis vingt ans maintenant, mais on sait aussi que le chemin sera bien plus agréable en bonne compagnie !

  • Friday 09 February 2024 - 09:09

    Rappelez-vous, il y a deux ans (déjà !) nous vous avions annoncé le lancement de notre maison d’édition version 2 qui succède à Framabook. Des Livres en Communs avait alors lancé deux propositions : un modèle alternatif radical (et anticapitaliste) à l’édition, basé sur l’expérience acquise avec dix ans de Framabook, et son premier appel à publication.
    Plusieurs points d’étape ont été publiés dans l’infolettre de Framasoft et surtout sur ce blog, comme cette interview des deux auteur·ices du projet en cours : L’Amour en Commun.

    À la veille de la publication cette œuvre tant attendue, Des Livres en Communs lance son second appel ! accrochez-vous, la phrase est un peu longue (et la date limite est fixée au 30/04/2024) :


    Artistes, Durabilistes, Solidaristes, Libristes : dépasser la tragédie des silos et vivre l’archipellisation de nos luttes pour l’émancipation vers un monde de justice sociale et écologique

    Illustration CC BY David Revoy (sources)

    Pour rappel, Des Livres en Communs ne propose pas qu’un modèle alternatif d’édition théorique, c’est très concrètement que nous agissons pour créer des communs culturels pertinents et de qualité :

    • d’abord en accompagnant les auteur·ices tout au long du processus de création, car nous n’attendons pas que l’œuvre nous arrive toute cuite pour commencer notre travail éditorial ;
    • en mobilisant des fonds : dès le début du processus de création, les auteur·ices sont rémunérés pour leur travail, et non pas en attendant d’hypothético-faméliques émoluments basé sur un nombre de ventes (nous considérons qu’une œuvre versée dans les communs culturels n’est pas un capital rentier).

    Pour comprendre notre démarche, en savoir plus sur le règlement et lire notre appel 2024, voici quelques liens :

    • la note d’intention, déclaration politique du projet
    • comment ça marche : concrètement, quel type d’ouvrage nous souhaitons publier
    • le règlement : comment proposer votre projet, quelle est la date limite de soumission, la composition du jury, notre soutien éditorial, etc.

    L’appel à publication 2024

    (à voir sur Des Livres en Communs)

    La tragédie des communs est désormais bien dépassée. Il a été démontré que l’autogestion des ressources communes est un pilier de l’expérimentation sociale humaine et dans bien des cas souhaitable. Face aux logiques marchandes, concurrentielles et extractivistes du né(cr)olibéralisme, d’autres imaginaires sont proposés et des actions sont réalisées par des collectifs engagés sur différents fronts qui se recoupent souvent.

    Ressources culturelles, environnementales, sociales et numériques sont néanmoins les sujets indirects d’une autre tragédie, celle des silos qui fractionnent le commun et compromettent ses conditions d’existence. En effet, parler d’autres formes de vies souhaitables ne signifie pas que tous les groupes en parlent effectivement entre eux et partagent leurs pratiques. Pourtant, de tels échanges seraient nécessaires non seulement pour permettre d’inventer les moyens d’action, mais aussi pour mieux munir conceptuellement et parfois pratiquement ces imaginaires que nous tâchons tous de préfigurer.

    Les propositions que nous attendons dans le cadre de cet appel devront donc être de nature transversale et si possible avoir une dimension pratique. Comme à l’accoutumée chez Des Livres en Communs, nous n’imposons pas de structure formelle : toutes les propositions seront les bienvenues, y compris les plus innovantes, pourvu qu’elles ne perdent pas de vue les objectifs de l’appel.

    Artistes, Durabilistes, Solidaristes, Libristes : dépasser la tragédie des silos et vivre l’archipellisation de nos luttes pour l’émancipation vers un monde de justice sociale et écologique.

  • Monday 05 February 2024 - 07:42

    Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière.


    Tous les liens listés ci-dessous sont a priori accessibles librement. Si ce n’est pas le cas, pensez à activer votre bloqueur de javascript favori ou à passer en “mode lecture” (Firefox) ;-)

    Brave New World

    Spécial femmes dans le monde

    Spécial Palestine et Israël

    Spécial France

    Spécial femmes en France

    Spécial médias et pouvoir

    Spécial pénibles irresponsables gérant comme des pieds (et à la néolibérale)

    Spécial recul des droits et libertés, violences policières, montée de l’extrême-droite…

    Spécial résistances

    Spécial GAFAM et cie

    Les BDs/graphiques/photos de la semaine

    Les vidéos/podcasts de la semaine

    Les trucs chouettes de la semaine

    Retrouvez les revues de web précédentes dans la catégorie Libre Veille du Framablog.

    Les articles, commentaires et autres images qui composent ces « Khrys’presso » n’engagent que moi (Khrys).

  • Monday 29 January 2024 - 07:42

    Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière.


    Tous les liens listés ci-dessous sont a priori accessibles librement. Si ce n’est pas le cas, pensez à activer votre bloqueur de javascript favori ou à passer en “mode lecture” (Firefox) ;-)

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    Spécial Palestine et Israël

    Spécial France

    Spécial femmes en France

    Spécial médias et pouvoir

    Spécial pénibles irresponsables gérant comme des pieds (et à la néolibérale)

    Spécial recul des droits et libertés, violences policières, montée de l’extrême-droite…

    Spécial deux poids deux mesures

    Spécial résistances

    Spécial GAFAM et cie

    Les autres lectures de la semaine

    Les BDs/graphiques/photos de la semaine

    Les vidéos/podcasts de la semaine

    Les trucs chouettes de la semaine

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    Les articles, commentaires et autres images qui composent ces « Khrys’presso » n’engagent que moi (Khrys).

  • Saturday 27 January 2024 - 20:42

    Pour achever cette semaine, deux nouvelles de 2042 concoctées avec amour par les participant⋅es des ateliers #solarpunk #UPLOAD de l’Université Technologique de Compiègne (UTC).

    En 2042, on rénove et on en profite pour faire autrement, que ce soit à la ville ou à la ferme !

    Renaissance urbaine

    Le soleil matinal traversait les grandes fenêtres du cours d’urbanisme de Monsieur Marcel, plongeant la salle dans une lumière dorée. L’Université Upload, pionnière dans l’éducation post-effondrement mondial, incarnait en 2042 un esprit de résilience et d’innovation. Ici, les étudiants apprenaient à reconstruire un monde déchiré, avec des principes de durabilité et d’indépendance.
    Dans l’amphithéâtre, Apu, un jeune homme au regard pensif originaire de Mumbai, était scotché à son cahier. Les pages racontaient son voyage depuis les rues de sa ville natale, où il avait été témoin des impacts dévastateurs du changement climatique et de la surpopulation. Ces expériences l’avaient poussé vers la quête de solutions écologiques simples mais efficaces.
    À l’autre bout de la salle, Stella, une étudiante venant de The Line en Arabie Saoudite, analysait les schémas urbains projetés sur l’écran. Issue d’une région marquée par des avancées technologiques, elle croyait en la puissance des solutions high-tech pour façonner l’avenir.

    La voix de Monsieur Marcel brisa le silence.
    « Bienvenue dans notre cours d’urbanisme durable ! Aujourd’hui, nous explorerons les défis de créer des espaces urbains indépendants et novateurs. »

    Les regards d’Apu et Stella se croisèrent, marquant le début d’une collaboration improbable.
    Le cours de Marcel, mélangeant théorie et pratique, encourageait les étudiants à penser au-delà des limites conventionnelles.
    « Dans un monde où les ressources sont rares, nous devons être ingénieux » expliquait-il.
    Son enseignement reflétait une philosophie qui valorisait l’équilibre entre la haute technologie et les approches low-tech.

    Apu et Stella furent bientôt amenés à travailler ensemble sur un projet de rénovation écologique pour les dortoirs délabrés de l’université. Alors qu’ils s’asseyaient autour d’une table, Apu, animé par la conviction que des solutions simples pouvaient avoir un impact majeur, commença à partager son histoire.

    « Stella, tu sais, à Mumbai, j’ai vu comment des matériaux locaux simples peuvent faire une différence dans la vie quotidienne. Les briques en terre crue, par exemple, sont abondantes et peuvent être produites localement, réduisant ainsi notre empreinte carbone. »
    Stella, initialement sceptique, écouta attentivement les explications d’Apu tout en esquissant quelques notes sur son propre cahier.
    « Les briques en terre crue peuvent être une alternative aux matériaux de construction conventionnels, » suggéra Apu, esquissant un plan sur son cahier. « Elles peuvent être produites localement, réduisant ainsi notre empreinte carbone. »
    Stella répondit :
    « C’est intéressant, Apu, mais il faut voir au-delà de la simplicité. Moi je verrais bien des panneaux solaire, des éoliennes qui se fondent dans l’architecture, et l’utilisation de l’énergie hydraulique par exemple avec un barrage. J’ai même pensé à utiliser le logiciel Heliodon pour simuler et visualiser le mouvement du soleil, et optimiser l’utilisation de la lumière solaire dans la conception des bâtiments. On pourrait même faire tourner le bâtiment avec le soleil, cela pourrait le rendre presque auto-suffisant. »

    « Refurbished with passive house components, kindergarten in Estonia Valga » by Tõnu Mauring is licensed under CC BY 2.0.

     

    Apu, intrigué par la vision audacieuse de Stella, sourit tout en continuant à dessiner sur son cahier.
    « Je vois où tu veux en venir, Stella. Cependant, nous devons nous assurer que nos solutions sont réalistes et accessibles. Comment pouvons-nous intégrer ces technologies de manière à ce qu’elles soient durables et à la portée de tous ? »

    Stella réfléchit un moment avant de répondre.
    « Imaginons un bâtiment où l’architecture et la technologie solaire s’entremêlent. Des panneaux photovoltaïques ne sont plus simplement installés sur les toits, mais font partie intégrante des murs eux-mêmes. »

    Apu, leva les yeux de son cahier : « Tu veux dire, transformer littéralement les murs en sources d’énergie ? »

    « Exactement ! Les façades des bâtiments pourraient non seulement créer leur propre électricité mais aussi devenir des éléments esthétiques. Cela pourrait redéfinir notre approche de l’architecture durable. »

    « Je comprends. Les murs pourraient absorber l’énergie solaire tout au long de la journée, réduisant la dépendance aux énergies traditionnelles. Ça pourrait vraiment changer la donne. »

    Stella acquiesça. « Et il y a plus. Si on intègre intelligemment ces panneaux, on pourrait non seulement produire de l’énergie, mais aussi contrôler l’éclairage naturel et la température à l’intérieur des bâtiments. C’est comme donner vie aux murs ! »

    À travers leur échange Abu et Stella découvraient le concept de bâtiment passif. Une construction économe en énergie minimisant ses consommations.

    Au fil du temps, les tensions entre Apu et Stella s’étaient apaisées, laissant place à une amitié mutuelle et à une compréhension commune. Leur projet prenait forme, et devenait un exemple de coexistence entre technologie avancée et méthodes traditionnelles. Stella et Apu, après des heures de débat passionné dans la salle de classe, décidèrent qu’il était temps de partager leur vision avec le reste de l’Université Upload.

    En entrant dans l’Agora, ils furent accueillis par une mosaïque de sons et de couleurs. Ce lieu, conçu comme un amphithéâtre, était un espace où se mêlaient tradition et innovation. Les pièces étaient bondées d’étudiants issus de plusieurs horizons, débattant entre eux et partageant leur sondages d’opinion, tandis que le centre était dominé par une scène circulaire.

    Des groupes d’étudiants et de professeurs s’y rencontraient, discutant et partageant des idées. Au plafond, une structure de verre laissait filtrer la lumière naturelle, illuminant des jardins suspendus qui ajoutaient une touche de verdure à l’environnement technologique.

    Stella et Apu, impressionnés mais déterminés, se frayèrent un chemin à travers la foule jusqu’à la scène. Ils montèrent sur la scène, sous les yeux curieux de leurs camarades. Apu prit la parole en premier, sa voix résonnant dans l’amphithéâtre :

    « Chers amis, nous sommes ici pour partager une vision qui combine le meilleur de deux mondes… »

    Alors qu’ils présentaient leur projet de rénovation des dortoirs, combinant les briques en terre crue et les panneaux photovoltaïques, un projecteur derrière eux affichait des simulations 3D de leurs concepts. Leurs mots étaient ponctués par des images de dortoirs transformés, de murs qui captaient l’énergie solaire et de jardins verts sur les toits.

    Leurs idées furent accueillies avec un mélange d’étonnement et d’admiration. Les étudiants autour d’eux commencèrent à discuter, à poser des questions, à offrir des suggestions.

    Ce jour-là, Stella et Apu ne furent pas seulement des étudiants présentant un projet. Ils étaient les porte-paroles d’une nouvelle ère, où la technologie et la tradition pouvaient coexister pour créer un avenir durable.

    Monsieur Marcel, dans sa dernière leçon, regarda ses étudiants avec fierté.
    « Vous avez démontré que, même dans un monde fragmenté, l’unité des idées et le respect mutuel peuvent créer des espaces qui non seulement survivent mais prospèrent. »
    Apu et Stella, autrefois aux idées opposées, avaient appris la valeur de l’écoute et de l’adaptation. Leurs efforts avaient non seulement rénové les dortoirs, mais avaient aussi éclairé la voie vers un avenir urbain plus durable et inclusif.

    Ce texte a été écrit par : Vilela Noah, Diker Amin et Kechid Lyam. et co-écrit par Numa Hell

    Contenu soumis à la licence CC-BY-SA 4.0

     

    Bibliographie

    Passoire thermique

    DPE

     

    Bâtiments passifs

    Un bâtiment passif est une construction économe en énergie, conçue pour minimiser la consommation de chauffage, de climatisation et de ventilation. Il intègre une isolation thermique élevée, une étanchéité à l’air, une ventilation contrôlée, des sources d’énergie renouvelable, une orientation optimale, des fenêtres à haute performance et des matériaux à faible empreinte carbone. L’objectif est de réduire la dépendance aux systèmes énergétiques conventionnels, contribuant ainsi à la durabilité environnementale.

    GUILLEMOT, Olivier. « Le bâtiment passif, sans chauffage ou presque ». XPair, 4 juillet 2019, https://conseils.xpair.com/actualite_experts/batiment-passif-sans-chauffage.htm

     

    Conductivité thermique

    Les caractéristiques physiques clés pour une bonne isolation thermique sont principalement une faible conductivité thermique et, dans certains cas, une bonne masse thermique.
    Les matériaux traditionnels de façade comme la pierre et le béton ont une bonne inertie thermique mais ne sont pas les meilleurs isolants thermiques. Ainsi, des systèmes d’isolation additionnels sont souvent utilisés en conjonction avec ces matériaux ( Exemple : Façade Ventilée)

     

    Logiciel Heliodon

    C’est un logiciel qui permet d’étudier les trajets solaires en tout lieu de la surface terrestre et d’analyser l’incidence de la lumière solaire directe, ainsi que de la lumière diffuse du ciel, sur n’importe quelle construction ou zone urbaine, en tenant compte des obstructions produites par d’autres édifices ou obstacles naturels. Heliodon 2 – UTeam. https://uteam.fr/offres/heliodon-2. Consulté le 16 janvier 2024.

     

    Albédo

    C’est le pouvoir réfléchissant d’une surface, c’est-à-dire le rapport du flux d’énergie lumineuse réfléchie au flux d’énergie lumineuse incidente. C’est une grandeur sans dimension.

    « Albédo ». Wikipédia, 18 novembre 2023, https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Albédo&oldid=209733578.

     

    Lowtechisation

    La low-tech désigne tout type de produits, de services, de procédés ou autres systèmes permettant, via une transformation technique, organisationnelle et culturelle, le développement de nouveaux modèles de société intégrant, dans leurs principes fondamentaux, les exigences de durabilité forte et de résilience collective

    « Low-tech ». Wikipédia, 12 janvier 2024, https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Low-tech&oldid=211451282.

     

    Technosolutionnisme

    C’est la confiance dans la technologie pour résoudre un problème souvent créé par des technologies antérieures. « Technosolutionnisme ». Wikipédia, 3 décembre 2023, https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Technosolutionnisme&oldid=210223957.

    Earth 2050 : A glimpse into the future | Kaspersky. https://2050.earth/users/artem-khorchev. Consulté le 19 janvier 2024.


    La réno pour les rollots

    Pierrette, femme énergique et engagée, jongle entre son rôle de mère, son poste à l’UPLOAD de Compiègne et son engagement pour un mode de vie durable. Résidant dans un écoquartier, elle apprécie chaque jour la nature environnante, se déplaçant en vélo cargo pour réduire son empreinte écologique. Chaque matin, à 8h20, elle dépose ses enfants, Léo et Léa, à la Maison d’Assistantes Maternelles (MAM) de l’écoquartier, avant de se rendre à son travail.

    Son bureau à l’Université, un espace ouvert végétalisé, reflète ses convictions écologiques profondes. Responsable de projets depuis 14 ans, Pierrette est au cœur de l’innovation en matière de développement durable. Elle doit sélectionner des sujets d’étude qui permettent aux étudiants d’acquérir des connaissances tout en rendant service à la communauté locale. Ces projets génèrent également des fonds pour le fonctionnement de l’université.

    Le 2 octobre 2042, après son arrivée au bureau, Pierrette consulte la plateforme Viv’Compi, une instance locale de Mastodon qui héberge les appels d’offres des habitants de Compiègne. Parmi eux, l’appel de Joël Dumasil, exploitant agricole spécialisé dans l’élevage de bovins, retient son attention. Il souhaite rénover un vieux corps de ferme pour créer un espace de stockage et de vente, promouvant ainsi le circuit court pour ses produits. Intriguée par cette initiative locale et écologique, Pierrette décide de le contacter.

    — Allô, bonjour. Ici Pierrette Chénier, responsable projet à l’université UPLOAD. Je vous contacte suite au message que vous avez posté pour la rénovation de votre corps de ferme. Pouvez-vous m’en dire un peu plus ?

    — Bonjour M’dame. Ouais je suis fermier. J’veux refaire mon vieux corps de ferme. Comme la nouvelle boutique de vente de produit laitier à Creil là.

    — Oui… je vois… mais quel genre de produits laitiers envisagez-vous de vendre ?

    — Euh ben, je suis dans l’élevage bovin et la production de lait. Mais ça devient dur et j’aimerais bien transformer une partie de mon vieux corps de ferme en un endroit sympa où les gens pourront acheter du fromage, du lait frais et du maroilles ou d’la tome au cidre.

    En plus de tout cas, j’prévois aussi d’avoir un coin pour avoir du stock Tout ça, pour mettre en place du circuit court. Ça m’permettrait aussi de vendre les rollots que j’fais à plus juste prix.

    — Très bien, c’est un projet qui conviendra bien à nos étudiants en dernière année, ils pourront voir ça avec vous dès le…

    Joël coupe la parole brutalement à Pierrette.

    — Je t’arrête tout de suite m’dame, j’pense pas que ce genre de projet puisse être confié à des gamins étudiants. Faut des têtes bien pleines, des gens qui savent faire des calculs de structure, thermique et autres. J’ai pas envie que mon bâtiment tombe sur la tête des clients ou que mes fromages tournent.

    — Je comprends que vous soyez réticent, mais je vous assure que nos étudiants sont encadrés par des enseignants compétents et professionnels. Nous avons ici à l’université des experts en conception de bâtiments, au fait des dernières normes de sécurité alimentaire. Le mieux c’est que vous les rencontriez pour leur expliquer ce que vous souhaitez exactement, d’accord ?

    — J’suis pas totalement convaincu, mais ça coûte rien de se rencontrer. Quand est—ce qu’on pourrait avoir un rendez-vous ?

    — Je vous propose de se rencontrer demain à 9h sur le site de l’université.

    — Très bien. À d’main.

    Rollot de Marchélepot (Somme) Par Bycro — Travail personnel, CC BY-SA 4.0

     

    Pierrette convoque ensuite Maxime dans son bureau pour préparer cette entrevue. C’est un élève de cinquième année, chef des projets de sa promo. Très apprécié par ses professeurs et ses camarades, il s’investit beaucoup dans la vie de son école. Adepte de la course à pied, il organise dès qu’il le peut des courses caritatives pour venir en aide aux plus démunis.

    — Bonjour Maxime, Dis-moi, nous avons un éleveur qui veut transformer un vieux corps de ferme en espace de stockage et de vente en circuit court. Ce monsieur… euh Joël Dumasil… a de belles ambitions, mais ça nécessiterait une rénovation complète. C’est typiquement la taille de projet que tu peux encadrer, et ce serait une bonne initiative pour la certification de ton groupe.

    — Merci ! Mais tout d’abord, je vérifierai la présence d’amiante. Dans les constructions des années 80, c’est fréquent. Je suggère de poser des questions spécifiques à Joël sur ce point pour éviter des complications coûteuses.

    — Bonne idée. Tu vois d’autres points importants à étudier ?

    — L’accessibilité est souvent négligée, mais cela peut changer un projet. je vais voir ça avec des étudiants de 4e année qui ont bossé là-dessus. On pourrait aussi déléguer certaines tâches aux étudiants de première année pour les impliquer davantage, et les heures supplémentaires compteront comme des TVO1 pour eux, ça devrait les motiver.

    —  Parfait, s’exclame Pierrette. Alors réunion ici demain avec notre éleveur.

     

     % % % %

     

    Le lendemain, Pierrette a demandé a déposé Léo et Léa à la MAM avant de se rendre dans la salle de réunion. Au RER2 elle récupère du café et quelques parts de moelleux aux pommes cuisiné sur place pour le petit déjeuner des étudiants et de l’administration. Eh oui, à l’UPLOAD, il y a des élèves qui savent pâtisser en plus de cuisiner de succulentes ratatouilles avec les bons légumes frais qu’ils cultivent.

    Maxime arrive, il a eu un réveil un peu difficile et il apprécie le petit déjeuner.

    — Eh bien hier soir à l’internat, j’ai discuté tard dans la nuit avec Kevin et on a parlé de l’accessibilité du point de vente pour les personnes à mobilité réduite (PMR). Sa petite sœur s’est retrouvée en fauteuil roulant pendant une courte période. Il m’a expliqué qu’avant il n’en avait pas conscience, mais que beaucoup d’endroits ne sont pas encore accessibles aux PMR. Je savais que les bâtiments accueillant du public doivent se mettre « aux normes », mais je n’avais pas vraiment conscience de toutes les difficultés que ça entraînait. Alors j’ai fait quelques recherches avec Solar’IA. C’est chouette cette intelligence artificielle une fois qu’on l’a en main ! J’ai gagné pas mal de temps pour pointer les trucs essentiels.

    — J’ai par exemple découvert que cette histoire d’accessibilité aux PMR était régi par une norme précise, l’AFNOR NF P98-351. J’ai réussi à y accéder depuis le portail de l’UPLOAD et j’ai pu la survoler pour me faire une petite idée de l’ampleur des exigences à respecter. Heureusement pour moi qu’internet fonctionne entre 22h et 6h !

    Bon, je vais aborder ce point en priorité avec lui, car ça peut changer toute la mobilité au sein des espaces. Par exemple, il faut, selon la norme, a minima des portes d’une largeur de 1,20m et ainsi qu’une rampe d’accès inclinée à 5 % de cette même largeur.

    À cet instant, Joël, apprêté pour l’occasion, franchit l’entrée de l’UPLOAD et Pierrette l’accueille.
    — Vous êtes monsieur Dumasil ? C’est moi que vous avez eu au téléphone,
    — Enchanté M’dame, vous pouvez m’appeler Joël et me tutoyer.
    — Très bien, j’essayerai d’y veiller. Je te présente Maxime, un élève de cinquième année, il encadrera le projet.
    Maxime lui tend une main qu’il espère ferme et assurée :
    — Bonjour monsieur, ravi de vous rencontrer !
    Joël, lui rend une poignée de main vigoureuse :
    — Enchanté !
    Pierrette les conduit dans un bureau et la discussion s’engage assez vite. Méfiant, Joël ne peut se retenir de lancer à Maxime :
    — T’as pensé à l’amiante qu’il y a dans mon corps de ferme ?
    Avec un sourire, Maxime le rassure :
    — Dès la réception de votre appel d’offre, nous avons pensé à sa potentielle présence d’amiante dans votre bâtiment, des étudiant⋅es de l’UPLOAD ont déjà désamianté de vieux bâtiments. Pouvez-vous me rappeler de quelle année date le vôtre ?

    Maxime a son idée derrière la tête, car il a déjà fait un projet de rénovation de bâtiment. Il sait très bien que la poussière d’amiante est très fine et donc dangereuse pour les êtres vivants. Il explique donc le détail à Joël : un protocole très strict sera imposé. Les ouvriers installeront une zone de sécurité autour du bâtiment et bâcheront toutes les ouvertures afin de retenir la poussière. Après quoi l’équipe possédant les habilitations amiante SS3 et SS4 installera une cabine à l’entrée du bâtiment dans laquelle les ouvriers s’équiperont d’une combinaison intégrale et de masques FFP3. Au final, les parties amiantées retirées seront mises en sacs étanches pour finir en centre d’enfouissement.

    — Il a été construit dans les années 80 par mon arrière-grand-père. Il est en briques rouges, sur une dalle en béton. J’peux te dire que ce bâtiment a bien vécu, mon ami, tu l’verras à l’état des murs qui s’affaissent sous l’poids de la toiture. Elle a pris la flotte, elle est percée de partout…

    Il s’interrompt, saisit un carnet dans sa poche et se met à chercher…

    — J’note tout pour rien oublier. Alors… Bon j’suis pas embêtant sur la manière de réaliser les travaux, mais j’veux réutiliser un maximum de matériaux pour que ça coûte moins cher…

    — On est d’accord pour le recyclage et le réemploi des matériaux, enchaîne Maxime.

    — Oui par exemple, j’ai une poutre porteuse dans l’hangar, je pense qu’avec les prix du bois de plus en plus chers, j’peux la réutiliser pour la structure. En plus à vot’Radio Padakor ils ont dit, faut faire gaffe à ça, peut y a voir des accidents…

    — Alors monsieur Dujardin c’est sans problème pour certains éléments de votre bâtiment, mais pour votre poutre ce n’est pas possible. Je suis désolé, mais les assurances ne valident pas ça, par risque que les résistances soient modifiées. Mais ne vous en faites pas, on va essayer de réutiliser au maximum vos matériaux. Par exemple, votre poutre, on pourrait en faire un comptoir pour le point de vente. Il suffirait de la scier correctement, de la poncer puis de la vernir.

    — Ah mais, c’est que tu t’y connais bien finalement ! Si tu veux, j’ai quelques copains du temps où j’étais à l’école du bois, avant de reprendre la ferme de mon père… J’peux te les présenter. C’est des experts en charpente, des as ces gars-là. On pourrait les faire venir pour jeter un coup d’œil à la poutre et discuter des possibilités de rénovation.

    Joël s’animait en parlant de ses souvenirs, évoquant les compétences spécifiques de chacun et les projets réalisés dans leur centre de formation. Ses yeux brillaient à l’évocation de ce qui avait été visiblement un formidable moment de sa vie.

    — C’est des gars géniaux, passionnés par leur travail. Ce que j’adore chez eux c’est qu’ils travaillent localement, ils utilisent seulement le bois qui pousse dans l’Oise, il y a rien de tel que des résineux, sapins ou épicéas. Et ils respectent les cycles : ils coupent uniquement des arbres matures et veillent à en laisser suffisamment pour la régénération naturelle du domaine forestier… Sergueï, lui c’est mon meilleur pote. Il vient de Russie et il nous a montré des superbes techniques pour sculpter l’bois. J’me souviens il avait fait une colombe ou on voyait chaque plume, pour l’élu de son cœur, André, et aujourd’hui ils ont adopté 2 enfants ! Que ça passe vite… M’enfin, il pourrait sûrement faire quelque chose d’original qu’on remarquerait directement en passant la porte de la boutique…

    Y’a aussi son associé Stefano, charpentier de génération en génération. Si on a un doute, on pourra faire appel à son père, Fabio, il est incollable. J’ai tout le matos dont on aura besoin à la maison pour s’occuper de ça : un établi, une scie circulaire robuste, une ponceuse et même du vernis écologique, ça sera déjà ça d’moins à prévoir dans le devis.

    Photo pxhere.com licence CC0

     

    Maxime, captivé par ces aspects du projet, ajoute :

    — On a aussi pensé à une idée pour attirer plus de monde. En installant des portes larges et un rampe d’accès depuis un parking adapté, les personnes en fauteuil roulant pourraient profiter de vos produits. On ne va pas trop rentrer plus dans le détail aujourd’hui, mais vous voyez l’idée. Je vais demander à mes camarades compétents dans le domaine et on viendra directement évaluer tous les travaux sur place. Vous êtes d’accord pour nous recevoir ?

    — Alors là Maxime, ça me touche que tu penses tout de suite au handicap. J’suis si heureux de voir comme les mentalités ont changé, c’était pas si évident à mon époque…

    Sinon, j’suis tous les jours à ma ferme, et si j’y suis pas, j’suis dans mon tracteur. Venez quand vous voulez, y’aura quelqu’un pour vous accueillir les bras grand ouverts.

    Mais n’oublie pas que j’ai une limite de prix. C’est pas possible pour moi que les frais dépassent mon budget. J’ai eu une généreuse prime de l’agora de Crépy-en-Valois pour rénover mon vieux bâtiment mais j’pourrais pas ajouter des mille et des cents.

    — Joël, intervient Pierrette, ne vous en faites pas trop pour le prix, nous respecterons votre budget. Je voudrais également préciser que nos étudiants interviendront uniquement dans la déconstruction-reconstruction du bâti et non pas dans l’aménagement proprement dit, il ne s’occuperont donc pas de la mise en place de votre matériel.

    — Oui, ben évidemment, j’m’occupe moi-même du matos pour la fabrication du fromage.

    — Voilà ! Super, conclut Maxime, nous sommes d’accord… Je vais m’occuper du recrutement puis nous conviendrons d’un créneau pour venir sur votre exploitation. Merci de votre venue.

    Joël se lève de sa chaise :
    — Avec plaisir ! Maxime, par contre les prochaines fois, tutoie-moi, pas de gêne entre nous gamin, on va travailler ensemble. Et merci Pierrette d’avoir pris le temps d’étudier mon projet.

    Texte sous licence CC-BY-SA.
    Autrices et auteurs : Gros Arthur, Pinabiaux Luka, Poirier Aglaé, Rivière Auguste.

     

    BIBLIOGRAPHIE

    Réglementation autour du désamiantage

    Une feuille de route pour le traitement des déchets amiantés, CGEDD CGE de l’économie et du développement durable N° 013959-01, https://www.economie.gouv.fr/files/files/directions_services/cge/dechets-amiante.pdf
    Amiot-Than-Trong Yvette. L’amiante. In : Droit et Ville, tome 46, 1998. pp. 213-222. DOI : https://doi.org/10.3406/drevi.1998.1479 https://persee.fr/doc/drevi_0396-4841_1998_num_46_1_1479

    Contamination des sols par l’exploitation agricole

    • Cours / UTC / UB09 / Procédés de traitement des polluantes dans les sols A23 (Edvina Lamy)
    • Vincent Chatellier. L’élevage bovin et l’environnement en France : le diagnostic justifie-t-il des alternatives techniques ?. Productions Animales, 2003, 16 (4), pp.231-249. ffhal-02678699ff (augmentation des teneurs en nitrates et en phosphore des eaux, émission de gaz à effet de serre)

     

    • Norme AFNOR NF U 44 551, version Mai 2002. Supports de culture : Dénominations, spécifications, marquage.
    • Déconstruction : Cours / UTC / AP / Éco circulation P23 (Fabien Lamarque et Nathalie Molines)

    Accès PMR

    Norme AFNOR NF P98-351, version Août 2021. Cheminements — Insertion des personnes handicapées — Éveil de vigilance — Caractéristiques, essais et règles d’implantation des dispositifs podotactiles au sol d’éveil de vigilance à l’usage des personnes aveugles ou malvoyantes

  • Friday 26 January 2024 - 20:42

    Chaque jour de cette semaine, à 20:42, une nouvelle de 2042 concoctée avec amour par les participant⋅es des ateliers #solarpunk #UPLOAD de l’Université Technologique de Compiègne (UTC).
    Aujourd’hui à l’UPLOAD c’est la rentrée… mais la sortie d’un bâtiment « sécurisé » est problématique quand le réseau est intermittent…

    Un groupe reste confiné, parmi lequel un harceleur et sa victime…

    Un réseau d’émotions

    Alors que les vacances se terminent, Candice angoisse à l’idée de commencer des nouveaux cours avec des personnes qu’elle ne connaît pas. Le lundi matin, elle arrive à l’UPLOAD pour découvrir son emploi du temps et assister à une réunion d’informations sur les cours qu’elle a choisis. En poussant la porte, la jeune fille tombe nez à nez avec un étudiant dont le visage lui semble familier. En bonne introvertie qu’elle est, elle ne cherche pas pour autant à commencer une conversation avec lui.

    Après une heure de présentation qui lui a paru interminable, elle se voit assigner trois camarades de TP pour le reste du semestre. Juste avant de quitter la salle le professeur les interpelle :
    – Tous ceux qui ont des TP, n’oubliez pas d’aller chercher votre accréditation pour accéder au bâtiment sécurisé ! Et avant vendredi !

    Candice ressort de sa rentrée plutôt satisfaite de la conférence malgré une certaine appréhension concernant ses camarades de TP et leur premier sujet. Elle sera vite fixée, son groupe a décidé de se retrouver le lundi suivant durant la pause du midi pour commencer leur travail. En attendant, elle continue d’y réfléchir pendant qu’elle se dirige vers l’administration. C’est dans ce bâtiment qu’elle pourra demander ses accès aux salles dans lesquelles se déroulent les TP sensibles…

    Une fois arrivée, elle est emmenée devant un lecteur d’empreintes digitales. Candice comprend que les serrures du bâtiment de TP sont biométriques, mais elle est étonnée par ces mesures de sécurité qui lui paraissent démesurées pour un simple projet étudiant. Est-ce vraiment nécessaire ? Et pourquoi ce processus est-il si différent de tous les autres, qu’elle commence à bien connaître après trois ans à l’UPLOAD ?

    De retour chez elle, Candice recommence à réfléchir au sujet de son premier TP. À première vue, celui-ci lui semble incongru, mais elle n’a aucune connaissance en la matière qui lui permettrait de se forger vraiment un avis. Après plusieurs heures sans trouver le sommeil, elle décide d’ouvrir l’ordinateur reconditionné que l’école lui a donné le jour même et de se lancer dans des recherches pour en avoir le cœur net. Malgré l’impératif pédagogique, elle se sent coupable de taper « LSD » sur DuckDuckGo.

    Une semaine après la rentrée, le jour de la rencontre avec son groupe est enfin arrivé. Comme à son habitude, la jeune fille est en avance et attend devant le bâtiment. Peu de temps après, elle se fait interpeller par un grand garçon :
    – Salut ! Tu dois être Candice. Moi, c’est Noah. Tu es en avance !
    Timidement, Candice répond :
    – Oui.

    Sans plus attendre, ils entrent dans le bâtiment. En prenant les escaliers, ils sont surpris par la couche de poussière accumulée sur les marches.
    – On voit qu’on revient des vacances, j’ai jamais vu le bâtiment aussi désert !
    – C’est surtout qu’il n’y a plus beaucoup de projets dans le bâtiment avec accréditation. Moi, c’est mon premier par exemple. Tous mes cours jusqu’ici étaient ouverts à tous. J’imagine que presque plus personne ne vient ici.

    Une fois à leur étage, ils aperçoivent Adrien, qui a l’air agacé. De l’autre bout du couloir, il leur lance :
    – Vous savez vraiment pas respecter les horaires ! Vous avez cinq minutes de retard, on est déjà à la bourre sur le projet !
    Noah lève les yeux au ciel et ouvre la porte. En s’installant, il demande aux autres de ne pas fermer pour que le dernier retardataire puisse les rejoindre plus facilement.

    Ne le voyant pas arriver, notre groupe décide de commencer à travailler. En premier lieu, ils lancent un petit tour de table. Les trois étudiants se présentent chacun brièvement :
    – Moi, je m’appelle Adrien, et je veux sortir major de ma promo. J’aime la richesse de la langue, c’est d’ailleurs pour ça que je suis dans l’association Eloc’UP.
    – Je suis Noah, j’espère que l’on va tous bien s’entendre pour le projet.
    Candice se présente à son tour quand Dylan entre en trombe dans la salle et claque la porte, au grand mécontentement d’Adrien.
    – OH ! Tu es déjà en retard, ne casse pas la porte au passage !
    – T’en fais pas mec, elle en a vu d’autres.
    Candice reconnaît l’étudiant qu’elle a croisé le premier jour et qui lui dit décidément quelque chose.

    Après plus d’une heure de concentration à étudier les échantillons de LSD, Dylan n’en peut plus. Il tente de relâcher la pression avec une petite blague :
    – Et si, après avoir fini avec nos échantillons, on les testait ?
    – Non mais tu es fou, c’est super dangereux ! Et puis on est là pour travailler, pas pour se faire un trip.
    – Le LSD n’est pas forcément dangereux, précise Candice. J’ai un peu regardé quand on nous a donné le sujet, il est aussi utilisé dans des soins médicaux, notamment pour réduire l’anxiété et diminuer la douleur chez certains malades. D’accord, il a été illégal pendant longtemps, mais maintenant il est autorisé dans un cadre thérapeutique, et c’est très prometteur. C’est bien pour ça qu’on nous fait l’étudier à l’UPLOAD.
    – En plus, la molécule est synthétisée à partir de céréales donc ce n’est pas si dangereux. Vous mangez bien des céréales tous les matins non ?
    – Fais ce que tu veux, mais tu feras moins le malin quand tu seras pris de crises délirantes et qu’il y aura pas d’ambulance à hydrogène disponible pour venir te chercher.

    l'index d'une main est posé sur un boîtier qui scanne les empreintes digitales

    « Integrated Corrections Operations Network (ICON II) » by BC Gov Photos is licensed under CC BY-NC-SA 2.0.

     

    Quelques heures passent encore, sans plus aucune interruption. Une fois leur première série d’expériences terminée, tous se dirigent vers la porte. Dylan pose son index sur le lecteur d’empreintes mais celui-ci s’allume en rouge. La sortie lui est refusée.
    – Et merde, on est bloqués, la porte ne s’ouvre pas !
    – Arrête de faire une blague c’est pas drôle, répond Adrien.
    Les autres essaient à leur tour, en vain.
    C’est Noah qui comprend tout à coup :
    – Ah oui ! Ça doit être parce qu’il est plus de 14h.
    – Comment ça ? chuchote Candice d’une voix blanche.
    – Vous ne vous souvenez pas de l’annonce des opérateurs de télécom ? Ils avaient décrété que les réseaux de l’Oise allaient devenir intermittents. Internet n’est actif qu’entre 11 h et 14 h puis entre 22 h et 6 h. Ça ne vous dit vraiment rien ?
    – Si, mais je vois pas le rapport. Tu nous expliques ? demande Adrien, méfiant.
    – Eh bien, si les serrures par empreintes digitales sont connectées à Internet, elles ne marchent plus. L’administration n’a pas dû penser à adapter le système d’accès, comme il n’est presque plus utilisé.
    – Donc on est réellement bloqués ? s’enthousiasme Dylan. Trop bien ! On va pouvoir échapper aux TVO pour une fois.
    – Mais moi, s’inquiète Candice, je ne veux pas rester jusqu’à 22 h, j’ai des choses à faire.

    Adrien, dans ses pensées, écoute d’une oreille ses camarades. Comment sortir d’ici ? Il prend son élan vers la porte et BOUM ! Un gros choc retentit. Tout le monde se tourne alors vers Adrien, qui crie de douleur. Son épaule vient de se déboîter.

    Fatigué du comportement autoritaire d’Adrien, Dylan chuchote : « Il l’a bien mérité ! »
    En entendant la remarque de Dylan, les souvenirs de Candice lui reviennent d’un coup : les messes basses qu’un fameux Dylan faisait au collège à son égard. En le regardant plus attentivement, cela ne fait aucun doute, c’est bien le même Dylan. Sous le choc Candice lui dit :
    – Tu n’as donc pas changé…
    – Mais de quoi tu parles ?
    Candice, les larmes aux yeux, se libère de ce qu’elle avait sur le cœur durant toutes ces années :
    – C’est toi qui lançais des rumeurs sur mon dos au collège, c’est toi qui me critiquais à longueur de journée, c’est toi qui te moquais de moi, qui taguais mon casier, qui jetais mes affaires, c’est toi qui me harcelais !

    Pendant ce temps, Noah reste auprès d’Adrien, toujours crispé de douleur. En attendant de trouver une solution pour son épaule, Noah essaye au moins de le distraire en lançant un débat sur l’intermittence d’Internet :
    – Rendre le réseau intermittent, même en cette période d’inflation énergétique, c’était pas vraiment la meilleure solution… Nous voila bloqués ici sans alternative.
    – C’est vraiment une solution ringarde et insensée ! Imagine que quelqu’un ait fait un malaise, nous n’aurions aucun moyen de nous en sortir. On serait censés faire quoi ? Attendre le retour du réseau en espérant que cette personne reste en vie assez longtemps ?
    – Ouais, c’est assez dangereux comme décision.
    – Seulement dangereux ? C’est inadmissible oui ! C’est à Internet d’être notre esclave pas le contraire. Notre sécurité devrait être….
    CRAAAC ! AHHHHH !
    Noah a replacé l’épaule d’Adrien d’un coup sec et sans prévenir. Le cri d’Adrien arrête la dispute entre Candice et Dylan. Noah essaie de faire revenir le calme :
    – Bon, on va tous prendre une grande respiration. Il faut qu’on trouve une solution pour sortir, et pour ça il nous faut tous nos neurones !

    Dylan, touché par les paroles accusatrices de Candice, lui présente des excuses :
    – Candice, j’aimerais vraiment qu’après être sortis, on rediscute de tout ça. Je suis désolé, et je voudrais me faire pardonner. Pour le moment il faut trouver une solution, mais est-ce que tu serais d’accord pour qu’on prenne du temps ensemble ensuite ?
    Candice hoche la tête lentement sans rien répondre.

    Chacun part dans une direction de la salle pour chercher des pistes pendant qu’Adrien se remet de ses émotions.

    Au bout d’un moment, Candice trouve un bouton d’alarme incendie sur lequel elle appuie, sans que rien ne se passe. Visiblement, impossible aussi de joindre les secours sans Internet. Au bout de deux heures de recherche, fatigué de n’avoir toujours rien trouvé, Dylan s’assoit et joue avec une balle trouvée dans un tiroir. Après plusieurs lancers sur le plafond, une dalle se décale. C’est la goutte de trop pour Adrien :
    – Sérieux, tu joues au lieu de chercher, remets au moins la dalle en place !
    Dylan pousse un gros soupir et monte sur une chaise. En voulant remettre la dalle, il aperçoit un objet qu’il tire vers lui pour le sortir.
    – Eh, les gars j’ai trouvé une mallette !
    – Bah ouvre-la.
    Noah et Candice s’approchent pour voir la trouvaille. Le jeune homme reconnaît une radio.

    – Ah mais la voilà notre solution ! On peut communiquer avec une radio.
    – Hahaha, mais tu perds la tête Noah ! Ça n’existe plus la radio.
    – Si si, il y a pas mal de radios amateurs qui se sont remontées ces dernières années. Je crois même qu’il y a une radio pirate sur le campus ! D’ailleurs c’est peut-être à eux, cette mallette. Ça m’étonnerait pas qu’ils se planquent parfois ici pour faire leurs émissions au calme, et puis qui irait penser à fouiller les faux plafonds pour confisquer du matos ?
    – Bon, d’accord, mais sans réseau, ça nous fait une belle jambe tout ça.
    – Justement, la radio fonctionne grâce à la diffusion d’ondes électromagnétiques à travers une liaison entre un émetteur et un récepteur. Tout cela fonctionne avec des antennes, et non sur le réseau Internet. C’est complètement indépendant des opérateurs de télécom. Normalement, on peut arriver à contacter des gens si on arrive à capter des fréquences sur lesquelles émettent des radios.
    – D’accord, on a compris l’intello. Mais à quoi ça va nous servir ? T’en connais, toi, des fréquences sur lesquelles il y a des émissions ? Et une fois qu’on a commencé à capter, on fait quoi ? On écoute de la musique ?
    – C’est pas juste pour écouter de la musique, voyons. Ce poste de radio utilise la technologie de l’émetteur-récepteur. On peut parler avec d’autres personnes sur une même fréquence, un peu comme avec des talkies-walkies si tu préfères.
    – Ok, mais comment on trouve une fréquence ?
    – D’abord il faut allumer la radio, ça se passe ici, regarde. Et ensuite, on tourne ce bouton jusqu’à entendre quelque chose d’intelligible.
    – D’accord, je cherche la fréquence des pirates alors.
    – Il reste plus qu’à espérer qu’il y ait une antenne pas très loin pour relayer nos messages !

    kit de radio amateur en trois modules, avec un micro et des tas de boutoons :-)

    « Kenwood TS-430 Amateur Radio Setup » by mrbill is licensed under CC BY 2.0.

     

    Au bout de plusieurs minutes d’essais dans tous les sens, les camarades finissent par tomber sur la fréquence sur laquelle émet RadioPadakor. Noah se précipite sur le micro et essaie de faire passer un message.

    La radio est alors en pleine émission d’une interview sur les tomates quand des grésillements se font entendre. Après quelques manipulations incertaines sur le poste, le groupe parvient à prendre l’antenne un court instant. Constatant qu’on les entend, les quatre membres, fous de joie, diffusent leur message :
    – Allô ? Je ne sais pas si quelqu’un nous reçoit mais on est enfermés dans le bâtiment sécurisé de l’UPLOAD, on n’arrive pas à sortir. On a vraiment tout essayé mais les serrures ne fonctionnent pas sans Internet, et on aimerait sortir avant la nuit. Est ce que quelqu’un peut nous aider ?
    L’équipe de AirPD confirme qu’elle les a bien entendus, et qu’elle va chercher du renfort.

    Une demie heure plus tard, c’est avec soulagement que les quatre jeunes étudiants voient la porte s’ouvrir. C’est un opérateur des télécoms qui les a libérés. Avec l’appui de l’administration de l’UPLOAD, il a réussi a rétablir une liaison temporaire entre les serrures connectées et le serveur de gestion des accès.

    Une fois dehors, Dylan rejoint Candice pour clarifier la situation entre eux.
    – Hey Candice, je te présente encore des excuses pour tout ce que j’ai pu te faire au collège. J’ai été stupide et immature. On va passer un semestre ensemble, autant que cela se passe dans de bonnes conditions. Alors, si ça te convient, n’hésite pas à me dire ce que je pourrais faire pour essayer de réparer le tort que je t’ai causé.
    – Pourquoi pas, on va essayer, répond évasivement Candice.

    Une permanente de l’administration de l’UPLOAD, Géraldine, rejoint le groupe et s’excuse de ne pas avoir anticipé le problème. Les quatre étudiants, épuisés, ne peuvent réfréner leurs critiques :
    – Je pense, commence Noah, qu’il faudrait revoir complètement la gestion des accès à l’UPLOAD. On a hérité d’un système biométrique, tout connecté à Internet. Les portes des bâtiments, les ordinateurs… C’était à la mode à un moment. Mais on ne sait même pas où sont les serveurs ! Et c’est à cause de ça qu’on s’est retrouvé bloqués. Maintenant qu’Internet ne fonctionne plus en continu, ça ne peut plus marcher.
    Géraldine est sceptique mais intéressée :
    – Ça, il faudra en parler au collectif de gestion des bâtiments et à la DSI. Mais je vais déjà noter vos idées. Que suggérez-vous ?
    – On pourrait peut-être s’inspirer des méthodes des débuts de l’informatique, propose Adrien, avec un réseau local en filaire par exemple. Et les données seraient toutes gérées sur place. Au minimum, le serveur de gestion des accès devrait être là où sont les clients, directement dans le bâtiment sécurisé.
    – D’accord, mais des problèmes sur les équipements d’un réseau filaire peuvent toujours se produire. Et puis, avec l’inflation de l’énergie, on devrait commencer à se préparer aussi à des coupures d’électricité, et pas seulement d’Internet, répond Géraldine. C’est l’occasion de repartir complètement à zéro.
    – Dans ce cas, se lance Candice, on pourrait tout simplement revenir à une sécurité basée sur des clés. Et les boutons d’alerte à l’intérieur des salles devraient être reliés à une radio alimentée par une batterie, qui se recharge lorsqu’il y a de l’électricité. Parce qu’on peut aussi avoir besoin d’appeler les secours !
    – Merci de vos propositions, je les transmettrai aux équipes concernées. Maintenant, vous pouvez rentrer chez vous, vous l’avez bien mérité.

    Une fois Géraldine partie, les quatre membres se rassemblent pour se dire au revoir :
    – À la semaine prochaine ! lance Noah, pressé de finir sa journée.
    – En espérant qu’on ne se retrouve pas bloqués la prochaine fois, plaisante Candice, douce-amère.
    Sur une ambiance ambivalente, tout le monde rentre chez soi.

    Une semaine est passée et revoilà nos quatre étudiants pour leur second TP. En entrant dans le bâtiment, ils croisent d’autres élèves en train de remplacer les lecteurs d’empreintes digitales par des serrures à clé. Candice se rapproche de Noah et lui donne un léger coup de coude en lui demandant :
    – Alors, tu as bien récupéré tes clés ?

    Ce texte est sous licence CC BY-SA

    Autrices : Chloé Ade, Margaux Aspe, Mathilde Barrois, Lina Bourennane, Générose Agbodjalou

    Bibliographie

  • Thursday 25 January 2024 - 20:42

    Chaque jour de cette semaine, à 20:42, une nouvelle de 2042 concoctée avec amour par les participant⋅es des ateliers #solarpunk #UPLOAD de l’Université Technologique de Compiègne (UTC).

    Aujourd’hui, sous le regard étonné des enfants de 2042, une exposition sur Compiègne autrefois, visite commentée par la ville elle-même. Au menu : l’Université, le mode de gouvernement, un vote libre et populaire, et tout ce qui aura changé dans une nouvelle conception de la société

     

    Compiègne avant les années sobres

    Voici mon témoignage. En quelques paragraphes, je vais vous raconter cette journée importante pour Thomas et sa famille. Je n’ai pas choisi n’importe quelle journée, évidemment, mais vous vous en rendrez compte par vous-même au fil des lignes, et peut-être comprendrez vous pourquoi elle est également importante pour moi, Compiègne…

    Cela faisait plusieurs années que les citoyen⋅ne⋅s avaient prévu l’exposition. Par crainte que celle-ci ne soit trop rapprochée des événements traumatisants, les habitant·e·s avaient déplacé son inauguration jusqu’à aujourd’hui. Il s’était déroulé un nombre incalculable d’assemblées au cours desquelles elle avait été au cœur des discussions, suscitant des avis tranchés par les membres, tant opposés que favorables. Enfin, après cinq années, des affiches firent leur apparition devant la mairie, sur les places publiques et dans l’UPLOAD. Cependant, le titre ne faisait pas l’unanimité, surtout pas à mes yeux. « Compiègne avant les années sobres », semblait atténuer la gravité de la période sombre que nous avions traversée, celle de l’effondrement… L’exposition ayant enfin ouvert ses portes, de nombreuses personnes étaient impatientes d’admirer les œuvres exposées, particulièrement désireuses d’entendre les témoignages des plus âgées qui avaient tout vécu. Thomas faisait partie des guides bénévoles, dévoués à consacrer de leur temps à expliquer aux visiteurs et visiteuses ce qu’il s’était passé et pourquoi. Il était venu spécialement afin de faire découvrir l’exposition à ses enfants, en leur présentant tous ses éléments par des images.

    Thomas entra dans la première salle consacrée à la présentation et l’évolution de l’UPLOAD. Placer celle-ci en premier ne me paraissait pas absurde. Après tout, c’est elle qui avait rendu tout cela possible. L’UPLOAD, l’Université populaire, libre, ouverte, autonome et décentralisée, constituait le point de départ de toutes les évolutions positives des années sobres.

    Au début, l’UPLOAD était un projet étudiant dont le but était de modifier drastiquement le système éducatif de l’époque. L’éducation présentait des lacunes, les étudiant·e·s adoptaient un état d’esprit incompatible avec le risque d’effondrement que présentait la planète entière, et sortaient de leurs études avec une conception conformiste de ce qu’était le savoir. Chaque étudiant·e quittait l’institution en pensant que les mathématiques, la physique ou la chimie reflétaient l’intégralité des connaissances.

    Initialement, l’UPLOAD occupait les locaux de l’université technologique de Compiègne et servait de lieu central où les étudiant·e·s se rencontraient. Progressivement, elle avait regroupé non seulement des étudiant·e·s mais aussi des habitant·e·s pour rassembler leur savoir et le transmettre aux autres. Tout cela s’était montré particulièrement utile dans les premières années de l’effondrement. Par la suite, elle était devenue un lieu communautaire, constitué de nombreux bâtiments, aux frontières moins définies.

    Thomas et ses enfants arrivèrent devant la photo de l’ancienne mairie. On pouvait y voir un maire serrer la main du président de la république. L’un de ses enfants demanda alors ce qu’étaient un « maire » et un « président »… L’idée d’avoir une seule personne pour gouverner le pays lui était absolument impensable, comment un seul individu pourrait-il diriger tout un peuple ? Comment pourrait-elle prendre des décisions pour tous sans même connaître chacun et chacune ? Et pourquoi élire des maires ? À quoi servaient-ils, s’ils n’avaient aucun pouvoir ou presque ? Thomas se retrouvait bien surpris par toutes ces questions qu’il ne s’était jamais posées et qui pourtant lui paraissaient complètement légitimes. Afin d’y répondre, il décida de raconter d’où venait notre forme de politique actuelle.

    « Avant l’effondrement, toutes les décisions ou presque était prises à Paris, c’est ce qu’on appelait un gouvernement centralisé. Le président et son gouvernement prenaient toute les décisions, et celles-ci étaient relayées par les préfets, puis par les maires. Ceux-ci n’avaient donc qu’un pouvoir très limité.

    – Mais ils n’y a jamais eu d’autre forme de gouvernement avant ?

    – Si bien sûr, il y a eu différentes formes de gouvernement, les plus notables sont la monarchie, où un roi gouvernait tout un peuple ; la théocratie, où le gouvernement agissait au nom d’un dieu ; l’oligarchie où un petit groupe de personnes gardait le pouvoir entre leurs mains et prenait toutes les décisions ; et il y avait bien d’autre formes encore. Celle que nous utilisons actuellement se rapproche beaucoup de la démocratie athénienne, où une partie du peuple votait les décisions ensemble. La différence est que notre forme de politique inclut tout le monde, alors que la leur excluait les femmes et les esclaves de la vie politique.

    – Et pourquoi avons-nous changé de politique ?

    – Lors de l’effondrement, l’ancienne organisation n’a plus fonctionné. Chaque région a connu des problèmes différents, notamment des pénuries d’eau, de nourriture, des inondations, des incendies… Mais comme ce fonctionnement obligeait le président à prendre des décisions pour tout le monde en même temps, il n’a pas pu répondre à tous les problèmes. Et c’est dans la panique qu’une nouvelle loi est passée, cédant la majorité des prises de décisions à une échelle plus locale, ville par ville », expliqua Thomas.

    Cette décision avait été prise à peine 20 ans auparavant et pourtant elle avait tout changé. Cette politique décentralisée avait permis la mise en place d’un vote libre (et) populaire. Désormais, chaque loi était proposée par les citoyen·ne·s, puis votée dans un forum. Et l’ensemble des instances des villes sont assurées par des élu⋅e⋅s au service des citoyen⋅ne⋅s, renouvelé⋅e⋅s régulièrement. Thomas s’était mis en tête d’expliquer à Louka et Lucy comment votent les citoyen⋅ne⋅s, et il comprit que c’était bien compliqué pour des enfants de leur âge. Plutôt que tenter de vous l’expliquer je pense que la fiche explicative donnée lors de chaque vote sera bien plus claire :

     Le vote par note À la suite des débats sur les nouvelles lois à voter et les représentants à élire, chaque citoyen sera amené à donner son avis par un vote. Afin de rendre le vote plus représentatif de l’avis réel des citoyens, une nouvelle forme de vote a été établie. Vous serez donc amené à donner pour chaque vote, une note allant de 1 à 5 à chacune des propositions et/ou des représentants. Une fois tous les bulletins rassemblés, la moyenne des notes nous donnera l’avis du peuple. La note minimale à obtenir pour que la loi soit adoptée ou la personne élue dépendra de plusieurs situations: - Un candidat ne peut être élu dés que sa note descend sous 3/5. La personne avec la moyenne la plus haute est désignée victorieuse. - Une loi, ou partie de loi, est adoptée si sa note dépasse une certaine valeur définie. Cette valeur sera choisie selon la règle suivante : sans débat, la loi doit avoir une note supérieur à 3/5 cette note augmente de 0,3 point pour chaque demi-journée de débat La note limite ne peux excéder 4,5/5. exemple : Un projet de loi débattu tout une journée avant d'être voté, devra avoir une note supérieur à 3,6/5 pour être adopté. Nous invitons chaque citoyen à lire Du contrat social de Rousseau ainsi que les différents livres relatifs aux formes de vote se trouvant à la bibliothèque de l’UPLOAD pour comprendre pourquoi cette forme de vote est optimale.

    Cette forme de vote a vraiment permis de rendre les choix et les décisions plus représentatives de la volonté des citoyen⋅ne⋅s.

    « Bon laissez tomber, vous comprendrez sûrement quand vous serez plus grands… En attendant passons à la suite de l’exposition ! »

    Le petit groupe s’avança alors devant une photographie d’un homme, apparemment désemparé, contemplant un graphique couvert de chandelles rouges et vertes. Il y était écrit : « NASDAQ, bourse de New York ».
    « Papa, papa ! Qu’est ce qu’il fait celui-là ? demanda Lucy, la fille cadette de Thomas. Il se tourna vers elle, mit un genou à terre et pointa du doigt le cliché pendu au mur :
    – Tu vois ça c’est ce qu’on appelait « la Bourse de New York », enfin ce qu’elle était quand j’étais jeune. À l’époque on pensait le monde en termes de croissance économique, de richesse pour les actionnaires et d’échange financiers. Le PIB, saint Graal des analystes économiques, était l’indicateur phare. »

    Thomas voyait bien que son discours ne passionnait pas les foules, il surprit même ses enfants à bâiller devant ses dires. Pourtant il le savait, le changement de paradigme post-effondrement avaient rebattu toutes les cartes. Consciente qu’une croissance infinie n’était pas un modèle viable, la société avait cherché de nouveaux moyens de mesurer l’évolution de l’humanité. Une idée émergea alors, pourquoi ne pas intégrer la biodiversité dans tout les futurs projets de construction ? Une nouvelle loi avait alors été votée afin d’intégrer des indices de biodiversité, obligeant ensuite les autorités publiques à ne faire que des projets développant la biodiversité. Cette vision politique s’est cristallisée autour du RIP, Le Rapport d’Impact Projet. On pouvait savoir si un projet était bénéfique pour l’environnement en regardant le RIP. S’il était supérieur à 1, on pouvait alors lancer le projet, sinon il était mis de côté. Afin d’être au plus proche de la réalité, il avait fallu développer une vision multifactorielle, en se fondant par exemple sur l’abondance et la biodiversité ou sa diversité. Voici la formule employée dans le cadre de nouveaux projets.

    RIP= impact du projet sur l'environnement/indice actuel de biodiversité

    L’impact du projet sur l’environnement et l’indice actuel de biodiversité se définissent par des indicateurs d’abondance et de richesse spécifiques.

    Cet indice a permis de choisir des projets plus durables et respectueux de l’environnement et de mieux comprendre les services rendus par certains bâtiments. Thomas s’était par exemple battu pour une grange menacée de destruction par une nouvelle route alors qu’elle servait de refuge pour les oiseaux nocturnes. Grâce au RIP, les élu⋅e⋅s s’étaient rendu compte que le tracé de la nouvelle nationale posait en fait beaucoup de problèmes et ils avaient pris la décision de le modifier.

    Perdu dans ses pensées, Thomas ne s’était pas rendu compte que ses enfants s’étaient dispersés dans l’exposition.

    Maintenant seul, Thomas parcourait l’exposition à leur recherche. Un peu inquiet, il s’arrêta à côté d’une personne âgée qui observait une photo d’un porte-conteneur chinois. Du haut de son mètre quatre-vingt-dix, Francis portait un béret bleu marine et une salopette vert bouteille. Ses manches retroussés laissaient voir des tatouages. Thomas lui fit signe et Francis lui esquissa un sourire.

    « Bonjour monsieur, savez-vous que j’ai déjà travaillé sur un de ces bateaux ? Dans ma jeunesse si le monde tournait, c’est parce que ces gros engins mécaniques flottaient, expliqua Francis en se tournant vers Thomas.
    – Oui bonjour, c’est vrai qu’aujourd’hui ces types de bateaux ont complètement disparu, répliqua Thomas.
    – Vous savez, vous avez sûrement dû observer ce changement aussi, mais la principale raison de leur disparition c’est la mise en place du nouvel indice qui a supplanté le PIB. À cette époque la quantité d’échange de nature économique réalisée par un pays produisait sa valeur, ainsi on observait une intensification des échanges, une délocalisation de la production, bref on faisait des échanges pour faire des échanges.

    Cette dynamique s’est totalement inversée, on a décidé de non plus mettre en valeur le nombre croissant d’échanges économiques, mais le faible nombre de celui-ci. Les pays se sont ainsi mis en concurrence dans des objectifs d’autonomie de leurs citoyen⋅ne⋅s. Moins un pays se repose sur une centralisation des productions, c’est à dire plus ses citoyen⋅ne⋅s sont autonomes dans la réalisation de leur quotidien, plus ce pays est mis en valeur.
    – C’est vrai, j’étais encore assez jeune lors de ce renversement, mais j’avoue que je vois pas trop le lien direct avec la raison pour laquelle les porte-conteneurs ont disparu, s’interrogea Thomas.
    – Bien, ça c’est grâce à un autre indice, il est encore présent aujourd’hui mais il est si bien incorporé par tout le monde qu’on a tendance à l’oublier, j’en ai même oublié le nom.
    – L’indice de maniabilité ? proposa Thomas.
    – Oui, c’est ça… l’indice de maniabilité. En fait, il permettait d’observer la dépendance d’une société à une technologie elle-même dépendante de ressource, d’énergie non-humaine. Le propos, c’est de dire que l’univers technique que produit l’Homme doit se baser sur les capacités physiques de l’Homme et non sur un asservissement de la nature comme ressource. De cette vision, il en découle une décroissance forte dans les usages des technologies à bouton, vous savez celle où on appuie sur un bouton et ça marche tout seul sans qu’on sache vraiment comment, mais ce que l’on sait, c’est que ça consomme un équivalent en énergie non-humaine, expliqua Francis.
    – Et de cette manière tous les procédés d’automatisation, les moteurs énergivores et tous ces autres éléments techniques superflus, ont disparu progressivement.C’est tout de même fou qu’on ait pu penser de cette façon, un Homme hors de la nature quelle idée ! » reprit Thomas.
    Francis sourit à Thomas, puis poursuivit sa visite. Thomas reprit sa quête.

    Après avoir suivi cette conversation, des souvenirs de mon usage destructeur me frappèrent. Je suis et je serais toujours à l’image des Hommes qui me façonnent, mais tout de même l’évocation d’un ancien moi en opposition avec la nature, me donne des frissons.

    Son père retrouva Louka près d’une ancienne carte de la région, regardant surpris de longs chemins de couleur grisâtre qui serpentaient dans la ville et au-delà.
    « C’est quoi Papa ? c’est tout gris, dit l’enfant en pointant du doigt ces longs tracés.
    – Ça tu vois, c’est une autoroute. Et là ce sont des routes nationales, ici les routes départementales et là les rues de la ville, expliquait Thomas.
    Thomas poursuivit, décrivant à ces enfants ces voies de transports qu’ils n’avaient pas connues.
    – À cette époque, nous utilisions des voitures pour nous déplacer dans la ville. La voiture c’est 4 sièges plus ou moins qu’on met dans une boite. Puis on met cette boite sur quatre roues, on lui rajoute un moteur avec de l’essence, et ça roule !
    Thomas continua en disant que chaque voiture avait un « propriétaire » et de ce fait, on en faisait un usage individuel la plupart du temps.
    – Mais, elle sont énormes ces voitures ! Pourquoi elles sont si grosses si on est seul dedans ? ça sert à rien ! s’étonna Louka. »
    Face à la surprise de son fils, Thomas soupira. Il lui revint en mémoire ces heures de bouchon pour aller travailler au bureau, dans une compagnie d’assurances à 25 km de chez lui.

    Son évocation des voitures me rappela le temps où les immeubles s’assombrissaient à cause de la pollution et où ces voies bruyantes, polluantes, et dangereuses me traversaient de toute part. Aujourd’hui, le vélo a remplacé la voiture mais les traces de ces anciennes routes n’ont pas pu être complètement effacées en si peu de temps. Elles sont maintenant recouvertes de terre, mais la nature peine à reprendre ses droits face au bitume, encore trop proche de la surface de la terre. Seul les routes en dehors de la ville subsistent encore, mais ceux qui possèdent une voiture doivent la garer à l’ancienne zone commerciale avant de prendre un autre moyen de transport pour rejoindre le centre.

    Louka s’intéressa ensuite à de curieux bâtiments. De grandes structures de couleur blanche sont accompagnées d’immenses surfaces planes vides. Thomas décrivit ce lieu atypique comme un centre industriel destiné au soin.
    « Mais ils sont tout le temps malades ? s’interrogea l’enfant.
    Thomas, amusé de cette réaction inattendue, répondit :
    – Non, à cette époque les gens ne savaient pas se soigner, du moins une majorité. Une certaine élite de la société trimait pour apprendre un nombre considérable de connaissances afin de soigner les gens. Ces personnes aux différentes spécialités se regroupaient dans des hôpitaux, cliniques ou tous les autres lieux dédiés au soin. » poursuivit Thomas.
    Aujourd’hui, suite à une surcharge des hôpitaux durant l’effondrement, la centralisation des pratiques médicales, c’est terminé. Un processus de décentralisation des savoirs s’est enclenché. Des lieux de soins alternatifs sont apparus, ils regroupent un petit nombres de spécialistes. Ces lieux sont présents presque à chaque coin de rue, ils permettent de former les citoyen⋅ne⋅s aux pratiques médicales et de mettre à disposition un matériel médical spécialisé. Ainsi, tout le monde peut se soigner en consultant ces spécialistes gratuitement, et même se former afin de succéder à ces médecins. Désormais, les citoyen⋅ne⋅s se soignent en grande partie en autonomie ou en se soignant mutuellement.

    Thomas regardait Lucy et Louka jouer avec d’autres enfants. C’était beau. Avant l’effondrement, il était enfermé dans une compagnie d’assurance pour gagner une misère. Tous les savoirs acquis pour se reconvertir dans l’ébénisterie, auparavant personne n’y faisait attention. Aujourd’hui, les sociologues cherchent à représenter ces interactions sociales aux travers de modèles, les modèles de Densités EA2D (Echange, Acteurs, Diversité de savoir, Diversité de culture). Ces modèles tendent à valoriser les espaces d’échanges culturels, de savoir ou juste d’interaction sociales. On voit apparaître différents niveaux de EA2D. Avant, les structures du savoir étaient descendantes [Schéma 1 ci-dessous], avec peu d’acteurs et d’actrices transmettant un savoir en particulier. Suite à l’effondrement, d’autres structures se sont démocratisées, avec plus de diversité de savoirs [Schéma 2 ci-dessous] (limitant l’enfermement dans les bulles de filtres) et plus d’acteurs⋅actrices de cultures diverses permettant une mixité sociale importante [Schéma 3 et Schéma 4]. Des infrastructures comme l’UPLOAD reposent sur ces travaux pour élaborer des schémas d’interactions entre les individus afin de coller aux dimensions PAPS.

    Schéma 1 : Peu d’acteurs distribuant le savoir à peu de personnes, apprentissage descendant

     

     Schéma 2 : davantage de savoir partagé, toujours dans un modèle descendant

     

    Schéma 3 : davantage de savoir partagé, mise en réseaux des savoirs

     

    Schéma 4 : diversité des interlocuteurs, chaque personne peut proposer et apprendre

     

    Vous vous demandez sûrement à quoi correspond les dimensions PAPS n’est ce pas ? En plus de tous ces schémas et calculs, les hommes ont aussi développé une nouvelle vision de la société, fondée autour de 4 grandes dimensions : une dimension Pluriculturelle, Artisane, Pédagogique et Subsistantielle. Thomas est occupé avec ses enfants, je vais donc vous détailler à sa place ce qu’elles représentent.

    1. La dimension Pluriculturelle
    Cette dimension promeut l’ouverture à l’autre et le refus de l’enfermement des individus dans des bulles de filtres. Elle ne pose pas de hiérarchie entre les matières, les savoirs ou des savoirs-faire.

    2. La dimension Artisane
    Cet éclairage vise à produire et réparer les objets de son quotidien. En générant un nouvel environnement technique, cette dimension transforme le rapport à l’outil et permet aux individus de se réapproprier les moyens de productions.

    3. La dimension Pédagogique
    La dimension Pédagogique prône les concept de transmission, de réception et de partage du savoir sans limite ni barrière. Elle vise a proposer le savoir pour tous et par tous à la manière de structures comme l’UPLOAD ou d’autres lieux d’échanges plus petits.

    4. La dimension Subsistantielle
    L’autosuffisance passe aussi par une autosuffisance alimentaire. Dans cette optique, la société a cherché à créer des réseaux de savoirs pour la subsistance du commun. Un individu seul ne pouvant pas toujours subvenir à tout ces besoins, l’entraide devint le maître-mot de cette dimension. Le nouvel humain est connecté avec la nature à la manière de l’Homme selon Hans Jonas. Ce nouvel humain tend à préserver, et non plus à asservir la nature.

    L’histoire de Thomas s’inscrit dans une histoire plus globale avec l’effondrement, ce sont l’ensemble des fondements sur lesquels reposaient la société qui se sont effondrés. Une société servicielle et fonctionnaliste qui s’est ordonnée en classe sociale et métier, le tout soumis aux principes d’une hiérarchie verticale. Avec la raréfaction des ressources et l’augmentation de la fréquence des catastrophes naturelles, les métiers sont devenus inutiles, la chaîne servicielle s’est brisée. Afin de rependre de l’activité, les humains se sont réinventés, ils ont imaginé une société organique où chacun, chacune possédait une multitude de savoirs. Ces savoirs sont partagées dans les communs.

    De cette manière l’UPLOAD permet la formation aux principes d’une vie autonome à un large publique. Le citoyen apprend de cette manière à s’approprier les moyens de production, de subsistance et les moyens pédagogiques. Ces concepts sont réemployés dans la ville, à travers des ateliers communaux de production, autrement nommés des tiers-lieux. Ces lieux alternatifs sont l’extension de l’UPLOAD, ils permettent le partage des connaissances artisanales, ainsi que la mise en commun des outils de production et de réparation.
    L’arrivée de ces nouveaux espaces m’a fait grandement du bien, il a renforcé le lien entre mes habitant⋅e⋅s et a permis de mettre en avant des pratiques non-destructrices de mon milieu.

    Dans la dernière salle, une stèle était placée au centre de la pièce. Un panneau placé à sa droite donnait les explications suivantes :

    L’effondrement est né de l’accumulation de différents facteurs. Au début du XXIe siècle, l’amplification des problèmes sociaux et sociétaux, l’absence de remise en cause du système économique capitaliste et l’inaction face aux enjeux environnementaux ont été le terreau fertile entraînant le déclin de la société. Une période sombre durant laquelle la raréfaction des ressources et la destruction du système économique par une récession qu’on n’a pas su empêcher, ont mis à mal la souveraineté alimentaire et l’accès au soin de chaque individu, d’autant plus fragilisé par la haute fréquence et l’intensité des catastrophes naturelles. Les individus ont vu leur mode de vie se métamorphoser, se dégrader, ne pouvant plus se projeter dans l’avenir, devant lutter pour survivre pour répondre à leur besoins de première nécessité.

    Dessiné au trait, un arbre dont on voit bien la base et tronc mais pas la houppe/ Un panneau écrit est posé contre le tronc sur une branche basse

    Dessin de Martin ROUSSEL CC-BY-SA

    Presque ému par tous ces mots, je vis Thomas et ses deux enfants quitter l’exposition, le cœur plein d’espoir pour cette future génération.

    L’exposition en mon honneur était belle et poignante et montrait tout à fait à quel point il était important de ne pas tomber à nouveau dans nos anciennes habitudes. J’attends avec impatience et confiance l’exposition suivante, celle qui illustrera ce que je serai devenue demain..

    Texte sous licence CC-BY-SA
    Écrit par : AUBERT Paul, DETEVE Damien, DUFOUR Timothé, EGLES Lisa, ROUSSEL Martin
    Co-éditrice : Numa HELL

     

     

    Bibliographie

    [1] COGNIE Florentin, PERON Madeleine. Mesurer la biodiversité [en ligne]. Conseil d’analyse économique, Septembre 2020 (généré le 18 janvier 2024). Disponible sur Internet : https://www.psychaanalyse.com/pdf/MESURER%20LA%20BIODIVERSITE%20FOCUS%202020%20(11%20Pages%20-%20569%20Ko).pdf

    Comprendre un peu mieux les théories autour de l’effondrement :

    À propos de la démocratie athénienne :

    • MOSSÉ, C. (2013). Regards sur la démocratie athénienne. Perrin.

    Pour en apprendre plus sur les différentes méthodes de vote :

    Pour comprendre d’où vient l’idée que plus une proposition provoque des débats, plus elle doit faire l’unanimité à la fin du débat :

    • ROUSSEAU, J. (1762). Du contrat social ou Principes du droit politique.

    Pour comprendre nos hypothèses autour de l’université populaire libre ouverte, autonome et décentralisée, la définition de l’UPLOAD : https://upload.framasoft.org/fr/

    Pour comprendre davantage ce dont nous parlions autour du « conformisme du savoir », l’utilité des connaissances :

    • GRAEBER, D. (2018) Bullshit Jobs.

    Pour comprendre la bascule réalisée par l’UPLOAD dans la société :

    • FRIEDMANN, G.(1963). Où va le travail humain ?
    • ILLICH, I. (2014). La convivialité.
    • GORZ, A. (2008). Écologica. Editions Galilée.
    • PARRIQUE, T. (2022). Ralentir ou périr : L’économie de la décroissance.
  • Wednesday 24 January 2024 - 20:42

    Chaque jour de cette semaine, à 20:42, une nouvelle de 2042 concoctée avec amour par les participant⋅es des ateliers #solarpunk #UPLOAD de l’Université Technologique de Compiègne (UTC).

    Aujourd’hui, des étudiants aux champs ou plutôt à la vigne, l’agro-écologie est au programme…

    Jardins de demain, jardins malins

    Découverte… et vive la grelinette !

    J’ai la boule au ventre, pourtant je suis surexcité. Je me trouve maintenant devant l’UPLOAD. Je respire un grand coup et pousse la porte de l’amphithéâtre afin d’assister à la réunion de présentation.

    Deux étudiants, Pierre et Émile ainsi que Pierrette, directrice de projet depuis 14 ans à l’UPLOAD nous expliquent le fonctionnement du campus. Ils nous détaillent les différentes matières proposées. Je suis légèrement déçu : pas de cours de mécanique pure. À défaut, j’opte pour un cours intitulé « machines agricoles », j’espère que ce sera intéressant… je vais vite le savoir, dans moins de deux heures je vais assister à une première séance.
    La réunion de rentrée enfin terminée, je laisse mes jambes me porter en réfléchissant à toutes les informations qui nous ont été partagées. Émile nous a parlé de jardins. En effet, l’UPLOAD possède des serres avec plusieurs jardinières contenant différents légumes, racines, fruits et des arbres fruitiers en extérieur. Tous les membres de l’UPLOAD peuvent y participer. Mais moi, je n’ai pas envie. Je veux me former à la mécanique ! La campagne, j’en ai assez vu. Les jardins, fruits, légumes, etc. aussi. Mes parents sont épiciers, de nombreux agriculteurs venaient pour vendre leurs produits. J’ai envie de renouveau, de découvrir autre chose, une nouvelle thématique. Pierre nous a parlé des journées TVO, Travail Volontaire Obligatoire. Bizarre, ce truc, ça sent l’arnaque… Je vais devoir me renseigner… Bon, c’est maintenant que commence le cours de « machines agricoles ».

    Après une brève présentation de la matière, notre professeur nous expose le programme des prochaines semaines. Les étudiants et les personnes qui assistent à son cours ont décidé de l’appeler M. Rotavator, car il adore tous les engins agricoles permettant de préparer la terre pour les semences [1]. Nous allons pouvoir fabriquer notre propre outil agricole, à savoir une grelinette. Un drôle de nom ! Une grelinette est un instrument agraire Low-tech qui aide à rendre le sol plus meuble sans pour autant la retourner. Il parait que ça permet de préserver les écosystèmes présents dans la terre. D’après la maraîchère présente dans la salle, c’est plutôt rapide et efficace tout en minimisant les efforts et en préservant le dos. J’ai jamais vu ça !

    C’est un outil avec deux manches en bois reliés par un socle en métal, sur lequel se trouvent de longues dents en métal courbées. Le nombre de dents dépend évidemment de la surface à travailler. L’utilisation n’est pas très compliquée. Il suffit de planter les dents verticalement dans le sol puis de tirer les poignées de chaque côté de son corps. Une motte de terre sera alors soulevée. On aura plus qu’à reculer d’un pas en inclinant l’outil de gauche à droite. La grelinette permet, in fine, de faciliter le passage du râteau. Cet outil est vraiment génial ! Efficace et multifonction [2] !

    M. Rotovator s’apprête déjà à nous partager ses connaissances sur la soudure, technique indispensable à la fabrication. C’est la technique de la soudure autogène oxyacétylénique. Pour le moment nous ne faisons aucune manipulation, il faut apprendre les bases de cette méthode qui repose sur la combustion d’un mélange d’oxygène et d’acétylène. Les températures atteignent les 3000 °C ! C’est incroyable !

    « Grelinette 4 dents » par Arn, licence CC BY 4.0.

    Pour souder les dents à la structure principale, nous allons utiliser des chalumeaux à débit variable à haute et basse pression d’acétylène. Pour ajuster l’importance de la flamme à l’importance des épaisseurs des métaux, il nous suffit de changer la buse du chalumeau [3]. La buse, c’est le petit élément en laiton qui se trouve au bout [4]. Le débit du gaz ainsi que la forme de la flamme sont contrôlés par cette pièce interchangeable. Le professeur a fait circuler plusieurs buses différentes dans l’amphi afin qu’on puisse avoir une idée de l’aspect de cet embout. Une buse est de forme conique avec une espèce de boulon fixé sur la base du cône. Ce cône est bien entendu percé pour laisser la passage du gaz [5]. De plus, pour minimiser les coûts économiques et écologiques, il est important de ne pas utiliser plus de métal que nécessaire. On doit bien connaître la taille, le sens et la direction des efforts subis par les différentes parties de la pièce. Ça me semble super dur ! Je ne suis que novice, j’espère que le professeur va nous aider avec cette partie [6].
    « Je sais que j’ai beaucoup papoté, s’exclame M. Rotavator. Mais à l’UPLOAD les cours sont collaboratifs, il n’y a pas vraiment de hiérarchie entre étudiants et professeurs. Lorsque vous souhaitez ajouter une quelconque information, n’hésitez surtout pas ! Vous le saurez pour les prochaines fois. Cela s’applique évidemment à tous les cours. Donc est-ce que quelqu’un veut ajouter quelque chose ? termine le professeur en regardant les étudiants. »
    Je décide alors de prendre mon courage à deux mains et de parler devant une cinquantaine de personnes jusque-là inconnues.
    « Excusez-moi…Je me suis demandé si l’utilisation du manche en bois permettait bien d’atténuer les vibrations. Par exemple, le manche du marteau est en bois afin d’atténuer les chocs lorsque nous frappons avec ce dernier.
    — C’est exactement ça ! Bravo, merci pour ta contribution. Comme nous l’a dit…c’est quoi ton prénom ?
    — René.
    — Le manche de la grelinette est en bois pour favoriser le confort des utilisateurs et utilisatrices pour les raisons mentionnées par René. Si d’autres personnes veulent partager leurs connaissances, n’hésitez pas à intervenir.
    Silence…
    — Je vois qu’il n’y a pas d’autres interventions. Je vais vous expliquer le déroulement des prochaines séances. Plusieurs étudiants ayant déjà suivi ce cursus vont intervenir pour vous aider lors de la soudure et de l’assemblage final de la grelinette. Je vous remercie de m’avoir écouté. Bonne journée à toutes et à tous et à la semaine prochaine. »

    *Low-tech = système utilisant peu de hautes technologies et qui repose sur la simplicité d’utilisation et sa facilité de réparation.

    BIBLIOGRAPHIE – Sitographie :
    [1] Rotavator, tout savoir sur cet engin agricole, Machinery Machine, consulté le 18/01/2024
    https://www.machinery-machine.com/article-rotavator-tout-savoir-sur-cet-engin-agricole/?utm_content=cmp-true
    [2] Tout savoir sur la grelinette du jardin, Ma Grelinette, consulté le 18/01/2024
    https://www.ma-grelinette.com/histoire-et-origine-de-la-grelinette/
    [3] Travail thermique des métaux : la soudure autogène des métaux, L’ouvrier Moderne (revue), Vol n°2, n°2, page 69, édition DUNOD, 1919
    https://www.mattech-journal.org/articles/mattech/abs/1919/02/mattech19190202p69/mattech19190202p69.html
    [4] Comment choisir et dimensionner sa buse de brasage ou de soudage OXYA ?, Dominique ADMIN, soudeurs.com, consulté le 18/01/2024
    https://www.soudeurs.com/site/comment-choisir-et-dimensionner-sa-buse-de-brasage-ou-de-soudage-oxya-1155/
    [5] Buse de soudage, TuToTools, article consulté le 18/01/2024
    https://tutotools.com/fr/buse-de-soudage
    [6] Soudage, Prat. Ind. Méc., Vol.n°39, n°4, page 109, édition DUNOD, 1956
    https://www.mattech-journal.org/articles/mattech/abs/1956/04/mattech19563904p109/mattech19563904p109.html

    Des Pokémons dans le jardin

    Une petite coccinelle rouge arrive aux abords de Compiègne. Les vrombissements du moteur cessent peu à peu à l’approche du panneau annonçant la ville.
    Une femme d’une cinquantaine d’années en descend, elle regarde autour d’elle et semble ébahie par le décor qui se présente à elle. Comment la ville a-t-elle pu autant changer depuis la dernière fois où elle s’y est aventurée ? Les voitures, autrefois à chaque coin de rue, ont disparu, les arbres ont poussé pour agrémenter les chaussées, qui ont été réhabilitées pour les piétons. La verdure ne s’est pas seulement étendue sur les routes, elle a aussi escaladé certaines façades pour rejoindre les toits.
    Il y a quelques années, personne n’aurait pu imaginer autant de changements. Elle se souvient des briques rouges des maisons de cette ville qui semblaient maintenant appartenir à un passé lointain. Et cette statue équestre, Jeanne d’Arc qu’elle apercevait de loin et paraissait si réelle, seule sa structure métallique rappelle sa véritable nature.
    Marie continue son chemin à pied à travers les rues, découvrant à chaque pas l’impact du temps et des nouvelles politiques mise en place. Face à elle, une université se dresse, elle lui paraît si familière … mais aujourd’hui elle semble ne faire qu’une avec la nature. Qui aurait pu penser que ces murs en béton allaient un jour disparaître au profit de jardins ?
    Elle avait quitté la ville trente ans plus tôt pour créer son cocon et développer une agriculture à son image, une agriculture respectueuse de l’environnement. Quand Charlène, une autre agricultrice lui avait parlé de son travail avec les élèves de l’UPLOAD, elle n’avait pas hésité une seconde à rejoindre le programme. Charlène était une de ses grandes amies, dans la viticulture depuis son plus jeune âge, elle avait accompagné Marie dans ses premiers pas en tant qu’agricultrice. Et maintenant c’est Marie qui veut partager son savoir comme Charlène l’avait fait pour elle à ses débuts. Ainsi ses méthodes vivraient à travers chacun et permettrait peut-être de créer un monde meilleur.

    Marie s’installe dans l’amphithéâtre qui accueille sa conférence sur l’agroécologie, une méthode agricole qui repose sur les interactions entre l’environnement, l’être humain et la biodiversité ainsi que sur les processus naturels tels que l’équilibre biologique entre les organismes ravageurs et les auxiliaires de cultures [1].
    Elle commence avec une partie plus théorique en demandant à l’auditoire quels sont les piliers de cette agriculture. Les doigts des uns et des autres se lèvent, Marie prend soin d’écrire au tableau les mots-clés. Parmi eux, fixation de l’azote, alliance culture-élevage, pollinisation, rotation des cultures et biodiversité [2]…
    « Commençons avec le biocontrôle ou en d’autres mots l’utilisation des mécanismes naturels comme l’équilibre entre les espèces qui détruisent les plantations et celles qui les neutralisent », lance Marie en se retournant.
    Par exemple certains oiseaux comme les fauvettes se nourrissent d’insectes tels que les pucerons et les chenilles. Pour combattre naturellement les organismes ravageurs on peut donc attirer les auxiliaires de culture en plantant des haies ou en créant des mares [3]. Prenons un autre exemple de mécanismes naturels qui consiste à planter des œillets d’inde à proximité de vos plants de tomates pour repousser les insectes nuisibles [4]. »
    Elle poursuit en définissant chacun des piliers relevés par l’auditoire.
    « Finissons avec l’agroforesterie, ce principe consiste à planter des arbres à proximité des terres agricoles ou des élevages afin de créer un microclimat. L’agroforesterie permet de protéger les plantations des aléas climatiques comme les épisodes de froids intenses ou de sécheresses. Il est aussi important de noter que la biodiversité est favorisée par la présence de différents types de plantes dans un même espace [5]. Prenons l’exemple de la ferme de la Durette située à Avignon, son domaine s’étend sur 20 hectares : 10 sont réservés au verger, 7 à la prairie et 3 pour le maraîchage. Enfin, les animaux vivent en liberté sur tout le domaine. Le travail de cette ferme est aussi intéressant pour sa collaboration avec les agriculteurs afin d’avoir des retours entre les associations des différentes plantes et animaux et d’améliorer l’agroécologie[6]. »
    Elle poursuit avec un moment d’échange sur les expériences de chacun, ravie qu’à la fin, un petit groupe d’élèves l’ait rejointe pour lui proposer de visiter leur jardin.

    Marie est impressionnée par le petit écosystème qu’elle découvre, les jardins divisés en deux parties : l’une couverte et l’autre à ciel ouvert.
    La première contient une zone de terre entourée de petites clôtures en bois fabriquées par des étudiants, il y a quelques années. On peut y voir les fanes de carottes pointer leur nez à travers la terre et, un peu plus loin, les choux qui attendent la récolte avec impatience. Un petit chemin conduit à une zone arborée qui entoure une petite mare où les salamandres paressent avant d’aller déguster les limaces qui mènent la vie dure aux différentes plantations [4].

    Marie aime tellement être entourée par la nature et voir tant de personne s’investir pour rendre cet endroit merveilleux… son sourire s’agrandit. Elle poursuit sa visite par la partie adjacente en extérieur. Le vent doux de l’automne lui caresse le visage sans pour autant interrompre sa contemplation. Le verger, tout aussi beau que la serre, contenait plusieurs variétés d’arbres fruitiers : pommiers, poiriers et pruniers [7].

    vue d'une rangée de pommiers, avec fruits rouges

    « Apple orchard in Tasmania with fruit on trees DSC_5957 » by Apple and Pear Australia Ltd is licensed under CC BY 2.0.

    Le terrain est entouré d’érables à feuilles de frêne, de magnifiques arbres, choisis pour leur résistance aux variations importantes de températures [8].
    Elle se tourna vers un petit pommier envahi d’amas noir au niveau des feuilles recroquevillées sur elles-mêmes.
    « Vous savez comment lutter contre ces pucerons qui sucent la sève de vos arbres ? demande Marie en pointant le petit arbre.
    — Il faut attirer les prédateurs des pucerons pour apporter un équilibre et éviter qu’ils envahissent nos arbres, dit un jeune garçon du groupe.
    — Effectivement, dit Marie de manière enjouée. Les auxiliaires de culture intéressants pour contrer les pucerons sont les coccinelles et les bourdons. Vous pouvez planter d’autres fleurs comme des rosiers ou des capucines pour les attirer. Les pucerons aiment s’y installer et comme c’est une source importante de leur nourriture pour elles, les coccinelles suivront. Vous pourrez les voir se développer sur les branches des arbres comme des Pokémons… mais vous ne devez pas connaître, les dessins animés ont changé de nos jours. »

    Le groupe se mit à rire de bon cœur.

    BIBLIOGRAPHIE-Sitographie :
    [1] Agroécologie, Auteurs : Laurent Hazard, Claude Monteil, Michel Duru, Laurent Bedoussac, Eric Justes, Jean-Pierre Theau, consulté le 17/01/2024
    https://dicoagroecologie.fr/dictionnaire/agroecologie/
    [2] Les fondements de l’agro-écologie, Ministère de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire, consulté le 18/01/2024
    https://agriculture.gouv.fr/les-fondements-de-lagro-ecologie# :~ : text=L’agro%2D%C3 %A9cologie%20est%20 l,%2C%20animaux%2C%20humains%20et%20environnement.
    [3] Les auxiliaires de culture, les espèces, fiche n°4, agriculture et environnement en Languedoc-Roussillon, Conservatoire des Espaces Naturels du Languedoc-Roussillon, consulté le 18/01/2024
    https://www.agrienvironnement.org/pdf/f4.pdf
    [4] Le Végétal en fête promeut le jardin écoresponsable, Article Ouest France, consulté le 18/01/2024
    https://www.ouest-france.fr/normandie/aunay-sur-odon-14260/le-vegetal-en-fete-promeut-le-jardin-eco-responsable-2512968
    [5] L’agroforesterie : définition, avantages, exemples, Mutualia, consulté le 18/01/2024
    https://www.mutualia.fr/agriculteur/infos/economie-et-societe/news/lagroforesterie-definition-avantages-exemples
    [6] Agroforesterie, exemple de la ferme de la Durette, consulté le 18/01/2024
    https://www.youtube.com/watch?v=x_ZXeNpgJeM
    [7] Calendrier des fruits et légumes de saison en France métropolitaine, Greenpeace, consulté le 18/01/2024
    https://www.greenpeace.fr/guetteur/calendrier/
    [8] arbres remarquables, érables à feuilles de frêne, Direction Parcs & Jardins Ville de Beauvais, consulté le 18/01/2024
    https://www.beauvais.fr/parcs-jardins/les-arbres-remarquables/erable-negundo.html

     

    Dehors, et plus vite que ça !

    Cela faisait plusieurs jours que Daniel fixait le plafond, toujours avec ce même regard vide. Il ne faisait plus rien de ses journées, ne se donnait plus la peine d’enfiler son costume, ses chaussures bien cirées, il ne prenait plus sa trottinette pour se rendre à son travail. Il n’en pouvait plus, il étouffait. Lui, il aurait aimé se sentir utile à la société. N’être qu’un simple pantin de REMOVE X était aux antipodes de ses idéaux.
    Daniel avait bien conscience que la société avait changé : les voitures sont interdites dans Compiègne, les murs, autrefois bétonnés, arborent une fière verdure, on consomme davantage local, et les gens semblent plus heureux. Rien à voir avec son propre rôle dans son entreprise. Alors le voilà, toujours à fixer son plafond, à se sentir inutile. Quand soudain, un bruit lointain retentit. Si lointain que Daniel a mis longtemps à réaliser qu’il s’agissait de la sonnette de sa propre maison. Alors, avec son caleçon qu’il n’a pas changé depuis trois jours maintenant, et sans prendre la peine d’enfiler quelque chose par-dessus, Daniel se hissa péniblement en dehors de son canapé et marcha jusqu’à la porte.
    « C’est qui ? »
    Aucune réponse. Daniel poussa un râle d’énervement, et entrouvrit la porte. C’est Didier qui se tenait devant lui, droit comme un piquet et bien propre sur lui, comme à son habitude. Les deux, face à face, faisaient un violent contraste.
    Cet homme de quarante-cinq ans, avec de l’embonpoint et de grande taille, vêtu d’une chemise toute blanche et bien repassée et sans un cheveu de travers, est l’ami d’enfance de Daniel. Ensemble ils forment les 2D, les inséparables. Alors il semblait normal que seul Didier arrive à motiver son ami d’aller prendre une douche, d’enfiler des habits, et d’enfin sortir dans la rue.
    « Mais on va où ?
    — Ça, c’est une surprise. »
    Sans un mot, les amis arpentaient les rues. Au fond de lui, voir les rues de Compiègne sans une voiture, les maisons enchâssées dans la nature mettait la boule au ventre à Daniel. Lui, il n’arrivait pas à changer. Cette impression empira quand il vit l’UPLOAD. Même le nom de l’UTC avait changé. Un petit frisson de joie parcourut son corps lorsqu’il remarqua que l’emplacement de la cantine était toujours la même. Toujours de l’autre côté du trottoir, mais elle était devenue tellement plus imposante. Désormais, elle s’étalait du rond-point jusqu’à l’intersection de la rue Notre Dame de Bon Secours. Les 2D rentrèrent dans la cantine.
    « Nan mais t’es sérieux ? Tu m’as fait sortir de mon canap’ pour aller à la cantine ?
    — Arrête de râler, et regarde ».
    C’était une organisation imposante, et minutieuse. À la façon des abeilles dans une ruche, les étudiants savaient exactement quel rôle leur incombait dans cette cantine. Les premiers étudiants qu’on pouvait observer étaient derrière le comptoir, et servaient les plats. Ils étaient chaleureux, affichaient un sourire permanent. Ils étaient proches de ceux qui y mangeaient, leurs amis, leurs professeurs. C’est cette proximité qui rendait les rendait si avenants. Plus loin, avant la sortie de la cantine, ils géraient le bon déroulement de la vaisselle.
    « La vaisselle ? » se demanda Daniel. En effet, si l’on observait bien, on pouvait voir que chacun avait ses propres ustensiles, mais les assiettes, les verres, différaient d’une personne à l’autre. Daniel en déduisit que chacun devait les ramener de chez soi, pour ensuite les laver. « C’est malin ». Cette cantine avait pour ambition de réduire son émission de carbone. Une affiche expliquait que le plastique représente 3,4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, et que même le carton, pourtant moins polluant car réutilisable, ne pouvait être entièrement recyclé [1]. Les 13 % du carton qui finit en décharge pouvaient abîmer les sols, et donc impacter l’environnement mais se dégradaient quand même plus rapidement que le plastique. Finalement, l’option lavable était préférable pour diminuer le bilan de carbone [2].
    Didier entra dans une pièce, derrière le comptoir, mais à l’écart des cantines. C’était le Corridor, le lieu d’apport de la nourriture. Didier sortit de son gros sac des courgettes, des pommes et des poires [3]. Une étudiante en prit livraison, le remercia, et alla les donner en cuisine. Daniel fut surpris qu’elle ne donne pas de l’argent à son ami en échange.
    « Allons manger maintenant ! s’exclama Didier.
    — Attends… mais on est pas étudiant, on a pas le droit. Et pourquoi elle ne t’a pas payé ?
    — Le principe du ReR, la cantine « Rires et Ratatouille », repose sur la collaboration de chacun à son bon fonctionnement. Pour y avoir accès, les élèves suivent des cours en rapport avec l’agriculture, et les personnes extérieures peuvent y manger si elles rapportent de la nourriture ou aident en cuisine. On a apporté des fruits et des légumes, on peut maintenant manger sans payer. Allez, à table ! »

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    Cette explication replongea Daniel dans son passé, quand son professeur d’histoire de quatrième racontait à la classe le fonctionnement des différentes communautés. L’une en particulier l’avait marqué, celle des huttérites. Cette organisation dont l’importance était significative au XVIe siècle reposait sur le vivre-ensemble, dans des fermes collectives. En 1545, les huttérites possédaient 21 fermes, chacune comprenait des lieux d’habitation, des pièces pour les activités artisanales, des salles de classe, des cuisines et des entrepôts [4]. Cette communauté se trouvait majoritairement en Moravie du Sud et la production se faisait en grande partie en circuit fermé, mais Daniel n’avait pas tout retenu de ce cours qui datait de presque trente ans.
    Didier avait pensé à prendre une assiette, des couverts et un verre pour Daniel. Le repas était délicieux. Il n’avait jamais aussi bien mangé dans une cantine. Les légumes étaient excellents, et fondaient dans sa bouche tant ils étaient tendres.
    Ce repas, et l’ambiance si positive qui régnait dans ces lieux lui faisaient du bien. Après avoir fait leur vaisselle, et une fois dehors, Daniel ressentit comme un vide. Dehors, il ne faisait pas froid, et pourtant dans le ReR il avait si chaud. Sur le chemin du retour, cette cantine ne cessait de revenir dans ses pensées. Il voulait revenir là-bas. Non, plus que ça, il voulait participer à cette organisation. Il se sentirait utile, enfin en cohérence avec la société et ses changements.
    « Dis, Dédé, comment t’as fait pour commencer dans l’agriculture ?
    — Oh, c’est de famille. On se transmet les connaissances de père en fils.
    — Ça veut dire que je ne pourrais jamais avoir tes connaissances ?
    — Déjà, pour l’élevage bovin, il aurait été mieux que ta famille ait un troupeau et des terres. »
    Daniel fit une moue de mécontentement.
    « Mais Dany, rien ne t’empêche de commencer par la culture des arbres fruitiers.
    — Mais je n’ai aucune connaissance dans ce domaine…
    — Dany, je ne t’ai pas dit ? À l’UPLOAD, non seulement la cantine est ouverte à tous, mais les cours magistraux également. Je connais un étudiant qui donne des cours d’arboriculture à l’UPLOAD. Il s’appelle Émile, va le voir quand tu te sentiras prêt. c’est tous les mardis à 11 h »
    Sur ces mots, Daniel et Didier se quittèrent. Daniel retrouva son clic-clac, et fixa le plafond. Il savait maintenant comment changer, comment s’adapter à cette nouvelle société. Maintenant, il devait juste trouver la force de sortir de son canapé.

    BIBLIOGRAPHIE :
    [1] Les rejets de plastique et les émissions de gaz à effet de serre sont en croissance, OCDE, consulté le 18/01/2024 https://www.oecd.org/fr/environnement/plastiques/augmentation-des-rejets-de-plastique-et-emissions-de-gaz.htm
    [2] Quel est le bilan carbone des emballages alimentaires ?, Gautier Mulak, We are Green, 10/01/2023, consulté le 18/01/2024 https://wearegreen.io/article/quel-est-le-bilan-carbone-des-emballages-alimentaires
    [3] Calendrier des fruits et légumes de saison en France métropolitaine, Greenpeace, consulté le 18/01/2024
    https://www.greenpeace.fr/guetteur/calendrier/
    [4] Huttérisme, Wikipédia, consulté le 18/01/2024
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Huttérisme

     

    Les raisins de l’apaisement

    La lame du sécateur racle la peau de ma cuisse. J’aurais jamais dû mettre un short. Le vieux chapeau trouvé au vestiaire partagé me gratte les oreilles. Tchic Tchac tchic tchac. Les lames s’activent avec vivacité. Une grappe puis l’autre. Pour le moment, je me contente de recueillir les lourdes grappes. Tiédis par le soleil d’octobre, les raisins roulent dans le large panier. C’est Luciole qui l’a réparé à l’atelier vannerie l’année dernière, alors j’évite de la traîner sur le sol. Peut-être que je pourrais bricoler des bretelles pour le porter sur le dos ?
    Ça va faire presque deux heures que les vendanges collectives ont commencé et je déplie douloureusement mon dos. Il faudra que je sois plus attentif aux échanges sur l’ergonomie du travail, puisque je vais essayer de passer un peu de temps aux champs.
    Je prends une grande inspiration. L’odeur sucrée des fruits presque trop mûrs envahit mes narines. L’été a été plus court que l’année dernière, la récolte arrive un peu tard. Finalement, s’adapter aux saisons, c’est bien complexe quand leurs marqueurs les plus anciens se sont effacés.
    Au concert des outils tranchants s’ajoute le vrombissement d’un broustick, rare insecte encore visible depuis les grandes extinctions. J’essaie de visualiser le poster des pollinisateurs des toilettes de l’UPLOAD. C’est une affiche un peu vieillotte des années 90. Moustiques variés, abeilles noires et mouches, que des bestioles que je n’ai jamais croisées, la faute, entre autres, aux produits phytosanitaires. Il parait aussi qu’il y avait moins de haies et d’arbres, que les animaux qui permettaient le transport des gamètes ont vite perdu leur abri. Ce broustick un peu frêle, c’est un survivant ! Des ailes longues, de gros yeux à facettes, et détail auquel je n’avais jamais fait attention, une petite trompe poilue.

    Photo par Samuel Mariot, licence CC BY-NC 2.0 Deed

     

    Contrairement à la carte postale du hall du bâtiment agricole, ce qui se déploie devant moi n’a rien de monotone. Les champs sont parsemés de haies. Point de boue entre les rangs, on perçoit à peine le sol entre les herbes et les fleurs. Des arbres s’entrelacent entre les ceps, rendant la chaleur d’octobre acceptable. Ils ont une drôle de forme, avec des sortes de gros bubons d’où s’échappent de maigre branches.
    « C’est pas très beau ces trognes, hein ? » dit une voix qui me sort de ma rêverie.
    « On peut aussi appeler ça un têtard… en gros, pour éviter que les arbres deviennent trop grands et fassent de l’ombre à la vigne, on coupe régulièrement les branches du haut. Je viens souvent aider au trognage, comme ça je récupère les branches pour donner du fourrage à mes chèvres ! Et ensuite hop ! L’arbre cicatrise et forme une petite boule, un peu comme notre peau quand on se coupe ! »
    Un sourire franc et un bras énergique, la femme qui m’interpelle n’a cessé de couper pendant qu’elle me parlait.
    Notre échange va bon train, elle s’appelle Marie, elle est agricultrice. Et elle aime ça. Dans sa bouche, les herbes et les arbres ont des noms et prennent vie. Elle lit le milieu qui nous entoure, connaît le chant des oiseaux. Je demeure gauche avec mon sécateur, mais la sensation d’être de trop s’estompe un peu. Essayer de décomposer les gestes pour les comprendre. Les doigts engourdis se crispent sur le manche. Décidément, il faudrait repenser les outils de travail. Améliorer les lames, pour qu’elles s’émoussent moins vite. Faudra voir avec Charlène aussi, mais le transfert des raisins à la cuve de stockage a l’air périlleux. On pourrait peut-être mettre en place un système de poulies pour hisser les hottes de fruits ? SHLACK
    « Fuck ! » le sang pulse sous l’ongle de mon pouce. Il est temps de prendre une pause !

     

    Une passion qui se transmet

    Marie aperçoit le bout du chemin. Elle profite du calme de la nature quelques derniers instants avant le début de cette journée frénétique. Dans la cour de la ferme, elle a à peine le temps de poser son vélo, qu’elle se fait embarquer par son amie Charlène, la vigneronne. Aujourd’hui, les étudiants de l’UPLOAD viennent aider aux vendanges et Charlène ne peut tous les encadrer seule, elle a donc demandé de l’aide à d’autres collègues, comme Marie. Cette dernière va devoir expliquer et montrer les bons gestes, soutenir les personnes fatiguées, en somme, superviser la récolte.
    Marie se voit confier la responsabilité d’une vingtaine de personnes.
    « Il va falloir se séparer en deux groupes. Le plus nombreux s’occupera de récolter le raisin. Vous aurez tous un sécateur et un panier. On coupe la grappe à sa base, en sélectionnant uniquement les plus mûres, et en évitant celles qui sont déjà pourries. N’hésitez pas à me demander si vous avez un doute, surtout au début, mais vous arriverez rapidement à faire la distinction vous-mêmes. Ensuite on les pose délicatement dans les paniers.
    L’autre groupe, vous êtes chargés de transporter les paniers pleins hors des champs puis jusqu’à la cave.
    Ces deux travaux sont très exigeants physiquement mais différemment, donc n’hésitez pas à alterner les postes entre vous. »[1]

    Deux heures plus tard, tout le monde est au travail avec enthousiasme. Marie peut souffler un peu. Elle regarde autour d’elle, subjuguée par les paysages automnaux, elle sent le vent sur son visage, l’odeur du raisin fraîchement récolté. En fond sonore, des conversations enjouées, ponctuées par des soufflements d’efforts.
    Marie aime voir toutes ces personnes travailler pour un objectif commun.
    Elle sort soudain de ses pensées et revient à ses responsabilités du jour. Elle balaye la vigne du regard pour vérifier le bon déroulement des évènements, repérant ainsi un étudiant qui semble isolé. Ses mouvements ne sont pas empreints du même entrain que les autres. Est-il fatigué ? Alourdi par des soucis dans sa vie ? Poussée par la curiosité, elle s’approche tranquillement de lui. Il ne semble pas la remarquer, absorbé dans ses pensées. Marie se met donc au travail à ses côtés, prête à discuter lorsqu’il sera disposé.
    Devant son air étonné face aux trognes, elle en profite pour lancer la conversation et lui expliquer leur origine. Elle a gagné son attention et enchaîne donc :
    « Comment te sens-tu au milieu de tout ça ?
    — C’est étrange, je me sens à la fois accueilli et étranger à cet environnement. Pas à ma place finalement. Et vous, pourquoi êtes-vous devenue agricultrice ? »
    Marie prend quelques instants pour se concentrer sur ses sensations et ce qui la rend heureuse au quotidien.
    « Je crois que l’agriculture s’est transformée ces dernières années, elle s’apparentait autrefois à un combat contre la nature. On utilisait de nombreuses techniques très néfastes pour les sols ou la biodiversité. La monoculture par exemple était responsable de l’appauvrissement des sols en matière organique, en azote, ou encore en vers de terre [2]. On faisait également un fort usage de nombreux pesticides qui avaient pourtant un effet désastreux sur la biodiversité ou encore la qualité de l’eau [3]. Petit à petit des pratiques bien plus éco-responsables se sont démocratisées : l’agro-foresterie, la polyculture, ou encore la permaculture. Aujourd’hui on cherche à construire un partenariat avec la nature. C’est comme une danse, on est en quête de l’équilibre parfait, d’harmonie avec cette entité immense d’une sagesse infinie. C’est une découverte de chaque instant et un émerveillement continu.
    Pourtant, ça reste un travail très difficile. Il faut être en constante adaptation, nous sommes soumis aux aléas climatiques, et il faut travailler sans relâche. Les plantes et les animaux ne connaissent ni le week-end, ni les vacances. C’est épuisant physiquement aussi. Hier encore j’ai manié la grelinette toute la journée, et l’avancée du travail semble pourtant assez faible. Il faut savoir être patient, car nous avons encore du mal à allier productivité et respect de notre environnement. »
    À son tour, René se confie. Il est passionné de mécanique, mais avait du mal à comprendre l’obsession de l’UPLOAD pour l’agriculture. Mais finalement, être dehors est agréable, et il aime à comprendre comment travaillent les agricultrices. Au fil de leurs échanges quand leur rythme ralentit, Marie décèle la véritable préoccupation de René pour ses conditions de travail. Avant de rejoindre le reste du groupe, qui les a depuis longtemps distancés, elle lui propose de se revoir : elle a besoin de réparer ses outils !

    BIBLIOGRAPHIE :
    [1] Vendange, Wikipédia, consulté le 18/01/2024
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Vendange#Vendange_manuelle
    [2] Effect of Crop Rotation and Cereal Monoculture on the Yield and Quality of Winter Wheat Grain and on Crop Infestation with Weeds and Soil Properties, Woźniak, A. Int. J. Plant Prod. 13, 177–182 (2019).
    https://doi.org/10.1007/s42106-019-00044-w
    [3] Impact of Pesticides Application on Aquatic Ecosystem and Biodiversity : A Review, Pawan Kumar, Kumar, R., Thakur, K. et al. Biol Bull Russ Acad Sci 50, 1362–1375 (2023)
    https://doi.org/10.1134/S1062359023601386

    Ces textes sont sous licence CC-BY-SA
    Auteurs & autrices : Anthéa Cordeiro, Emna Bettaleb, Léonie Touzard, Camille Renaud, Pauline Henry

  • Wednesday 24 January 2024 - 16:28

    Julie et Romain, les deux cofondateurices de l’Établi numérique, ont fait un travail très intéressant d’introspection sur le sens de leur activité, faire de l’éducation populaire au numérique. Nous sommes ravi⋅es de leur laisser la parole.

    Dès nos premières discussions, avant-même la création juridique de la structure, nous savions ce que nous voulions faire : de « l’éducation populaire au numérique ». Pour nous, c’est la meilleure manière de décrire ce que nous faisons. Mais concrètement, qu’est-ce qu’on veut dire quand on parle d’éducation populaire au numérique et pourquoi pensons-nous que c’est fondamental en ce moment ?

    L’explosion du numérique

    Il y a vingt ans, quand, profitant du climat politique du 11 septembre 2001, la Loi sur la Sécurité Quotidienne introduit l’obligation pour les fournisseurs de service de chiffrement de fournir leurs algorithmes aux autorités, les réactions sont très limitées dans le champ de la société civile et inexistantes au niveau politique. La Quadrature du Net n’existe pas encore pour faire un travail de veille juridique et de vulgarisation des enjeux, et les organisations professionnelles de journalistes (par exemple) ne se sont pas encore saisies de ces questions. À cette époque, nous étions peu en dehors des spécialistes à nous intéresser aux questions de surveillance.

    Deux décennies plus tard, L’Etabli numérique est régulièrement sollicité pour des ateliers et des formations sur l’intimité numérique, et les livres, newsletters et autres podcasts sur les libertés numériques fleurissent. Qu’est-ce qui a changé sur cette période ? Beaucoup de choses, mais en particulier un évènement majeur : le numérique est devenu une partie intégrante du quotidien de la quasi-totalité de la population en France. Aujourd’hui, plus de 80 % des personnes ont un smartphone et 83 % se connectent à Internet tous les jours ; en 2000, moins de 15 % de la population a un accès Internet. Il y a vingt ans, Internet a déjà commencé à transformer le monde, mais le réseau n’affecte qu’un petit nombre de secteurs, et impacte surtout la vie professionnelle des personnes concernées. Maintenant, impossible de ne pas être affecté⋅e d’une manière ou d’une autre par les transformations numériques en cours. Dans notre vie intime, dans nos interactions avec les administrations, au travail : le numérique est partout.

    En 2001 donc, il était encore possible de ne pas être concerné⋅e par le numérique et ses impacts ; à l’époque, les expert⋅es et les spécialistes lié⋅es à l’industrie naissante de la tech monopolisaient le sujet, mais les enjeux étaient moindres. En 2023, le numérique affecte tout le monde ; il doit donc pouvoir être réfléchi, débattu et transformé par tout le monde. Faire de l’éducation populaire au numérique, c’est contribuer, modestement et avec nos moyens de petite structure, à la construction d’un espace démocratique de délibération autour du numérique.

    Qu’on le veuille ou non, le numérique est là. Toute une infrastructure numérique faite de câbles, de machines et d’armoires à serveurs recouvre maintenant le globe entier. Plus encore, le numérique a transformé nos manières de vivre, de nous organiser et de nous déplacer d’une manière telle que tout retour en arrière soudain est impossible. Pour le meilleur et pour le pire, notre société est devenue profondément numérique.

    Un enjeu démocratique

    En tant que citoyen⋅nes, nous n’avons (presque) pas été consulté⋅es tout au long de ce processus, mais c’est quand même à nous de faire l’inventaire et de déterminer ce que nous voulons faire de cette transformation. Le numérique est un sujet trop sérieux pour être laissé à des milliardaires, indépendamment de ce qu’on pense des milliardaires en question. Ce n’est pas d’un match de boxe entre Zuckerberg et Musk diffusé sur Twitch dont nous avons besoin, mais d’espaces de décisions où, à toutes les échelles, nous réfléchissons ensemble sur les communs numériques que nous souhaitons nourrir, renforcer ou réajuster.

    Un des problèmes que nous avons à l’heure actuelle, c’est que le numérique est certes reconnu comme un enjeu de société, mais qu’il reste identifié comme un sujet technique malgré tout . Aujourd’hui encore, il faut être développeur⋅euse, chercheur⋅euse ou travailler dans la tech pour être légitime sur la question numérique. C’est l’industrie du numérique elle-même qui pose souvent les paramètres du débat sur les enjeux de la technologie, ce qui rend difficile toute réelle évolution. La Tech pense toujours pouvoir résoudre par plus de technologie les problèmes causés par la technologie, et nos dirigeant⋅es politiques sont souvent ravi⋅es de la suivre dans ce technosolutionisme naïf.

    C’est là que l’éducation populaire intervient. Faire de l’éducation populaire au numérique, c’est fournir à chacun⋅e les clés de compréhension nécessaires pour pouvoir se positionner, mais c’est aussi déconstruire l’idée que la technologie est une question de spécialistes. Tout utilisateurice de la technologie a des retours à faire sur ce qui fonctionne ou pas, des idées de ce qu’il faut changer, des expériences à transmettre, bref une expertise. L’éducation populaire part d’une vérité simple : nous sommes tou⋅tes déjà expert⋅es du numérique, même si nous ne le sommes pas tou⋅tes à la manière d’un⋅e ingénieur⋅e. Plus encore, si on veut éviter de continuer à reproduire les problèmes systémiques du numérique tel qu’il est actuellement, cette expertise collective est indispensable.

    L’objectif étant de permettre à tout un⋅e chacun⋅e de se saisir des enjeux du numérique, il est fondamental que les méthodes que nous utilisons invitent à la discussion, à la participation, à l’évolution. Participer à un atelier sur les impacts environnementaux du numérique, c’est déjà réfléchir à ce qu’on veut garder ou pas dans le monde numérique actuel, c’est déjà se confronter aux besoins et aux enjeux des autres, c’est rentrer dans une démarche de délibération autour du numérique. C’est pour cette raison que nous accordons une attention particulière aux méthodes pédagogiques dans les interventions que nous construisons. L’important, c’est que les participant⋅es à nos formations repartent équipé⋅es et confiant⋅es sur leur capacité à réfléchir et à prendre des décisions, pas que tout le monde soit d’accord à la fin, et encore moins que tout le monde finisse d’accord avec nous.

    Sortir de la dystopie

    En 2000, le numérique était une utopie qui allait nous libérer tou⋅tes des contraintes de notre quotidien et impulser une nouvelle ère de progrès social. Vingt ans plus tard, le numérique a réussi à s’imposer partout, mais a pris en chemin des traits clairement dystopiques : les réseaux sociaux ont parfois permis de coordonner des révoltes démocratiques, mais sont aussi un espace de discrimination ; le travail à distance fait émerger des nouvelles formes de travail plus riches, mais permet aussi un renforcement de l’intensité du travail  ; Internet donne accès à un savoir incroyable, mais permet aux rumeurs et à la désinformation de se propager toujours plus rapidement ; …

    Faire de l’éducation populaire au numérique, c’est permettre à tou⋅tes de comprendre et de transformer cette réalité numérique complexe dans laquelle nous vivons maintenant. Sortir de la dystopie ne se fera pas par des débats de spécialistes, mais par l’intelligence collective.

  • Tuesday 23 January 2024 - 20:42

    Chaque jour de cette semaine, à 20:42, une nouvelle de 2042 concoctée avec amour par les participant⋅es des ateliers #solarpunk #UPLOAD de l’UTC.

    Aujourd’hui, la vie quotidienne sur le campus, on se bouge sans voitures à l’UPLOAD… Mais d’abord  cet apéritif riche en calories : le monologue d’un poêle de masse !

    Confession d’un poêle de masse

    — Enchanté, je suis le poêle de masse du foyer étudiant de l’UPLOAD ! Je trône dans ce grand salon collectif où vivent les étudiant·es, afin d’apporter de la chaleur à leur corps mis à rude épreuve par l’hiver picard et les pénuries énergétiques. Toutes les salles de l’université ne peuvent être chauffées, mais vous pourrez toujours compter sur moi pour vous apporter du réconfort physique et moral. Car attention, je ne suis pas qu’un vulgaire moyen de chauffage : oh non, je suis bien plus que ça ! Voulant réchauffer leurs corps, les étudiant·es se réunissent autour de moi, créant ainsi des moments festifs et intimes qui réchauffent aussi leurs cœurs. C’est sûrement pour ça que je suis l’un des rares objets du foyer à avoir mon propre surnom : “Poelito” qu’iels me nomment ! C’est bien sûr ironique, car je pèse plusieurs tonnes. Mais moi je n’ai rien à envier aux poêles classiques tout rachitiques, au contraire, c’est mon poids qui fait ma force en tant que poêle de masse ! Laissez-moi vous expliquer…

    Wood Stove par Matt Kern, licence CC-BY 2.0 Deed

     

    Je me nourris de bois, une ressource locale, abordable et renouvelable. Contrairement aux poêles classiques qui le consument lentement et réchauffent directement l’air ambiant, je le brûle violemment et le stocke dans la matière qui m’entoure. Il peut s’agir de brique, de pierre, de terre crue, de faïence, bref n’importe quoi d’assez dense pour retenir la chaleur par inertie. L’avantage, c’est que je libère de la chaleur par rayonnement tel un petit soleil, et ce à faible dose jusqu’à 24h voir 36h après ma combustion, ce qui est beaucoup plus agréable et pratique. Eh oui, il suffit de me nourrir de quelques bûches, et puis vous êtes tranquille pour le restant de la journée ! C’est très pratique quand l’étudiant·e responsable de ma combustion chaque matin a oublié son tour ou veut faire la grasse mat’ après une soirée bien arrosée à l’alcool de topinambour. Bon, en pratique je ne meurs jamais de faim car les étudiant·es aiment me nourrir sans cesse – tel des grand·es parent·es avec leur petit-enfant – faut dire que je ne suis pas compliqué. Grâce à ma combustion à haute température, je brûle plus efficacement tout type de bois, en produisant moins de pollution et ce pour un meilleur rendement (jusqu’à 90 % !) par rapport aux poêles classiques. Alors vous êtes convaincu·es ? Il n’y a plus qu’à me construire ! N’ayez pas peur, même des étudiant·es peuvent le faire, alors pourquoi pas vous !

    Je suis né à l’occasion d’un projet scolaire d’étudiant·es de l’UPLOAD. Iels ont commencé par identifier les différents matériaux qui me constitueraient : des pierres taillées par les apprenti⋅es tailleur·euses du coin pour la structure principale en contact avec les flammes, des briques récupérées d’un vieux muret effondré pour la structure secondaire et la cheminée, quelques faïences artisanales pour un habillage étanche et classe, de la terre crue en briques ou enduits pour recouvrir le tout et faire des bancs chauffants à mes côtés. Vous me verriez, je suis unique en mon genre, le digne reflet des matériaux et savoir-faire locaux !

    Après cet inventaire, les étudiant·es ont pu imaginer mon fonctionnement et mes plans. Comme tout poêle de masse, je suis composé d’un cœur de chauffe où se déroule la combustion, de circuits de fumées sinueux pour que la chaleur ait le temps d’être capturée par ma masse, de clapets pour rediriger l’air chaud en fonction des usages et d’un conduit de cheminée pour évacuer les fumées froides. Mais tous les poêles de masse n’ont pas autant de fonctionnalités que moi, je suis le top du panier ! J’ai une multitude de circuits pour envoyer l’air chaud vers différentes choses : l’air ambiant du foyer, l’eau des douches, les plaques de cuisine et même un mini-four à pizza directement au-dessus de mon cœur de chauffe. Je suis le cœur chauffant du foyer étudiant !

    Une fois les plans faits, il a bien fallu me construire. C’est pas compliqué mais ça prend du temps : heureusement il y a plein de gens à l’UPLOAD prêts à donner un coup de main. Iels y ont mis du cœur à l’ouvrage ! Chaque participant·e a tracé son prénom et des petits dessins dans mon enduit en terre, créant ainsi une œuvre d’art commune et conviviale. Ma construction s’est conclue par une grande fête pour célébrer le travail collectif accompli et la joie d’avoir enfin du chauffage. C’était si émouvant, de quoi faire pleurer même un cœur de pierre comme moi !

    Bibliographie
    SZUMILO David au nom de l’association Oxalis, « Poêle de masse OXA-LIBRE », wiki du low-tech lab, consulté le 18 janvier 2024 : https://wiki.lowtechlab.org/wiki/Po%C3%AAle_de_masse_OXA-LIBRE

    Autrice : Morgane RIGAUD, texte sous licence CC-BY-SA

     

     

    Mission dirigeable !

    Auteur·rices : Anouk THOMAS, Carlotta JUGÉ, Chloé MATHIEU, Joris TRIART, Morgane RIGAUD, sous l’encadrement de Christophe MASUTTI et Jean-Bernard MARCON, Ce document est disponible sous licence CC-BY-SA.

    Réveil en retard

    Dissimulés entre les feuilles de la façade verdoyante de la résidence universitaire, de petits moineaux avaient fait leur nid sous la fenêtre de la chambre de Maura. Leur doux chant l’avait tirée d’un rêve captivant. Son réveil n’avait pas sonné ce matin-là, sûrement encore un faux contact. Ces vieux bidules des années 1980 n’ont jamais été réputés pour la fiabilité des circuits intégrés. Pas grave, elle irait le réparer au Fablab de l’université.

    Maura se prépara pour une journée chargée à l’UPLOAD, l’Université Populaire Libre Ouverte Accessible et Décentralisée. Un détail attira son attention sur son calendrier de bureau : l’anniversaire de Théo prévu dans une semaine ! Il faudra lui trouver un cadeau. Réfléchissant à ce qui pourrait faire plaisir à son meilleur ami, elle fila vers la cuisine partagée. Pour faire le plein d’énergie, elle prit quelques graines et fruits secs en guise de petit déjeuner, ainsi qu’une infusion à l’ortie. Elle était en retard, elle le savait, mais le cours magistral sur les transports ne la réjouissait pas tellement. Ce qui lui plaisait, elle, c’était la bricole. Elle descendit de la résidence en vitesse par la tyrolienne et emprunta un vélo de la Ville pour gagner du temps.

    Voyage jusqu’à l’UPLOAD

    Sur la route, elle croisa le vieux Grégoire qui se déplaçait en tic-tic, sorte de tuk-tuk à la sauce compiégnoise. Elle se moquait souvent de ces véhicules – au principe tyrannique d’une personne tranquillement assise à l’arrière tandis qu’une autre s’essoufflait à tirer le tout – mais il fallait avouer que c’était bien pratique pour les personnes n’ayant pas la capacité de se déplacer à vélo par elles-mêmes.

    « Alors Grégoire, tu penses arriver avant moi à l’UPLOAD ?
    — On va bien voir ! Le premier arrivé garde une place à l’autre dans l’amphi.
    — Ça marche ! »

    Maura se mit à pédaler plus vite pour dépasser le vieil homme, mais il y avait pas mal de circulation. Elle entendit au loin des sirènes et vit une ambulance passer à vive allure. Sans doute encore un accident de vélos au croisement du Boulevard Gambetta. Les gens devraient vraiment davantage respecter les feux tricolores : c’était bien l’une des rares choses que la voiture avait apportées de bon, et l’une des rares choses que l’on avait gardées d’elle d’ailleurs.

    À cause des pénuries de carburant, on avait délaissé les voitures pour finalement les interdire complètement. Vécue comme une privation au départ, la disparition de ces « bagnoles » avait montré des vertus salvatrices. L’air était plus pur et les rues plus sûres.

    Le chant des oiseaux avait remplacé le grondement des moteurs. Les parkings étaient convertis en places de marché de quartier ou utilisés pour divers usages collectifs, ressourceries ou ateliers. Certaines routes avaient été décapées de leur bitume pour y replanter des arbres apportant de la fraîcheur lors des étés toujours plus chauds, et des voies routières d’autrefois revenaient désormais aux piétons et cyclistes. Les voitures uniformes avaient laissé la place une joyeuse hétérogénéité de vélos en tout genre. Certains étaient traficotés à partir des carcasses et composants d’anciennes voitures, dont le recyclage massif fournissait une source de matériel et de créativité pour de nouvelles inventions. Les ambulances à hydrogène faisaient partie des rares véhicules motorisés encore autorisés en ville, fonctionnant grâce aux quelques stations d’électrolyse installées çà et là.

    Maura et Grégoire arrivèrent finalement en même temps au hall d’entrée de l’UPLOAD. C’était un lieu qui formait avant tout des ingénieur⋅es, mais aussi toute personne curieuse et désireuse de s’instruire dans les domaines techniques. L’université consistait en un regroupement de bâtiments végétalisés, rénovés ou fabriqués grâce à des ressources locales et des techniques de construction sobres. Mais le bâtiment préféré de Maura était le Fablab, un grand atelier où l’on avait tout le matériel et l’aide nécessaire pour réparer, recycler ou construire n’importe quoi. Le gardien du Fablab était Grégoire, un papy ronchon mais gentil de 64 ans. Malgré les taquineries qu’elle lui envoyait, Maura avait beaucoup d’estime pour lui. Il lui avait appris énormément sur la menuiserie et l’artisanat. Au-delà du Fablab, il y avait également de nombreuses salles pour que les élèves puissent organiser et assister à des conférences, ateliers pratiques et retours d’expériences. Et c’est justement en salle A100 que le cours sur les transports se déroulait.

    Cours sur les transports

    Maura et Grégoire ouvrirent la porte de l’amphi et s’assirent rapidement pour ne pas déranger l’exposé du professeur, un spécialiste des mobilités. Son cours introductif portait sur l’impact de l’effondrement sur nos modes de déplacements actuels. Maura, qui était certaine qu’elle allait passer une bonne partie du cours à somnoler, se décida à tout de même en écouter une partie :

    « L’obsolescence des moyens de transports traditionnels suite à l’effondrement nous a poussés à totalement repenser l’urbanisme et la manière dont nous nous déplacions… ».

    Le professeur vanta l’efficacité du tramway Compiègnois, décrivit en détails le processus d’aménagement et de création d’espaces verts pour les animaux de trait, s’attarda sur la transformation des routes en pistes cyclables et équestres, puis épilogua sur la quantité de voitures prêtes au recyclage qui gisaient à la déchetterie. La deuxième partie du cours portait sur la place prépondérante des dirigeables dans le transport de marchandises et de la place essentielle qu’occupait l’aéroport de Compiègne dans celui-ci.

    Assis au premier rang, Théo, qui avait une grande fascination pour les dirigeables, rejoignit le professeur et commença à discuter avec lui des différents mécanismes utilisés par les dirigeables lors de changements d’altitudes, l’un défendait la compression des gaz et l’autre la descente assistée par propulsion. Maura crut qu’elle allait s’évanouir d’ennui. Soudain, la délivrance : la fin du cours était annoncée.

    Enfin, la journée allait pouvoir commencer. Maura et Grégoire retrouvèrent Théo puis se dirigèrent vers la cantine collective pour le déjeuner. Aujourd’hui au menu : concombres verdoyants à la sauce vinaigrette en entrée, œufs au plat venus tout droit du poulailler de l’UPLOAD et une généreuse part de tarte aux pommes servie en dessert. Pour les étudiants qui souhaitaient cogérer le restaurant, des cours de nutrition étaient obligatoires. Les autres pouvaient aider à la préparation des repas du matin et du soir avec les aliments récoltés dans le potager. Après s’être servis, Théo, Maura et Grégoire s’installèrent à une table et dégustèrent le délicieux repas concocté par les étudiants.

    « Vous voudriez assister à quel cours maintenant ? Je sais qu’il y a le temps de partage de savoir-faire en jardinage à 14h, ça pourrait être intéressant.
    — Je suis d’accord, répondit Maura, en vrai j’aimerais bien apprendre à planter des tomates !
    — Va pour l’atelier de jardinage !
    — Moi je vous laisse, je retourne au Fablab faire l’inventaire, dit Grégoire en se levant.
    — OK, à ce soir Grégoire ! »

    Atelier jardinage

    Avec enthousiasme, Maura et Théo se dirigèrent vers la serre et le potager. Un petit groupe s’était déjà formé et écoutait la présentation du jardinier :

    « Bonjour à tous, j’espère que les concombres vous ont plu ce midi. Aujourd’hui le cours portera sur les différentes combinaisons de plantes. Cette technique appelée compagnonnage est née de l’observation et de la pratique.

    Si je prends l’exemple des légumineuses qui enrichissent le sol en azote, il peut être judicieux de les associer à des plantes qui ont besoin de cet apport comme les tomates ou les cucurbitacées. De plus, certaines plantes aromatiques, grâce à leurs odeurs particulières, peuvent éloigner voire éliminer des insectes nuisibles comme le basilic qui est un fort répulsif de mouches et moustiques. Il s’associe parfaitement avec les tomates, asperges, poivrons, piments et aubergines. Maintenant c’est à vous de jouer : choisissez une combinaison dans le manuel et plantez-la en respectant les techniques de jardinage. »

    Tous les étudiants mirent la main à la pâte et s’occupèrent en binôme d’une combinaison de plantes. Maura et Théo avaient choisi l’association thym-brocoli. Le thym planté à proximité permettrait d’éloigner les mouches blanches des brocolis. Après avoir fini leur plantation, le jardinier arriva pour inspecter les travaux finis.

    « Pas mal, lâcha-t-il, pour une première, vous vous en sortez bien !
    — Merci, c’est pas si dur en fait le jardinage ! Il y a des petites techniques à apprendre et puis notre potager se retrouve rempli de bons fruits et légumes, répondit Maura enthousiaste.
    — C’est vrai, mais il y a aussi toute la partie entretien du potager ! objecta le jardinier. Il y a dans toutes disciplines des parties moins agréables mais essentielles qui nous rendent encore plus fiers du travail accompli. »
    Le jardinier se tut, il semblait méditer. Théo saisit cette opportunité pour s’introduire dans la conversation.
    « Moi quand je travaille sur les dirigeables, je suis toujours fier du travail accompli !
    — Oh non, pas encore tes dirigeables ! s’exaspéra Maura.
    — Vous saviez que les nouveaux dirigeables à panneaux solaires émettaient seulement l’équivalent d’1 % des émissions CO2 d’un avion pour du fret, alors que…
    — Théo, reste concentré sur le potager ! lui intima Maura.
    — Vous ferez moins les malins quand j’aurai un poste d’ingénieur dans une des usines d’assemblage !
    — Les usines fluviales ? demanda le jardinier intrigué.
    — Oui ! Elles sont placées à côté des fleuves, car les dirigeables ont besoin d’hydrogène, et pour produire de l’hydrogène on a besoin de beaucoup d’hydro-électricité, d’où les barrages !
    — Tu parles de l’électrolyse ?
    — Exactement ! » Le jardinier se tourna vers Maura, puis s’adressa à nouveau vers Théo :
    « Vous m’avez l’air plutôt débrouillards, vous suivez le cours de recyclage ?
    — Évidemment ! répondit Maura.
    — On se verra certainement au cours de demain dans ce cas ! Je me suis inscrit récemment, mais bon j’y connais pas grand-chose, dit-il l’air gêné.
    — T’inquiète pas on sera là pour t’aider ! Au fait moi c’est Maura ! s’exclama-t-elle.
    — Je m’appelle Émile, enchanté ! »

    Cours de recyclage

    Le jour suivant, nos amis se retrouvèrent en cours de recyclage portant sur le chapitre des étapes menant à la réutilisation des composants de la voiture.

    Théo était happé par le cours, qu’il trouvait utile pour son projet de conception de dirigeables. Il apprit ce jour-là que les voitures ne pouvaient pas encore être entièrement recyclées, la réutilisation et la valorisation des composants atteignaient seulement 80 % de la masse des véhicules. Pour cela, il fallait respecter plusieurs étapes : la dépollution, le démantèlement, le broyage et enfin le recyclage des composants. Tout d’abord, il fallait dépolluer en retirant tous les liquides de la voiture puis la démonter pour mettre de côté les pièces réutilisables. La carrosserie était ensuite broyée pour créer de la ferraille, utilisée dans les nouveaux produits en acier comme les ustensiles de la cantine collective, et le reste des composants, tels que le verre ou le caoutchouc, étaient également recyclés. Beaucoup d’objets dans la ville étaient issus de ce processus de recyclage, comme l’horloge centrale, les lampadaires et les machines des usines relocalisées.

    Maura, assise derrière, chuchota à Émile et Grégoire :
    « L’anniversaire de Théo c’est dans une semaine ! J’aimerais beaucoup lui faire une surprise, j’ai besoin de votre aide. J’ai pensé que ce serait une bonne idée de lui offrir un dirigeable… miniature ! Il adore ça et ne fait qu’en parler, c’est le cadeau idéal ! Ça vous dirait de m’accompagner ce soir pour aller chercher les matériaux ? »
    Toujours prêt à aider les autres, Émile répondit sans hésitation :
    « Carrément !
    — C’est une très bonne idée Maura, dit Grégoire. Je me fais un peu vieux pour ce genre d’escapade à la déchetterie, mais je pourrai vous aider à le fabriquer au Fablab une fois tous les éléments réunis ! »

    Escapade nocturne à la déchetterie

    Émile et Maura bouillaient d’impatience, c’était le moment d’aller chercher les matériaux pour la confection du cadeau de Théo. Ils étaient déterminés à aller les récupérer à la déchetterie de la Ville, mais savaient que cette escapade ne se serait pas de tout repos. La déchetterie était commune à tous les habitants et pour avoir accès aux matériaux, il fallait une raison valable, ça devait être utile à toute la ville. La fabrication d’un cadeau pour un ami n’était certainement pas de première nécessité, c’est pourquoi ils devaient y aller de nuit, sans être repérés. Il y avait des gardes, certes, mais ça ne les intimidait pas. Ils avaient un plan d’action.
    « Si on part à 22 h, il fera encore jour. Je pense que c’est mieux de partir vers minuit.
    — Je suis d’accord, mais du coup le tramway ne passera plus à cette heure-là. On y va comment ?
    — On pourrait emprunter un tic-tic, c’est toi qui pédaleras à l’aller et moi au retour, ça te va ? proposa Maura en esquissant un sourire.
    — Ça me va ! Faudra le garer assez loin de la déchetterie sinon ils suspecteront quelque chose. »

    Émile et Maura arrivèrent à la déchetterie à bout de souffle. Ils se faufilèrent par un petit trou du grillage que des rongeurs avaient grignoté. Ils fouillèrent partout dans les tas de matériaux sans parvenir à trouver de quoi fabriquer le dirigeable. La déchetterie était pleine d’épaves de voitures en tout genre. Il y avait des centaines de volants, de jantes, de sièges amovibles, de portières mais aucune trace de ballon ni de ficelle. Au bout d’un moment, les deux copains trouvèrent un coin isolé où s’empilaient nombreuses boîtes en carton dans lesquelles ils découvrirent tout ce dont ils avaient besoin, et plus encore ! Le Graal ! Avec excitation, ils s’emparèrent de quelques vis, une petite planche en bois et du fil élastique. Il y avait aussi une multitude de débris de carrosserie et une petite hélice.

    « On a presque tout ce qu’il nous faut ! Les dirigeables sont fabriqués avec des matériaux bio-composites et de la fibre de carbone, mais d’après Théo on les fabriquait avec du bois, l’aluminium et du tissu, on peut déjà construire la nacelle, les ailes et les moteurs ! »
    Il ne manquait plus qu’un ballon. En cherchant les dernières pièces du puzzle, ils trouvèrent un objet très étrange. Il ressemblait aux pales d’une éolienne mais ces pales étaient arrondies et trouées, de la taille d’une main et de couleur fluorescente.
    « C’est quoi ça ? C’est trop bizarre ! s’exclama Maura.
    — Aucune idée, mais ça pourrait être utile de le désosser et de voir comment ça fonctionne. On dirait qu’il y a un roulement à billes à l’intérieur ! »
    Les deux aventuriers s’amusèrent à faire tourner l’objet dans leur main et en oublièrent presque le but de leur expédition. La lumière d’une lampe torche au loin les fit revenir à la réalité. Ils se dépêchèrent de trouver un ballon de baudruche mais en vain. Une bouteille en plastique de forme allongée était là par terre, elle ferait très bien l’affaire. Tous les matériaux étaient maintenant dans leur sac à dos, ils pouvaient déguerpir.

    L’histoire du Hand Spinner

    — Alors les enfants, qu’est-ce que vous avez trouvé de beau ?
    Émile et Maura vidèrent leur sac à dos sur le plan de travail. Grégoire était étonné de voir qu’il y avait un objet qu’il connaissait bien.
    — Haha j’adore ! Vous avez trouvé un hand spinner, ça fait bien longtemps que j’en avais pas vu ! Vous savez, c’était à la mode vers 2017 ! Tout le monde en achetait pour s’amuser mais à la base c’était une aide pour les enfants autistes.
    — Comment ça ?
    — Eh bien, en 1997, une femme américaine avait décidé de fabriquer pour sa fille autiste un hand spinner. Il servait à la déstresser et à la calmer. Cet objet pouvait aider les enfants autistes ou ayant des troubles de l’attention à se concentrer.
    — Mais c’est une trop bonne idée ! Je suis sûr que ça pourrait intéresser l’établissement de soins de la ville ! s’exclama Émile.
    — Oui, dit Grégoire en regardant l’objet de près, ça me semble pas trop difficile de demander aux volontaires du Fablab d’en reproduire un certain nombre… »

    De retour au campus, ils dessinèrent un croquis du futur dirigeable miniature puis commencèrent à en assembler les pièces.
    « Je me demande pourquoi Théo est toujours autant à fond sur les dirigeables, s’interrogea Maura.
    — Tu sais, je connaissais le père de Théo, répondit Grégoire. Je ne vous en ai jamais parlé, mais il y a dix ans, son père est mort pendant la troisième pandémie. C’était un ingénieur en aéronautique passionné de dirigeables. Et depuis ce jour, Théo s’est juré de suivre ses pas et de devenir à son tour ingénieur spécialisé en dirigeables. »

    Image Public Domain via Wikimedia Commons

    Anniversaire Surprise

    La semaine suivante, Grégoire, Émile et Maura s’étaient cachés sous les tables de la cantine collective pour faire la surprise à Théo. Celui-ci fut plus que ravi du petit dirigeable bricolé avec amour par ses amis. Après l’avoir suspendu au plafond de la cantine où ils avaient installé leur petite fête, Théo fit un discours de remerciement où il se laissa aller à évoquer avec passion ses projets… de dirigeables !
    « … jusqu’à présent, nous les avons employés depuis l’effondrement pour transporter du fret à moindre coût énergétique, mais il faudrait pouvoir passer à la vitesse supérieure en imaginant des transports à moyenne et longue distance ! Car pour les modes de déplacement intra-urbains, on est en passe de répondre aux besoins avec les tramways et vélos, mais il nous faut aussi envisager des modes de transports de ville à ville pour des passagers. Une métropole ne peut pas rester sans communications physiques avec les régions alentour ! C’est pourquoi j’ai conçu un prototype économe et spacieux, un peu plus élaboré que mon joli cadeau, ajouta-t-il en déclenchant des sourires, un modèle qui permettra de… »

    Un des amis de Théo présents à la fête l’interrompit : :
    « Hé Théo ! Il est joli ton discours, mais concrètement, comment tu vas réaliser ton prototype ? Ce sera quoi le gaz dans l’enveloppe ? Parce que l’hydrogène c’est dangereux non ?
    — Alors, l’hydrogène c’est inflammable facilement en effet. Il y a eu pas mal d’accidents, dans les années 1920. Mais depuis l’effondrement, la recherche dans l’aéronautique s’est beaucoup penchée sur cette problématique, permettant de grandes avancées sur la sécurité des dirigeables. Et les normes de sécurité ont beaucoup évolué ! Elles sont très strictes, les matériaux utilisés sont plus judicieux, et le nombre d’accidents quasi nul. Comme pour les avions, à l’époque où on en utilisait. Tu peux avoir confiance dans les dirigeables actuels !
    — Ok je vois ! Mais à quoi ils carburent les dirigeables ?
    — Eh bien par exemple, mon prototype de dirigeable utilise la propulsion humaine : avec mes super muscles et mon pédalier, je m’envole ! Par contre, évidemment, ce n’est pas ce système qui est utilisé pour les dirigeables de fret. C’est surtout de la propulsion électrique grâce à des capteurs photovoltaïques. »

    C’était parti, on n’allait plus pouvoir l’arrêter… Et tant mieux, car son enthousiasme était communicatif.

     

    Bibliographie

    « Le dirigeable à pédales de Stéphane Rousson », Velo-design, (April, 2018), URL

    « Compagnonnage au potager : l’association de plantes amies », Autour du potager, URL

    N. Guellier, « Association de plantes au jardin : la technique du compagnonnage », Le Monde.fr,
    (2014, December 26), URL

    C. Pflaum, T. Riffelmacher & A. Jocher, « Design and route optimisation for an airship with onboard solar energy harvesting », Tandfordonline
    (2023 March 20), URL

    Dr. Barry E. Prentice & R. Knotts, « Cargo Airships : an International Status Report », (2014), URL

    S. K. Dash, S. Chakraborty & D. Elangovan, « A Brief Review of Hydrogen Production Methods and Their Challenges », Energies, (January 2023), URL

    T. Terlouw, C. Bauer, R. McKenna & M ; Mazzotti, « Large-scale hydrogen production via water
    electrolysis : a techno-economic and environmental assessment », Energy and Environmental Science, (2022), URL

    H. Mason, « Next-generation airship design enabled by modern composites », CompositesWorld, (2023 September 20), URL

    C. Chagny, « Le recyclage dans la filière automobile », Carnauto, (April, 2021), URL

    Paprec, « Tout savoir sur les véhicules hors d’usage », (2020), [URL] (https://www.paprec.com/fr/comprendre-le-recyclage/tout-savoir-sur-les-matieres-recyclables/vehicules/)

     

     

  • Monday 22 January 2024 - 20:42

    Chaque jour de cette semaine, à 20:42, une nouvelle de 2042 concoctée avec amour par les participant⋅es des ateliers #solarpunk #UPLOAD de l’Université Technologique de Compiègne (UTC).

    Aujourd’hui, ça clashe sévère à la radio pirate…

    Panique à bord de Padakor

    Un texte du collectif Radio Padakor soumis à la licence CC-BY-SA 4.0

    – Yo, les clodos !

    Depuis qu’une députée avait utilisé ce terme pour désigner des réfu-clims, il avait essaimé dans les milieux militants, devenant un salut amical. Une façon de se rappeler pourquoi on luttait. Justement, Luciole avait besoin d’entretenir sa hargne. Elle serrait fort le micro.

    – Le monde d’avant ne demande qu’à revenir. À nous de l’en empêcher. J’annonce la naissance de Radio Padakor, média d’information indépendant, local, éthique, vénère.

    Elle balança London Calling.


    Nouvelle journée, nouvelle émission. Un horaire, 18:30 et une fréquence, 98.6 FM : c’est tout ce dont l’équipe de Radio Padakor (AirPD) a besoin pour accomplir sa tâche informationnelle.

    Aujourd’hui, autour de la petite table se trouvent deux invités : Jarvis le jardinier, un habitué des ondes qui n’est plus à présenter, et Victoire, une experte environnementale venue pour partager son point de vue sur la situation à Compiègne.

    Après une brève introduction, l’émission peut enfin commencer. Le vieil homme qu’est Jarvis prend la parole le premier. Aujourd’hui, il est venu parler de tomates.

    Agacé par les interférences qu’il entend dans son retour casque, il fait des signes au pauvre Mathias qui se débat avec sa console pour tenter de résoudre ces aléas techniques.

    — Le bouleversement climatique nous a apporté son lot de catastrophes, mais il a fourni quelques compensations. On peut désormais envisager de cultiver des tomates en Picardie, à l’air libre, sur sol vivant. Il n’y a plus besoin de sélectionner des variétés hybrides et on peut facilement utiliser les graines issues des fruits de l’année précédente.

    — Tout de même, ça doit être moins efficace » fait remarquer l’experte.

    Jarvis, surpris d’avoir été interrompu, dévisage la jeune femme.

    — C’est comme ça que fonctionne la nature ; c’est pour ça que les fruits produisent des graines.

    — Ouais, ça va bien pour manger deux-trois salades de tomates par an, mais pas plus…

    — Ça fait des décennies que je cultive des tomates, et croyez-moi, j’obtenais déjà de beaux rendements avant qu’il ne fasse aussi chaud en Picardie.

    Il reprend.

    — Il y a une contrainte à connaître, impérativement : c’est le principe de rotation. La tomate est gourmande en azote. Le sol qu’elle laisse derrière elle est appauvri. Il faut donc éviter de replanter des tomates au même endroit année après année, au risque de voir diminuer sa production. Idéalement, on attendra cinq ans avant de replanter des tomates dans une parcelle.

    Il se tourne vers Victoire pour lui décocher cette flèche du Parthe : « C’est peut-être ça que vous ignoriez, madame. »

    — Bah, de l’azote, on peut toujours en apporter, rétorque-t-elle sans s’émouvoir.

    — Alors, en effet, il est indispensable d’amender sa terre. C’est bien pour ça qu’on fait du compost. Mais attention. La tomate est sensible au mildiou. Les pieds de tomates arrachés après la dernière récolte ne vont pas au compost. C’est dangereux, on risque de véhiculer la maladie. Je rappelle que le mildiou s’installe très rapidement. Il faut lutter contre lui dès les premiers signes, avec le meilleur des fongicides, le purin d’ortie. Je vous proposerai une émission sur l’ortie un de ces jours, c’est vraiment une plante fascinante, qui a de très grandes qualités.

    — Une plante envahissante et urticante, merci bien ! ironise Victoire.

    — Mais enfin, vous n’y connaissez rien ! L’ortie est une des clés de voûte de nos écosystèmes. Elle contient tous les acides aminés essentiels et représente un apport idéal en protéines végétales.

    Pour en revenir aux tomates, vous pouvez désormais planter toutes les variétés pour lesquelles vous trouverez des graines. Toutes pousseront facilement sous nos latitudes, à condition de les protéger de l’humidité persistante qui apportera le mildiou. On arrose au pied, jamais les feuilles, et pas si souvent que ça ! Quand vous les cuisinez, conservez les graines que vous laverez et laisserez sécher afin de préparer l’année suivante.

    Enfin, dernier conseil : ne laissez pas vos sols nus quand vous aurez arraché vos pieds de tomates désormais inutiles. Plantez des légumes d’automne peu exigeants, comme des légumineuses (par exemple des fèves) ou des légumes racines (carottes, navet, sans oublier notre betterave picarde) ou encore des engrais verts comme les épinards, la moutarde qui vont régénérer votre sol.

    Mathias s’est laissé surprendre par cette fin abrupte. Il pensait que Jarvis, comme à son habitude, se laisserait emporter par la passion et parlerait plus longtemps.

    — Merci, Jarvis, c’était très intéressant, comme toujours. Nous allons maintenant demander à Victoire de se présenter et de nous parler de son travail.

    — Oui, dit Jarvis, taquin. Victoire, comment justifiez-vous votre existence ?

    Ceux qui le connaissent bien doivent sourire derrière leur poste de radio ; il a coutume d’utiliser cette question d’Isaac Asimov.

    La jeune femme explique qu’elle est écologue, arrivée dans la région depuis peu, sensible à la situation critique dans laquelle se trouvent les habitants de Compiègne. Radio Campus ayant refusé de lui donner la parole, dit-elle, la scientifique en quête de visibilité s’est tournée rapidement vers l’alternative plus libre qu’est AirPD.

    En premier lieu, elle déclare vouloir parler de ce que l’entreprise qui l’emploie, Écorizon, apportera à la ville.

    Mathias intervient.

    — Oui, les habitants s’interrogent, ils craignent que l’installation de cette entreprise qui produit des semences modifiées génétiquement ne soit néfaste à Compiègne.

    — De fait, la situation écologique est déjà critique, rappelle l’experte. En effet, la pollution de l’air est faible puisque l’utilisation des voitures individuelles a été divisée par dix depuis que les véhicules thermiques ont été interdits dans les Hauts-de-France, cependant la pollution des sols et des eaux reste forte.

    Victoire ne manque pas d’évoquer, notamment, la situation écosystémique des eaux de l’Oise, et plus spécifiquement la prolifération des écrevisses de Louisiane, une espèce invasive qui brutalise la faune locale et détruit petit à petit les berges. Elle n’oublie pas de souligner que ces écrevisses, comme beaucoup d’autres d’espèces colonisatrices, sont apparues dans la région il y a plusieurs années, notamment à cause d’éleveurs peu scrupuleux. L’arrivée d’une nouvelle industrie en ville rappelle à tous et toutes les pénibles souvenirs du capitalisme décomplexé du siècle passé.

    Cependant, l’experte soulève une question : « Peut-on réellement comparer la situation actuelle à la précédente ? ».

    Mathias et Jarvis se regardent, quelque peu incrédules.

    L’experte poursuit, afin d’expliciter ses propos. En effet, Écorizon serait, elle, bien plus soucieuse de l’environnement. La preuve en est : elle propose un projet de compensation écologique, de dépollution du canal.

    Jarvis intervient rapidement et demande comment tout ceci est censé se dérouler, alors même que l’entreprise polluera l’eau et le sol par ses rejets organiques et chimiques.

    La jeune femme ne se démonte pas ; elle a décidément réponse à tout. En réalité, les rejets seront minimes, explique-t-elle au micro.

    — Pour ce qui est des déchets chimiques, ils restent rejetés en petites quantités et surtout toujours en dessous des seuils fixés par les réglementations sanitaires européennes. Dans le cas des résidus organiques, pas de souci non plus, il suffit de les laisser se décomposer et cela permettra même de revitaliser des sols. Tout a déjà été pensé, vous voyez.

    Jarvis l’interrompt prestement :

    — Comment des résidus organiques sont-ils censés se décomposer pour nourrir les sols, si les déchets en question sont issus de plants OGM spécifiquement conçus pour se conserver le plus longtemps possible après leur récolte ? »

    Victoire ignore complètement cette intervention, probablement à cause de la difficulté de répondre face à un argument aussi pertinent, et déroule son discours comme si de rien n’était.

    L’écologue monopolise l’antenne. Désormais, c’est sur les écrevisses qu’elle veut revenir. Ces crustacés sont, outre son dada manifeste – bien qu’on puisse, paradoxalement, observer une broche en forme de crabe sur la veste de la scientifique – une catastrophe pour l’écosystème local.

    En effet, arrivées il y a quelques années, de toute évidence en ayant remonté l’Oise grâce aux porte-conteneurs naviguant sur le Canal Seine-Nord, ces dernières sont une des préoccupations écologiques de la ville, si ce n’est la plus grande. Les écrevisses de Louisiane étaient déjà un problème bien avant leur débarquement à Compiègne.

    Elle enchaîne sur un véritable exposé.

    — Il y a vingt ans, les écrevisses de Louisiane avaient colonisé près de 80 % du sol français. L’Oise restait pourtant épargnée de leur présence. Dès 2035, une fois le canal achevé, des doutes furent émis sur la possibilité qu’elles puissent, via les péniches, arriver jusqu’ici. Aujourd’hui, elles sont installées depuis près de cinq ans, et tout le monde en connaît les conséquences n’est ce pas ?

    « Tout un chacun sait ce que font ces animaux invasifs, à savoir propager des maladies décimant la faune locale, en plus d’occuper des niches écologiques autochtones. Leur nidification pose un autre problème sérieux : l’érosion des berges. On parle ici en effet de galeries creusées à même la terre ou l’argile, fragilisant petit à petit les berges de l’Oise, ce qui provoque, au fil du temps, la destruction des zones de pêche et des zones portuaires locales.

    « À ce problème de taille, Écorizon apporte pourtant une solution plus qu’inespérée : l’éradication des écrevisses de Louisiane serait comprise au sein du programme de compensation écologique proposé par la firme. Pour ce faire, nous proposons de relâcher, de manière ciblée, sur une zone limitée et temporairement, une toxine issue des de l’usine de traitement des eaux de l’Oise. Cette dernière ne viserait que les écrevisses, évidemment.

    Jarvis est stupéfait : cela n’a aucun sens, il doit encore intervenir. Le vieil homme ne manque donc pas de couper la parole de l’écologue, une nouvelle fois, par un violent « *Shut up  !* » tout droit sorti de son cœur d’Écossais.

    Il confronte la soi-disant écologue à ses propos, il la questionne : comment une toxine, prétendument aussi efficace, pourrait-elle ne cibler que les écrevisses ?

    Victoire, de nouveau, ne se démonte pas : la toxine, prétend-elle, passe uniquement par les branchies des crustacés. Jarvis s’énerve : les poissons aussi ont des branchies, cette toxine leur serait également inoculée.

    — Faire mourir les quelques espèces locales encore présentes pour éradiquer une espèce envahissante, ce serait de la folie. Ce serait signer l’arrêt de mort de tout un écosystème qui, s’il est aujourd’hui fragilisé, serait demain complètement vide de vie. En plus, faire passer un de vos déchets comme un remède miracle, c’est vraiment du *bullshit !* »

    Jarvis se tourne alors vers Mathias qui anime l’émission :

    — Comment avez-vous pu inviter une pareille fantaisiste, qui ne sait pas de quoi elle parle et qui balance des contre-vérités depuis tout à l’heure ? »

    La gêne de Mathias est palpable. Il essaie de répondre, mais sa voix se perd dans un bafouillis incompréhensible. Plutôt problématique pour un animateur radio ! D’autant que c’est le moment que choisissent les interférences pour revenir brouiller l’émission du signal. Il est encore plus désemparé quand son téléphone affiche un SMS de Luciole : « MAIS QU’EST-CE QUE TU FOUS ? STOPPE TOUT DE SUITE LA DIFFUSION ! ! ! ».

    en gros plan un micro de studio

    Photo pxhere.com licence CC0

    Jarvis enfonce le clou.

    — Je pensais que l’équipe de Radio Padakor était plus rigoureuse que celle de Radio Campus, avec un véritable esprit journalistique. Je me rends compte que ce n’est pas le cas. Franchement, je regrette d’être venu et je ne reviendrai pas. »

    Il pose violemment son casque sur la table, se lève et quitte le studio d’enregistrement.

    La jubilation de Victoire se lit sur son visage : elle va pouvoir dérouler ses arguments sans être interrompue.

    Mathias se secoue et récupère la main en coupant le micro de son invitée avant qu’elle ait eu le temps de reprendre la parole.

    « Le temps qui nous était imparti arrive à son terme. Je remercie chaleureusement nos deux invité⋅es, je vous prie d’excuser les petits problèmes techniques que nous avons rencontrés. Vous retrouverez Luciole demain à la même heure. »

    Dans sa précipitation, il lance What a Wonderful World, le morceau originellement proposé par Victoire pour clôturer l’émission, mais qui désormais résonne tout à fait différemment.

     

     

    Bibliographie

     

     

  • Monday 22 January 2024 - 11:38

    Vous en avez sans doute entendu parler : Mickey entre enfin dans le domaine public. Enfin… c’est un peu plus compliqué que ça… Notre dessinateur Gee vous explique tout ça.

    Note : cette BD reprend partiellement la chronique que Gee a donnée mardi dernier dans l’émission de radio de l’April, Libre à vous ! (dont le podcast sera disponible prochainement). Si la chronique et la BD partagent une trame commune, elles ne sont pas identiques mais complémentaires.

    Mickey dans le domaine public

    Le copyright étatsunien est un drôle d’animal qui, pendant des décennies, a grandi avec un autre animal : une petite souris.

    1976. Un cadre de chez Disney dit : « Dites, avec ce copyright qui expire au bout de 50 ans, notre Mickey Mouse de 1928 va entrer dans le domaine public dans 3 ans… Ça va pas du tout. » Un politicien indépendant et intègre répond : « Oula, en effet ! Passons la durée du copyright à 75 ans après la publication de l'œuvre ! »

    1998. Même image, le mec de chez Disney dit : « Dites, avec ce copyright qui expire au bout de 75 ans, notre Mickey Mouse de 1928 va entrer dans le domaine public dans 5 ans… Ça va pas du tout. » Un politicien indépendant et intègre répond : « Oula, en effet ! Passons la durée du copyright à 95 ans après la publication de l'œuvre ! »

    2020. Même image, le mec de chez Disney dit : « Dites, avec ce copyright qui expire au bout de 95 ans, notre Mickey Mouse… » Le politicien le coupe en criant : « ÇA VA BIEN, MAINTENANT ! »

    Bon, je ne suis pas sûr que ce soit un vrai sursaut de décence qui soit à l’origine de cet arrêt de l’augmentation de la durée du copyright

    Quoi qu’il en soit, après bien des années d’attente, cette fois c’est fait :

    Mickey Mouse entre dans le domaine public.

    Mais alors attention, pas n’importe lequel : juste celui de Steamboat Willie, le fameux film d’animation de 1928.

    Une image montre le Mickey de 1928, en noir et blanc, avec des gros yeux, pas de gants blancs, etc. Lui, c'est bon. Une autre image indique « Mickey de Fantasia (1940) », mais montre un autre personnage, « Marcel Morbac », une alternative libre, vu qu'on n'a pas le droit de réprésenter l'officiel… Marcel : « Salut ma couille, ça biche ? »

    Ajoutons à ça la tripotée de marques que Disney a pris soin de déposer autour de sa mascotte…

    Gee et la Geekette regardent une image de Mickey au gouvernail d'un bateau. La Geekette demande : « Devinette : cette image est-elle extraite du dessin animé de 1928 dans le domaine public ? Ou bien de la séquence d'intro de TOUS les films d'animation de Disney depuis 2007, marque déposée ? » Gee, dubitatif : « Euuuh … » La Geekette : « Questions subsidiaires : quel droit s'applique donc à cette séquence ?  Disney peut-il te poursuivre si tu l'utilises ? » Gee : « Euuuuuuh… » Le smiley, blasé : « Dans le doute, on va s'abstenir. C'est bien le but. »

    Ajoutons aussi le nouveau design rétro de Mickey, très ressemblant à celui de 1928, que Disney a balancé en 2013, entre le fromage et le dessert. Histoire qu’il y ait toujours un petit doute sur lequel vous utilisez…

    Gee, ironiquement, devant un comparatif : « Comme on dit, le confort du nouveau dans le charme de l'ancien… Le copyright du nouveau sur le design de l'ancien… » Le comparatif montre le Mickey de 1928, et le Mickey de 2013, remplacé à nouveau par Marcel Morbak qui dit : « Me revoilà, les aminches. On s'fait un p'tit morpion pour passer le temps ? »

    Après, ne rigolons pas trop fort sur les délires du copyright étatsunien… de notre côté de l’Atlantique, c’est pas beaucoup plus reluisant.

    La Geekette explique d'un air blasé : « Chez nous, c'est 70 ans après LA MORT de l'auteur ou autrice que ça entre dans le domaine public… » Gee, souriant : « Et donc, comme Antoine de Saint-Exupéry est mort en 1944, le Petit Prince n'est entré dans le domaine public qu'en 2015. »

    La Geekette s'exclame soudain : « NON ! En tout cas, pas en France ! » Gee fait un bond en arrière en criant : « Hein ?! » La Geekette explique : « Saint-Ex étant mort pour la France, il profite d'une extension de droits d'auteur de 18 ans et n'entrera dans le domaine public qu'en 2033 ! » Gee : « What ze feuk ?! »

    Je sais, là, vous allez me dire…

    Mais POURQUOI cette extension ?

    La justification est très simple :

    Un connard cravaté explique, souriant mais transpirant, devant la Geekette et le Geek, pas convaincus. Il dit : « Ben comment vous dire… comme il est mort pour la France, il est mort jeune… et du coup il a pas pu écrire tous les bouquins qu'il aurait dû écrire… À cause de la France… Donc c'est logique que ses livres publiés soient protégés plus longtemps, comme ça il peut… enfin, ses descendants… lointains…  en 2030 quoi… ses descendants pourront continuer à gagner de la thune dessus, et c'est…  j'sais pas, c'est juste ? C'est équitable ? »

    Bon, vous en pensez c’que vous voulez, mais moi je trouve qu’on nous prend un peu pour des moutons dans une boîte, avec cette histoire.

    Gee : « Notez que le livre est dans le domaine public ailleurs : en Belgique, par exemple*. Le lien est en note de bas de page, mais évidemment, si vous résidez en France, NE CLIQUEZ PAS DESSUS, parce que ce serait quand même pas très gentil. » Marcel Morbak est là et commente : « Faudrait être sévèrement burné pour cliquer là-dessus. » Le smiley le regarde d'un air mauvais en disant : « Tu veux pas foutre le camp, toi ? »

    Vous pouvez télécharger le livre dans le domaine public belge depuis saintexupery-domainepublic.be. Sauf si vous êtes en France, bien sûr, je le répète, mais déconnez pas, hein.

    De toute façon, chez nous aussi on sait faire joujou avec le droit des marques, donc les héritiers de Saint-Exupéry ont déposé le Petit Prince comme marque de commerce, et c’est plié.

    Gee commente : « Je propose donc qu'on réédite cette jolie histoire sous un autre nom. En Belgique, bien sûr. Je suggère “Le Petit Prolo”, vu que j'ai jamais pu encadrer les nobles. » Le Petit Prolo est représenté à côté : « S'il vous plaît, dessine-moi un patron. En prison. »

    Bref, je suis personnellement d’avis que l’art est libre par essence, parce qu’il forme notre imaginaire collectif et qu’il est donc démocratiquement juste de se l’approprier, de le transformer et de le partager.

    Gee lit : « Une jolie citation, pour conclure : “Avant la publication, l’auteur a un droit incontestable et illimité. (...) Mais dès que l’œuvre est publiée l’auteur n’en est plus le maître. C’est alors l’autre personnage qui s’en empare, appelez-le du nom que vous voudrez : esprit humain, domaine public, société. C’est ce personnage-là qui dit : Je suis là, je prends cette œuvre, j’en fais ce que je crois devoir en faire, moi esprit humain ; je la possède, elle est à moi désormais.*” » Un politicien s'énerve : « Quelle est la crème d'intégriste islamo-gauchistes qui a pondu cette ânerie ? » Gee : « Victor Hugo. » Le politicien : « Ah. »

    Citation extraite du Discours d’ouverture du Congrès Littéraire International du 17 juin 1878 (à retrouver sur Wikisource).

    Note : BD sous licence CC BY SA (grisebouille.net), dessinée le 19 janvier 2024 par Gee.

    Sources :

    Bon, et bien sûr, ce serait dommage de terminer cette BD sans vous proposer une affiche officielle pour le personnage de Marcel Morbak :

    Parodie de l'affiche Steamboat Willie : « L'alternative libre à Mickey, Marcel Morbak, dans Steamboat Zizi ». On voit Marcel dans la même position que Mickey, tenant le gouvernail à deux mains, et avec également un gros joint allumé dans une autre main (vu qu'il en a quatre). Le sol semble être fait de peau humaine très poilue. Note : dessin sous licence CC BY SA (grisebouille.net), dessiné le 19 janvier 2024 par Gee.

    Crédit : Gee (Creative Commons By-Sa)

  • Monday 22 January 2024 - 07:42

    Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière.


    Tous les liens listés ci-dessous sont a priori accessibles librement. Si ce n’est pas le cas, pensez à activer votre bloqueur de javascript favori ou à passer en “mode lecture” (Firefox) ;-)

    Brave New World

    Le rapport de la semaine

    Spécial Palestine et Israël

    Spécial femmes dans le monde

    Spécial France

    Spécial femmes en France

    Spécial médias et pouvoir

    Spécial pénibles irresponsables gérant comme des pieds (et à la néolibérale)

    Spécial recul des droits et libertés, violences policières, montée de l’extrême-droite…

    Spécial résistances

    Spécial GAFAM et cie

    Les autres lectures de la semaine

    • Tempête géomagnétique et vulnérabilité des câbles optiques sous-marins (1-3-3-2) (i-resilience.fr)
    • Enquête – Mégabassines, réalisée en collaboration avec le média Off Investigation : Profits, export et grandes cultures : les vraies raisons des mégabassines (reporterre.net) ; Mégabassines : comment l’État a pris le parti des gros céréaliers (reporterre.net)
    • Clarification (blog.mondediplo.net)

      S’il y a un paradoxe dans cette période spécialement sombre, c’est qu’il y surnage malgré tout quelques motifs d’espoir. Entre soutien inconditionnel, loi « immigration » et « régénération » — régénération… —, une puissante clarification est en train de s’opérer. Sur le plan idéologique au moins, la tripartition vasouillarde a volé en éclats. Il ne reste plus que deux blocs. Hommage de l’extrême droite […] : « Attal a piqué nos idées ». […] En face, le bloc qui se définira bientôt comme bloc antifascisation doit serrer sa différence, accueillir avec satisfaction les poids et mesures, l’opprobre médiatique — l’opprobre bourgeois. Rien n’atteste mieux sa dangerosité pour l’ordre des choses.

    • Faire société c’est cesser de financer l’école privée (blogs.mediapart.fr)
    • Les 4 leçons bourgeoises de l’affaire Oudéa-Castéra (frustrationmagazine.fr)

      On pourrait s’indigner de son attitude face à la presse, de ses mensonges répétées […] et son maintien en poste malgré le scandale… Mais ce serait oublier qu’elle fait partie de la bourgeoisie : une classe dominante sûre d’elle, persuadée d’être dans son bon droit et dont les idéaux et les façons de penser sont très différents des autres.

    • Extrême droite. Quand la colonisation rachète la collaboration (orientxxi.info)

      Dans Le Pen et la torture. Alger 1957, l’histoire contre l’oubli […] l’historien Fabrice Riceputi reconstitue, documents, cartographie et témoignages à l’appui, un fait […] récemment remis en question par des journalistes de la radio publique : […]JM Le Pen a commis des actes de torture en Algérie[Il] analyse ce que ce déni dit aujourd’hui de l’hégémonie culturelle de l’extrême droite en France.

    • « Les plus pessimistes étaient beaucoup trop optimistes » (terrestres.org)

      « la transition est l’idéologie du capital au XXIème siècle. Grâce à elle, le capital se trouve du bon côté de la lutte climatique. »

    • Les contrats à impact social : « cheval de Troie de la financiarisation des associations » (basta.media)
    • « Les atlas sont un instrument de la colonisation » (usbeketrica.com)

      Les cartes sont-elles l’apanage des puissants ? Comment la « contre-cartographie » peut-elle renverser les logiques de domination ? Trois questions à Nepthys Zwer, directrice éditoriale de l’ouvrage Ceci n’est pas un Atlas (éditions du Commun) et co-autrice de Cartographie radicale (éditions La Découverte).

    • David Graeber – The Utopia of Rules (theanarchistlibrary.org – texte de 2015)

      On Technology, Stupidity, and the Secret Joys of Bureaucracy

    • Partitions. Par-delà les propagations. (affordance.framasoft.org)
    • Platform Tilt : Documenting the Uneven Playing Field for an Independent Browser Like Firefox (blog.mozilla.org)

      Browsers are the principal gateway connecting people to the open Internet, acting as their agent and shaping their experience. The central role of browsers has long motivated us to build and improve Firefox in order to offer people an independent choice. However, this centrality also creates a strong incentive for dominant players to control the browser that people use. The right way to win users is to build a better product, but shortcuts can be irresistible — and there’s a long history of companies leveraging their control of devices and operating systems to tilt the playing field in favor of their own browser.

    • Books Fatal to Their Authors (1895) (publicdomainreview.org)

      Writers have been punished with more variety, more frequency, and more severity than you might expect. Ditchfield catalogues hundreds of authors who were banished from their homeland, languished in prisons and castles and monasteries, and spent decades on the run. Their right hands were cut off and their children executed ; fines were levied and reputations destroyed. In one case, a gang of hit men found a fugitive satirist, Trajan Boccalini, resting on a couch in Venice and beat him to death with sandbags. In another, the writer was presented with a choice : either be beheaded or eat his book.

    Les BDs/graphiques/photos de la semaine

    Les vidéos/podcasts de la semaine

    Les trucs chouettes de la semaine

    Retrouvez les revues de web précédentes dans la catégorie Libre Veille du Framablog.

    Les articles, commentaires et autres images qui composent ces « Khrys’presso » n’engagent que moi (Khrys).

  • Thursday 18 January 2024 - 19:39

    … et des extraits aujourd’hui pour l’apéritif !

    Les ateliers de l’UTC  de l’opération #Solarpunk #UPLOAD ont été plus que fructueux ! Si vous avez raté le début, parcourez cet article récent et cet autre…

    Sept groupes de participant⋅es ont collectivement imaginé puis scénarisé et finalement… rédigé des nouvelles dont voici quelques échantillons et dont nous publierons l’intégralité ici même au cours de la semaine prochaine.

    En attendant, vous pourrez dès ce vendredi 19 janvier les écouter présenter leur travail et interpréter quelques passages sur la radio https://grafhit.net/ (et sur le 94.9 FM si vous êtes dans le Compiègnois). Soyez à l’écoute à partir de 12h !

     

    Une radio punk, des dirigeables, un musée d’avant l’effondrement, des étudiant⋅es les mains dans la terre, d’autres bloqués sans réseau, une ferme et des dortoirs à rénover… C’est parti pour vous mettre l’eau à la bouche !

    Soleil bicolore rouge/noir sur fond vert/jaune pour symboliser le solarpunk."Ancom or Ansyndie Solarpunk flag" by @Starwall@radical.town is licensed under CC BY-SA 4.0.

     

    1.Un début de vive altercation sur Radio_Padakor, ça risque de tourner au vinaigre entre le jardinier et l’écologue experte de la startup…

    … à ce problème de taille, continue Victoire, Écorizon apporte pourtant une solution plus qu’inespérée : l’éradication des écrevisses de Louisiane sera comprise au sein du programme de compensation écologique proposé par la firme. Pour ce faire, nous proposons de relâcher, de manière ciblée, sur une zone limitée et temporairement, une toxine issue des traitements de l’usine dans les eaux de l’Oise. Cette toxine ne viserait que les écrevisses, évidemment.
    Jarvis est stupéfait : cela n’a aucun sens, il doit encore intervenir. Le vieil homme ne manque donc pas de couper la parole de l’écologue, une nouvelle fois, par un violent « Shut up ! » tout droit sorti de son cœur d’Écossais.
    Il confronte la soi-disant écologue à ses propos, en la questionnant : comment une toxine, prétendument aussi efficace, pourrait-elle ne cibler que les écrevisses ?
    Victoire, encore, ne se démonte pas : la toxine, prétend-elle, passe uniquement par les branchies des crustacés. Jarvis s’énerve : les poissons aussi ont des branchies, cette toxine leur serait également inoculée !

    extrait de Panique à bord de Padakor, récit complet sous licence CC-BY-SA Radio_Padakor, à paraître lundi prochain sur le Framablog

     

    2. à l’UPLOAD, ça discute après l’effort dans le jardin collectif partagé…

    « Pas mal, lâcha Émile, pour une première, vous vous en sortez plutôt bien !
    — Merci, c’est pas si dur en fait le jardinage ! Il y a des petites techniques à apprendre et puis notre potager se retrouve rempli de bons fruits et légumes, répondit Maura enthousiaste.
    — C’est vrai, mais il y a aussi toute la partie entretien du potager ! objecta le jardinier. Il y a dans toutes disciplines des parties moins agréables mais essentielles qui nous rendent encore plus fiers du travail accompli. »
    Puis il se tut, il semblait méditer.
    Théo saisit cette opportunité pour s’introduire dans la conversation.
    « Moi quand je travaille sur les dirigeables, je suis toujours fier du travail accompli !
    — Oh non, pas encore tes dirigeables ! s’exaspéra Maura.
    — Vous saviez que les nouveaux dirigeables à panneaux solaires émettaient seulement l’équivalent d’1 % des émissions CO2 d’un avion pour du fret-
    — Théo, reste concentré sur le potager ! lui intima Maura.
    — Vous ferez moins les malins quand j’aurai un poste d’ingénieur dans une des usines d’assemblage !
    — Les usines fluviales ? demanda le jardinier intrigué. »

    extrait de Mission dirigeable ! récit complet sous licence CC-BY-SA à paraître mardi prochain sur le Framablog

     

    3. Des enfants de 2042 visitent l’exposition « Compiègne avant la sobriété »…

    Louka s’était rapproché d’une ancienne carte de la région, il était surpris car il voyait de longs chemins de couleur sombre qui serpentaient de ville en ville.
    « C’est quoi Papa ? c’est tout gris, dit l’enfant en pointant du doigt ces longs tracés.
    – Ça tu vois, c’est une autoroute. Et là ce sont des routes nationales, ici les routes départementales et là les rues de la ville, expliquait Thomas.
    Thomas poursuivit, décrivant à ces enfants ces voies de transports qu’ils n’avaient pas connues.
    – À cette époque, nous utilisions des voitures pour nous déplacer. Une voiture c’était 4 sièges plus ou moins mis dans une boite. Puis on mettait cette boite sur quatre roues, on lui ajoutait un moteur avec de l’essence, et ça roulait…
    Thomas continua en précisant que chaque voiture avait un « propriétaire » et de ce fait, on en faisait un usage individuel la plupart du temps. Il montra une photo où figurait une file de véhicules anciens.
    – Mais, elle étaient énormes ces voitures ! Pourquoi elles étaient si grosses si on était seul dedans ? … ça sert à rien ! s’étonna Louka.
    Face à la surprise de son fils, Thomas soupira. Il lui revint en mémoire les heures de bouchon pour aller travailler dans un bureau d’une compagnie d’assurance située à 25 km de chez lui.

    extrait de Compiègne avant les années sobres, récit complet sous licence CC-BY-SA à paraître mercredi prochain sur le Framablog

     

    4. Quand on veut profiter de la cantine communautaire de l’UPLOAD, on participe d’abord…

    C’était le Corridor, le lieu de livraison de la nourriture. Didier sortit de son gros sac à dos des courgettes, des pommes et des poires. Une étudiante les lui prit, le remercia, et alla les donner en cuisine. Daniel fut surpris qu’elle ne donne pas de l’argent à son ami en échange.
    « Allons manger maintenant ! s’exclama Didier.
    – Attends… mais on est pas étudiants, on a pas le droit. Et pourquoi elle ne t’a pas payé ?
    – Le principe du ReR, la cantine « Rires et Ratatouille », repose sur la collaboration de chacun à son bon fonctionnement. Pour y avoir accès, les élèves suivent des cours et des activités en rapport avec l’agriculture, et les personnes extérieures peuvent y manger si elles apportent de la nourriture ou aident en cuisine. On a apporté des fruits et des légumes, on peut maintenant manger sans payer. Allez, à table ! »

    extrait de Jardins de demain, jardins malins, récit complet sous licence CC-BY-SA à paraître jeudi prochain sur le Framablog

    bouton d'accès avec une empreinte digitale "Fingerprint Biometric Lock" by Flick is licensed under CC BY-NC-SA 2.0.

    5. Dans le bâtiment d’accès sécurisé où ils viennent de travailler toute l’après-midi, un groupe d’étudiant⋅es cherche à quitter les lieux…

    Quelques heures passent encore, sans plus aucune interruption. Une fois leur première série d’expériences terminée, tous se dirigent vers la porte. Dylan pose son index sur le lecteur d’empreintes mais celui-ci s’allume en rouge. La sortie lui est refusée.
    – Et merde, on est bloqués, la porte ne s’ouvre pas !
    – Arrête de faire une blague c’est pas drôle, répond Adrien.
    Les autres essaient à leur tour, en vain.
    C’est Noah qui comprend tout à coup :
    – Ah oui ! Ça doit être parce qu’il est plus de 14h.
    – Comment ça ? chuchote Candice d’une voix blanche.
    – Vous ne vous souvenez pas de l’annonce des opérateurs de télécom ? Ils avaient décrété que les réseaux de l’Oise allaient devenir intermittents. Internet n’est actif qu’entre 11h et 14h puis entre 22h et 6h. Ça ne vous dit vraiment rien ?

    extrait de Un réseau d’émotions, récit complet sous licence CC-BY-SA à paraître vendredi prochain sur le Framablog

     

    fromage à croûte orange en forme de cœur

    Rollot par Bycro- Travail personnel, CC BY-SA 4.0

    6. Est-ce que cet éleveur qui veut rénover son exploitation va pouvoir trouver des compétences à l’UPLOAD ?

    — je suis dans l’élevage bovin et la production de lait. Mais ça devient dur et j’aimerais bien transformer une partie de mon vieux corps de ferme en un endroit sympa où les gens pourront acheter du fromage, du lait frais, du maroilles ou d’la tome au cidre. En plus de tout cas, j’prévois aussi d’avoir un coin pour avoir du stock… Tout ça, pour mettre en place du circuit court. Ça m’permettrait aussi de vendre les rollots que j’fais à plus juste prix.
    — Ça me semble de très bonnes idées ! Je suis la responsable projet de l’UPLOAD, et nous recherchons des propositions des collaborations entre nos élèves en dernière année et les habitants de l’agglomération. Avez-vous…
    Joël, d’une voix franche quelque peu irritée, coupe la parole à son interlocutrice.
    — Je te coupe tout de suite m’dame, j’pense pas que ce genre de projet puisse être confié à des gamins étudiants. Faut des têtes bien pleines, des gens qui savent faire des calculs de structure, thermique et autres. J’ai pas envie que mon bâtiment tombe sur la tête des clients ou que mes fromages tournent.

    extrait de Réno pour les rollots, récit complet sous licence CC-BY-SA à paraître vendredi prochain sur le Framablog

     

    7. Pour rénover les dortoirs délabrés de l’UPLOAD, on choisit lowtech ou hightech ?

    Apu, animé par la conviction que des solutions simples pouvaient avoir un impact majeur, commença à partager son histoire.

    « Stella, tu sais, à Mumbai, j’ai vu comment des matériaux locaux simples peuvent faire une différence dans la vie quotidienne. Les briques en terre crue, par exemple, sont abondantes et peuvent être produites localement, réduisant ainsi notre empreinte carbone. »
    Stella, initialement sceptique, écouta attentivement les explications d’Apu tout en esquissant quelques notes sur son propre cahier.
    « Les briques en terre crue peuvent être une alternative aux matériaux de construction conventionnels, » suggéra Apu, esquissant un plan sur son cahier. « Elles peuvent être produites localement, réduisant ainsi notre empreinte carbone. »
    Stella répondit :
    « C’est intéressant, Apu, mais il faut voir au-delà de la simplicité. Moi je verrais bien des panneaux solaire, des éoliennes qui se fondent dans l’architecture, et l’utilisation de l’énergie hydraulique par exemple avec un barrage.

    extrait de Renaissance urbaine, récit complet sous licence CC-BY-SA à paraître samedi prochain sur le Framablog

    Soleil vert/jaune sur fond bleu/vert, "Solarpunk flag, blue diagonal" by @Starwall@radical.town is licensed under CC BY-SA 4.0.

  • Tuesday 16 January 2024 - 18:47

    — De quoi ? Qu’est-ce que c’est que ce truc ?

    — Si vous avez raté le début, l’article qui explique le contexte et le cahier des charges de participant⋅es a été publié hier ici

    Mais déjà les participations sont lancées sur le média social Mastodon et on a laissé libre cours à l’imagination, en voici quelques échantillons, en suivant les hashtags #UTC #solarpunk #UPLOAD :

     

    [Marie] Comment la ville a-t-elle pu autant changer depuis la dernière fois où elle s’y est aventurée ? Les voitures à chaque coin de rue ont disparu, les arbres ont poussé pour agrémenter les chaussées qui ont été réhabilitées pour les piétons. Et cette école autrefois si différente qui aujourd’hui ne semble faire qu’une avec la nature. Qui aurait pu penser que ces murs en béton allaient un jour disparaître au profit de jardins ?

     

    A l’intérieur du hangar à dirigeables de l’UPLOAD, Théo fulminait. Le système de direction du dirigeable 9B3 du TDC (Transport par Dirigeable de Compiègne) venait encore de céder. Théo avait hâte de terminer sa formation et d’enfin être embauché par la compagnie pour travailler sur des prototypes. Depuis la mort de son père 5 ans plus tôt, dans un terrible accident causé par les tornades climatiques, Théo s’était juré de devenir ingénieur pour concevoir des dirigeables plus sûrs.Demain matin, je partirai en voyage d'étude. Pendant 1, 2, 3 ans ou plus - qui sait - j'arpenterai la France à vélo pour étudier les techniques artisanales de fabrication de vélo. Mais avant ça, ce soir c'est la fête ! L'alcool de topinambour coule à flot, les synthétiseurs analogiques enflamment le dance floor. J'ai déjà hâte de revenir pour enseigner à mon tour les savoirs-faire appris durant ce voyage, apporter ma contribution à l'UPLOAD où j'ai tant appris.

     

    et voici même un exemple de synopsis élaboré collectivement ce mardi après-midi par un groupe qui a choisi pour thème « Fermer la voiture à Compiègne »

     

    Nous sommes en 2042 à Compiègne, l’UPLOAD : Université Populaire Libre Ouverte Accessible et Décentralisée permet de former des ingénieur⋅es de tout âge et accueille aussi simplement les curieux voulant s’instruire dans certains domaines.

     

    Maura, 22 ans, fan de bricolage, se réveille en retard à cause de son réveil cassé, mais elle sait qu’elle pourra le réparer au fablab de l’UPLOAD.

    À travers les cours sur les transports, les ateliers de recyclage de Grégoire, papy ronchon mais gentil de 64 ans ayant des connaissances sur le monde d’avant, ou bien le temps de partage de savoir-faire en jardinage supervisés par Émile, nous en découvrirons un peu plus sur l’UPLOAD et la vie à Compiègne depuis l’effondrement.

     

    Nos personnages réalisent que l’anniversaire de leur ami Théo passionné par les dirigeables approche à grands pas. Ils s’embarquent alors dans un voyage nocturne à la déchetterie de la ville pour y chercher les matériaux nécessaires à la confection du cadeau d’anniversaire de Théo : un dirigeable miniature.

    Au fil de leur aventure, nous découvrons que la voiture n’existe plus, les modes de transports ont évolué : entre tramway, vélo hybride, tic-tic, tyrolienne et dirigeable, ils devront choisir le moyen le plus rapide pour arriver à destination. Ils feront aussi la découverte d’un objet surprenant du passé qui pourrait changer la donne. Arriveront-ils à surmonter les différentes épreuves qui se présenteront à eux ?

    à suivre …

    Après les synopsis, demain et les jours suivants : lectures-arpentage, documentation associée au thème choisi, personnages, scénario avancé et rédaction collective dans ce cadre pédagogique.

    Vous pouvez participer par des suggestions ou synopsis sur le média Mastodon ou sur une instance du Fediverse en utilisant les hashtags #UPLOAD #Solarpunk

     

  • Monday 15 January 2024 - 09:09

    Cette semaine, à l’Université de Technologie de Compiègne, des ateliers originaux vont mobiliser une quarantaine de participant⋅es (dont plusieurs membres de Framasoft) pour imaginer un monde low-tech en 2042 !

    Dans cette université qui forme des ingénieurs existe une unité de valeur « lowtechisation et numérique » animée par Stéphane Crozat, qui par ailleurs est membre de Framasoft et l’initiateur de l’atelier pédagogique UPLOAD/solarpunk. De quoi s’agit-il exactement ?

     

    Solarpunk ?

    personnage qui se demande ce que peut bien vouloir dire solarpunk, engrenages en action au-dessus de sa tête. À sa droite, comme si c'était l aréponse, un punk à crête colorée comme un demi-soleil

    Dérèglement climatique, pollution, inégalités sociales, extinction des énergies fossiles… dans un monde menacé, à quoi peut ressembler une civilisation durable et comment y parvenir ? Le solarpunk est un genre de la science-fiction qui envisage des réponses à cette question dans une perspective utopique ou simplement optimiste, sans jamais être dystopique.

    Voici les trois premiers articles du manifeste solarpunk :

    1. Nous sommes solarpunk parce que l’optimisme nous a été volé et que nous cherchons à le récupérer.
    2. Nous sommes solarpunk parce que les seules autres options sont le déni et le désespoir.
    3. L’essence du Solarpunk est une vision de l’avenir qui incarne le meilleur de ce que l’humanité peut accomplir : un monde post-pénurie, post-hiérarchie, post-capitalisme où l’humanité se considère comme une partie de la nature et où les énergies propres remplacent les combustibles fossiles.

    Si vous souhaitez en savoir plus, le manifeste est à votre disposition.

    Low-tech ?

    On comprend mieux pourquoi proposer d’imaginer des fictions low-tech à de futurs ingénieurs, qui seront plus enclins à agir en génération frugale (suivant ce scénario pour 2050 de l’ADEME) qu’en technosolutionnistes.

    Le principe de lowtechisation est résumé en une formule dans le cours de Stéphane :

    Lowtechisation = convivialité + soutenabilité + responsabilité

    Vaste programme, bigrement idéaliste, direz-vous, mais pourquoi ne pas envisager collectivement et concrètement des scénarios possibles qui répondent à ces idéaux ? Voici la proposition-cadre qui est faite aux participant⋅es (et à vous si vous souhaitez y ajouter votre contribution) :

    Nous sommes en 2042. La mauvaise nouvelle c’est que l’effondrement est vécu au quotidien (pénurie, épidémies, énergie et matières premières raréfiées, réchauffement climatique…). La bonne nouvelle c’est que notre société n’investit plus majoritairement sur le techno-solutionnisme et la croissance […] mais que peuvent émerger de nouveaux projets désirables : réappropriation de savoir-faire technologiques, réaffectation des ressources, création de communs, décentralisation, autonomisation, débats publics…

    Parmi ces initiatives qui émergent, il y a la création de l’UPLOAD (Université Populaire Libre Ouverte Autonome Décentralisée, à Compiègne). On imaginera et publiera des récits courts qui mettront en scène une activité pédagogique (un cours sur la post-croissance ? des ateliers d’imagination de nouveaux métiers ?), un projet low-tech (un éco-bâtiment passif à réaliser soi-même ?) ou high-tech (une IA pour parler avec des animaux ?).

    Une semaine de réflexions, échanges, créations

    Du lundi au vendredi un programme diversifié et appétissant est proposé sur place… il sera question bien sûr de low-tech, de décroissance, de décentralisation d’internet, de lectures partagées, de divers scénarios pour demain, souhaitables ou non, et d’élaborer par étapes et ensemble des récits grands ou petits qui seront résumés sur Mastodon et publiés une fois élaborés… ici même sur le Framablog !

    –> Voyez tout le détail du programme

    À suivre : dès mardi, les groupes auront choisi un thème et le publieront sur Mastodon…

    Il y a déjà des suggestions qu’on peut utiliser, dépasser ou ignorer…

     

    une série de maisons en restauration ou construction sur fond jaune vif, des échafaudages montent comme une tour au-dessus du corps du bâtiment. Des silhouettes de personnages s'affairent au sol, sur les toits et échafaudages. Un panneau en haut du pignon dit : UPLOAD

    Crédits de l’illustration : CC BY-NC-SA 4.0 · par Cix · Bâtir aussi, Ateliers de l’Antémonde · https://antemonde.org/ (adaptée par stph)

    et vous, le clavier vous démange ?

    Bien sûr, vous n’êtes pas à Compiègne, mais l’idée de proposer un avenir qui ne soit pas post-apocalyptique vous plaît… vous pouvez apporter une contribution à ce projet avec une fiction solarpunk en élaborant :

    • un format 500 caractères pour Mastodon avec les hashtag #solarPunk  et #UPLOAD
    • une nouvelle plus longue sur votre blog ou sur un pad comme celui-ci
    • un atelier collaboratif informel ou non au sein de votre université ou toute autre structure

    Selon le volume des textes recueillis, ils seront publiés progressivement ici (sous licence libre CC-BY-SA bien sûr) et peut-être réunis en recueil…

    À vos plumes d’oie, stylets, crayons et claviers low-tech ;-)

     

  • Monday 15 January 2024 - 07:42

    Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière.


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    Spécial Palestine et Israël

    Spécial femmes dans le monde

    • Exilée pour avortement. Du Sénégal à la Belgique, enquête sur des femmes invisibles (axellemag.be)

      Le 8 décembre 2020, la seconde demande d’asile introduite par Khady F. est refusée. La jeune femme avait fui le Sénégal en 2015 après avoir avorté clandestinement. Elle risquait la prison et le rejet social. Sa demande sera finalement acceptée dans le cadre d’un recours.

    • États-Unis : la Cour suprême rétablit temporairement l’interdiction de l’avortement dans l’Idaho en attendant de se prononcer sur le fond (lemonde.fr)

      Un tribunal fédéral avait suspendu dans cet Etat rural et conservateur une loi prise en 2022 restreignant l’IVG aux seuls cas où la vie de la femme enceinte est en danger. L’audience est prévue pour avril.

    • “C’est le monde à l’envers” : comment les Mexicaines viennent désormais en aide aux Américaines qui veulent avorter (francetvinfo.fr)

      À Guanajuato, au cœur du Mexique, […] où avorter était passible de prison il y a encore deux ans, s’organise le réseau d’entraide qu’elle a fondé. Pendant vingt ans, Verónica Cruz a défié la loi de son pays, en aidant des milliers de femmes à avorter clandestinement. Sa lutte a contribué à mener le Mexique jusqu’à la dépénalisation de l’avortement, confirmée par la Cour suprême du pays pour l’ensemble de ses 32 États en septembre 2023. Aujourd’hui, son collectif féministe Las Libres (“Celles qui sont libres”) est devenu l’un des principaux fournisseurs de pilules abortives de l’autre côté de la frontière, où il a déjà assisté plus de 20 000 femmes […] “On pensait qu’aux États-Unis, c’était un droit acquis, se souvient-elle. Et tout à coup, on découvre que les anti-avortement ont travaillé dans l’ombre pendant cinquante ans, et qu’ils ont réussi à faire annuler ce droit !”

    Spécial France

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    Spécial GAFAM et cie

    Les autres lectures de la semaine

    • Pourquoi il faut sortir d’un imaginaire « déterrestré » du nucléaire (usbeketrica.com)

      cette relance nucléaire – notamment la construction de nouveaux EPR –, en plus de ne pas être un grand exercice de démocratie, risque de se faire au détriment de la prise en charge de l’héritage des résidus et du démantèlement des installations. C’est un chantier énorme qui va s’étaler sur des décennies, voire des siècles.

    • La ruée minière au XXIe siècle (terrestres.org)

      L’histoire du capitalisme est l’histoire d’une civilisation extractiviste, un rapport singulier à la production d’objets fondé sur la mine et sur son corollaire, la conquête. Cette entreprise d’accumulation et d’artificialisation du monde a été justifiée successivement par les idéologies du Salut, de la Civilisation, du Progrès et du Développement. La Transition n’en serait‑elle pas le prolongement ? […] Tant que la décroissance n’arrivera pas à s’imposer comme mot d’ordre, urgent et impératif, le capitalisme industriel continuera d’interpréter les revendications des mouvements sociaux comme des défis techniques.

    • Would Luddites find the gig economy familiar ? (arstechnica.com)

      Their pitiable reputation is the result of a deliberate smear campaign by elites in their own time who […] tried to discredit their coherent and justified movement. In his book Blood in the Machine : The Origins of the Rebellion Against Big Tech, Merchant memorializes the Luddites not as the hapless dolts with their heads in the sand that they’ve become synonymous with, but rather as the first labor organizers.

    • Internet, outil de déstabilisation massive (hubertguillaud.wordpress.com)
    • Anatomie de la droite conservatrice (laviedesidees.fr)

      À propos de : Matthew McManus, The Political Right and Equality : Turning Back the Tide of Egalitarian Modernity, La droite conservatrice américaine est en plein renouveau. Son idéologie très éclectique mêle anti-modernité et démocratie, religion et capitalisme – ce qui fait en partie son succès.

    • The I in LLM stands for intelligence (daniel.haxx.se)
    • Animal sounds in most nature documentaries are made by humans. How they do it and why it matters (phys.org)
    • Peintre « faussaire » pour le cinéma : les secrets fascinants d’Édith Baudrand (beauxarts.com)

    Les BDs/graphiques/photos de la semaine

    Les vidéos/podcasts de la semaine

    Les trucs chouettes de la semaine

    Retrouvez les revues de web précédentes dans la catégorie Libre Veille du Framablog.

    Les articles, commentaires et autres images qui composent ces « Khrys’presso » n’engagent que moi (Khrys).

  • Monday 08 January 2024 - 07:42

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    • L’Appel des 201 contre la loi immigration (blogs.mediapart.fr)

      Deux cents et une personnalités d’horizons divers, dont notamment l’ex-Défenseur des droits Jacques Toubon, appellent à marcher le dimanche 21 janvier dans toute la France pour demander au Président de la République de ne pas promulguer la loi immigration.

    • Jugée trop radicale, Alternatiba Lyon perd ses subventions (reporterre.net)

      La préfecture du Rhône a supprimé la subvention d’Alternatiba à Lyon, à qui elle reproche ses actions de désobéissance civile. Une pratique désormais commune pour réprimer les associations écologistes.Sans réponse au bout de deux mois, Alternatiba déposera un recours au tribunal administratif courant janvier. « Ça ne nous met pas en difficulté financière, mais on ne veut pas se laisser censurer »

    • Comprendre, déconstruire, lutter contre l’écofascisme (confpeps.org)
    • Le droit de parler pour nous-mêmes (dijoncter.info)

      Pendant trop longtemps, les Palestiniens et Palestiniennes ont été privé-e-s de la liberté de raconter leur propre histoire.

    • Manifeste des Peuples du Sud (terrestres.org)
    • La révolution communaliste #2 (bascules.blog)

      Le temps, l’espace et les circonstances éloignent, bien entendu, la Commune de Paris de 1871 du confédéralisme démocratique – appelé aussi « communaliste » – du Rojava de 2020. Il n’est donc pas question de calquer les expériences révolutionnaires entre elles ni de copier-coller les théories, mais de prêter une attention vive et particulière aux résonances de l’Histoire. […] Nous pouvons et devons exiger que le PKK soit retiré, une fois pour toutes, de la liste européenne des organisations considérées comme « terroristes ». Enfin, nous pouvons et devons réclamer la libération d’Abdullah Öcalan pour mettre fin à cette injustice et poursuivre ainsi le dialogue militant qu’il réclame par ses écrits, cette fois de vive voix.

    Spécial GAFAM et cie

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  • Monday 01 January 2024 - 07:42

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    Spécial Palestine et Israël

    • Gaza : l’armée israélienne soupçonnée de crime de guerre par l’ONU. (humanite.fr)

      Les bombardements se multiplient dans la bande de Gaza mais, au sol, les soldats d’Israël commettraient des meurtres de sang-froid contre des civils palestiniens. Dans le territoire assiégé, les maladies infectieuses se répandent et la famine guette.

    • Génocide en cours (contre-attaque.net)

      Les chaînes de télévisions françaises ont d’abord criminalisé le soutien à la Palestine, puis ont nié le massacre à Gaza. À présent, elles relativisent le crime contre l’humanité qui se déroule sous nos yeux, alors même que des juristes et des instances internationales estiment que la situation a tous les aspects d’une opération génocidaire.

    Spécial femmes dans le monde

    Spécial rétrospectives

    Spécial France

    Spécial femmes en France

    Spécial médias et pouvoir

    • Non-droit de réponse sur France Inter : nous reproduisons ce texte du sociologue Eric Fassin (acrimed.org)

      Au lendemain de l’attentat d’Arras qui a coûté la vie à un collègue, sur France Inter, la journaliste Caroline Fourest m’a qualifié le 14 octobre de « trou dans le bouclier » dans la lutte contre le terrorisme. Pourtant, à deux reprises, Radio France m’a refusé un droit de réponse. L’irresponsabilité des chaînes privées est une chose. Mais qu’en est-il de la responsabilité du service public ?

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  • Sunday 31 December 2023 - 08:24

    Once again this year, we asked David Revoy to illustrate our year-end campaign. And on this last day of 2023, it’s time to give a little nod to this important work !

    🦆 VS 😈 : Let’s take back some ground from the tech giants !

    Thanks to your donations to our not-for-profit, Framasoft is taking action to advance the ethical, user-friendly web. Find a summary of our progress in 2023 on our Support Framasoft page.

    ➡️ Read the series of articles from this campaign (Nov. – Dec. 2023)

    Dessin de l'ensemble des mascottes de Framasoft dans leurs positions d'attaque.

    Cliquez sur l’image pour soutenir l’ensemble des mascottes de Framasoft – Illustration CC-By David Revoy

    An animated donation bar

    Did you notice ? The monsters started the campaign very serenely, enjoying grilled data skewers. But as you donated more and more, they became more than a little concerned…

    Our cheerful mascots face off against some rather repulsive Datavöres

    Each Framasoft mascot, representing one of our projects, stood up to a monstrous, unattractive GAFAM. But did you notice that our mascots were showing signs of life ?

    Animation de Coin-Coin, canard-mascotte de la campagne de Framasoft Animation de Li, licorne-mascotte de Framaspace Animation de Sepia, Seiche-mascotte de PeerTube v6 Animation de Rose, fennec-mascotte de Mobilizon Animation de Super Sepia, seiche-mascotte de PeerTube du futur Animation de Shane, Lynx-mascotte de Emancip'Asso Animation de Tux et Gnou, manchot et Gnou-mascottes du libre Animation de Espéhef et Ahemvé, piaf et éléphante, mascottes "dégooglisons"

    A little souvenir to download

    After 7 weeks of presenting our projects to you via our mascots, we’d like to present them as wallpaper, available in three formats : HD landscape, 4K landscape, and portrait (mobile).

    Dessin dans le style d'un jeu vidéo de combat, où s'affronte un canard karatéka et un monstre affublé des logos des GAFAM. Dessin dans le style d'un jeu vidéo de combat, où s'affronte la licorne de Framaspace et le monstre de Google Workspace. Dessin dans le style d'un jeu vidéo de combat, où s'affronte le poulpe de PeerTube et le monstre de YouTube, Twitch et Viméo. Dessin dans le style d'un jeu vidéo de combat, où s'affronte la fennec de Mobilizon et le monstre de facebook Groups. Dessin dans le style d'un jeu vidéo de combat, où s'affronte le poulpe de PeerTube et le monstre de YouTube Premium. Dessin dans le style d'un jeu vidéo de combat, où s'affronte la lynx de Emancipasso et le monstre de Amazon Web Services. Dessin dans le style d'un jeu vidéo de combat, où s'affronte le Tux et le Gnu du logiciel libre et le monstre de microsoft Windows. Dessin dans le style d'un jeu vidéo de combat, où s'affronte l'éléphant et le piaf de Dégooglisonse et le monstre de Google Suite.

    Once again, we’d like to extend our warmest thanks to David Revoy, who has been working with us since 2017 to illustrate our work and hopes with talent, heart and intelligence.

    Find, under a CC-By free license, all the works Framasoft has commissioned from David on the site of his free webcomic Pepper & Carrot !

     

    Thank you for contributing to our success !

    Speaking of success, last night, we’ve reached our fundraising goal to meet our 2024 budget !

    We’d like to take this last day of our review to thank all those who have worked, discussed, shared, supported, encouraged, criticized… and contributed to our actions. The Internet isn’t big enough to mention all of you at least as much as you deserve, but you know who you are and from the depths of our little hearts we modestly say : thank you.

    Capture d'écran de la barre de dons Framasoft 2023 à 100% - 200 000 €

    Thanks ! – Clock to visit the « Support Framasoft » website

     

    Thanks to you, we’ll have the means to continue our work over the coming year (well, if some of you want to give us a bit more means, we won’t say no… but that’s not the point !). Above all, thanks to you, we feel supported.

     

    We hope you have a wonderful end to the year, and we send you ou best wishes of emancipation, joy and freedom in 2024,

    The members of the Framasoft association

  • Sunday 31 December 2023 - 08:24

    Cette année encore, nous avons fait appel à David Revoy pour illustrer notre campagne de fin d’année. Et en ce dernier jour de 2023, c’est le moment de faire un petit clin d’œil à cet important travail !

    🦆 VS 😈 : Reprenons du terrain aux géants du web !

    Grâce à vos dons (défiscalisables à 66 %), l’association Framasoft agit pour faire avancer le web éthique et convivial. Retrouvez un résumé de nos avancées en 2023 sur le site Soutenir Framasoft.

    ➡️ Lire la série d’articles de cette campagne (nov. – déc. 2023)

     

    Dessin de l'ensemble des mascottes de Framasoft dans leurs positions d'attaque.

    Cliquez sur l’image pour soutenir l’ensemble des mascottes de Framasoft – Illustration CC-By David Revoy

    Une barre de don animée

    L’aviez-vous remarqué ? Les monstres ont commencé très sereinement la campagne en dégustant des brochettes de données grillées. Mais, au fur et à mesure de vos dons, ils se sont plus qu’inquiétés de la situation…

    Nos joyeuses mascottes face à des Datavöres plutôt repoussants

    Chaque mascotte de Framasoft, représentant un de nos projets, a pris tête face à un monstrueux GAFAM peu attirant. Mais avez-vous remarqué que nos mascottes montraient signes de vie ?

    Animation de Coin-Coin, canard-mascotte de la campagne de Framasoft Animation de Li, licorne-mascotte de Framaspace Animation de Sepia, Seiche-mascotte de PeerTube v6 Animation de Rose, fennec-mascotte de Mobilizon Animation de Super Sepia, seiche-mascotte de PeerTube du futur Animation de Shane, Lynx-mascotte de Emancip'Asso Animation de Tux et Gnou, manchot et Gnou-mascottes du libre Animation de Espéhef et Ahemvé, piaf et éléphante, mascottes "dégooglisons"

    Un petit souvenir à télécharger

    Après 7 semaines à vous présenter nos projets via nos mascottes, nous vous proposons de les retrouver sous forme de fonds d’écran, disponibles en trois formats : paysage HD, paysage 4K, et portrait (mobile).

    Dessin dans le style d'un jeu vidéo de combat, où s'affronte un canard karatéka et un monstre affublé des logos des GAFAM. Dessin dans le style d'un jeu vidéo de combat, où s'affronte la licorne de Framaspace et le monstre de Google Workspace. Dessin dans le style d'un jeu vidéo de combat, où s'affronte le poulpe de PeerTube et le monstre de YouTube, Twitch et Viméo. Dessin dans le style d'un jeu vidéo de combat, où s'affronte la fennec de Mobilizon et le monstre de facebook Groups. Dessin dans le style d'un jeu vidéo de combat, où s'affronte le poulpe de PeerTube et le monstre de YouTube Premium. Dessin dans le style d'un jeu vidéo de combat, où s'affronte la lynx de Emancipasso et le monstre de Amazon Web Services. Dessin dans le style d'un jeu vidéo de combat, où s'affronte le Tux et le Gnu du logiciel libre et le monstre de microsoft Windows. Dessin dans le style d'un jeu vidéo de combat, où s'affronte l'éléphant et le piaf de Dégooglisonse et le monstre de Google Suite.

    Une fois encore, nous tenons à remercier chaleureusement David Revoy, qui travaille avec nous depuis 2017 pour illustrer avec talent, cœur et intelligence notre travail et nos espoirs.

    Retrouvez, sous licence libre CC-By, l’ensemble des œuvres que Framasoft a commandées à David sur le site de son webcomic libre Pepper & Carrot !

    Merci de contribuer à ce succès !

    En parlant de succès, hier soir, nous avons atteint l’objectif de récolte de cette campagne qui nous permettra de boucler le budget 2024 !

    Nous profitons de ce dernier jour de bilan pour remercier toutes les personnes qui ont travaillé, discuté, partagé, soutenu, encouragé, critiqué… et contribué à nos actions. Internet n’est pas assez grand pour vous citer toustes au moins autant que vous le méritez, mais vous savez qui vous êtes et du plus profond de nos petits cœurs on vous dit pudiquement : merci.

    Capture d'écran de la barre de dons Framasoft 2023 à 100% - 200 000 €

    Merci ! – Cliquez aller voir le site « Soutenir Framasoft »

    Grâce à vous, nous aurons les moyens de poursuivre notre travail l’année à venir (bon alors si certain·es d’entre vous veulent nous attribuer un peu plus de moyens, on ne dit pas non, hein… mais là n’est pas le propos !). Et surtout, grâce à vous, nous nous sentons soutenues.

     

    Nous espérons que vous vivrez une très belle fin d’année, et nous vous souhaitons tous nos vœux d’émancipation, de joie et de libertés pour 2024,

    Les membres de l’association Framasoft

  • Friday 29 December 2023 - 12:21

    Qual è l’impatto concreto delle azioni della nostra associazione ? È questa la domanda a cui ci piace rispondere alla fine dell’anno (vedi dati 2022) : prendersi il tempo per quantificare le nostre azioni è essenziale per rendersi conto del servizio che possiamo fornire agli altri. Iniziamo con le Framastatistiche 2023 !

    🦆 VS 😈 : Riprendiamo terreno ai giganti del web !

    Grazie alle vostre donazioni (66 % deducibili dalle tasse), l’associazione Framasoft lavora per far progredire il web etico e conviviale. Una sintesi dei nostri progressi nel 2023 è disponibile sul sito web Support Framasoft..

    ➡️ Leggete la serie di articoli di questa campagna (novembre-dicembre 2023).

     

    Illustration de Hydroffice, un monstre serpentin à cinq têtes avec des crocs, ornées des logos des outils de la Google Suite

    Clicca per sostenerci e contribuire a respingere Hydrooffice – Illustrazione CC-By David Revoy

    Grazie a Nilocram per la traduzione !

    Per quanto riguarda i nostri servizi online…

    Più di 1,8 milioni di persone visitano i nostri siti web ogni mese : è il doppio delle visite che Disneyland Paris riceve ogni mese ! Questa cifra è aumentata del 16 % rispetto all’anno scorso, quindi è pazzesco (e molto motivante) pensare che ciò che facciamo sia utile a così tante persone. E cosa significa questo, per ogni singolo servizio ?

    Dessin d'un piaf sur la tête d'un éléphant, tous deux en position de kung fu.

    Clicca per sostenerci e aiutare Espéhef e Ahèmvé – Illustrazione CC-By David Revoy

    Framadate

    Framadate consente di creare dei mini-sondaggi, in particolare per trovare la fascia oraria giusta per gli appuntamenti. E in cifre, Framadate significa :

    • 33.785.780 visite nel 2023
    • 1,2 milioni di sondaggi ospitati nel 2023
    • 80.000 sondaggi creati in più rispetto al 2022

    Grafico che mostra il numero di visite a Framadate

    Framapad

    Framapad consente a più persone di scrivere sullo stesso documento. Framapad è senza dubbio uno dei più grandi servizi Etherpad al mondo, con :

    • 510.900 pad ospitati attualmente
    • Diversi milioni di pad ospitati dal lancio del servizio
    • 309.000 account su MyPads (+ 60.000 rispetto al 2022)
    • Oltre 5 milioni di visite nel 2023

    Grafico che mostra la distribuzione dei pad in base alle nostre istanze Framapad (pad annuali, bimestrali, settimanali, semestrali, mensili e account Mypads)

     

    Framalistes e Framagroupes

    Framalistes e Framagroupes consentono di creare liste di discussione via e-mail. Poiché il server di Framalistes ha raggiunto la sua capacità massima, nel giugno 2023 abbiamo aperto Framagroupes per continuare a offrire questo servizio, che riteniamo indispensabile. Framalistes e Framagroupes sono senza dubbio i più grandi server di liste di discussione (esclusi i giganti del Web) esistenti, con :

    • Più di 1,1 milioni di utenti
    • 63.900 liste aperte
    • Circa 280.000 e-mail inviate in media ogni giorno lavorativo

    Framaforms

    Framaforms semplifica la creazione di questionari online. Framaforms in cifre :

    • 867.000 visite al mese
    • 418.628 moduli attualmente ospitati
    • 172.289 moduli creati quest’anno

    Grafico che mostra il numero di visite a Framaforms (in aumento !)

    Framacalc

    Framacalc consente di creare fogli di calcolo collaborativi. È forse il più grande istanza Ethercalc del mondo, con :

    • 4.235.879 visite nel 2023
    • 218.000 calcoli ospitati

    Grafico che mostra il numero di visite a Framacalc

    Framateam

    Framateam è un servizio di chat che consente di organizzare dei team suddivisi per canale. È probabilmente una delle più grandi istanze pubbliche di Mattermost al mondo, con :

    • 148.870 utenti del servizio (di cui 5.582 si collegano ogni giorno)
    • 29.665 team
    • 168.102 canali di discussione
    • Più di 43 milioni di messaggi scambiati dal lancio del servizio

    Grafico che mostra la distribuzione dei messaggi inviati a Framateam nell’arco di un mese (notare l’utilizzo molto elevato durante la settimana !)

    Framagit

    Framagit è una fucina di software dove gli sviluppatori possono pubblicare il proprio codice e contribuire a quello degli altri. Framagit è probabilmente uno dei più grandi server Gitlab pubblici in Francia, con :

    • 70 679 progetti ospitati
    • 49 642 utenti
    • 8 966 fork
    • 149 789 issues
    • 91 623 Merge requests
    • 1 764 909 note

    Screenshot della home page di Framagit

    Framacarte

    Framacarte consente di creare mappe online. E in cifre, è :

    • 2 770 510 visite nel 2023
    • 6 690 utenti (+ 1 246 in un anno)
    • 170 845 mappe ospitate (+ 33.476 in un anno)

    Grafico del numero di visite a Framacarte

    Framatalk

    Framatalk consente di creare o di unirsi a una sala di videoconferenza. E in cifre, questo è :

    • 656 765 visite nel 2023 (+ 45 % rispetto all’anno scorso)
    • Una media di 75 conferenze attive per 200 partecipanti per giorno lavorativo

    Grafico che mostra l’evoluzione delle visite a Framatalk (si noti l’enorme picco durante l’anno di confinamento !)

    Framindmap

    Framindmap consente di creare mappe mentali. In cifre, Framindmap è :

    • 295 379 visite nel 2023
    • 1,13  milioni di mappe mentali ospitate
    • 489 690 utenti

    Grafico che mostra il numero di visite a Framindmap

     

    Framavox

    Framavox consente a un gruppo di persone di incontrarsi, discutere e prendere decisioni in un unico luogo. Framavox è probabilmente una delle più grandi istanze esistenti dell’eccellente software Loomio, con :

    • 119 633 utenti
    • 124 566 visite nel 2023
    • 12 265 comunità

    Framavox – Illustrazione di David Revoy

    Framagenda

    Framagenda consente di creare calendari online. In cifre, si tratta di :

    • 260 000 calendari
    • 122 919 utenti

    Framaspace

    Framaspace è un ambiente di lavoro collaborativo per piccole associazioni e gruppi. In cifre, si tratta di :

    • 850 associazioni e piccoli gruppi non organizzati da Google
    • 750 nuovi spazi aperti entro il 2023
    • 16 server (dedicati e macchine virtuali) per 640 TB di spazio su disco
    • Più di 800.000 file ospitati su Framaspace
    Une licorne déguisée en cosmonaute (avec une passoire sur la tête) marche sur les nuages et souffle des bulles. Dans ces bulles, on retrouve des cubes symbolisant le travail en commun (dossiers, boite à outils, livres, machine à écrire, boulier, etc.).

    Framaspace – Illustrazione di David Revoy

    PeerTube

    PeerTube è un’alternativa alle piattaforme video. E in cifre è :

    • 300 000 utenti
    • 893 000 video
    • 1 151 istanze pubbliche
    • 287 000 commenti ai video
    • 231 milioni di visualizzazioni (una visualizzazione viene conteggiata a partire da 30 secondi)
    • 434 To di file
    • 413 issues risolti nel 2023 (su un totale di 4.360 issues trattate)
    • 363 591 visite a JoinPeerTube.org
    • 2 sviluppatori stipendiati (il secondo si è unito al team a settembre !)

    Statistiche di PeerTube per gli ultimi 3 mesi del 2023 : istanze, utenti, commenti, video, visualizzazioni e peso dei video

    Mobilizon

    Mobilizon è la nostra alternativa ai gruppi e agli eventi di Facebook. In cifre, è :

    • 313 554 eventi
    • 29 789 utenti
    • 86 istanze
    • 3 438 gruppi
    • 1 sviluppatore (nemmeno a tempo pieno !)

    Mobilizon – Illustrazione di David Revoy

    Framadrive

    Framadrive, il servizio di archiviazione di documenti, non è più aperto alle iscrizioni, ma funziona ancora ! In cifre, si tratta di :

    • 10,8 milioni di file
    • 4 794 utenti
    • 2,6 TB di spazio su disco utilizzato

    Framapiaf

    Framapiaf, un’istanza del software di micro-blogging Mastodon, non è più aperta a nuove registrazioni ma rimane molto attiva. In cifre, si tratta di :

    • 1 500 utenti che si sono collegati negli ultimi 30 giorni
    • 850 utenti che hanno postato almeno un messaggio negli ultimi 30 giorni

    Dorlotons Dégooglisons – Illustrazione di David Revoy

    Infrastruttura tecnica

    Per quanto ne sappiamo, Framasoft è il più grande fornitore associativo di servizi online al mondo. E a priori, questo modello di funzionamento associativo non esiste da nessun’altra parte ! In cifre :

    • 58 server e 60 macchine virtuali che ospitano i nostri servizi online
    • 0,6 tonnellate di CO2 equivalenti per il consumo annuale di elettricità della nostra infrastruttura tecnica (il nostro host, Hetzner, utilizza energia idroelettrica ed eolica rinnovabile)
    • 1 amministratore di sistema a tempo pieno e 2 addetti al supporto tecnico
    • 1 persona di supporto a tempo pieno

    Partecipo a finanziare i (Frama-)servizi

     

    L’associazione e i comuni culturali

    I servizi online che forniamo al pubblico non sono le uniche cose che ci tengono occupati. Ecco qualche dato su alcune delle altre attività che abbiamo svolto quest’anno.

    Dessin dans le style d'un jeu vidéo de combat, où s'affronte l'éléphant et le piaf de Dégooglisonse et le monstre de Google Suite.

    È grazie alle vostre donazioni che Espéhef e Ahèmvé sono in grado di tenere testa a Hydrooffice ! Illustrazione di David Revoy

    Attività interna

    • Framasoft conta 28 membri volontari e 11 dipendenti.
    • 45 presentazioni nel 2023, in presenza e/o online, sulle tecnologie digitali, i beni culturali comuni e le questioni in gioco.
    • Più di 130 articoli pubblicati sul Framablog nel 2023
    • 2 autori⋅ices accompagnati⋅ dalla nostra casa editrice Des Livres en Communs

    I progetti in comune

    • 1 097 voci nell’annuario Framalibre
    • Un corso di formazione e un MOOC creato per chi ospita servizi etici
    • 21 operatori in grado di supportare le associazioni nella loro emancipazione digitale elencati sul sito emancipasso.org
    • 5 visite di studio in 5 Paesi europei per il progetto ECHO Network
    • 8 anni di coordinamento del collettivo CHATONS, che attualmente comprende 91 fornitori di hosting alternativi

    Abbiamo bisogno del vostro aiuto !

    È grazie alle vostre donazioni che possiamo garantire la totale indipendenza finanziaria dell’associazione : la libertà di sperimentare, di continuare, di fallire, di fermarci, di portare avanti i nostri progetti, dai più seri ai più strampalati, sempre in linea con il nostro progetto associativo di educazione popolare ai temi del digitale e dei beni culturali comuni. E in cifre :

    • Il 93 % del nostro bilancio è finanziato dalle donazioni
    • 5 463 donatori finanziano iniziative di cui beneficiano più di 1,8 milioni di persone ogni mese
    • Il70 % del bilancio è destinato al pagamento degli stipendi.

    Ripartizione del bilancio di Framasoft

     

    Framasoft è un’associazione di interesse generale : tutte le donazioni fatte a noi sono deducibili fino al 66 % per i contribuenti francesi. Quindi una donazione di 100 euro vi costerà in realtà solo 34 euro dopo gli sgravi fiscali.

    Barre de dons Framasoft le 28 décembre 2023, à 76% - 151079 €

    Se vogliamo raggiungere il nostro budget per il 2024, abbiamo solo 3 giorni per raccogliere 48 000 € : non possiamo farlo senza il vostro aiuto !

     

    Fai una donazione

     

  • Thursday 28 December 2023 - 08:50

    What is the concrete impact of our association’s actions ? That’s the question we like to answer at the end of the year : taking the time to quantify our actions is essential if we are to realise the service we can provide to others. Let’s get ready for Framastats 2023 !

    🦆 VS 😈 : Let’s take back some ground from the tech giants !

    Thanks to your donations to our not-for-profit, Framasoft is taking action to advance the ethical, user-friendly web. Find a summary of our progress in 2023 on our Support Framasoft page.

    ➡️ Read the series of articles from this campaign (Nov. – Dec. 2023)

    Illustration de Hydroffice, un monstre serpentin à cinq têtes avec des crocs, ornées des logos des outils de la Google Suite

    Click to support us and help push back Hydrooffice – Illustration CC-By David Revoy

     

    As for our online services…

    More than 1.8 million people visit our websites every month : that’s twice as many people as visit Disneyland Paris every month ! This figure is up 16 % on last year, so it’s pretty crazy (and very motivating) to think that what we do is useful to so many people. And what about service by service ?

    Dessin d'un piaf sur la tête d'un éléphant, tous deux en position de kung fu.

    Click here to support us and help Espéhef and Ahèmvé – Illustration CC-By David Revoy

    Framadate

    Framadate allows you to create mini-surveys, for example to find the right appointment time. And in figures, Framadate is :

    • 33,785,780 visits in 2023
    • 1.2 million hosted surveys in 2023
    • 80,000 more surveys created than in 2022

    Graph showing the number of visits (blue) and page views (orange) to Framadate

    Framapad

    Framapad allows several people to write on the same document. Framapad is undoubtedly one of the largest Etherpad services in the world, with :

    • 510,900 pads currently hosted
    • Several million pads hosted since the launch of the service
    • 309,000 accounts on MyPads (+ 60,000 compared to 2022)
    • More than 5 million visits in 2023

    Graph showing the distribution of pads according to our Framapad instances (annual, bimonthly, weekly, half-yearly, monthly pads and Mypads accounts).

    Framalistes and Framagroupes

    Framalistes and Framagroupes allow you to create email discussion lists. As the Framalistes server had reached its maximum capacity, we opened Framagroupes in June 2023 to continue offering this service, which we consider essential. Framalistes and Framagroupes are undoubtedly the largest discussion list servers in existence (excluding the web giants), with :

    • more than 1.1 million users
    • 63,900 open lists
    • An average of 280,000 messages sent per working day

    Framaforms

    Framaforms makes it easy to create online forms. Framaforms in figures :

    • 867,000 visits per month
    • 418,628 forms currently hosted
    • 172.289 forms created this year

    Graph showing the evolution of visits (blue) and page views (orange) to Framforms (it’s going up !)

    Framacalc

    Framacalc allows you to create collaborative spreadsheets. It may also be the largest Ethercalc database in the world, with :

    • 4,235,879 visits in 2023
    • 218,000 hosted spreadsheets

    Graph showing the number of visits (blue) and page views (orange) to Framacalc

    Framateam

    Framateam is a chat service that allows teams to be organised by channel. It is probably one of the largest public Mattermost instances in the world, with :

    • 148,870 users of the service (5,582 of which log on daily)
    • 29,665 teams
    • 168,102 discussion channels
    • More than 43 million messages exchanged since the launch of the service

    Graph showing the distribution of messages sent to Framateam over a month (note the very high usage during the week !).

    Framagit

    Framagit is a software forge where developers can publish their code and contribute to the code of others. Framagit is probably one of the largest public Gitlab servers in France, with :

    • 70,679 hosted projects
    • 49,642 users
    • 8,966 forks
    • 149,789 issues
    • 91,623 merge requests
    • 1,764,909 commit notes

    Screenshot of the Framagit homepage

    Framacarte

    Framacarte allows you to create maps online. And in figures, it’s :

    • 2,770,510 visits in 2023
    • 6,690 users (+ 1,246 in one year)
    • 170,845 hosted maps (+ 33,476 in one year)

    Graph showing the number of visits (blue) and page views (orange) to Framacarte

    Framatalk

    Framatalk allows you to create or join a video conference room. And in numbers, that’s

    • 656,765 visits in 2023 (+45 % compared to last year)
    • An average of 75 active conferences with 200 participants per working day

    Graph showing the number of visits (blue) and page views (orange) to Framatalk (note the huge spike during the year of lockdowns !)

    Framindmap

    Framindmap allows you to create mind maps. In numbers, Framindmap is :

    • 295,379 visits in 2023
    • 1.13 million hosted mind maps
    • 489,690 users

    Graph showing the number of visits (blue) and page views (orange) to Framindmap

    Framavox

    Framavox allows a group of people to meet, discuss and make decisions in one place. Framavox is probably one of the largest existing instances of the excellent Loomio software, with :

    • 119,633 users
    • 124.566 visits in 2023
    • 12.265 communities

    Framavox – Illustration by David Revoy

    Framagenda

    Framagenda allows you to create online calendars. In numbers, that’s :

    • 260,000 calendars
    • 122.919 users

    Framaspace

    Framaspace is a collaborative working environment for small associations and groups. In numbers, that’s :

    • 850 associations and small groups not organised by Google
    • 750 new spaces to be opened by 2023
    • 16 servers (dedicated and virtual machines) providing 640 TB of storage
    • More than 800,000 hosted files
    Une licorne déguisée en cosmonaute (avec une passoire sur la tête) marche sur les nuages et souffle des bulles. Dans ces bulles, on retrouve des cubes symbolisant le travail en commun (dossiers, boite à outils, livres, machine à écrire, boulier, etc.).

    Framaspace – Illustration by David Revoy

    PeerTube

    PeerTube is the alternative to video platforms. And in numbers, it’s :

    • 300,000 users
    • 893,000 videos
    • 1,151 public entities
    • 287,000 comments on videos
    • 231 million views (a view is counted from 30 seconds)
    • 434 TB of files
    • 413 issues resolved in 2023 (out of a total of 4,360 issues handled)
    • 363,591 visits to JoinPeerTube.org
    • 2 employees (the 2nd joined the team in September !)

    PeerTube statistics for the last 3 months of 2023 : instances, users, comments, videos, views and weight of videos

    Mobilizon

    Mobilizon is our alternative to Facebook Groups and Events. In numbers, it’s :

    • 313,554 events
    • 29,789 users
    • 86 instances
    • 3,438 groups
    • 1 developer (not even full-time !)

    Mobilizon – Illustration by David Revoy

    Framadrive

    Framadrive, the document storage service, is no longer open for registration, but it’s still working ! And in numbers, that’s :

    • 10.8 million files
    • 4,794 users
    • 2.6 TB of storage used

    Framapiaf

    Framapiaf, an installation of the microblogging software Mastodon, is no longer open to new registrations, but remains very active. In figures, there are :

    • 1,500 users who have registered in the last 30 days
    • 850 users who have posted at least one message in the last 30 days

    The care given to our online services – Illustration by David Revoy

    Technical infrastructure

    To the best of our knowledge, Framasoft is the world’s largest web host for online services. And a priori, this associative operating model doesn’t exist anywhere else ! In figures :

    • 58 servers and 60 virtual machines hosting our online services
    • 0.6 tonnes of CO2 equivalent for the annual electricity consumption of our technical infrastructure (our host, Hetzner, uses renewable hydro and wind energy)
    • 1 full-time sysadmin and 2 technical support staff
    • 1 full-time support person

    Support Framasoft

    The association and the cultural commons

    The online services we provide to the public are not the only things that keep us busy. Here are some figures on some of the other things we’ve been up to this year.

    Dessin dans le style d'un jeu vidéo de combat, où s'affronte l'éléphant et le piaf de Dégooglisonse et le monstre de Google Suite.

    It’s thanks to your donations that Espéhef and Ahèmvé are facing Hydrooffice. Illustration de David Revoy

    Internally

    • Framasoft has 28 volunteers and 11 paid employees
    • 45 presentations in 2023, face-to-face and/or online, on digital technology, the cultural commons and related issues
    • over 130 articles published on the Framablog in 2023
    • 2 books published by our publishing house Des Livres en Communs (in French)

    Shared projects

    • 1,097 entries in the Framalibre directory
    • A training course and a MOOC created for ethical service providers
    • 21 service providers able to support associations in their digital emancipation, listed on the emancipasso.org website
    • 5 study visits in 5 European countries for the ECHO Network project
    • 8 years of coordinating the CHATONS collective, which currently includes 91 alternative hosting providers

    Support Framasoft

    We need your help !

    It’s thanks to your donations that we can guarantee the total financial independence of the association : the freedom to experiment, to continue, to fail, to stop, to continue our projects, from the most serious to the most mad, always in line with our associative project of popular education on digital issues and the cultural commons. And in figures :

    • 93 % of our budget comes from donations
    • 5,463 donors finance initiatives that benefit more than 1.8 million people every month
    • 70 % of the budget is spent on salaries

    Breakdown of Framasoft’s budget (in order : Human resources, Servers and domains, Operating costs, Interventions, Communication, Project services, Bank charges and tax)

     

    Once again this year, we need you, your support, your sharing to help us regain ground on the toxic GAFAM web and multiply the number of ethical digital spaces.

    Barre de dons Framasoft le 28 décembre 2023, à 76% - 151079 €

    If we want to balance our budget for 2024, we only have 3 days left to raise €48 000 : we can’t do it without your help !

    Support Framasoft

     

  • Thursday 28 December 2023 - 08:47

    Quel est l’impact concret des actions de notre association ? C’est la question à laquelle nous aimons répondre en fin d’année (cf. chiffres 2022) : prendre le temps de chiffrer nos actions est essentiel pour réaliser le service que l’on peut rendre aux autres. En route pour les Framastats 2023 !

    🦆 VS 😈 : Reprenons du terrain aux géants du web !

    Grâce à vos dons (défiscalisables à 66 %), l’association Framasoft agit pour faire avancer le web éthique et convivial. Retrouvez un résumé de nos avancées en 2023 sur le site Soutenir Framasoft.

    ➡️ Lire la série d’articles de cette campagne (nov. – déc. 2023)

     

    Illustration de Hydroffice, un monstre serpentin à cinq têtes avec des crocs, ornées des logos des outils de la Google Suite

    Cliquez pour nous soutenir et aider à repousser Hydrooffice – Illustration CC-By David Revoy

    Du côté de nos services en ligne…

    Plus de 1,8 million de personnes naviguent sur nos sites internet chaque mois : c’est deux fois plus de visites que n’en reçoit Disneyland Paris par mois ! Ce chiffre a augmenté de 16 % par rapport à l’année dernière, c’est assez fou (et très motivant) d’imaginer que ce que nous faisons est utile à tant de monde. Et service par service, ça donne quoi ?

    Dessin d'un piaf sur la tête d'un éléphant, tous deux en position de kung fu.

    Cliquez pour nous soutenir et aider Espéhef et Ahèmvé – Illustration CC-By David Revoy

    Framadate

    Framadate permet de créer des mini-sondages, notamment pour trouver le bon créneau de rendez-vous. Et en chiffres, Framadate c’est :

    • 33 785 780 visites en 2023
    • 1,2 million de sondages hébergés en 2023
    • 80 000 sondages créés de plus par rapport à l’année 2022

    Graphique présentant l’évolution des visites sur Framadate

    Framapad

    Framapad permet de rédiger à plusieurs sur un même document. Framapad est sans doute l’un des plus gros services Etherpad au monde avec :

    • 510 900 pads hébergés actuellement
    • Plusieurs millions de pads hébergés depuis le lancement du service
    • 309 000 comptes sur MyPads (+ 60 000 par rapport à 2022)
    • Plus de 5 millions de visites en 2023

    Graphique présentant la répartition des pads selon nos instances Framapad (pads annuels, bimestriels, hebdomadaires, semestriels, mensuels et comptes Mypads)

     

    Framalistes et Framagroupes

    Framalistes et Framagroupes permettent de créer des listes de discussion par email. Le serveur de Framalistes étant arrivé au maximum de ses capacités, nous avons ouvert Framagroupes en juin 2023, pour continuer à proposer ce service que nous trouvons indispensable. Framalistes et Framagroupes sont certainement les plus gros serveurs de listes de discussion (hors géants du Web) qui existent, avec :

    • Plus d’1,1 million d’utilisateurs et utilisatrices
    • 63 900 listes ouvertes
    • Environ 280 000 mails envoyés en moyenne par jour ouvré

    Framaforms

    Framaforms permet de créer simplement des questionnaires en ligne. Framaforms en chiffres c’est :

    • 867 000 visites par mois
    • 418 628 formulaires actuellement hébergés
    • 172 289 formulaires créés cette année

    Graphique présentant l’évolution des visites sur Framforms (ça grimpe !)

    Framacalc

    Framacalc permet de créer des tableurs collaboratifs. C’est peut-être là encore la plus grosse base Ethercalc au monde avec :

    • 4 235 879 visites en 2023
    • 218 000 calcs hébergés

    Graphique présentant l’évolution des visites sur Framacalc

    Framateam

    Framateam est un service de tchat, et permet une organisation d’équipe par canaux. C’est probablement l’une des plus grosses instances Mattermost publique au monde avec :

    • 148 870 utilisateurs et utilisatrices sur le service (dont 5 582 se connectent tous les jours)
    • 29 665 équipes qui s’organisent
    • 168 102 canaux de discussions
    • Plus de 43 millions de messages échangés depuis le lancement du service

    Graphique présentant la répartition des messages envoyés sur Framateam sur un mois (on remarque une très forte utilisation en semaine !)

    Framagit

    Framagit est une forge logicielle, où développeurs et développeuses peuvent publier leur code et contribuer à celui des autres. Framagit est probablement un des plus gros serveurs Gitlab publics de France avec :

    • 70 679 projets hébergés
    • 49 642 utilisateurs et utilisatrices
    • 8 966 forks
    • 149 789 issues
    • 91 623 Merge requests
    • 1 764 909 notes

    Capture écran du tableau d’accueil de Framagit

    Framacarte

    Framacarte permet de créer des cartes géographiques en ligne. Et en chiffres, c’est :

    • 2 770 510 visites en 2023
    • 6 690 utilisateurs et utilisatrices (+ 1 246 en un an)
    • 170 845 cartes hébergées (+ 33 476 en un an)

    Graphique présentant l’évolution des visites sur Framacarte

    Framatalk

    Framatalk permet de créer ou rejoindre un salon de vidéoconférence. Et en chiffres, c’est :

    • 656 765 visites en 2023 (+ 45 % par rapport à l’an passé)
    • En moyenne 75 conférences actives pour 200 participant⋅es par jour ouvré

    Graphique présentant l’évolution des visites sur Framatalk (remarquez cet énorme pic pendant l’année des confinements !)

    Framindmap

    Framindmap permet de créer des cartes mentales. En chiffres, Framindmap c’est :

    • 295 379 visites en 2023
    • 1,13 million de cartes mentales hébergées
    • 489 690 utilisateurs et utilisatrices

    Graphique présentant l’évolution des visites sur Framindmap

     

    Framavox

    Framavox permet à un collectif de se réunir, débattre et prendre des décisions, dans un seul endroit. Framavox est probablement une des plus grosses instances existantes de l’excellent logiciel Loomio, avec :

    • 119 633 utilisateurs et utilisatrices
    • 124 566 visites en 2023
    • 12 265 communautés

    Framavox – Illustration de David Revoy

    Framagenda

    Framagenda permet de créer des calendriers en ligne. Et en chiffres, c’est :

    • 260 000 calendriers
    • 122 919 utilisateurices

    Framaspace

    Framaspace est un environnement de travail collaboratif pour les petites associations et collectifs. En chiffres, c’est :

    • 850 associations et petits collectifs qui ne s’organisent pas chez Google
    • 750 nouveaux espaces ouverts en 2023
    • 16 serveurs (dédiés et machines virtuelles) pour 640 To d’espace disque provisionné
    • Plus de 800 000 fichiers hébergés
    Une licorne déguisée en cosmonaute (avec une passoire sur la tête) marche sur les nuages et souffle des bulles. Dans ces bulles, on retrouve des cubes symbolisant le travail en commun (dossiers, boite à outils, livres, machine à écrire, boulier, etc.).

    Framaspace – Illustration de David Revoy

    PeerTube

    PeerTube est une alternative aux plateformes vidéo. Et en chiffres c’est :

    • 300 000 utilisateurs et utilisatrices
    • 893 000 vidéos
    • 1 151 instances publiques
    • 287 000 commentaires sur les vidéos
    • 231 millions de vues (on compte une vue à partir de 30 secondes sur la vidéo)
    • 434 To de fichiers
    • 413 issues résolues en 2023 (sur 4 360 issues traitées au total)
    • 363 591 visites sur JoinPeerTube.org
    • 2 développeurs salariés (le 2e a rejoint l’équipe en septembre !)

    Statistiques PeerTube des 3 derniers mois de 2023 : instances, utilisateurices, commentaires, vidéos, vues et poids des vidéos

    Mobilizon

    Mobilizon est l’alternative que nous proposons aux groupes et événements Facebook. En chiffres, c’est :

    • 313 554 événements
    • 29 789 utilisateurs et utilisatrices
    • 86 instances
    • 3 438 groupes
    • 1 seul développeur (même pas à temps plein !)

    Mobilizon – Illustration de David Revoy

    Framadrive

    Framadrive, service de stockage de documents, n’est plus ouvert aux inscriptions, mais fonctionne toujours ! Et en chiffres, c’est :

    • 10,8 millions de fichiers
    • 4 794 utilisateurs et utilisatrices
    • 2,6 To d’espace disque utilisé

    Framapiaf

    Framapiaf, installation du logiciel de micro-bloging Mastodon, n’est plus ouvert aux nouvelles inscriptions mais reste bien actif. En chiffres, c’est :

    • 1 500 utilisateurs et utilisatrices s’étant connecté·es dans les 30 derniers jours
    • 850 utilisateurs et utilisatrices ayant posté au moins un message dans les 30 derniers jours

    Dorlotons Dégooglisons – Illustration de David Revoy

    Infrastructure technique

    Framasoft est, à notre connaissance, le plus gros hébergeur associatif de services en ligne au monde. Et a priori, ce modèle de fonctionnement associatif n’existe nulle part ailleurs ! En chiffres :

    • 58 serveurs et 60 machines virtuelles qui hébergent nos services en ligne
    • 0,6 tonne équivalent CO2 pour la consommation électrique annuelle de notre infrastructure technique (notre hébergeur Hetzner utilisant des énergies renouvelables hydroélectriques et éoliennes)
    • 1 admin sys à temps plein et 2 personnes tech en soutien
    • 1 personne au support à temps plein

    Je participe au financement des Framaservices

     

    L’association et les communs culturels

    Les services en ligne que nous mettons à disposition du public ne sont pas les seuls à occuper nos journées. Voilà quelques chiffres concernant d’autres actions que nous avons menées à bien cette année.

    Dessin dans le style d'un jeu vidéo de combat, où s'affronte l'éléphant et le piaf de Dégooglisonse et le monstre de Google Suite.

    C’est grâce à vos dons que Espéhef et Ahèmvé font face à Hydrooffice ! Illustration de David Revoy

    En interne

    • Framasoft c’est 28 membres bénévoles et 11 salarié⋅es
    • 45 interventions en 2023, en présentiel et/ou en ligne sur le numérique, les communs culturels et leurs enjeux
    • Plus de 130 articles publiés sur le Framablog en 2023
    • 2 auteur⋅ices accompagné⋅es par notre maison d’édition Des Livres en Communs

    Les projets partagés

    • 1 097 notices sur l’annuaire Framalibre
    • Une formation et un MOOC créés à destination d’hébergeurs de services éthiques
    • 21 prestataires en capacité d’accompagner des associations dans leur émancipation numérique recensés sur le site emancipasso.org
    • 5 visites d’étude dans 5 pays d’Europe pour le projet ECHO Network
    • 8 années de coordination du collectif CHATONS regroupant actuellement 91 hébergeurs alternatifs

    Je soutiens les actions de Framasoft

    Nous avons besoin de vous !

    C’est grâce à vos dons que nous pouvons garantir une totale indépendance financière de l’association : liberté d’expérimenter, de poursuivre, de rater, d’arrêter, de continuer nos projets, des plus sérieux aux plus loufoques, toujours en gardant le cap de notre projet associatif d’éducation populaire aux enjeux du numérique et des communs culturels. Et en chiffres :

    • 93 % de notre budget est financé par des dons
    • 5 463 donateur⋅ices financent des actions utiles à plus de 1,8 million de personnes chaque mois
    • 70 % du budget est consacré à la masse salariale

    Répartition du budget de Framasoft

     

    Framasoft est une association d’intérêt général : tous les dons qui nous sont faits sont défiscalisables à hauteur de 66 % pour les contribuables français⋅es. Ainsi un don de 100 € ne vous coûtera en réalité que 34 € après défiscalisation.

    Barre de dons Framasoft le 28 décembre 2023, à 76% - 151079 €

    Si nous voulons boucler notre budget pour 2024, il ne nous reste que 3 jours pour récolter 48 000 € : nous n’y arriverons pas sans votre aide !

     

    Je fais un don à Framasoft

     

  • Tuesday 26 December 2023 - 07:50

    There was one more present left at the foot of the Christmas tree… The French free software directory and founding project of Framasoft is evolving once again, into a site that’s nicer, simpler, more ergonomic… and a lot more practical for recommending your favourite free software !

     

     

    🦆 VS 😈 : Let’s take back some ground from the tech giants !

    Thanks to your donations to our not-for-profit, Framasoft is taking action to advance the ethical, user-friendly web. Find a summary of our progress in 2023 on our Support Framasoft page.

    ➡️ Read the series of articles from this campaign (Nov. – Dec. 2023)

    There was one more present left at the foot of the Christmas tree… The free software directory and founding project of Framasoft is evolving once again, into a site that’s nicer, simpler, more ergonomic… and a lot more practical for recommending your favourite free software !

    [ENCART DE DONS]

    Just over six years ago, we introduced you to a new “2017” version of our collaborative FOSS directory, Framalibre. Since then, we’ve been testing, learning and observing changes in usage.

    We have used all these lessons to create this new “2024” version of Framalibre, which we are proud to present to you today on Framalibre.org.

    capture d'écran de l'accueil de framalibre 2017, chargé de menus variés capture d'écran de l'accueil de framalibre 2024, simple et direct

    🎀 An obvious simplicity 🎀

    So, for people who were used to the previous version of Framalibre, we warn you : it’s going to leave a gap… You have every right to exclaim “but where’s all my junk ?” … But for many newcomers to the world of free software, that was the problem !

    Maiwann has done a lot of usability testing for us, especially at conferences and at the stands where we meet. These tests helped her to realise, for example, that putting a simple ‘mail’ label on the home page wasn’t helping people who were ‘looking for an alternative to Gmail’.

    So for this new version, we’ve made a radical choice : simplicity. So we’ve gone to great lengths to simplify menus, sub-menus, drop-down menus, labels, boxes, notes, buttons, and so on.

    Accueil mobile de Framalibre 2017 accueil mobile de Framalibre 2024

    This radical choice for simplicity came at a price : we had to refocus the Framalibre directory on digital tools. The previous version wanted to open up to free culture, objects and structures. But the problem with doing a bit of everything is that it’s hard to do everything well : presenting all open source resources meant multiplying menus and categories, while increasing the complexity of creating a listing.

    The new Framalibre site is deliberately bare bones. It welcomes you with a page displaying tags (the most frequently used search terms) and a search bar. Goodbye the meta-categories, categories, sub-categories and sub-category filters… In short, the tree structure inherited from the 2001 directory !

    Our aim is to respond as quickly as possible to your need to find free software to do what you need to do, or to find an alternative to the service provided by the web giants that you want to free yourself from : you search, you find.

    Results for Photoshop search on Framalibre 2024

    📃 Under the hood, the pages 📃

    Dessin de Tux (manchot mascotte de Lunix) porté par GNU (gnou mascotte de GNU)

    Click on GNU and Tux to support Framalibre ! – illustration David Revoy – License : CC-By 4.0

    For the more technical among you (the rest of you can skip straight to the next part ^^), this simplicity can also be found under the hood.

    Framalibre 2017’s Drupal 7 needed a good upgrade, which takes time and energy. The entries database was difficult to access : while we’d done a good job of tinkering with something so that it could be used by others, we would have had to spend more time and energy developing a practical, documented API…

    Instead, we decided to devote this energy to applying this choice of simplicity to the software itself, by making the new Framalibre a static site, which we hope will be lighter and faster. The code for this tool, based on Jekyll software, was developed by the talents of l’Échappée Belle (thanks to Fanny and David <3), and of course it’s free and available online.

    This choice of static allowed us to modify the structure of the entries and the database. Now written in markdown, these records can be read by both humans and scripts (as long as your robots remain well-behaved, of course :p). As the Framalibre records are CC-By SA, we hope that making them more accessible and readable will lead to some interesting re-uses !

    We’ve also taken the opportunity to simplify the manuals as much as possible : you won’t find any screenshots of the software, for example. After a few years, these images are often outdated and misleading. From now on, the information presented in a manual will be simple and concise, and if you like this first look at a particular free software product, we invite you to find out more on the official website.

    Entry for Krita on Framalibre 2024

    🎁 “Here, this is what I use to free myself…” 🎁.

    Illustraiton de MS Blue Scream, monstre de type blob, bleu, orné du logo de Windows

    Click to support us and help to push back MS Blue Scream – Illustration CC-By David Revoy

    Because our goal is not for you to stay on Framalibre as long as possible (yes, in the game of attention economy, Framasoft is frankly – and deliberately – bad ;) ). On the contrary, Framalibre aims to be a mediator, a ramp to take you to the official site of the free tool that meets your needs.

    In addition to being a search tool, we have designed this new Framalibre as a tool for recommending free and ethical alternatives. Whether it’s during the preliminary surveys and tests for this redesign of Framalibre, during the regular meetings we attend, or even when we look at how we operate ourselves… we observe the same constant :

    It’s much easier to adopt a free tool when it comes highly recommended by people we trust.

    This is how we came up with the idea of adding a “used by Framasoft members” box at the top of certain search pages. This doesn’t mean that other software isn’t as good, or that it won’t meet your specific needs : it just shows the free software and services that we use regularly.

    [capture mini-site]

    💝 Framalibre mini-sites : offer your choices ! 💝

    With this new version of Framalibre, we wanted to go even further to encourage peer-to-peer recommendations. We know from experience that a person who uses free software today is a person who will help those around him or her to liberate their digital use tomorrow.

    On the new Framalibre, you can make your own selection of free tools and get a link to a page that you can share with your friends and family !

    Just for fun, here are a few examples we’ve put together for you :

    We look forward to hearing your choice of free tools !

    Dessin dans le style d'un jeu vidéo de combat, où s'affronte le Tux et le Gnu du logiciel libre et le monstre de microsoft Windows.

    GNU and Tux against MB Blue Scream – Illustration David Revoy – License : CC-By 4.0

    🤝 Collaboration is about sharing ! 🤝

    Of course, Framalibre is and will remain a collaborative directory. Whether you want to add a record to the directory or correct an existing record, contributions are just a click away !

    What’s more, we’ve made the whole process a lot easier (you can see there’s a theme here !). The downside is that your submissions will be reviewed by our team of moderators before they are published (rather than being moderated after submission, as was previously the case).

    The upside is that there are already almost 1,019 entries to discover, like so many of the solutions that open source communities offer each of us to make our digital practices better.

    And if you can’t find the entry for that great free software or application that freed you from the web giants… feel free to add it : you’ll see, it’s (unsurprisingly) easy !

    So now it’s up to you !

    It’s up to you to use Framalibre to find, share and, above all, recommend the free tools that make your digital life easier… and life in general !

    Useful links

    Because, yes, at the end of the year, we need you, your support and your sharing to help us regain ground on the toxic GAFAM web and create more ethical digital spaces.

    So we’ve asked David Revoy to help us present this on our ‘Support Framasoft’ page, which we invite you to visit (because it’s beautiful) and above all to share as widely as possible :

    Barre de dons Framasoft le 26 décembre 2023, à 64 % - 128 602 €

    If we are to balance our budget for 2024, we have just 5 days left to raise € 71 398 : we can’t do it without your help !

    Support Framasoft

  • Tuesday 26 December 2023 - 07:50

    Il restait un cadeau au pied du sapin… L’annuaire du logiciel libre et projet fondateur de Framasoft évolue à nouveau, en un site plus beau, plus simple, plus ergonomique… et beaucoup plus pratique pour recommander ses logiciels libres préférés !

    🦆 VS 😈 : Reprenons du terrain aux géants du web !

    Grâce à vos dons (défiscalisables à 66 %), l’association Framasoft agit pour faire avancer le web éthique et convivial. Retrouvez un résumé de nos avancées en 2023 sur le site Soutenir Framasoft.

    ➡️ Lire la série d’articles de cette campagne (nov. – déc. 2023)

    Il y a un peu plus de six ans, nous vous présentions une nouvelle version « 2017 » de notre annuaire collaboratif du Libre, Framalibre. Depuis, nous avons testé, appris et observé l’évolution des usages.

    C’est donc riches de tous ces enseignements que nous avons concocté cette nouvelle version « 2024 » de Framalibre que nous vous présentons aujourd’hui, avec fierté, sur Framalibre.org

    capture d'écran de l'accueil de framalibre 2017, chargé de menus variés capture d'écran de l'accueil de framalibre 2024, simple et direct

    🎀 Une simplicité qui saute aux yeux 🎀

    Alors pour les personnes qui étaient habituées à la version précédente de Framalibre, on vous prévient : ça va faire un vide… Vous êtes tout à fait en droit de vous écrier « mais il est où, tout mon bazar ? » … Or, pour beaucoup de nouvelles et de nouveaux dans le monde du libre, c’était bien ça le problème !

    Maiwann a réalisé pour nous des tests d’utilisation, notamment lors de conférences, ou sur des stands où l’on se rencontre. Ces tests lui ont, par exemple, permis de réaliser qu’afficher une simple étiquette « mail » sur la page d’accueil n’aidait pas pour autant les personnes dont le besoin serait « trouver une alternative à Gmail ».

    Pour cette nouvelle mouture, nous avons donc fait un choix radical : celui de la simplicité. Nous avons donc réalisé un grand travail pour simplifier les menus, sous-menus, menus secondaires, étiquettes, encadrés, affichages de notices, boutons…

    Accueil mobile de Framalibre 2017 accueil mobile de Framalibre 2024

    Ce choix radical de la simplicité a un coût : nous avons dû recentrer l’annuaire Framalibre sur les outils numériques. La version précédente avait voulu s’ouvrir à la culture, aux objets et aux structures du libre. Mais le problème quand on fait un peu de tout, c’est que c’est dur de faire tout bien : présenter tout le Libre induisait de multiplier les menus et les catégories tout en augmentant la complexité pour créer une notice.

    Le nouveau site Framalibre est volontairement dépouillé. Il vous accueille par une page affichant des étiquettes (les recherches les plus utilisées) et une barre de recherche. Finies les méta-catégories, catégories, sous catégories, et filtres de sous-catégories… Bref, l’arborescence héritée de l’annuaire de 2001 !

    Notre d’objectif est de répondre au plus vite à votre besoin de trouver un logiciel libre pour faire ce que vous avez à faire, ou de trouver une alternative pour remplacer ce service des géants du web dont vous voulez vous libérer : vous cherchez, vous trouvez.

    résultats d’une recherche photoshop sur Framalibre 2024

     

    📃 Sous le capot, les pages 📃

    Dessin de Tux (manchot mascotte de Lunix) porté par GNU (gnou mascotte de GNU)

    Cliquez sur GNU et Tux pour soutenir Framalibre ! – illustration David Revoy – Licence : CC-By 4.0

    Pour les plus techniques d’entre vous (les autres, vous pouvez passer directement à la partie suivante ^^), cette simplicité se retrouve aussi sous le capot.

    Le Drupal 7 de Framalibre 2017 avait besoin d’une bonne mise à niveau, ce qui demande du temps et de l’énergie. La base de données des notices était difficile d’accès : si nous avions bien bricolé quelque chose pour que cela puisse être utilisé par d’autres, il nous aurait fallu mettre plus de temps et d’énergie à développer une API pratique et documentée…

    Nous avons préféré consacrer cette énergie à appliquer ce choix de la simplicité dans le logiciel même, en faisant du nouveau Framalibre un site statique, que l’on espère plus léger et rapide. Le code de cet outil, basé sur le logiciel Jekyll, a été développé par les talents de l’Échappée Belle (merci à Fanny et David <3), et bien entendu il est libre et disponible en ligne.

    Ce choix du statique nous a permis de modifier la structure des notices et de la base de données. Désormais écrites en markdown, ces notices sont lisibles aussi bien par des humaines que par des scripts (tant que vos robots restent bien élevés, ça va de soi :p). Les notices de Framalibre étant sous CC-By SA, nous espérons que faciliter leur accès et leur lisibilité permettra des réutilisations intéressantes !

    Nous en avons d’ailleurs profité pour simplifier au maximum les notices : vous n’y trouverez plus, par exemple, de capture d’écran du logiciel. En effet, au bout de quelques années, ces images sont souvent périmées et trompeuses. Désormais, les informations présentées dans une notice sont simples, succinctes, et si ce premier regard sur tel ou tel logiciel libre vous plaît, on vous invite à trouver plus d’informations sur le site officiel.

    Notice de Krita sur Framalibre 2024

    🎁 « Tiens, voici ce que j’utilise pour me libérer… » 🎁

    Illustraiton de MS Blue Scream, monstre de type blob, bleu, orné du logo de Windows

    Cliquez pour nous soutenir et aider à repousser MS Blue Scream – Illustration CC-By David Revoy

    Car notre objectif n’est pas que vous restiez sur Framalibre le plus longtemps possible (oui, au jeu de l’économie de l’attention, Framasoft est franchement -et volontairement- mauvaise ;) ). Au contraire, Framalibre se veut un intermédiaire, une rampe pour vous élancer vers le site officiel de l’outil libre qui répond à votre besoin.

    Au-delà d’être un outil de recherche, nous avons pensé ce nouveau Framalibre comme un outil de recommandation d’alternatives libres et éthiques. Que ce soit lors des enquêtes et tests préliminaires à cette refonte de Framalibre, durant les rencontres régulières auxquelles nous participons ou même lorsque l’on regarde nos fonctionnements à nous.… nous observons la même constante :

    Il est beaucoup plus facile d’adopter un outil libre lorsqu’il nous est chaudement recommandé par des personnes en qui nous avons confiance.

    C’est comme cela que nous avons eu l’idée d’ajouter un encadré « utilisé par les membres de Framasoft » en haut de certaines pages de recherche. Cela ne veut pas dire que les autres logiciels soient moins bien, ni qu’ils ne répondent pas à votre attente spécifique : cela permet juste de montrer les logiciels et services libres que nous utilisons régulièrement.

    capture d'écran d'un mini-site pour recommander des logiciels libres pour les associations, on voit les logiciels Etherpad, Nextcloud et SparkleShare

    Un mini-site de recommandations Framalibre

    💝 Les mini-sites Framalibre : offrez vos sélections ! 💝

    Avec cette nouvelle version de Framalibre, nous avions envie d’aller encore plus loin pour favoriser la recommandation de pair à pair. Nous savons, d’expérience, qu’une personne qui utilise du libre aujourd’hui est une personne qui, demain, aidera ses proches à libérer leurs usages numériques.

    Sur le nouveau Framalibre, vous pouvez faire votre sélection d’outils libres, et obtenir le lien d’une page à partager avec vos proches !

    Rien que pour le plaisir, voici quelques exemples que nous vous avons concoctés :

    Nous avons hâte de vous voir partager vos sélections d’outils libres !

    Dessin dans le style d'un jeu vidéo de combat, où s'affronte le Tux et le Gnu du logiciel libre et le monstre de microsoft Windows.

    GNU & Tux contre MB Blue Scream – Illustration David Revoy – Licence : CC-By 4.0

    🤝 Le collaboratif, ça se partage ! 🤝

    Bien entendu, Framalibre est et reste un annuaire collaboratif. Que vous vouliez ajouter une notice à l’annuaire ou corriger une notice existante, la contribution est à portée de clic !

    Nous avons d’ailleurs rendu tout le processus plus… simple (vous sentiez qu’il y a comme un thème, là !). La contrepartie, c’est que vos contributions seront vérifiées avant publication par notre équipe de modératrices et modérateurs (et non plus modérées a posteriori comme avant).

    L’avantage, c’est qu’il y a déjà près de 1 019 notices à aller découvrir, comme autant de solutions que les communautés du Libre offrent à chacune et chacun d’entre nous pour mieux émanciper ses pratiques numériques.

    Et si vous n’y trouvez pas la fiche de ce super logiciel libre ou de cette app formidable qui vous a émancipé des géants du web… Libre à vous de l’ajouter : vous allez voir, c’est (sans trop de surprise) simple !

    Alors désormais, c’est à vous de jouer !

    À vous de vous emparer de Framalibre pour trouver, partager mais surtout pour recommander les outils libres qui vous facilitent la vie numérique… et la vie tout court !

    Les liens utiles

    Car oui : cette fin d’année encore, nous avons besoin de vous, de votre soutien, de vos partages, pour nous aider à reprendre du terrain sur le web toxique des GAFAM, et multiplier les espaces de numérique éthique.

    Nous avons donc demandé à David Revoy de nous aider à montrer cela sur notre site Soutenir Framasoft, que nous vous invitons à visiter (parce que c’est beau) et surtout à partager le plus largement possible :

    Barre de dons Framasoft le 26 décembre 2023, à 64 % - 128 602 €

    Si nous voulons boucler notre budget pour 2024, il ne nous reste plus que 5 jours pour récolter 71 398 € : nous n’y arriverons pas sans votre aide !

     

    Soutenir Framasoft

     

  • Monday 25 December 2023 - 07:42

    Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière.


    Tous les liens listés ci-dessous sont a priori accessibles librement. Si ce n’est pas le cas, pensez à activer votre bloqueur de javascript favori ou à passer en “mode lecture” (Firefox) ;-)

    Brave New World

    Spécial Palestine et Israël

    Spécial femmes dans le monde

    Spécial France

    Spécial femmes en France

    Spécial médias et pouvoir

    Spécial pénibles irresponsables gérant comme des pieds (et à la néolibérale)

    Spécial recul des droits et libertés, violences policières, montée de l’extrême-droite…

    Spécial résistances

    Spécial GAFAM et cie

    Les autres lectures de la semaine

    Les BDs/graphiques/photos de la semaine

    Les vidéos/podcasts de la semaine

    Les trucs chouettes de la semaine

    Retrouvez les revues de web précédentes dans la catégorie Libre Veille du Framablog.

    Les articles, commentaires et autres images qui composent ces « Khrys’presso » n’engagent que moi (Khrys).

  • Tuesday 19 December 2023 - 10:00

    Until 2022, the time spent on Emancip’Asso was mainly used to find funding for the project, set up and run a steering committee and organise training for ethical service providers, but it was in 2023 that the project really took off. We’re well on the way to enabling associations that want to free themselves from the digital tools of the web giants to find structures that can support them in this transition.

    🦆 VS 😈 : Let’s take back some ground from the tech giants !

    Thanks to your donations to our not-for-profit, Framasoft is taking action to advance the ethical, user-friendly web. Find a summary of our progress in 2023 on our Support Framasoft page.

    ➡️ Read the series of articles from this campaign (Nov. – Dec. 2023)

     

    Illustration de Toxicloud, un monstre vaporeux et toxique avec le logo de Amazon Web Services

    Click to support us and push back Toxicloud – Illustration CC-By David Revoy

    Emancip’Asso, a 4-part project

    Conceived in 2021 in partnership with Animafac, co-piloted by a large number of organisations from the popular education, voluntary and digital sectors, and integrated into our roadmap “Collectivese Internet / Convivialise Internet”, the main objective of the Emancip’Asso project is to bring together ethical digital service providers and voluntary organisations in need of support in their emancipatory digital transition.

    In order to achieve its objective, the project will include 4 actions :

    • Training for providers of ethical online services ;
    • An online course, a digital version of the training ;
    • A website listing service providers who specialise in helping associations make the digital transition and providing a place for associations to help each other and share their needs ;
    • A major communications campaign to encourage associations to recognise the contradiction of trying to change the world using the tools of capitalism.

    It’s been a busy year : the first 3 actions detailed above have now been completed ! We’ll tell you all about them in the rest of this article.

    Training suppliers of ethical digital services to support associations

    We’ve come to the conclusion that there are very few ethical digital service providers offering solutions that really take into account the needs of voluntary organisations, and in particular the support required to make a successful transition to open source digital tools. The first stage of the Emancip’Asso project therefore aims to support the development of the skills of these actors through two mechanisms : training and an online course (MOOC).

    A much-appreciated training course in January 2023

    20 people met in Paris from 16 to 20 January at the premises of the FPH (Charles Léopold Mayer Foundation for the Progress of Humanity) to take part in the training course “Developing a range of services to support associations in their ethical digital transition” (in French). Although the original training programme (in French) had to be slightly modified as Thursday 19 January was a day of action against the pension reform, all presentations were able to take place during the week.

    un chaton patissier qui présente un nuage-gateau fait sur commande, tansdi qu'en arrière plan d'autres chatons cuisinent un autre nuage gâteau au millieu de leur village arbre-à-chats

    Emancip’Asso – Illustration CC-By David Revoy

    Once again, we would like to thank the 9 people who agreed to take part in this training session to share their expertise and exchange views with the participants. Their contributions were much appreciated (see below) and proved invaluable in providing a solid base of knowledge and resources for the production of the MOOC.

    We would also like to thank the 20 people who attended the 7 training sessions and took part in the many informal discussions that took place. Our objective of giving priority to alternative hosts who are members of the Collectif des Hébergeurs Alternatifs Transparents Ouverts Neutres et Solidaires (CHATONS) was achieved, as 70 % of the participants are active within an organisation that is a member of the CHATONS collective (14 people), representing a total of 11 structures that are members of the CHATONS collective (Alolise, Assodev-Marsnet, le Cloud Girofle, la Contre-Voie, Deuxfleurs, Immae. eu, Libretic, Nebulae, Pâquerette, Picasoft and Sleto). Of the 6 other participants, one has seen his organisation (FuturEtic) join the CHATONS collective in June 2023 and another (Krashboyz Bordel Klub) is currently applying to join.

    Illustration CC-By David Revoy

    The satisfaction questionnaire we sent out to participants highlights the fact that, overall, the week was beneficial for everyone. For example, 35 % of participants found the training very satisfactory, 60 % fairly satisfactory and only one participant found the training fairly unsatisfactory.

    The most popular teaching sequences were :

    • Carry out a digital diagnosis of an association
    • Developing your network and thinking about complementary work
    • Communicating and designing a service offer
    • User training and support/assistance
    • An overview of the digital uses of associations
    • Understand the non-profit sector
    • Establish a strategic dialogue with the association

    (Satisfaction rate calculated on the basis of 5 criteria : quality of theoretical content, quality of practical content, quality of teaching approach, quality of facilitation tools and listening ability/availability).

    We also asked participants how satisfied they were with other aspects of the training. And as the graph below shows, overall satisfaction was high, with a few rare exceptions.

    However, we recognise that certain aspects could be improved :

    • encourage less top-down methods of knowledge transfer,
    • providing more practical work and exchange of practice
    • improving the coherence between the different interventions
    • using more appropriate premises.

    And we’ll do our best if we decide to run the course again in the future. But at the moment we don’t have the funding to do so.

    A full MOOC in December 2023

    It took us almost a year to turn the training into a MOOC, but that’s it : the online course “Developing a range of services to support voluntary organisations in their ethical digital transition” is now available on the CHATONS MOOC platform (only in French, sorry !). Mind you, the paint is still fresh and there are bound to be a few typos, but this online course, which is primarily aimed at organisations and individuals who already provide online services or who want to offer them to associations, will enable you to acquire a methodology and support techniques that go far beyond simply providing services.

    The CHATONS #2 MOOC is broadly based on the educational sequence of the training course and allows you to navigate as you wish within 8 major themes, each of which offers several lessons and an MCQ (for self-assessment of acquired knowledge). Each lesson is structured around illustrated textual content and sometimes includes activities for you to complete. While we do not aim to be exhaustive, we have tried to summarise the state of knowledge on each topic and systematically include a ‘further reading’ section so that anyone wishing to delve deeper into the subject can consult additional resources.

    Illustration CC-By David Revoy

    The course is now open and anyone can join whenever they like : there’s no registration period to keep to. In fact, you don’t even need to register to view the lessons. However, we recommend that you create an account to take advantage of advanced features :

    • Access to self-assessment exercises in the form of multiple choice questions ;
    • Access to the self-help forum
    • Track your progress through the course (so you can pick up a lesson where you left off, or keep track of your assessment results).

    The key word here is autonomy. We want to give learners as much freedom as possible in their learning path : everyone can follow the lessons at their own pace and manage the time they devote to this MOOC.

    As usual with Framasoft, all content created for this MOOC is released under a free CC-By-SA licence (some images and videos from third party sites are marked as such). We hope that it will evolve, especially thanks to the contributions and feedback on the support forum. This MOOC should therefore be seen as an organic, living community : it will grow if we take care of it. If there are missing resources, if an activity is off the mark, if a lesson is too long, we invite you to share your opinion and suggest improvements on the support forum.

    A website to help associations get in touch with service providers, but that’s not all…

    The first objective of the Emancip’Asso project was to enable ethical online service providers to develop their skills in supporting associations, but the second was to create an online space where associations could identify them. That’s why, right from the start of the project, we planned to create a website to bring people together. But before we could start creating the site, we had to create a graphic identity for Emancip’Asso.

    A graphic identity and design 👌

    In September 2022, we asked a group of students to work on the creation of the graphic charter and visual identity for the Emancip’Asso project, as part of the supervised projects within the Colibre pro degree. After an initial phase in which the project was presented and our brief explained, 4 students⋅es carried out a comparison of the graphic charters/visual identities of ‘neighbouring’ projects before drawing up a set of specifications presenting their analysis of the needs, from which they each developed a proposal for the graphic charter. One of these proposals met our expectations and served as the inspiration for our service provider, Thomas Nicolas (thanks to him), to create the logo.

    logo Emancip'Asso

    At the same time, we responded to a call for projects from the Latitudes association, which each year offers to help organisations with a committed digital project to bring it to fruition through a tutoring programme with students from their partner schools. Between October 2022 and January 2023, three second-year students from the CentraleSupélec engineering school worked on a prototype of the future website. After learning about the project, they thought about the tree structure of the future website and the functionalities to be offered on each page, before creating mock-ups using the Penpot tool. These mock-ups were then used by our service provider, the Coopérative des Internets, to build the site.

    The graphic identity and design of emancipasso.org is the result of the work of many people, and we’re pretty damn proud of it.

    Capture écran de la page d'accueil du site emancipasso.org

    Screenshot of the emancipasso.org website

    A directory of service providers, a community and resources

    The emancipasso.org website, created by La Coopérative des Internets (thanks to them !), is divided into 3 sections.

    The first is a directory of service providers able to support associations wishing to make the transition to open source digital tools.

    By “support”, we mean accompanying the association through all the stages necessary for its transition (co-development of a digital strategy, diagnosis and recommendations, implementation of these recommendations and assistance in getting to grips with the solutions deployed). We found that associations often had difficulty finding professionals who could provide this type of tailored support. Like many organisations, not-for-profits think in terms of ‘tools’ first, before thinking about a digital strategy to ensure a smooth transition (without having to return to the services of the web giants after a few months because they haven’t thought through all the aspects of this transition). For this reason, associations will not find in this directory providers who only offer technical solutions. In fact, we have systematically asked service providers who have volunteered to be included in this directory to prove that they have already carried out several projects to support associations.

    Dessin de Shane, la Lynx mascotte de Emancip'Asso. Elle est en tenus street wear, les bras croisés, confiante.

    Click to support us and help Shane, Émancip’Asso mascot – Illustration CC-By David Revoy

    So far, 20 service providers are listed in this directory. That’s a start. Over the past month, we have been actively communicating with support professionals about the existence of this site. What’s more, we’re expecting service providers who have taken the training or the MOOC to register in the next few months. So it’s still a work in progress and you can access it. If you know of people or organisations that could be listed, please let us know.

    The emancipasso.org website is also intended to be a gateway to a community where associations and other players in the emancipatory digital ecosystem can help and advise each other, share best practices and communicate their needs in terms of tools and/or functionalities so that development costs can be shared between several organisations. Based on the observation that associations, and in particular the people in charge of the digital aspects within them, currently have very few forums in which to discuss their practices in relation to the digital transition (thanks, incidentally, to the Mouvement Associatif and its regional delegations, which regularly address this issue), we felt it was essential to offer a space where they could feel less isolated on these issues.

    Finally, the Resources section offers a selection of content aimed at voluntary organisations, so that they can familiarise themselves with ethical digital technology, but also at service providers, so that they can improve their knowledge of the voluntary sector and their methods of support. Our aim here is to list as much educational content as possible to promote the emancipation of the voluntary sector. If you have resources that we have not identified, please let us know (by sending a message to contact(at)emancipasso(dot)org) so that we can add them.

    What about 2024 ?

    In the coming weeks and months we will continue to work on the MOOC “Developing a range of services to support associations in their ethical digital transition” to correct what still needs to be corrected, improve certain content and add video sequences from the recording of the training session.

    We will also continue to invite service providers to join the Emancip’Asso directory and to process applications. It’s a long-term task to identify all the existing structures and ensure that they really offer services to associations that include a support dimension. Throughout the year, we will try to be present at the main gatherings of ethical and responsible digital professionals to inform them about the scheme and encourage them to join.

    Dessin dans le style d'un jeu vidéo de combat, où s'affronte la lynx de Emancipasso et le monstre de Amazon Web Services.

    Thanks to your donations, Shane is not afraid to fight Toxicloud. – Illustration CC-By David Revoy

    But the biggest task will be to carry out the fourth stage of the project : to make associations aware of the incoherence of trying to change the world using the tools of capitalism and to encourage them to go to emancipasso.org to find resources, peer support and service providers to help them in their transition. To do this, we plan to launch a targeted communications campaign throughout March 2024. We are currently working on this and hope you will help us by sharing our communication materials with your favourite associations ! And throughout the year, we will be presenting the project at the main events that bring together the voluntary sector (Forum national de l’ESS, Universités d’été du Mouvement Associatif, Forum national des associations, etc.) to raise awareness.

    Finally, once the associations are aware of the project and have joined the Emancip’Asso community, we will put more energy into animating this community in order to facilitate exchanges between participants. Our goal is for the Emancip’Asso community to become an essential space for all associations in transition or that have completed their digital transition, and for frequent visits to this community to become an integral part of associative practices.

    Thank you for supporting Emancip’Asso and Framasoft

    Although the costs of the Emancip’Asso project have so far been covered by the Fondation Charles Léopold Mayer pour le Progrès de l’Homme (FPH), the Fondation Crédit Coopératif and the Fondation Un monde par tous, we no longer have any external sources of funding for the rest of the project.

    So if you like this project and if it’s possible for you, we encourage you to support Framasoft. A part of your donations will help us to finance the costs (communication campaign and project coordination) of the Emancip’Asso project in 2024.

    Once again this year, we need you, your support, your sharing to help us regain ground on the toxic GAFAM web and multiply the number of ethical digital spaces.

    So we’ve asked David Revoy to help us present this on our « Support Framasoft » page, which we invite you to visit (because it’s beautiful) and above all to share as widely as possible :

    Barre de dons Framasoft le 19décembre 2023, à 45% - 90140 €

    If we are to balance our budget for 2024, we have just 12 days left to raise € 109000 : we can’t do it without your help !

     

    Support Framasoft

     

  • Tuesday 19 December 2023 - 09:34
    Si en 2022, le temps passé sur Emancip’Asso avait surtout permis de trouver de quoi financer le projet, de constituer et d’animer un comité de pilotage et d’organiser une formation pour les hébergeurs de services éthiques, c’est en 2023 que le projet a vraiment décollé. Nous voilà en bonne voie pour permettre aux associations qui souhaitent s’émanciper des outils numériques des géants du web de trouver des structures pouvant les accompagner dans cette transition.

    🦆 VS 😈 : Reprenons du terrain aux géants du web !

    Grâce à vos dons (défiscalisables à 66 %), l’association Framasoft agit pour faire avancer le web éthique et convivial. Retrouvez un résumé de nos avancées en 2023 sur le site Soutenir Framasoft.

    ➡️ Lire la série d’articles de cette campagne (nov. – déc. 2023)

     

    Illustration de Toxicloud, un monstre vaporeux et toxique avec le logo de Amazon Web Services

    Cliquez pour nous soutenir et aider à repousser Toxicloud – Illustration CC-By David Revoy

    Emancip’Asso, un projet en 4 actions

    Conçu en 2021 en partenariat avec Animafac, copiloté par un grand nombre d’organisations impliquées dans les secteurs de l’éducation populaire, de l’associatif et du numérique et intégré dans notre feuille de route « Collectivisons Internet / Convivialisons Internet », le projet Emancip’Asso a pour objectif principal de mettre en lien fournisseurs de services numériques éthiques et associations ayant besoin d’être accompagnées dans leur démarche de transition numérique émancipatrice.

    Pour atteindre son objectif, le projet prévoit de se décliner en 4 actions :

    • une formation pour les fournisseurs de services en ligne éthiques ;
    • un cours en ligne, déclinaison en numérique de la formation ;
    • un site web recensant des prestataires spécialistes de l’accompagnement à la transition numérique des associations et proposant un espace d’entraide et de mutualisation des besoins entre associations ;
    • une campagne de communication de grande ampleur pour inciter les associations à prendre conscience de l’incohérence qu’il y a à vouloir changer le monde en utilisant les outils du capitalisme.

    schéma présentant les 4 étapes du projet Emancip'Asso

    Cette année aura été bien remplie : les 3 premières actions détaillées ci-dessus sont désormais réalisées ! On vous détaille tout ça dans la suite de cet article.

    Former les fournisseurs de services numériques éthiques à l’accompagnement des associations

    Nous faisons un constat : les fournisseurs de services numériques éthiques sont peu nombreux à proposer des solutions prenant réellement en compte les besoins des associations, notamment l’accompagnement nécessaire pour mener à bien une démarche de transition vers des outils numériques libres. La première étape du projet Emancip’Asso se donne ainsi pour objectif d’accompagner la montée en compétences de ces acteurices à travers deux dispositifs : une formation et un cours en ligne (MOOC).

    Une formation très appréciée en janvier 2023

    20 personnes se sont donc retrouvées à Paris du 16 au 20 janvier dans les locaux de la FPH (Fondation Charles Léopold Mayer pour le progrès de l’Homme) pour participer à la formation « Développer une offre de services pour accompagner les associations dans leur transition numérique éthique ». Si le programme initial de la formation a dû être légèrement modifié, le jeudi 19 janvier étant une journée de mobilisation contre la réforme des retraites, l’ensemble des interventions a quand même pu avoir lieu au cours de la semaine.

    un chaton patissier qui présente un nuage-gateau fait sur commande, tansdi qu'en arrière plan d'autres chatons cuisinent un autre nuage gâteau au millieu de leur village arbre-à-chats

    Emancip’Asso – Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

     

    Remercions encore une fois les 9 personnes qui ont accepté d’intervenir pendant cette session de formation pour partager leurs domaines d’expertise et échanger avec les participant⋅es. Leurs interventions ont été très appréciées (voir ci-dessous) et se sont révélées précieuses, constituant une base solide de savoirs et de ressources pour la production du MOOC.

    Remercions aussi les 20 personnes qui ont suivi avec assiduité les 7 séquences de cette formation et ont pris part aux nombreux échanges informels qui s’y sont tenus. Notre objectif de former en priorité les hébergeurs alternatifs membres du Collectif des Hébergeurs Alternatifs Transparents Ouverts Neutres et Solidaires (CHATONS) est atteint puisque 70 % des participant⋅es sont actif⋅ves au sein d’une organisation membre du collectif CHATONS (14 personnes), représentant au total 11 structures membres du collectif CHATONS (Alolise, Assodev-Marsnet, le Cloud Girofle, la Contre-Voie, Deuxfleurs, Immae.eu, Libretic, Nebulae, Pâquerette, Picasoft et Sleto). Sur les 6 autres participant⋅es, l’un a vu son organisation (FuturEtic) intégrer le collectif CHATONS en juin 2023 et un autre (Krashboyz Bordel Klub) est actuellement candidat pour le rejoindre.

    Le questionnaire de satisfaction que nous avons transmis aux participant⋅es met en évidence le fait que dans sa globalité, cette semaine a été bénéfique pour toustes. Ainsi, 35 % des apprenant⋅es ont trouvé la formation très satisfaisante, 60 % plutôt satisfaisante et un⋅e seul⋅e participant⋅e a considéré que cette formation était plutôt insatisfaisante.

    Graphique montrant l'appréciation générale de la formation

    Les séquences pédagogiques qui ont le plus été appréciées sont les suivantes :

    • réaliser le diagnostic numérique d’une association
    • développer son réseau et penser le travail en complémentarité
    • communication et design d’une offre de service
    • formation des utilisateur⋅ices et support / assistance
    • panorama des usages numériques des associations
    • compréhension du monde associatif
    • instaurer un dialogue stratégique avec l’association

    (taux de satisfaction calculé sur la base de 5 critères : qualité du contenu théorique, qualité du contenu pratique, qualité de l’approche pédagogique, qualité des outils d’animation et capacité d’écoute/disponibilité)

    Nous avons aussi demandé aux participant⋅es leur degré de satisfaction sur les autres aspects de la formation. Et comme nous l’indique le schéma ci-dessous, la satisfaction est globale, sauf quelques rares exceptions.

    Graphique montrant les divers degrés de satisfaction de la formation

    Nous gardons cependant en tête que certains aspects pourraient être améliorés :

    • favoriser des modalités de transmission des savoirs moins descendantes,
    • prévoir davantage de travaux pratiques et d’échanges de pratiques,
    • améliorer la cohérence entre les interventions,
    • utiliser des locaux plus adaptés.

    Et nous ferons de notre mieux si nous venions à envisager de reconduire cette formation à l’avenir. Mais pour le moment, nous n’avons pas les financements pour cela.

    Un MOOC très complet en décembre 2023

    Il nous a fallu quasiment une année pour transformer la session de formation en MOOC, mais ça y est, le cours en ligne « Développer une offre de services pour accompagner les associations dans leur transition numérique éthique » est désormais accessible sur la plateforme MOOC CHATONS. Attention, la peinture est encore fraîche et il doit encore rester quelques coquilles, mais ce cours en ligne, principalement destiné aux organisations et personnes qui fournissent déjà des services en ligne ou qui souhaitent en proposer à destination des associations, permet d’acquérir en autonomie une méthodologie et des techniques d’accompagnement qui vont bien au delà de la simple fourniture de services.

    capture d'écran du séquençage pédagogique du MOOC CHATONS #2

    Les chapitres du MOOC

     

    Reprenant dans les grandes lignes le séquençage pédagogique de la formation, le MOOC CHATONS #2 vous propose de naviguer à votre convenance au sein de 8 grandes thématiques, chacune d’entre elles proposant plusieurs leçons et un QCM (pour auto-évaluer les connaissances acquises). Chaque leçon s’articule autour de contenus textuels illustrés et propose parfois des activités à réaliser. Même si nous ne cherchons pas l’exhaustivité, nous avons essayé de synthétiser l’état des connaissances à disposition sur chaque sujet traité, et proposons systématiquement une rubrique « Pour aller plus loin » permettant à celles et ceux qui voudraient approfondir la question de consulter des ressources complémentaires.

    capture d'écran des catégories de contenus de la séquence 4 du MOOC

    Exemple sur la séquence 4 de l’articulation entre leçons, activités et QCM.

     

    Le cours est dorénavant ouvert, et chacun·e peut y participer quand bon lui semble : il n’y a pas de période d’inscription à respecter. D’ailleurs, il n’est même pas nécessaire de s’inscrire pour consulter les leçons. Nous vous conseillons cependant de créer un compte pour bénéficier de fonctionnalités avancées :

    • accès aux exercices d’autoévaluation sous forme de QCM ;
    • accès au forum d’entraide ;
    • suivi de l’avancement de son parcours de formation (pour reprendre une leçon là où on s’est arrêté ou pour suivre les résultats aux évaluations).

    Le maître-mot, ici, c’est l’autonomie. Nous voulons laisser aux apprenant·es un maximum de libertés dans leur parcours pédagogique : chacun⋅e peut suivre les leçons à son rythme et gérer son temps consacré à ce MOOC.

    Comme d’habitude avec Framasoft, tous les contenus créés pour ce MOOC sont placés sous licence libre CC-By-SA (certaines images et vidéos issues de sites tiers sont signalées comme telles). Car nous espérons bien qu’il va évoluer, notamment grâce aux contributions et retours sur le forum d’entraide. Il faut donc voir ce MOOC comme un commun, organique, vivant : il grandit si l’on en prend soin. S’il manque des ressources, si une activité est à côté de la plaque, si une leçon est trop longue, nous vous invitons à partager votre avis sur le forum d’entraide et à proposer des améliorations.

    Un site web pour faciliter la mise en relation des associations avec des prestataires, mais pas que…

    Si permettre à des fournisseurs de services en ligne éthiques de monter en compétences en matière d’accompagnement des associations était le premier objectif du projet Emancip’Asso, le second était de créer un espace en ligne où les associations pourraient les identifier. C’est pourquoi dès l’origine du projet, nous avons prévu la création d’un site web permettant cette mise en relation. Mais avant de nous lancer dans la création du site, il nous fallait d’abord nous lancer dans la réalisation d’une identité graphique pour Emancip’Asso.

    Une identité graphique et un design 👌

    En septembre 2022, nous avons candidaté pour bénéficier de l’intervention d’un groupe d’étudiant⋅es sur la réalisation de la charte graphique et de l’identité visuelle du projet Emancip’Asso dans le cadre des projets tuteurés au sein de la licence pro Colibre. Après une première phase de présentation du projet et d’explicitation de notre commande, 4 étudiant⋅es ont réalisé un comparatif de chartes graphiques / identités visuelles de projets « voisins » avant de rédiger un cahier des charges présentant leur analyse du besoin, à partir duquel iels ont chacun⋅e élaboré une proposition de charte graphique. L’une de ces propositions correspondait à nos attentes et a servi d’inspiration à notre prestataire, Thomas Nicolas (merci à lui), pour la réalisation du logo.

    logo Emancip'Asso

    En parallèle, nous avons postulé à un appel à projet de l’association Latitudes qui propose chaque année d’accompagner les organisations ayant un projet numérique engagé à le concrétiser via un dispositif de tutorat avec des élèves de leurs écoles partenaires. Entre octobre 2022 et janvier 2023, 3 étudiant⋅es de 2ème année de l’école d’ingénieurs CentraleSupélec ont travaillé à la réalisation d’un prototype pour le futur site web. Après un temps de découverte du projet, iels ont réfléchi à l’arborescence du futur site web et aux fonctionnalités à proposer sur chaque page avant de réaliser des maquettes via l’outil Penpot. Ces mock-up ont ensuite servi de base à notre prestataire, la Coopérative des Internets, pour créer le site web.

    L’identité graphique et le design du site emancipasso.org résulte donc du travail de nombreuses personnes et nous sommes sacrément fier⋅es du résultat.

    Capture écran de la page d'accueil du site emancipasso.org

    Capture écran du site emancipasso.org

     

    Un répertoire de prestataires, une communauté et des ressources

    Le site emancipasso.org réalisé par La Coopérative des Internets (merci à elleux !) s’articule autour de 3 rubriques.

    La première consiste en un répertoire de prestataires en mesure d’accompagner les associations souhaitant se lancer dans une démarche de transition vers des outils numériques libres.

    On entend ici par « accompagnement », le fait d’accompagner l’association dans l’ensemble des étapes nécessaires à sa transition (co-élaboration d’une stratégie numérique, d’un diagnostic et de préconisations, mise en œuvre de celles-ci et accompagnement à la prise en main des solutions déployées). Nous avons en effet constaté que les associations peinaient souvent à trouver des professionnel⋅les réalisant ce type d’accompagnements sur mesure. Comme beaucoup d’organisations, les associations pensent d’abord « outils » avant de réfléchir à une stratégie numérique permettant que leur transition se déroule dans de bonnes conditions (sans retour aux services des géants du web au bout de quelques mois faute d’avoir pensé tous les aspects de cette transition). C’est pour cette raison que les associations ne trouveront pas dans ce répertoire des prestataires ne réalisant que le déploiement de solutions techniques. Nous avons d’ailleurs systématiquement demandé aux prestataires s’étant montré volontaires pour intégrer ce répertoire de nous fournir la preuve qu’ils avaient déjà mené plusieurs projets d’accompagnements auprès d’associations.

    Dessin de Shane, la Lynx mascotte de Emancip'Asso. Elle est en tenus street wear, les bras croisés, confiante.

    Cliquez pour nous soutenir et aider Shane, la mascotte d’Émancip’Asso – Illustration CC-By David Revoy

    A ce jour, 20 prestataires sont recensés dans ce répertoire. C’est un début. Cela fait un petit mois que nous communiquons de manière active auprès des professionnel⋅les de l’accompagnement sur l’existence de ce site. De plus, nous comptons sur le fait que des hébergeurs de services ayant suivi la formation ou le MOOC se lancent à leur tour d’ici quelques mois. C’est donc encore actuellement un répertoire en devenir auquel vous avez accès. Si d’ailleurs vous connaissez des personnes ou organisations susceptibles d’y être référencées, n’hésitez pas à leur transmettre l’information.

    Le site emancipasso.org est aussi pensé comme entrée pour rejoindre une communauté où les associations et les acteurices de l’écosystème du numérique émancipateur s’entraident, se conseillent, échangent des bonnes pratiques et font connaître leurs besoins en matière d’outils et/ou de fonctionnalités afin de mutualiser entre plusieurs organisations des coûts de développement. Partant du constat que les associations, et particulièrement les personnes en charge des aspects numériques au sein de celles-ci, n’ont à ce jour que très peu d’espaces pour échanger sur leurs pratiques en matière de transition numérique (merci d’ailleurs au Mouvement Associatif et ses délégations régionales qui s’emparent régulièrement de cette question), il nous a semblé essentiel de proposer un espace pour qu’elles se sentent moins isolées sur ces questions.

    capture page accueil communauté emancipasso

    La page d’accueil de la communauté Emancip’Asso

     

    Enfin, la rubrique Ressources propose une sélection de contenus à destination des associations afin qu’elles puissent s’acculturer en autonomie à cette thématique du numérique éthique mais aussi à destination des prestataires afin qu’iels puissent perfectionner leur connaissance du monde associatif et leurs méthodes d’accompagnement. Notre objectif est de recenser ici un maximum de contenus pédagogiques pour favoriser l’émancipation du monde associatif. Si vous avez en stock des ressources que nous n’avons pas identifiées, n’hésitez pas à nous les faire connaître (en nous envoyant un petit mot sur contact (chez)emancipasso(point)org) afin qu’on les ajoute.

    Et en 2024 ?

    Dans les semaines et mois à venir, nous allons continuer à passer du temps sur le MOOC « Développer une offre de services pour accompagner les associations dans leur transition numérique éthique » afin de corriger ce qui doit encore l’être, améliorer certains contenus et ajouter des séquences vidéos issues de la captation qui a eu lieu pendant la session de formation.

    Nous allons aussi continuer à solliciter des prestataires susceptibles de rejoindre le répertoire Emancip’Asso et traiter les candidatures. C’est un travail au long cours d’identifier toutes les structures existantes et de s’assurer qu’elles proposent réellement des offres à destination des associations intégrant une dimension d’accompagnement. Tout au long de l’année, nous essaierons d’être présent⋅es lors des principaux rassemblements des professionnel⋅les du numérique éthique et responsable afin de leur faire connaître ce dispositif et les inciter à le rejoindre.

    Dessin dans le style d'un jeu vidéo de combat, où s'affronte la lynx de Emancipasso et le monstre de Amazon Web Services.

    C’est grâce à vos dons que Shane n’a pas peur de lutter contre Toxicloud – Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

     

    Mais le plus gros du travail va être de réaliser la quatrième étape du projet : faire prendre conscience aux associations de l’incohérence qu’il y a à vouloir changer le monde en utilisant les outils du capitalisme et les inciter à se rendre sur le site emancipasso.org pour trouver ressources, entraide entre pairs et prestataires pour les accompagner dans leur transition. Pour cela, nous prévoyons de lancer une campagne de communication ciblée durant tout le mois de mars 2024. Nous y travaillons actuellement et espérons que vous nous aiderez à relayer nos supports de communication auprès de vos associations préférées ! Et toute l’année, nous présenterons le projet lors des principaux événements fédérateurs du monde associatif (Forum national de l’ESS, Universités d’été du Mouvement Associatif, Forum national des associations, etc.) afin de le faire connaître.

    Enfin, à partir du moment où les associations auront connaissance du projet et qu’elles auront rejoins la communauté Emancip’Asso, nous mettrons davantage d’énergie sur l’animation de cette communauté afin de faciliter au mieux les échanges entre les participant⋅es. Notre objectif est que la communauté Emancip’Asso devienne un espace incontournable pour toutes les associations en cours de transition ou ayant réalisé leur transition numérique et que fréquenter cette communauté s’inscrive de manière permanente dans les pratiques associatives.

    Merci de soutenir Emancip’Asso et Framasoft

    Si jusqu’à maintenant les coûts liés au projet Emancip’Asso ont été pris en charge par la Fondation Charles Léopold Mayer pour le progrès de l’Homme (FPH), la Fondation Crédit Coopératif et la Fondation Un monde par tous, nous n’avons plus de sources de financement externe pour la suite du projet.

    Donc si ce projet vous plaît, et que c’est possible pour vous, nous vous encourageons à soutenir Framasoft. Une partie de vos dons nous aideront à financer les coûts (campagne de communication et coordination du projet) du projet Emancip’Asso en 2024.

    Cette année encore, nous avons besoin de vous, de votre soutien, de vos partages, pour nous aider à reprendre du terrain sur le web toxique des GAFAM, et multiplier les espaces de numérique éthique.

    Nous avons donc demandé à David Revoy de nous aider à montrer cela sur notre site « Soutenir Framasoft  », qu’on vous invite à visiter (parce que c’est beau) et surtout à partager le plus largement possible :

    Barre de dons Framasoft le 19décembre 2023, à 45% - 90140 €

    Si nous voulons boucler notre budget pour 2024, il nous reste tout juste 12 jours pour récolter 109 000 € : nous n’y arriverons pas sans votre aide !

     

    Soutenir Framasoft

     

    Retrouvez les liens majeurs de cet article :

     

  • Monday 18 December 2023 - 07:42

    Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière.


    Tous les liens listés ci-dessous sont a priori accessibles librement. Si ce n’est pas le cas, pensez à activer votre bloqueur de javascript favori ou à passer en “mode lecture” (Firefox) ;-)

    Brave New World

    Spécial Palestine et Israël

    Spécial femmes dans le monde

    Spécial France

    Spécial femmes en France

    Spécial médias et pouvoir

    Spécial pénibles irresponsables gérant comme des pieds (et à la néolibérale)

    Spécial recul des droits et libertés, violences policières, montée de l’extrême-droite…

    Spécial résistances

    Soutenir

    Spécial GAFAM et cie

    Les autres lectures de la semaine

    • The Fediverse, Meta and the Tolerance Paradox (viennawriter.net)

      The business models of Meta and the fediverse are simply not compatible ; if one can speak of a business model for the fediverse at all. While the U.S. corporation is quite Calvinistic and is out to make money, takes money from everyone in order to manipulate users, and shows little ethics overall, there is an entire network of free platforms that are operated by volunteers, city councils, public institutions, universities, and associations, and are predominantly financed by donations and voluntary payments. […] The fediverse was invented precisely not to be like the algorithm-driven social media platforms, but as a genuinely social platform that serves people. And just as a group can only continue to be tolerant if it excludes the intolerant, a network can also only remain free if it excludes platforms with a tendency to eat up everything they can possibly get.

    • Heather Ford : Is the Web Eating Itself ? LLMs versus verifiability (ethanzuckerman.com)

      We need a new definition and new terms for openness in the age of AI. Right now, the focus is on developers rather than content producers, on data for computers rather than for people. Data producers like Wikipedians need to be at the center of this debate. Unverifiable information should be flagged and steered away from rather than being the default for these new systems. What’s at stake is not just attribution, payment and copyright : it’s reclaiming agency in the face of AI through maintaining the production of verifiable information.

    • The Rise in U.S. Traffic Deaths (nytimes.com)

      Here’s a stark way of thinking about the problem : If the U.S. had made as much progress reducing vehicle crashes as other high-income countries had over the past two decades, about 25,000 fewer Americans would die every year.

    • Chiapas : 30 ans après le soulèvement armé (lundi.am)
    • Une race de chiens, désormais éteinte, était élevée pour sa laine par les Amérindiens (letemps.ch)

      C’est une lignée de chien peu connue, et disparue depuis la colonisation de l’Amérique par les Européens : des chiens laineux à la fourrure si épaisse, qu’elle était utilisée par les Amérindiens pour confectionner des couvertures.

    L’anecdote de la semaine

    Les BDs/graphiques/photos de la semaine

    Les vidéos/podcasts de la semaine

    Les trucs chouettes de la semaine

    Retrouvez les revues de web précédentes dans la catégorie Libre Veille du Framablog.

    Les articles, commentaires et autres images qui composent ces « Khrys’presso » n’engagent que moi (Khrys).

  • Tuesday 12 December 2023 - 14:07

    Developing an ethical and emancipating alternative to YouTube, Twitch or Vimeo without Surveillance Capitalism’s means is a huge undertaking. Especially for a small French not-for-profit that already manages several projects to promote digital commons.

    🦆 VS 😈 : Let’s take back some ground from the tech giants !

    Thanks to your donations to our not-for-profit, Framasoft is taking action to advance the ethical, user-friendly web. Find a summary of our progress in 2023 on our Support Framasoft page.

    ➡️ Read the series of articles from this campaign (Nov. – Dec. 2023)

    We (Bonjour ! We are Framasoft !) have been developing PeerTube for six years. Two weeks after releasing the sixth version of the software, let’s take a step back on six years of work, examine the huge opportunity that the present times hold for PeerTube, and look towards what we plan to do next year to prepare for its success… if you give us the means to get there !

    Illustration of Yetube, a Yeti-like monster with the YouTube Premium logo.

    Click to support Framasoft and push back against the Yetube – Illustration CC-By David Revoy

    Not a rival, just an alternative

    The realization that led us to develop PeerTube is that no one can rival YouTube or Twitch. You would need Google’s money, Amazon servers’ farms… Above all, you would need the greed to exploit millions of creators and videomakers, groom them into formatting their content to your needs, and feed them the crumbs of the wealth you gain by farming their audience into data livestock.

    Monopolistic centralized video platforms can only be sustained by surveillance capitalism.

    We wanted small groups such as institutions, educators, communities, artists, citizens, etc. to be able to afford to emancipate themselves from Big Tech’s platforms, without getting lost in the world wide web. We needed to develop a tool to democratize videohosting, so it had to be designed with radically different values in mind.

    And that is what we did. We build PeerTube to empower people, not databases or shareholders.

    Today, PeerTube is :

    • a Free-Libre software (transparency, protection against monopoly)
    • you can host on your server (self-hosting, autonomy, empowerment)
    • to create your video and livestream platform, with your own rules (community building, self-management)
    • that lets you federate (or not !) to other PeerTube platforms through ActivityPub protocol (federation, network, outreach)
    • that adds (optional) peer-to-peer streaming to classic streaming so it can withstand affluence (resilience, sharing, decentralization)
    • where more powerful servers can help less fortunate ones with redundancy (solidarity, resilience)
    • that can store videos externally with S3 storage (adaptability, cost-efficiency)
    • that can deport CPU-hungry tasks such as video or live transcoding to a dedicated server (efficiency, resilience, sustainability)

    So no : PeerTube is not, and will not be a rival to YouTube or Twitch. PeerTube is powered by other values that those coded into Google’s and Amazon’s ecosystems. PeerTube is an alternative, and that’s exactly why this is so exciting.

    Drawing of Sepia, PeerTube's octopus mascot. They are wearing a superhero cape, with the initials "6" on his chest.

    Click to support Sepia – illustration David Revoy – Licence : CC-By 4.0

    PeerTube is a software : 6 years of developments

    In the last six years, with more than 275 000 lines of code, we got :

    • From a POC to a fully operative federated video platform with p2p broadcasting, complete with subtitles, redundancy, video import, search tools and localization (PeerTube v1, oct. 2018)
    • Notifications, playlists, a plugin system, moderation tools, federation tools, a better video player, a presentation website and an instances index (PeerTube v2, nov. 2019)
    • Federated research tool (and a search engine https://sepiasearch.org), more moderation tools, lots of code improvement, UX revamping, and last but not least : p2p livestream (PeerTube v3, Jan. 2021)
    • Improved transcoding, channels and instances homepage customization, improved search, an even better video player, filtering videos on pages, advanced administration and moderation tools, new video management tool, and a big code cleaning session (PeerTube v4, Dec. 2021)
    • A video editing tool, improved video statistics and metrics display, replay feature for permanent livestreams, latency settings for lives, an improved video player (for mobile displays), a more powerful plugin system, more customization options, more video filtering options, a new and user friendly feedback tool and a renewed presentation website (PeerTube v5, Dec. 2022)
    • Account request moderation, « back to live » button, remote transcoding (to deport CPU hungry task on a dedicated server). storyboard (previews in the progress bar), video chapters, improved accessibility, upload a new version of a video, and password-protected videos. (PeerTube v6, Nov. 2023)

    And that is just when you only consider the software development part of PeerTube. In order to support and promote this software, we had to build a whole ecosystem.

    PeerTube is also an ecosystem

    PeerTube, nowadays, is also a coding community. On the project forge (online space to contribute on developments), we’ve had more than 400 contributors, 4,300 issues (features and support requests) closed over 6 years and 500 still open, and 12,400 contributions integrated upstream.

    As not anyone can familiarize themselves with more than 275 000 lines of code, an easy way to contribute to PeerTube is by developing plugins : there are hundreds of them ! Among them, there are the live chat (to get a chat during livestreams), plugins to authenticate against external authentication platforms, annotations to add in the video player, a transcription plugin to automatically create subtitles for your videos or plugins to add monetization to PeerTube videos.

    Contributors have also helped by translating PeerTube into more than 36 languages (join them here), by providing answers on our forum, by updating our official documentation, or by sharing ideas on our Let’s Improve PeerTube feedback tool.

    There are now more than a thousand PeerTube platforms all over the world (that we know of ^^), hosting almost a million videos. We have created an instances index that feeds content to SepiaSearch, our search engine for PeerTube videos, channels and playlists. We moderate it according to our terms and conditions, but anyone is free to use the code we develop to create their own index and search engine.

    Fortunately, others are working towards promoting and moderating PeerTube content, by creating directories [FR] , recommendations threads, moderation tools, Firefox extensions, and all kinds of amazing content.

    We promote PeerTube with an official website Joinpeertube.org, where the latest news are shared on the blog and the newsletter. There is also a mastodon account (and an -almost abandoned- account on Twitter). We also spend lots of hours talking to medias, researchers, innovators, communities, contributors, etc.

    Fighting dragons with toothpicks

    So, how can we estimate the cost of those 6 years of work ? Should we just consider development time and the management of the development community (issues, code review, support) ?

    Should we also count the work done on blogposts, illustrations and promotion material, establishing roadmaps, working with designers, exchanging experience with researchers, videomakers, and amazing projects, some of which we have supported with funds ? What about the time for moderating our search engine or cleaning after spammers on our feedback tool ?

    Even though we cannot pinpoint the exact budget Framasoft spent on PeerTube since 2017, our conservative estimate would be around 500 000 €. Over six years. As we got two grants from the European commission (through the NGI0 Search & Discovery and Entrust programs) totaling 132 000 €, it means that 73,6 % of PeerTube budget came from donations.

    Now let’s overestimate the cost of PeerTube to 600 000 € over 6 years, to make sure we have covered every expense.

    Even then, PeerTube total cost would represent 22 millionth (0.0022 %) of YouTube’s ad revenues last year. Yes, we did the math.

    (source – 29.243 B USD // 632 853 USD)

    We are – figuratively – fighting dragons with toothpicks. That’s why we think that PeerTube cannot and will not rival YouTube nor Twitch (and even less TikTok that presents a whole other experience).

    But, as an alternative, PeerTube is already successful.

    Drawing in the style of a fighting video game, where the octopus of PeerTube and the monster of YouTube, Twitch and Vimeo go head to head.

    Click to support Sepia against the Videoraptor – illustration David Revoy – Licence : CC-By 4.0

    A success in our eyes

    Today, we know of more than 1000 instances (servers on which PeerTube is installed and running), sharing almost a million videos.

    As it is not limited by the captology mechanics of an ad-and-attention-based model, PeerTube offers features not available from tech giants :

    • compatibility with other social tools via ActivityPub (Imagine you could tweet a comment to a YouTube video : with Mastodon and PeerTube, you can.)
    • share a video from a start timecode to a stop timecode (YouTube has caught up with us, since)
    • untempered chronological access to your suscriptions feed (no need to « click the bell » in addition to subscribing)
    • password-protected videos (unavailable in YouTube, paid in Vimeo)
    • replace a video by an updated version

    We intended to make PeerTube specifically for people that need (and want) to share their videos outside of the surveillance capitalism model. Obviously we all know (and like) some YouTubers and Twitch-streamers, but they are the visible part of the iceberg of online video sharing.

    Institutions, Educators, Independent medias, Citizens, and even creators should have the freedom to share videos online without contributing to a company’s monopoly, having to accept forced advertisement, or sacrificing on their audience’s data and privacy. The great news is, some of them have already found such freedom, and it makes us proud :

    We want to build on the recognition PeerTube is getting, that’s why we have planned a lot of work for 2024 !

    PeerTube’s roadmap for v7, in 2024

    The features we have planned for the next year of development on PeerTube all have the same goal : facilite adoption by improving ease-of-use in several ways. As for version 6, most of those features has been chosen from the ideas you shared and voted for on our feedback tool.

    We plan to :

    • Add a data export/import system (with or without video files), so users can easily change their instance.
    • Get a full accessibility audit, to facilitate use for people with specific needs, and complete the work done this year (see version 6 release). If we have time left on integrating the report’s recommandations, we will see if and how we could add speech-to-text transcription
    • Add a comment moderation tool usable for both instance administrators and video uploaders.
    • Create a new moderation tool to sort content according to preset keywords lists ( « far-right dogwhistling words in German », « queerphobic idioms in English », etc). This tool will present corresponding content to instance administrators and moderators, that will then determine if it fits their moderation policy.
    • (Technical) separation of audio and video streams. Such improvement will unlock the possibility, in the future, to develop and get multi-audio track videos (e.g. multiple langages), or multi-videos track with the same audio stream (e.g. multiple angles)
    • Add a new « audio-only » resolution (in the « 720p », « 1080p », etc. menu) for our HLS player. It will enable users to only get the audio track streamed to them, improving sustainability when they only want to listen to a video and look at other tabs.
    • Rethink the sensitive content characterization. At the moment, you can only tag videos as « Safe For Work » / « Not Safe For Work ». But « sensitive content » can imply lots of cases : violence, nudity, strong langage, etc. We will work with designers to think about the appropriate way to characterize and treat such cases.
    • Revamp the video management space. We have added lots of new features along the years (live and replay, studio editor, etc.)… it’s great, but tabs and menus accumulated. We will work with designers to rethink it from the ground up and make it easy-to-use.
    • Get a complete review and implement a redesign of the experience and interface of PeerTube. Even though we’ve had lots of help along the way, PeerTube has not benefited of guidance in design from the get-go. We want to think this work as a reboot, where everything (even the orange ?) is on the table, if it helps with adoption and ease of use.
    Illustration of Videoraptor, an insectoid monster whose three heads bear the logos of YouTube, Vimeo and Twitch.

    Hep us push back against the Videoraptor- Illustration CC-By David Revoy

    Doubling the dev team for resilience…

    OK, when you go from one to two developers, « doubling » is easier… but it was still a big deal to us.

    First, because Framasoft is a not-for-profit funded mainly by donations. So far, we’ve had the honor and privilege to get enough support to fund our expenses, the main being our 10 employees. But donation-based economics models are, by definition, highly unpredictable. That is especially true in an economy where inflation, energy costs, etc. make most of our supporters rethink their budget.

    Another reason lies within our core values : we believe in decentralization and networks of small actors (over growing into giants and monopolies). We also believe that prioritizing humans and care implies to stay in a small team configuration, where we truly know each other.

    And we think that the way we have applied those values into our not-for-profit is key to the efficiency, the creativity and the talents expressed by our members (both volunteers and employees). That’s why we have worked on limiting Framasoft’s growth, and have set the symbolic limit of « ten employees tops ».

    During 2022 and 2023, there were lots of discussions on this topic within Framasoft. On one hand, we can’t keep on developing PeerTube with only one developer (even though someone as talented as Chocobozzz), who could win the lottery, leave, or just change careers. On the other hand, if we hired a new developer, what would be their profile ? How can we make sure they would fit in ? Can we secure a long lasting job for them ?

    In late 2022, Chocobozzz asked us to post an internship offer. It was both to test if, after 5 years coding solo on PeerTube, teamwork came back easily (it did) ; but also to train someone on PeerTube’s code core, see how it can be apprehended by newcomers, and how to improve its documentation.

    Wicklow joined us for an internship between February and August 2023, and produced the « password protected video features » released in version 6 of PeerTube. We hadn’t plan to hire him : we had, then, other profiles in mind, and thought we wouldn’t be able to start a hiring process before 2024. We specifically told him so, as not to give him false hope… But as we benefited from a grant extension from NGI0 program, we also realized that he was a perfect fit in the project, for the team and in our not-for-profit.

    Long story short : we hired Wicklow in September 2023, just as he graduated, on a one-year contract (that we hope to secure with your help !).

    …and to create an iOS/Android mobile app !

    This new hire has two goals. First and foremost, we want another developer to become familiar with PeerTube’s core code, and lessen the « bus factor« . Wicklow should also become gradually able to help Chocobozzz in managing the code community.

    As the community grows (and we are very thankful), so does the managing workload : answering to issues and support requests on our forum, reviewing code contributions, etc. Even though being present for the community is important, it’s taking up to half of Chocobozzz’s time, and that means even less time to develop new features.

    The second and main goal for Wicklow in 2024 would be, with the help of designers, to create and publish an official PeerTube mobile app. Mobile viewing has become the main way to watch videos. Even though there are already mobile apps that can play videos on PeerTube, we feel that an official app could help with PeerTube’s adoption and attractiveness.

    For 2024, the app would be limited to finding and watching videos. We want users to be able to use a federated search engine, watch videos and livestreams, log in to their account on their PeerTube instance, access their notifications, subscriptions, playlists, etc. If successful, this first version of the app could be extended to other use-cases and features in the future.

    Our plan is to publish this app both on iOS (pending Apple’s review, that can be tricky) and Android… and, as an extended goal (so « if all goes well »), on Android TV as well.

    Drawing of Sepia, PeerTube's cuttlefish mascot. He's in a meditative position, surrounded by an aura of strength, reminiscent of super sayans.

    Sepia, PeerTube’s mascot, strong from your support – illustration David Revoy – Licence : CC-By 4.0

    Promoting the PeerTube Ecosystem

    PeerTube is more than code, and we want to shed a light on the incredible community that is thriving around this project.

    We often see amazing plugins, interesting instances and channels, new initiatives and experiments… that we would like to share. But we seldom have and take time to do so.

    In the meantime, we also witness many people wondering if PeerTube allows livestream (it does !) if there is a chat for lives (yes : it’s a great plugin !), or if there are websites to find content on PeerTube (yes again !)

    We plan to work on promoting PeerTube’s ecosystem, through the blog and newsletter on our website Joinpeertube, our Mastodon account, and by working on a showcase Peer.tube instance.

    To kick off this work, we will go live and answer all your questions about PeerTube during a livestream hosted by Laurens from the Fediverse Report blog and newsletter, on our Peer.Tube channel ! You can already go on Mastodon and ask your questions with the #PeerTubeAMA hashtag.

    This AMA (« Ask Me Anything ») will take place tomorrow, Dec 13th, from 6 to 8pm (CET), on this link.

    Thumbnail stating "Livestream #PeerTubeAMA - Dec. 13th - 6-8pm CET

    Click on the image to get to the livestream

     

    (and if all goes well, we’ll publish the replay on the same channel)

    Funded by you… and Europa !

    As we stated sooner in this (long) blogpost, we were fortunate enough to get grants from the European Commission program NGI, through the NLnet foundation (many thanks to them !). The previous grants helped us fund a quarter of our six years of work on PeerTube. We are glad to announce that we got another grant for 2024, that will cover planned development costs.

    It means that, as it was for 75 % of the work until now, funding the rest of our plans relies on donations. Communicating about PeerTube and its ecosystem, sharing experience with diverse actors, design costs, community support and management, etc. All those costs will be, as usual, funded by… some of you !

    Our current donation campaign will determine Framasoft budget for 2024, and from its success we will know if we can secure a stable job for our second developer, while keep on all the other projects and actions that we take on.

    Once again this year we need you, your support, your sharing, to help us regain ground on the toxic GAFAM web and multiply ethical digital spaces.

    So we’ve asked David Revoy to help us present this on our « Support Framasoft » page, which we invite you to visit (because it’s beautiful) and above all to share as widely as possible :

    Framasoft donation bar on dec. 12th 2023, at 30 % - 61341 €

    If we are to balance our budget for 2024, we have three weeks to raise €138,659 : we can’t do it without your help !

    Support Framasoft

  • Tuesday 12 December 2023 - 14:07

    Développer une alternative éthique et émancipatrice à YouTube, Twitch ou Vimeo sans les moyens du capitalisme de surveillance est une entreprise gigantesque. Surtout pour une petite association française à but non lucratif qui gère déjà plusieurs projets de promotion des biens communs numériques.

    🦆 VS 😈 : Reprenons du terrain aux géants du web !

    Grâce à vos dons (défiscalisables à 66 %), l’association Framasoft agit pour faire avancer le web éthique et convivial. Retrouvez un résumé de nos avancées en 2023 sur le site Soutenir Framasoft.

    ➡️ Lire la série d’articles de cette campagne (nov. – déc. 2023)

     

    Cela fait six ans que nous développons PeerTube. Deux semaines après la sortie de la sixième version du logiciel, prenons un peu de recul sur ces six années de travail, examinons l’immense opportunité que représente la période actuelle pour PeerTube, et regardons ce que nous comptons faire l’année prochaine pour préparer son succès… si vous nous donnez les moyens d’y arriver !

    Illustration de Yetube, un monstre de type Yéti avec le logo de YouTube Premium.

    Cliquez pour soutenir Framasoft et repousser le Yetube – Illustration CC-By David Revoy

     

    Pas un rival, juste une alternative

    Le constat qui nous a amenés à développer PeerTube est que personne ne peut rivaliser avec YouTube ou Twitch. Vous auriez besoin de l’argent de Google, des fermes de serveurs d’Amazon… Par-dessus tout, vous auriez besoin de la cupidité nécessaire pour exploiter des millions de créateurs et de vidéastes, les préparer à formater leur contenu en fonction de vos besoins, et les nourrir des miettes de la richesse que vous gagnez en transformant leur audience en bétail de données.

    Les plateformes vidéo centralisées et monopolistiques ne peuvent être maintenues que par le capitalisme de surveillance.

    Nous voulions que les petits groupes tels que les institutions, les éducateurs, les communautés, les artistes, les citoyens, etc. aient les moyens de s’émanciper des plateformes de Big Tech, sans se perdre dans le World Wide Web. Nous avions besoin de développer pour démocratiser l’hébergement vidéo, il fallait donc le concevoir avec des valeurs radicalement différentes à l’esprit.

    Et c’est ce que nous avons fait. Nous construisons PeerTube pour donner du pouvoir aux gens, et non aux bases de données ou aux actionnaires.

    Aujourd’hui, PeerTube est :

    • un logiciel libre (transparence, protection contre les monopoles)
    • vous pouvez l’héberger sur votre serveur (self-hosting, autonomie, empowerment)
    • de créer votre plateforme vidéo et de diffusion en direct, avec vos propres règles (création d’une communauté, autogestion)
    • qui vous permet de vous fédérer (ou non !) à d’autres plateformes PeerTube via le protocole ActivityPub (fédération, réseau, diffusion)
    • qui ajoute le streaming pair-à-pair (optionnel) au streaming classique afin qu’il puisse résister à l’abondance (résilience, partage, décentralisation)
    • où les serveurs les plus puissants peuvent aider les moins chanceux grâce à la redondance (solidarité, résilience)
    • qui peut stocker des vidéos en externe grâce au stockage S3 (adaptabilité, rentabilité)
    • qui peut déporter sur un serveur dédié les tâches gourmandes en ressources processeur telles que le transcodage vidéo ou en direct (efficacité, résilience, durabilité)

    Donc non : PeerTube n’est pas et ne sera pas un rival de YouTube ou de Twitch. PeerTube est alimenté par d’autres valeurs que celles codées dans les écosystèmes de Google et d’Amazon. PeerTube est une alternative, et c’est exactement pour cela que c’est si excitant.

     

    Dessin de Sepia, læ poulpe mascotte de PeerTube. Iel porte une cape de super héros, avec le sigle "6" sur son torse.

    Cliquez pour soutenir Sepia – illustration David Revoy – Licence : CC-By 4.0

    PeerTube est un logiciel : 6 ans de développements

    Au cours des six dernières années, avec plus de 275 000 lignes de code, nous avons obtenu :

    • D’une preuve de concept à une plateforme vidéo fédérée pleinement opérationnelle avec diffusion paire-à-paire, complète avec sous-titres, redondance, importation de vidéos, outils de recherche et localisation (PeerTube v1, oct. 2018)
    • Des notifications, des listes de lecture, un système de plugins, des outils de modération, des outils de fédération, un meilleur lecteur vidéo, un site web de présentation et un index des instances (PeerTube v2, nov. 2019)
    • D’un outil de recherche fédérée (et un moteur de recherche https://sepiasearch.org), plus d’outils de modération, beaucoup d’améliorations du code, une refonte de l’UX, et enfin : diffusion en direct en pair-à-pair (PeerTube v3, Jan. 2021)
    • L’amélioration du transcodage, de la personnalisation de la page d’accueil des chaînes et des instances, recherche améliorée, lecteur vidéo encore plus performant, filtrage des vidéos sur les pages, outils d’administration et de modération avancés, nouvel outil de gestion des vidéos, et une grande session de nettoyage du code (PeerTube v4, déc. 2021)
    • Un outil d’édition vidéo, un affichage amélioré des statistiques et des mesures vidéo, une fonction de relecture pour les diffusions en direct permanentes, des paramètres de latence pour les lives, un lecteur vidéo amélioré (pour les écrans mobiles), un système de plugins plus puissant, davantage d’options de personnalisation, davantage d’options de filtrage vidéo, un nouvel outil convivial pour proposer des idées et un site web de présentation renouvelé (PeerTube v5, déc. 2022)
    • La modération des demandes de compte, un bouton de retour au direct, transcodage à distance (pour déporter la tâche gourmande en CPU sur un serveur dédié). Storyboard (prévisualisation dans la barre de progression), chapitres vidéo, accessibilité améliorée, téléversement d’une nouvelle version d’une vidéo, et vidéos protégées par un mot de passe. (PeerTube v6, Nov. 2023)

    Et ce n’est que la partie développement logiciel de PeerTube. Pour soutenir et promouvoir ce logiciel, nous avons dû construire tout un écosystème.

    PeerTube est aussi un écosystème

    PeerTube, aujourd’hui, est aussi une communauté de développeur·euses. Sur la forge du projet (espace en ligne pour contribuer aux développements), nous avons eu plus de 400 contributeurs et contributrices, 4 300 problèmes (fonctionnalités et demandes de support) fermés en 6 ans et 500 toujours ouverts, et 12 400 contributions intégrées en amont.

    Comme tout le monde ne peut pas se familiariser avec plus de 275 000 lignes de code, un moyen facile de contribuer à PeerTube est de développer des plugins : il y en a des centaines ! Parmi eux, il y a le chat en direct (pour obtenir un chat pendant les diffusions en direct), des plugins pour s’authentifier auprès de plateformes d’authentification externes, des annotations à ajouter dans le lecteur vidéo, un plugin de transcription pour créer automatiquement des sous-titres pour vos vidéos ou encore des plugins pour ajouter de la monétisation aux vidéos de PeerTube.

    Les contributeurs et contributrices ont également aidé en traduisant PeerTube dans plus de 36 langues (rejoignez-les ici), en fournissant des réponses sur notre forum, en mettant à jour notre documentation officielle, ou en partageant des idées sur notre outil de demandes améliorations PeerTube (en anglais).

    Il y a maintenant plus d’un millier de plateformes PeerTube dans le monde (à notre connaissance ^^), hébergeant près d’un million de vidéos. Nous avons créé un index d’instances qui alimente SepiaSearch, notre moteur de recherche pour les vidéos, chaînes et listes de lecture PeerTube. Nous le modérons selon nos termes et conditions, mais chacun⋅e est libre d’utiliser le code que nous développons pour créer son propre index et son propre moteur de recherche.

    Heureusement, d’autres personnes travaillent à la promotion et à la modération du contenu de PeerTube, en créant des annuaires, des fils de recommandations (en anglais), des outils de modération, des extensions Firefox, et toutes sortes de contenus étonnants.

    Nous promouvons PeerTube avec un site officiel Joinpeertube.org, où les dernières nouvelles sont partagées sur le blog et la newsletter. Il y a également un compte Mastodon (et un compte – presque abandonné – sur Twitter). Nous passons également de nombreuses heures à discuter avec les médias, les chercheuses, les innovateurs, les communautés, les contributeurs et contributrices, etc.

    Combattre les dragons avec des cure-dents

    Alors, comment estimer le coût de ces 6 années de travail ? Doit-on considérer uniquement le temps de développement et la gestion de la communauté de développement (problèmes, revue de code, support) ?

    Faut-il aussi compter le travail effectué sur les articles de blog, les illustrations et le matériel de promotion, l’établissement des feuilles de route, le travail avec les designers, l’échange d’expérience avec les chercheur·euses, les vidéastes, et les projets étonnants, dont certains que nous avons soutenus financièrement ? Qu’en est-il du temps consacré à la modération de notre moteur de recherche ou à la lutte contre les spammeurs sur notre outil de proposition ?

    Même si nous ne pouvons pas préciser le budget exact que Framasoft a consacré à PeerTube depuis 2017, notre estimation prudente se situerait autour de 500 000 €. Sur six ans. Comme nous avons obtenu deux subventions de la Commission européenne (via les programmes NGI0 Search & Discovery et Entrust) pour un total de 132 000 €, cela signifie que 73,6 % du budget de PeerTube provient de dons.

    Maintenant, surestimons le coût de PeerTube à 600 000 € sur 6 ans, pour nous assurer que nous avons couvert toutes les dépenses.

    Même dans ce cas, le coût total de PeerTube représenterait 22 millionièmes (0,0022 %) des recettes publicitaires de YouTube l’année dernière. Oui, nous avons fait le calcul.

    (source – 29.243 B USD // 632 853 USD)

    Nous nous battons – au sens figuré – contre des dragons avec des cure-dents. C’est pourquoi nous pensons que PeerTube ne peut pas rivaliser et ne rivalisera pas avec YouTube ni avec Twitch (et encore moins avec TikTok qui présente une toute autre expérience).

    Mais, en tant qu’alternative, PeerTube est déjà un succès.

    Dessin dans le style d'un jeu vidéo de combat, où s'affronte le poulpe de PeerTube et le monstre de YouTube, Twitch et Viméo.

    Cliquez pour soutenir Sepia contre le Videoraptor – illustration David Revoy – Licence : CC-By 4.0

    Un succès à nos yeux

    Aujourd’hui, nous connaissons plus de 1000 instances (serveurs sur lesquels PeerTube est installé et fonctionne), partageant près d’un million de vidéos.

    N’étant pas limité par la mécanique de captation d’un modèle basé sur la publicité et l’attention, PeerTube offre des fonctionnalités qui ne sont pas disponibles chez les géants de la technologie :

    • compatibilité avec d’autres outils sociaux via ActivityPub (Imaginez que vous puissiez tweeter un commentaire sur une vidéo YouTube : avec Mastodon et PeerTube, c’est possible)
    • partager une vidéo d’un timecode de départ à un timecode d’arrêt (YouTube nous a rattrapés, depuis)
    • un accès chronologique ininterrompu à votre flux d’abonnements (pas besoin de « cliquer sur la cloche » en plus de l’abonnement)
    • vidéos protégées par un mot de passe (indisponibles sur YouTube, payantes sur Vimeo)
    • remplacer une vidéo par une version actualisée

    Nous avions l’intention de créer PeerTube spécifiquement pour les personnes qui ont besoin (et veulent) partager leurs vidéos en dehors du modèle du capitalisme de surveillance. Il est évident que nous connaissons tous⋅tes (et apprécions) certains vidéastes Youtube et Twitch, mais iels ne représentent que la partie visible de l’iceberg du partage de vidéos en ligne.

    Les institutions, les éducateurs, les médias indépendants, les citoyens et même les créateurs devraient avoir la liberté de partager des vidéos en ligne sans contribuer au monopole d’une entreprise, sans avoir à accepter des publicités forcées ou sans sacrifier les données et la vie privée de leur public. La bonne nouvelle, c’est que certains d’entre eux ont déjà trouvé cette liberté, et nous en sommes fiers :

      • Institutions
      • Education
      • Médias indépendants
        • Blast (Média en ligne français indépendant de gauche)
        • Howlround (Theater Commons media situé à l’Emerson College, Boston)
      • Citoyens et citoyennes
        • Urbanists.video (vidéos sur les lieux où l’on peut marcher et vivre)
        • S2S (espace sécurisé pour les personnes sourdes et malentendantes, vidéos sur la langue des signes française)
        • Live it live (concerts de musique en direct)
      • Créateurs et créatrices
        • Skeptikon (collectif français, vidéos sur l’esprit critique et le scepticisme)
        • TILvids (TIL = Today I Learned (aujourd’hui j’ai appris), vidéos ludo-éducatives en anglais, avec miroir autorisé et officiel de YouTube)
        • Bunseed (initiative française, alternative à Patreon basée sur le logiciel libre, par et pour les créateurs, basée sur PeerTube)

    Nous voulons tirer parti de la reconnaissance dont jouit PeerTube, c’est pourquoi nous avons prévu beaucoup de travail pour 2024 !

    La feuille de route de PeerTube vers la v7, en 2024

    Les fonctionnalités que nous avons prévues pour la prochaine année de développement de PeerTube ont toutes le même objectif : faciliter l’adoption en améliorant la facilité d’utilisation de plusieurs façons. Comme pour la version 6, la plupart de ces fonctionnalités ont été choisies à partir des idées que vous avez partagées et pour lesquelles vous avez voté sur notre outil de proposition.

    Nous prévoyons de :

    • Ajouter un système d’export/import des données d’un compte (avec ou sans fichiers vidéo), afin que les utilisateurs et utiliastrices puissent facilement changer d’instance.
    • Réaliser un audit d’accessibilité complet, afin de faciliter l’utilisation pour les personnes ayant des besoins spécifiques, et compléter le travail effectué cette année (voir la version 6). S’il nous reste du temps pour intégrer les recommandations du rapport, nous verrons si et comment nous pourrions ajouter la transcription de l’audio en texte.
    • Ajouter un outil de modération des commentaires utilisable à la fois par les administratrices d’instances et les vidéastes.
    • Créer un nouvel outil de modération pour trier le contenu en fonction de listes de mots-clés prédéfinies (« mots-clés de l’extrême droite en allemand », « injures queerphobes en anglais », etc.). Cet outil présentera les contenus correspondants aux administrateurs et modératrices des instances, qui détermineront alors s’ils correspondent à leur politique de modération.
    • Organiser la séparation (technique) des flux audio et vidéo. Cette amélioration permettra, à l’avenir, de développer et d’obtenir des vidéos à pistes audio multiples (par exemple, en plusieurs langues), ou des vidéos à pistes multiples avec le même flux audio (par exemple, sous plusieurs angles).
    • Ajouter une nouvelle résolution « audio » (dans le menu « 720p », « 1080p », etc.) pour notre lecteur HLS. Cela permettra aux utilisatrices de ne recevoir que la piste audio, améliorant ainsi la durabilité lorsqu’ils veulent seulement écouter une vidéo et regarder d’autres onglets.
    • Repenser la caractérisation du contenu sensible. À l’heure actuelle, vous ne pouvez étiqueter les vidéos que comme « Safe for work » / « Not Safe For Work ». Or, le terme « contenu sensible » peut recouvrir de nombreux cas : violence, nudité, jurons, etc. Nous travaillerons avec des designers pour réfléchir à la manière appropriée de catégoriser et de traiter ces cas.
    • Réorganiser l’espace de gestion des vidéos. Nous avons ajouté beaucoup de nouvelles fonctionnalités au fil des ans (direct et rediffusion, studio d’édition de vidéo, etc.)… c’est bien, mais les onglets et les menus se sont accumulés. Nous travaillerons avec des designers pour repenser le système de A à Z et le rendre plus facile à utiliser.
    • Procéder à un examen complet et mettre en œuvre une refonte de l’expérience et de l’interface de PeerTube. Même si nous avons reçu beaucoup d’aide en cours de route, PeerTube n’a pas bénéficié d’un suivi en design dès le départ. Nous voulons considérer ce chantier comme une remise à plat, où tout (même la couleur orange ?) peut être remis en question, si cela aide à l’adoption et à la facilité d’utilisation.

     

    Illustration de Videoraptor, un monstre insectoïde dont les trois têtes sont ornées des logos de YouTube, Viméo et Twitch


    Aidez-nous à repousser le Videoraptor – Illustration CC-By David Revoy

     

    Doubler l’équipe de développement pour plus de résilience…

    D’accord, quand on passe d’un à deux développeurs, c’est facile de « doubler »… mais c’était quand même une grande question pour nous.

    D’abord parce que Framasoft est une association à but non lucratif financée principalement par des dons. Jusqu’à présent, nous avons eu l’honneur et le privilège d’obtenir suffisamment de soutien pour financer nos dépenses, la principale étant de rémunérer nos 10 employé·es. Mais les modèles économiques basés sur les dons sont, par définition, hautement imprévisibles. C’est particulièrement vrai dans une économie où l’inflation, les coûts de l’énergie, etc. poussent la plupart de nos donateurs et donatrices à revoir leur budget.

    Une autre raison réside dans nos valeurs fondamentales : nous croyons à la décentralisation et aux réseaux de petites actrices (plutôt qu’à la croissance des géants et des monopoles). Nous pensons également que donner la priorité à l’humain et au soin implique de rester dans une petite équipe à taille humaine, où nous nous connaissons vraiment les uns les autres.

    Or nous pensons que la manière dont nous avons appliqué ces valeurs dans notre association est une des clés de l’efficacité, de la créativité et des talents exprimés par nos membres (bénévoles et employé·es). C’est pourquoi nous avons travaillé à limiter la croissance de Framasoft, en nous fixant une limite symbolique de « dix salarié⋅es maximum ».

    Au cours des années 2022 et 2023, ce sujet a fait l’objet de nombreuses discussions au sein de Framasoft. D’une part, on ne peut pas continuer à développer PeerTube avec un seul développeur (même si c’est un développeur aussi talentueux que Chocobozzz), qui peut gagner au loto, partir, ou tout simplement changer de carrière. D’autre part, si nous embauchions un nouveau développeur, quel serait son profil ? Comment pouvons-nous nous assurer qu’elle s’intégrera ? Pouvons-nous lui assurer un emploi durable ?

    Fin 2022, Chocobozzz nous a demandé de publier une offre de stage. Il s’agissait à la fois de tester si, après 5 ans de développement en solo sur PeerTube, le travail en équipe lui revenait facilement (c’est le cas) ; mais aussi de former quelqu’un au code de PeerTube, de voir comment il peut être appréhendé par une nouvelle personne, et comment améliorer sa documentation.

    Wicklow nous a rejoint pour un stage entre février et août 2023, et a produit la fonctionnalité de protection de vidéos par mot de passe, publiée dans la version 6 de PeerTube. Nous n’avions pas prévu de l’embaucher : nous avions alors d’autres profils en tête, et pensions ne pas pouvoir lancer un processus d’embauche avant 2024. Nous le lui avons dit expressément, pour ne pas lui donner de faux espoirs… Mais au même moment où nous apprenions pouvoir bénéficier d’une extension de bourse du programme NGI0, nous avons réalisé qu’il s’intégrait parfaitement au projet, à l’équipe et à notre association.

    Bref : nous avons embauché Wicklow en septembre 2023, alors qu’il venait d’obtenir son diplôme, pour un contrat d’un an (que nous espérons pérenniser avec votre soutien !).

    …et pour créer une application mobile iOS/Android !

    Cette nouvelle embauche a deux objectifs. Tout d’abord, nous voulons qu’un autre développeur, ou qu’une autre développeuse, se familiarise avec le code de base de PeerTube, et réduise le « bus factor ». Wicklow devrait également devenir progressivement capable d’aider Chocobozzz dans la gestion de la communauté de développement.

    Au fur et à mesure que la communauté grandit (et nous en sommes ravies), la charge de travail d’animation augmente également : répondre aux issues et aux demandes d’assistance sur notre forum, examiner les contributions en code, etc. Bien qu’il soit important d’être présent pour la communauté, cela prend jusqu’à la moitié du temps de Chocobozzz, ce qui signifie encore moins de temps pour développer de nouvelles fonctionnalités.

    Le deuxième et principal objectif pour Wicklow en 2024 serait, avec l’aide de designers, de créer et de publier une application mobile PeerTube officielle. Le visionnage mobile est devenu le principal moyen de regarder des vidéos. Même s’il existe déjà des applications mobiles permettant de lire des vidéos sur PeerTube, nous pensons qu’une application officielle pourrait contribuer à l’adoption et à l’attractivité de PeerTube.

    Pour 2024, l’application se limiterait à la recherche et au visionnage de vidéos. Nous voulons que les utilisatrices puissent utiliser un moteur de recherche fédéré, regarder des vidéos et des directs, se connecter à leur compte sur leur instance PeerTube, accéder à leurs notifications, abonnements, listes de lecture, etc. En cas de succès, cette première version de l’application pourrait être étendue à d’autres cas d’usage et fonctionnalités à l’avenir.

    Nous prévoyons de publier cette application à la fois sur iOS (ce qui dépendra aussi d’Apple, connue pour être tatillonne avec le fediverse) et sur Android… et, en tant qu’objectif bonus (donc « si tout se passe bien »), sur Android TV également.

    Dessin de Sepia, læ poulpe mascotte de PeerTube. Iel est en position de méditation et entouré d'une aura de force, évoquant le super sayans.

    Sepia, la mascotte de PeerTube, forte de votre soutien – illustration David Revoy – Licence : CC-By 4.0

    Promouvoir l’écosystème PeerTube

    PeerTube, c’est plus que du code, et nous voulons mettre en lumière l’incroyable communauté qui se développe autour de ce projet.

    Nous voyons souvent des plugins étonnants, des instances et des chaînes intéressantes, de nouvelles initiatives et expériences… que nous aimerions partager. Mais il est rare que nous ayons et prenions le temps de le faire.

    En attendant, nous voyons aussi beaucoup de gens qui se demandent si PeerTube permet la diffusion en direct (c’est le cas !), s’il y a un chat pour les lives (oui : c’est un plugin génial !), ou s’il y a des sites web pour trouver du contenu sur PeerTube (encore une fois : oui !).

    Nous prévoyons de travailler à la promotion de l’écosystème PeerTube, grâce au blog et à la newsletter de notre site Joinpeertube, avec notre compte Mastodon, et en travaillant sur une instance vitrine Peer.tube.

    Pour inaugurer ce travail, nous répondrons en Anglais et en direct à toutes vos questions sur PeerTube lors d’un livestream animé par Laurens du blog et de la newsletter Fediverse Report, sur notre chaîne Peer.Tube ! Vous pouvez déjà aller sur Mastodon et poser vos questions (en Anglais aussi) avec le hashtag #PeerTubeAMA.

    Cet AMA ( » Ask Me Anything « ) aura lieu demain, 13 décembre, de 18h à 20h (CET), sur ce lien.

    La vignette indique

    Cliquez sur l’image pour accéder au live

    (et si tout se passe bien, nous publierons le replay sur la même chaîne)

    Si vous êtes résolument francophones, on vous donne rendez-vous le 19 décembre au matin, où nous passerons Au Poste ! pour une PeerTube Party organisée par le journaliste David Dufresne.

    Financé par l’Europe… et par vous !

    Comme nous l’avons déjà dit dans ce (long) billet, nous avons eu la chance d’obtenir des bourses du programme NGI (Next Generation Internet) de la Commission Européenne, par l’intermédiaire de la fondation NLnet (merci beaucoup à elles et eux !). Les bourses précédentes nous ont permis de financer un quart de nos six années de travail sur PeerTube. Nous sommes heureuses d’annoncer que nous avons obtenu une nouvelle bourse pour 2024, qui couvrira les coûts de développement prévus.

    Cela signifie que, comme cela a été le cas pour 75 % du travail jusqu’à présent, le financement de tout le reste du projet repose sur les dons. Communiquer sur PeerTube et son écosystème, les partages d’expérience avec divers acteurs, les prestations en design, le soutien et la gestion de la communauté, etc. Tous ces coûts seront, comme d’habitude, financés par… certaines d’entre vous !

    Notre campagne de dons actuelle déterminera le budget de Framasoft pour 2024. Son succès nous indiquera si nous pourrons assurer un emploi stable à notre second développeur, tout en continuant à mener à bien tous les autres projets et actions que nous entreprenons.

    Cette année encore, nous avons besoin de vous, de votre soutien, de vos partages, pour nous aider à reprendre du terrain sur le web toxique des GAFAM, et multiplier les espaces de numérique éthique.

    Nous avons donc demandé à David Revoy de nous aider à montrer cela sur notre site « Soutenir Framasoft », qu’on vous invite à visiter (parce que c’est beau) et surtout à partager le plus largement possible :

    Barre de dons Framasoft le 12 décembre 2023, à 30 % - 61341 €

    Si nous voulons boucler notre budget pour 2024, il nous reste trois semaines pour récolter 138 659 € : nous n’y arriverons pas sans votre aide !

     

    Soutenir Framasoft

     

  • Monday 11 December 2023 - 07:42

    Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière.


    Tous les liens listés ci-dessous sont a priori accessibles librement. Si ce n’est pas le cas, pensez à activer votre bloqueur de javascript favori ou à passer en “mode lecture” (Firefox) ;-)

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    Les articles, commentaires et autres images qui composent ces « Khrys’presso » n’engagent que moi (Khrys).

  • Tuesday 05 December 2023 - 09:10

    5 years after its announcement, Mobilizon, our free, federated alternative to Facebook groups and events, is reaching maturity. We take this opportunity to look back on its history and future.

    🦆 VS 😈 : Let’s take back some ground from the tech giants !

    Thanks to your donations to our not-for-profit, Framasoft is taking action to advance the ethical, user-friendly web. Find a summary of our progress in 2023 on our Support Framasoft page.

    ➡️ Read the series of articles from this campaign (Nov. – Dec. 2023)

    Five years of Mobilizon

    As this is the last major version of Mobilizon to be ported by Framasoft (yes, we’re teasing you a bit 😅 ), we’d like to start with a reminder of the various stages that led us to this v4.

    2018 : an intention and attentions

    Remember : in December 2018 (5 years ago already !), we announced (in French) our intention to develop Mobilizon. Our aim was to offer an alternative to Facebook groups and events, which had become the de facto dominant tool as a platform for mobilisation, whether it was organising a birthday party, a free software conference or a climate protest.

    To do this, we decided to do things in the right order, starting by asking different audiences about their real needs and expectations (not those we assumed). The aim was to create a tool that was not only practical and welcoming, but also empowering. For example, we decided to reject any form of social gamification (in Mobilizon you follow groups rather than individuals, we banned infinite scrolling in favour of simple pagination, etc.).

     

    Illustration of Face Ghoûl, a dripping, clawed monster adorned with the Facebook logo

    Click to support us and push back Face Ghoûl – Illustration CC-By David Revoy

    2019 : Crowdfunding and first beta version

    In May 2019, we launched an appeal for donations to fund the development of a first version. Thanks to the mobilisation and generosity of over 1,000 donors, it was a success, with almost €60,000 raised. Less than 6 months later, we announced a beta version of the software.

    This version provided a good foundation for creating and publishing events. However, it still lacked « core » functionalities, such as the ability to register anonymously for an event, or federation (i.e. the ability of a Mobilizon instance (in French) to easily exchange data with other Mobilizon instances, or even Mastodon instances).

    2020 : a pandemic and a V1

    In October 2020, after a few months delay due to a worldwide pandemic, the first stable version (« v1 ») of Mobilizon was released !

    This v1 already offered what was to become the core of the software : groups (the central element of Mobilizon), articles, resources linked to a group, the possibility of having several profiles for the same account, the possibility of participating in an event without registering, and… the federation.

     

    Drawing of Rose, the Mobilizon Fennec mascot. She is in a posture reminiscent of Tai Chi Chuan.

    Click to support us and help Rose, the Mobilizon mascot – Illustration CC-By David Revoy

    2021 : notifications and an app

    At the end of 2021, we announced version 2 of Mobilizon. One of the main new features was the eagerly awaited integration of a notification system. But also on the menu : time zone management, « RTL » management (for languages written from right to left, such as Arabic or Hebrew), provision of RSS feeds, the addition of sorting filters, the ability to define an event as « online » (without geographical location), public group tracking, etc. There was even the release of a smartphone application developed by Tom79 (thanks again to him !).

    2022 : Engines and search

    The third major version of Mobilizon was released with the regularity of a Swiss watch, one year after v2.

    Its main focus was search. It introduced the possibility of federated searches : a search from the « SOMETHING » instance could return results from events hosted on the Mobilizon « ELSE » instance. As with PeerTube’s SepiaSearch metasearch engine, we designed and implemented a Mobilizon-specific engine that allows searches across multiple instances : https://search.joinmobilizon.org

    With this release, we have also redesigned the front page of the software. Our aim is to give you more opportunities to discover events and groups you may not have known existed, and to make the diversity of content published on Mobilizon more visible.

     

    Rose, the Mobilizon mascot, with a magnifying glass

    Rose search – Illustration by David Revoy – Licence : CC-By 4.0

    2023 : waiting for v4…

    During 2023 we also quietly released two minor versions. These added anti-spam tools, the ability to manage arbitrary addresses (because an address database can never be perfectly up to date), the ability to use external authentication systems, and the ability to define an external website for people who want to manage registrations outside Mobilizon.

    They were also the occasion for bug hunting and improvements to the Mobilizon API, paving the way for one of the most eagerly awaited features of v4 (yes, the teasing is unsustainable ;) ).

    Rose, the Mobilizon fennec mascot, plays a backhand tennis game to send back a letter marked "spam".

    Rose fights SPAM – Illustration by David Revoy – Licence : CC-By 4.0

    What’s new in Mobilizon v4 ?

    We’ve done it ! Version 4 is finally here :) And we’re very proud of the new features it brings !

    Private Announcements and Conversations

    Event organisers can now send private announcements to attendees. This has been a long awaited feature !

    Group or event administrators or moderators can now contact people registered in a group or event directly. You can then write to all these people, or select sub-groups, for example only those who have confirmed their attendance, or conversely those who have not confirmed (or declined). It’s even possible to contact people who have registered without creating a Mobilizon account. This opens up some very interesting possibilities, such as the possibility of communicating important information : a change of location or date, for example.

    Please note that this is an announcement system and registrants cannot reply (although moderators can add messages). This is not a forum, but a channel for sharing important information in a more top-down way.

    As well as this announcement mechanism, we’ve added a conversation system.

    This allows you to contact a group or specific people and chat with them live.

    For example, an outsider to an event can contact the group administrator from the event page and exchange messages with them. Think of this conversation system as the « DM » (direct message) or « MP » (private message) system you know from other social platforms.

    For those who have a Mastodon account (or equivalent), the magic of Fédivers means that you can even use this conversation feature to send private messages from Mastodon, while the person you are contacting can reply from Mobilizon !

    Import and synchronise events from other platforms (Facebook, Meetup, etc.)

    Once again, this was one of the most eagerly awaited features of Mobilizon.

    But it was also one of the most complicated for us to implement in the software. Because these external platforms (yes, Facebook, we’re looking at you !) are the despots of kingdoms of which you are merely the vassal. If they want to raise the drawbridge over which your data passes, they can do so with the snap of a finger, and there is nothing you or we can do about it.

    That’s why we’re announcing this feature as present, BUT with a great deal of reserve and caution.

    Nevertheless, we’re excited to introduce this new Mobilizon feature to you !

    How does it work ?

    First of all, please understand that everything that follows takes place… outside of Mobilizon. In an external tool modestly called « Mobilizon Import System » (note that we’ve kept it simple 😅 ).

    From this tool, you’ll be able to connect to your Mobilizon account and define your profiles or groups on which you authorise external platforms (such as Meetup or EventBrite) to post. These profiles and groups then become « Destinations ».

    Then, simply go to the page of the event you want to synchronise (e.g. https://www.eventbrite.fr/e/billets-street-art-feminisme-743545834607), copy and paste this address into Mobilizon’s import system, and the event will be imported.

    In addition to the classic import, it is also possible (depending on the platform) to set up the synchronisation of one or more events. Once synchronised, the new events will be published on your selected Mobilizon profile/group. Event updates on the source (for example, if you change the description on Meetup) will automatically update the event republished on Mobilizon (note that deletions are not currently handled).

    Important note : iCal (.ics) event feeds are supported ! This means you can have events in Framagenda (or Google Calendar, we won’t judge you (too much)) and synchronise them in Mobilizon ! Nice, isn’t it ?

    In addition to the iCal format, the platforms currently supported are Eventbrite, Meetup…

    Yes, we can see you now, screaming in your head :

    « What about Facebook ? 🥺 « 

    So Facebook, « It’s complicated » ©

    We did all the work on our end and… it works (Yaaaaaaaaay ! 🥳)… but only with our « App Developer » account (Oooooooohhh ! 😦).

     

    We still have to go through several validation steps, and… we have absolutely no hand in it. It’s Facebook’s kingdom, so Facebook decides. Maybe it’ll work for 5 years, 5 months, 5 days. Maybe it won’t work at all. 🤷

    Technically, another feature – reserved for developers – that we’ve added is the ability to add « webhooks« , which are internal calls that can also act as « destinations » for sources. Events can then be sent to these webhooks, which will do… well, whatever you want them to do ! This might be useful for our friends at Transiscope, for example, so that their tool can also import events from other platforms.

    The « Mobilizon Import System » was deliberately developed outside the Mobilizon core. It is therefore a separate piece of software. In fact, we think that this software is likely to need a lot of modifications (for example, to correct bugs or to add new platforms such as Démosphère or Agenda Militant) and that there might be an interest in hosting this application outside Mobilizon instances (for example, to share functionality between several instances, or to manage the legal risks imposed on us by third party platforms). So we’ve made it a separate software project, but of course free and self-hosting.

    Other Mobilizon v4 improvements

    Don’t go away ! We’ve got more great features to share with you !

    First of all, we’ve improved compatibility for tracking other federated event instances (one of the most interesting projects is « Event Federation for WordPress« , which would eventually allow the famous WordPress website/blog engine to be used as an event platform. We talked to the people coordinating this project to share our experiences and incorporated their requests in the form of developments in Mobilizon (which they confirmed in their latest blog post).

    Secondly, we have improved the formatting of event descriptions when exporting events and in ICS feeds (which now take into account the status « tentative », « confirmed » or « cancelled »).

    Also, we changed email registration confirmations for attendees without an account to now include an unsubscribe link.

    Finally, Mobilizon is now available on more operating systems and architectures (Debian, Ubuntu, Fedora, arm64, etc.).

    Mission accomplished, Framasoft is ready to pass the baton !

    Framasoft had announced in March 2023 in the Mobilizon roadmap that this v4 would be the last we would develop.

    We still strongly believe in the future of this project.

    But we’ve reached our goal : we announced an intention and a vision in 2018 and… we’ve fulfilled our mission !

    Of course, software is far from bug-free. But anyone involved in software development knows that there will always be things to fix, features to add… It’s never-ending. And we sincerely believe that it’s also important to be able to step back, say to yourself that you’ve kept your commitment, and hand over a project.

    The Framasoft team is small : Mobilizon is a salaried developer (yes, only one !), and not even full-time… He is certainly supported by the rest of the association in terms of communication, project management, fundraising, etc. But after five years, we consider the project a success. But after 5 years, we feel that Mobilizon is stable enough for him to redirect his energy and skills to other projects and missions.

    We’re not putting Mobilizon on the shelf !

    First of all, Framasoft is committed to maintain this v4 for the next few months (and as long as we can), especially in case of security updates or blocking bugs. We’ll also maintain our public, French-language forum https://mobilizon.fr.

    But we won’t be developing any new features.

    Secondly, another team (the Kaihuri association, well known to the Mobilizon community as the maintainers of the Keskonfai instance) already has a take-over and contribution project to improve Mobilizon’s handling. They present their project and their ambitions on our forum dedicated to Mobilizon : don’t hesitate to give them your feedback and encouragement (or disagreement, for that matter), but also your desire and ability to contribute.

    So, if the community doesn’t mind, in the next few weeks we’ll be handing over all the Mobilizon « keys » to this community (they already have maintainer access to the source code repository, but this also applies to the joinmobilizon.org, mobilizon.org, search.joinmobilizon.org websites, tools, social media accounts, etc.).

    Mobilizon seems to have a bright future ahead !

    Drawing in the style of a fighting video game, featuring the Mobilizon fennec and the facebook Groups monster.

    For five years, thanks to your donations, Rose has been training to fight Faceghoul – Illustration by David Revoy – Licence : CC-By 4.0

    Five years of Mobilizon, thanks to you (and your donations) !

    Although we’ll be handing over the keys to the project in a few weeks time, all the work done throughout 2023 has come at a significant cost.

    If you like this version 4, and it’s possible for you to do so, we encourage you to support Framasoft as a token of our gratitude for all the work we’ve done this year, but also for honouring our original moral contract : to provide you with a free, federated alternative to Facebook groups and events.

    Once again this year we need you, your support, your sharing, to help us regain ground on the toxic GAFAM web and multiply ethical digital spaces.

    So we’ve asked David Revoy to help us present this on our « Support Framasoft » page, which we invite you to visit (because it’s beautiful) and above all to share as widely as possible :

     

    Screenshot of the Framasoft 2023 donation bar at 19% - €37249

    If we are to balance our budget for 2024, we have five weeks to raise €162,716 : we can’t do it without your help !

    Support Framasoft

  • Tuesday 05 December 2023 - 09:09

    5 ans après son annonce, Mobilizon, notre alternative libre et fédérée aux groupes et événements Facebook atteint une phase de maturité. L’occasion pour nous de revenir sur son histoire et son avenir.

    🦆 VS 😈 : Reprenons du terrain aux géants du web !

    Grâce à vos dons (défiscalisables à 66 %), l’association Framasoft agit pour faire avancer le web éthique et convivial. Retrouvez un résumé de nos avancées en 2023 sur le site Soutenir Framasoft.

    ➡️ Lire la série d’articles de cette campagne (nov. – déc. 2023)

    Cinq années de Mobilizon

    Comme cette version est la dernière version majeure de Mobilizon qui sera portée par Framasoft (oui, on vous tease un peu 😅 ), nous vous proposons de commencer par un rappel des différentes étapes qui nous ont mené·es à cette v4.

    2018 : une intention et des attentions

    Souvenez-vous : en décembre 2018 (5 ans déjà !) nous annoncions notre intention de développer Mobilizon. Notre objectif était de proposer une alternative aux groupes et événements Facebook, qui était devenu de facto l’outil dominant comme plateforme de mobilisation, qu’il s’agisse d’organiser un anniversaire, une conférence sur le logiciel libre, ou une manifestation pour le climat.

    Pour cela, nous avions choisi de faire les choses dans l’ordre, en commençant par interroger différents publics sur leurs attentes et leurs besoins réels (et non ceux que nous supposions). Le but étant de créer un outil non seulement pratique et accueillant, mais aussi émancipateur. Ainsi, nous avons par exemple assumé le choix de refuser toute gamification sociale (dans Mobilizon, vous suivez des groupes et non des individus, nous nous sommes interdits le scroll infini pour lui préférer une simple pagination, etc.).

    Illustration de Face Ghoûl, un monstre dégoulinant et griffu orné du logo de Facebook

    Cliquez pour nous soutenir et aider à repousser Face Ghoûl – Illustration CC-By David Revoy

    2019 : un crowdfunding et première bêta

    En mai 2019, nous avions fait un appel aux dons afin de pouvoir financer le développement d’une première version. Grâce à la mobilisation et la générosité de plus de 1 000 donateur⋅ices, ce fut un succès avec près de 60 000€ récoltés. Moins de 6 mois plus tard, nous annoncions une version bêta du logiciel.

    Cette version posait déjà de belles fondations pour la création et la publication d’événements. Cependant, des fonctionnalités « centrales » étaient encore manquantes, comme la possibilité de pouvoir s’inscrire anonymement à un événement, ou la fédération (c’est-à-dire la capacité d’une instance Mobilizon à pouvoir échanger facilement des données avec d’autres instances Mobilizon, ou même des instances Mastodon).

    2020 : une pandémie et une V1

    En octobre 2020, après quelques mois de « retard » pour cause de pandémie mondiale, la première version stable (« v1 ») de Mobilizon était publiée !

    Cette v1 proposait déjà ce qui allait être le cœur du logiciel : les groupes (qui sont l’élément central de Mobilizon), les articles, les ressources liées à un groupe, la possibilité d’avoir plusieurs profils pour un même compte, la possibilité de participer à un événement sans s’inscrire, et… la fédération.

    Dessin de Rose, la Fennec mascotte de Mobilizon. Elle est dans une posture évoquant le Tai Chi Chuan.

    Cliquez pour nous soutenir et aider Rose, la mascotte de Mobilizon – Illustration CC-By David Revoy

    2021 : des notifications et une application

    Fin 2021, nous annoncions la version 2 de Mobilizon. L’une des principales nouveautés était l’intégration d’un système de notifications, particulièrement attendu. Mais il y avait aussi au menu : la gestion des fuseaux horaires, la gestion « RTL » (pour les langues s’écrivant de droite à gauche, comme l’arabe ou l’hébreu), la mise à disposition de flux RSS, l’ajout de filtres de tri, la possibilité de définir un événement comme « en ligne » (sans lieu géographique), le suivi public des groupes, etc. Il y a même eu la publication d’une application smartphone, développée par Tom79 (merci encore à lui !).

    2022 : des moteurs et de la recherche

    La troisième version majeure de Mobilizon fut publiée, avec la régularité d’une horloge suisse, un an après la v2.

    Elle était essentiellement tournée autour de la question de la recherche. Ainsi, elle apportait la possibilité de faire des recherches fédérées : une recherche depuis l’instance « TRUC » peut ainsi retourner des résultats d’événements hébergés sur l’instance Mobilizon « MACHIN ». Comme pour PeerTube avec son métamoteur SepiaSearch, nous avons développé et mis en place un moteur spécifique à Mobilizon permettant la recherche sur de multiples instances : https://search.joinmobilizon.org

    Cette version a aussi été l’occasion de revoir le design de la page d’accueil du logiciel. Notre objectif : augmenter vos possibilités de découvrir des événements et des groupes dont vous ne soupçonneriez pas l’existence, et de rendre davantage visible la diversité des contenus publiés sur Mobilizon.

    Rose, la mascotte de Mobilizon, avec une loupe

    Rose Recherche – Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

    2023 : en attendant la v4…

    Pendant l’année 2023, nous avons aussi publié, plus discrètement, deux versions mineures. Elles ont ajouté des outils permettant de lutter contre le spam, ont donné la faculté de gérer des adresses arbitraires (car une base de données d’adresses ne peut jamais être parfaitement à jour), ouvert la possibilité d’utiliser des systèmes d’authentification externe, et la faculté de définir un site web externe pour les personnes souhaitant gérer les inscriptions en dehors de Mobilizon.

    Elles ont aussi été l’occasion d’une chasse aux bugs, et de l’amélioration de l’API de Mobilizon, ce qui a permis de préparer le terrain pour l’une des fonctionnalités les plus attendues de la v4. (oui, le teasing est insoutenable ;) )

    Rose, la fennec mascotte de Mobilizon, fait un revers de Tennis pour renvoier un une lettre marquée "spam"

    Rose lutte contre le SPAM – Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

    Les nouveautés de Mobilizon v4

    Ça y est ! La version 4 est enfin sortie :) Et nous sommes très fier⋅es des nouvelles fonctionnalités qu’elle apporte !

    Annonces privées et conversations

    Les organisateurices d’événements peuvent dorénavant envoyer des annonces privées aux participant⋅es. C’était une fonctionnalité très attendue !

    Ainsi, les adminstrateurices ou modérateurices d’un groupe ou d’un événement peuvent maintenant contacter directement les personnes inscrites à un groupe ou un événement. Vous pourrez donc écrire à toutes ces personnes, ou sélectionner des sous-groupes, par exemple en ne choisissant uniquement que les personnes qui ont confirmé leur participation, ou, au contraire, les personnes qui n’ont pas confirmé (ou celles refusées). Il est même possible de contacter les personnes qui se sont inscrites sans créer de compte Mobilizon. Cela ouvre des perspectives très intéressantes, comme la possibilité de transmettre des informations importantes : un changement de lieu ou de date, par exemple.

    Notez qu’il s’agit d’un système d’annonce, les simples inscrit⋅es ne peuvent pas répondre (bien que les modérateur⋅ices pourront, de leur côté, ajouter des messages). Il ne s’agit pas d’un forum, mais bien d’un canal permettant de partager une information importante, de façon plutôt descendante.

    capture d'écran d'une annonce privée dans Mobilizon

    En parallèle de ce mécanisme d’annonce, nous avons ajouté un système de conversation.

    Ce dernier permet d’entrer en contact avec un groupe, ou certaines personnes, et d’échanger avec elle en direct.

    Par exemple, une personne extérieure à un événement pourra, depuis la page d’un événement, entrer en contact avec l’administratrice d’un groupe et échanger des messages avec elle. Voyez ce système de conversation comme celui, bien connu, des « DM » (« Direct Message ») ou « MP » (« Message privé ») d’autres plateformes sociales.

    capture d'écran des conversations privées dans Mobilizon

    Pour les personnes qui ont un compte Mastodon (ou équivalent), la magie du Fédivers fait que vous pouvez même utiliser cette fonctionnalité Conversation en utilisant, de votre côté, des messages privés depuis Mastodon alors que la personne contactée pourra vous répondre depuis Mobilizon !

    Import et synchronisation d’événements depuis d’autres plateformes (Facebook, Meetup, etc)

    Là encore, il s’agissait d’une des fonctionnalités les plus attendues de Mobilizon.

    Mais clairement, c’était l’une des plus compliquées pour nous à implémenter dans le logiciel. Car ces plateformes externes (oui Facebook, c’est toi qu’on regarde !) sont les despotes de royaumes dont vous n’êtes que les vassaux. Si elles veulent relever le pont levis par où passent leurs données, elles peuvent le faire d’un claquement de doigts, et ni vous, ni nous, ne pourront rien y faire.

    C’est pourquoi nous annonçons cette fonctionnalité comme présente, MAIS sujette à beaucoup (mais vraiment beaucoup) de réserve et de prudence.

    Cependant, ne boudons pas notre plaisir de vous présenter cette nouvelle capacité de Mobilizon !

    Comment ça marche ?

    D’abord, comprenez bien que tout ce qui suit se passe… en dehors de Mobilizon. Dans un outil externe pudiquement nommé « Système d’Import de Mobilizon » (notez qu’on a fait simple 😅 ).

    Depuis cet outil, vous allez pouvoir vous connecter à votre compte Mobilizon, et définir vos profils ou groupes sur lesquels vous autorisez les plateformes externes (type Meetup ou EventBrite) à poster. Ces profils et groupes deviendront alors des « Destinations ».

    Ensuite, il suffit d’aller sur la page de l’événement à synchroniser (par exemple https://www.eventbrite.fr/e/billets-street-art-feminisme-743545834607 ) et de copier-coller cette adresse dans le Système d’import de Mobilizon, et l’événement sera importé.

    En dehors de l’import classique, il est aussi possible (suivant les plateformes) de mettre en place une synchronisation d’un ou plusieurs événements. Une fois la synchronisation mise en place, les nouveaux événements sont publiés sur votre profil/groupe Mobilizon sélectionné. Les mises à jour d’événements sur la source (par exemple si vous modifiez la description sur Meetup) entraînent automatiquement une mise à jour de l’événement republié sur Mobilizon (attention, pour le moment, les suppressions ne sont pas gérées).

    Note importante : les flux iCal (.ics) d’événements sont supportés ! Cela signifie que vous pouvez parfaitement avoir des événements dans Framagenda (ou Google Agenda, on ne vous jugera pas (trop)), et les synchroniser dans Mobilizon ! Classe, non ?

    En plus du format iCal, les plateformes supportées pour le moment sont Eventbrite, Meetup…

    Oui, on vous voit, là, en train de hurler dans vos têtes :

    « Et Facebook ? ! 🥺 »

    Alors Facebook, « C’est compliqué » ©

    On a fait tout le travail de notre côté, et… ça fonctionne (Wouuuuuaiiiis ! 🥳)… mais uniquement avec notre compte « développeur d’applications » (Oooooooohhh ! 😦).

    Il nous reste plusieurs étapes de validation à passer, et… nous n’avons absolument pas la main dessus. C’est le royaume de Facebook, c’est donc Facebook qui décide. Peut-être que ça fonctionnera 5 ans, 5 mois, ou 5 jours. Peut-être que ça ne fonctionnera pas du tout. 🤷

    Techniquement, une autre possibilité – réservée aux développeur⋅euses – que nous avons ajoutée est celle de pouvoir ajouter des « webhooks », c’est-à-dire des appels internes qui pourront, eux aussi, servir de « Destinations » pour les sources. Les événements pourront donc être envoyés à ces webhooks qui feront… et bien ce que vous déciderez qu’ils doivent en faire ! Par exemple cela pourrait être utile pour nos ami⋅es de Transiscope afin que leur outil puisse aussi importer des événements d’autres plateformes.

    capture d'écran animée montrant les étapes d'import d'un événement externe dans mobilizon.

    Le « Système d’Import de Mobilizon » est volontairement développé en dehors du cœur de Mobilizon. C’est donc un logiciel à part. En effet, nous estimons d’une part que ce logiciel risque d’avoir besoin de nombreuses modifications (par exemple pour corriger des bugs ou ajouter de nouvelles plateformes, comme Démosphère ou l’Agenda Militant), et d’autre part qu’il peut y avoir de l’intérêt à héberger cette application en dehors des instances Mobilizon (par exemple pour mutualiser la fonctionnalité entre plusieurs instances, ou pour gérer les risques juridiques que nous imposent les plateformes tierces). Nous en avons donc fait un projet logiciel séparé, mais évidemment libre et auto-hébergeable.

    Autres améliorations de Mobilizon v4

    Ne partez pas ! Nous avons encore d’autres fonctionnalités intéressantes à partager !

    Tout d’abord, nous avons amélioré la compatibilité pour suivre d’autres instances d’événements fédérés (l’un des projets les plus intéressants étant « Event Federation for WordPress » qui permettrait à terme d’utiliser le célèbre moteur de sites/blog WordPress comme plateforme d’événements. Nous avons échangé avec les personnes qui coordonnent ce projet afin de partager notre expérience, et intégré leurs demandes sous forme de développements dans Mobilizon (ce qu’ils confirment dans leur dernier billet blog (en anglais)).

    Lors des exports d’événements ainsi que dans les flux ICS, nous avons amélioré le formatage de la description des événements (qui prennent maintenant en compte les statuts « provisoire », « confirmé » ou « annulé »).

    Ensuite, les confirmations d’inscriptions par mail pour les participant⋅es sans compte contiennent maintenant un lien de désinscription.

    Enfin, Mobilizon est maintenant disponible sous davantage de systèmes d’exploitation et architectures (Debian, Ubuntu, Fedora, arm64, etc).

    Mission accomplie, Framasoft est prête à faire la passe !

    Framasoft avait annoncé en mars 2023 dans la roadmap Mobilizon, que cette v4 serait la dernière que nous développerions.

    Nous croyons toujours très fort dans l’avenir de ce projet.

    Mais nous avons atteint notre objectif : nous avions annoncé une intention et une vision en 2018 et… nous avons rempli notre mission !

    gif "mobilizon mission accomplie" avec le jeune homme de la vidéo "bienvenue sur Internet" qui fait un pouce en l'air

    Le logiciel n’est pas exempt de bugs, évidemment, loin de là. Mais quiconque fait du développement logiciel sait pertinemment qu’il y aura toujours des choses à corriger, des fonctionnalités à ajouter… C’est sans fin. Et nous pensons sincèrement qu’il faut aussi savoir prendre du recul, se dire qu’on a tenu notre engagement, et transmettre un projet.

    L’équipe de Framasoft est réduite : Mobilizon, c’est un développeur salarié (oui, un seul !), et encore, même pas à temps plein… Il est certes accompagné par le reste de l’association sur la communication, la gestion de projet, la recherche de fonds, etc. Mais au bout de 5 ans nous considérons Mobilizon comme suffisamment stable pour qu’il puisse rediriger son énergie et ses compétences sur d’autres projets et d’autres missions.

    Nous ne mettons pas Mobilizon au placard, non plus, hein !

    Tout d’abord, Framasoft s’engage, pour les prochains mois (et autant qu’on le pourra) à maintenir cette v4, notamment en cas de mise à jour de sécurité, ou de bugs bloquants. Nous maintiendrons aussi notre instance publique et francophone https://mobilizon.fr

    Mais nous ne nous lancerons pas dans le développement de nouvelles fonctionnalités.

    Ensuite, une autre équipe (l’association Kaihuri, bien connue de la communauté Mobilizon en tant que mainteneuse de l’instance Keskonfai), a déjà un projet de reprise et de contribution, pour améliorer la prise en main de Mobilizon. Iels vous présentent leur projet et leurs ambitions sur notre forum consacré à Mobilizon : n’hésitez pas à leur partager vos retours et encouragements (ou divergences, d’ailleurs), mais aussi vos envies et capacités de contribution.

    Ainsi, si la communauté n’y voit pas d’inconvénient, nous transmettrons dans les prochaines semaines l’ensemble des « clés » de Mobilizon à cette communauté (iels ont déjà un accès Maintainer sur le dépôt du code source, mais cela concerne aussi les sites web joinmobilizon.org, mobilizon.org, search.joinmobilizon.org, les outils et comptes de médias sociaux, etc.).

    Mobilizon semble donc avoir de beaux jours devant elle !

    Dessin dans le style d'un jeu vidéo de combat, où s'affronte la fennec de Mobilizon et le monstre de facebook Groups.

    Pendant cinq ans, grâce à vos dons, Rose s’est entraînée à lutter contre Faceghoul – Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

    Cinq années de Mobilizon, c’est grâce à vous (et à vos dons) !

    Même si nous transmettrons a priori les clés du projet dans quelques semaines, tout le travail effectué tout au long de l’année 2023 a eu un coût non négligeable.

    Si cette version 4 vous plaît, et que c’est possible pour vous, nous vous encourageons donc à soutenir Framasoft en forme de gratitude pour le travail effectué cette année, mais aussi pour avoir respecté le contrat moral de départ : vous fournir une alternative libre et fédérée aux groupes et événements Facebook.

    Cette année encore, nous avons besoin de vous, de votre soutien, de vos partages, pour nous aider à reprendre du terrain sur le web toxique des GAFAM, et multiplier les espaces de numérique éthique.

    Nous avons donc demandé à David Revoy de nous aider à montrer cela sur notre site « Soutenir Framasoft« , qu’on vous invite à visiter (parce que c’est beau) et surtout à partager le plus largement possible :

    Capture d'écran de la barre de dons Framasoft 2023 à 19% - 37284 €

    Si nous voulons boucler notre budget pour 2024, il nous reste quatre semaines pour récolter 162 716 € : nous n’y arriverons pas sans votre aide !

     

    Soutenir Framasoft

     

  • Monday 04 December 2023 - 07:42

    Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière.


    Tous les liens listés ci-dessous sont a priori accessibles librement. Si ce n’est pas le cas, pensez à activer votre bloqueur de javascript favori ou à passer en “mode lecture” (Firefox) ;-)

    Brave New World

    Pas RIP

    RIP

    Spécial Palestine et Israël

    Spécial femmes dans le monde

    • Québec – Le discours misogyne entre à l’école (lapresse.ca)

      Que s’est-il passé en l’espace de 3 ans ? Deux mots : Andrew Tate.

    • Backlash over fake female speakers shuts down developer conference (arstechnica.com)

      Male organizer also accused of secretly running female coder Instagram account [Coding Unicorn] […] out of three women—Kristine Howard, Julia Krisina, and Anna Boyko—scheduled to speak at DevTernity, Krisina and Boyko were fake profiles created by the event organizers to make the event look diverse in order to “successfully attract some of the most heavy-hitter men speakers in tech.”

    Souvenir

    Spécial France

    Spécial femmes en France

    Spécial médias et pouvoir

    Spécial pénibles irresponsables gérant comme des pieds (et à la néolibérale)

    Spécial recul des droits et libertés, violences policières, montée de l’extrême-droite…

    Spécial résistances

    Soutenir

    Spécial GAFAM et cie

    Les autres lectures de la semaine

    Les BDs/graphiques/photos de la semaine

    Les vidéos/podcasts de la semaine

    Les trucs chouettes de la semaine

    Retrouvez les revues de web précédentes dans la catégorie Libre Veille du Framablog.

    Les articles, commentaires et autres images qui composent ces « Khrys’presso » n’engagent que moi (Khrys).

  • Wednesday 29 November 2023 - 11:45

    Inspiré par le récent débat auquel il a participé dans la dernière édition d’Au café libre dans l’émission Libre à vous ! de l’April, Gee nous propose cette semaine un point sur la fameuse « taxe copie privée ».

    En finir avec la taxe copie privée

    Il paraît qu’il serait question d’étendre la redevance pour copie privée aux ordinateurs…

    La Geekette, blasée : « En même temps, qu'est-ce qui n'est pas encore taxé pour copie privée, de nos jours ? » Gee, les bras croisés : « Ouais, il y a déjà les DVD, disques durs, clefs USB, bientôt le cloud et le replay… Taxez mon slip, tant que vous y êtes, j'y ai copié le dernier M. Pokora récemment. Une gastro fulgurante. »

    Pour rappel, la fameuse « taxe copie privée » est prélevée sur les supports de stockage pour compenser le manque à gagner dû aux copies d’œuvres que les gens peuvent réaliser pour leurs usages personnels.

    Années 90. Un ayant droit montre une image d'un couple dans une voiture : « Regardez, ce couple qui transfère le dernier CD de Bon Jovi sur cassette audio pour pouvoir l'écouter dans la voiture ! C'est une cassette de Bon Jovi de vendue en moins !  Taxons donc les cassettes enregistrables ! »

    Le couple répond : « Euuh, mais en fait, si on n'avait pas pu copier le CD sur cassette, je pense pas qu'on aurait acheté le CD *et* la cassette. » L'ayant droit, surpris : « Hein ?! » Le couple : « Bah ouais, on aurait juste acheté la cassette directement, a priori. »

    L'ayant droit met un coup de pied discret dans l'image (« Héééé ! ») en disant, avec une goutte de sueur : « Ahem, je disais donc : la copie d'œuvre dans le cadre familial est un GROS manque à gagner pour les ayants droit ! Haha ! Voilà voilà. »

    Malgré sa justification pour le moins fumeuse, cette taxe est en place depuis 1985 et a petit à petit été étendue à tout et n’importe quoi.

    2021. Deux mecs bourrés dans un bar : « T'sais quoi ! Les gens… sont tous collés à leur smartfeaunz, là… Pendant c'temps, z'achètent plus de dixes… de dikce… de disques, là ! » L'autre : « Bah on s'en fout, Roger, on les a d'jà taxé, les smortphanes… » Le premier : « Taratataaa ! Et les téléphones recon… reponditionnés, alors ? Reconsidionnés…  raah, recon-truc, là ! »

    Eh oui, depuis 2021, les smartphones reconditionnés sont aussi taxés pour la copie privée.

    Parce que l’écologie, c’est sympa, mais faudrait pas que la sobriété impacte les rentiers.

    Gee, lisant un journal : « La taxe copie privée, c'est 300 millions d'euros par an, quand même. Avec une redistribution à peu près aussi opaque que celle de la SACEM. » La Geekette : « Ça concerne tellement de supports avec des coûts répercutés partout que c'est carrément un amplificateur d'inflation… »

    Oui, car peu importe si votre support n’accueillera jamais la moindre copie d’œuvre, il sera taxé tout pareil. Même pour un usage professionnel.

    L'ayant droit : « Ah, mais pour un usage professionnel, vous pouvez tout à fait demander le remboursement de la taxe. Il vous suffit de suivre ce plan, de demander le laissez-passer A38, avec le formulaire bleu, comme stipulé dans la nouvelle circulaire B65. » Le plan est une copie de la maison des fous d'Astérix et les 12 travaux.

    Ce qui est fou, c’est que si on y réfléchit bien, quand bien même cette taxe serait justifiée…

    La copie privée, ça ne se fait quasiment plus.

    Gee, derrière son ordinateur : « Moi je sais encore ripper un DVD, mais c'est quoi la proportion de la population qui fait ça ? Et qui copie encore des trucs sur cassette ? Qui s'amuse à sauvegarder sa discothèque sur disque dur ? » Le smiley : « Et on parle même pas des DRM et autres protections qui empêchent de toute façon la copie privée, au passage… »

    À l’heure de l’hégémonie du streaming où on possède physiquement de moins en moins d’œuvres – et où, mécaniquement, les occasions de les copier sur support deviennent donc rares –, il semble paradoxal que les revenus de la taxe copie privée continuent d’augmenter inexorablement.

    L'ayant droit, avec un sourire carnassier : « Bah vous pensez bien, c'est justement parce que les revenus s'effondrent qu'on est obligés d'étendre de plus en plus les domaines d'application de la taxe, sinon on s'en sort pas. » Le smiley : « Tout s'explique. »

    Vous allez me dire : « mais Gee, tu te bases juste sur ton ressenti, rien ne prouve que la copie privée diminue, c’est pas très scientifique comme approche. »

    En effet, mais il se trouve que les études scientifiques sont étrangement refusées par… les ayants droit.

    Auraient-ils peur de ce qu’une étude sérieuse pourrait révéler ?

    Gee, montrant un document : « La Fédération Française des Télécoms a même publié un communiqué pour dénoncer ce refus de toute nouvelle étude fiable. » Le communiqué : « Une nouvelle fois, nous constatons le rejet en bloc par les ayants droit de toute méthode complémentaire aux études d’usages telles que réalisées depuis 2012, malgré des propositions de la part des industriels fondées sur un travail reconnu. (...)  L’opposition de principe des ayants droit à la réalisation d’une étude de faisabilité relative à un dispositif d’analyse des terminaux traduit le refus de toute modernisation. Pourtant, les usages en matière de copie ont significativement évolué, considérant en particulier le développement de l’offre légale de streaming sur abonnement pour la musique ou la vidéo. »

    En réalité, c’est un secret de polichinelle que cette taxe est un prétexte pour compenser les pertes de ce que les ayants droit appellent « piratage », soit une copie pas du tout privée mais bien publique cette fois.

    Gee, coincé entre une enclume « copie privée » et un marteau « Hadopi » : « Outre que la copie publique a elle aussi largement baissé avec le développement des offres légales, c'est un peu la double peine. Non seulement on se fait taxer, mais ça reste illégal. » Le smiley : « Un peu comme si les flics prélevaient une taxe sur le cannabis avant d'embarquer le dealer. »

    Bref, de deux choses l’une :

    Soit la taxe copie privée est vraiment une taxe sur la copie privée, et dans ce cas-là, adaptons-la aux usages actuels… et supprimons-la.

    L'ayant droits explose : « KOUWA ?! Mais il y a encooooore de la copie privée, on peut paaas la supprimer ! » Gee lui lance deux piécettes : « Bon ok, j'avoue, j'ai numérisé deux vinyles cette année, voilà ta piécette. Va t'acheter des bonbons. »

    Soit la taxe copie privée est plutôt une taxe sur la copie publique, et dans ce cas-là, foutez-nous la paix une bonne fois pour toutes avec le piratage.

    La Geekette : « Tiens, le dernier Nolan est sur The Pirate Bay. » Mec lambda : « Mais ça te dérange pas de pas l'avoir payé ? » La Geekette : « Je l'ai déjà payé avec les taxes sur mon ordinateur, mon disque dur externe, mes clefs USB, mon téléphone… Et sur le slip de Gee. » Note : BD sous licence CC BY SA (grisebouille.net), dessinée le 27 novembre 2023 par Gee.

    Sources :

    Crédit : Gee (Creative Commons By-Sa)

  • Tuesday 28 November 2023 - 08:52

    It’s #givingtuesday, so we’re giving you PeerTube v6 today ! PeerTube is the software we develop for creators, media, institutions, educators… to manage their own video platform, as an alternative to YouTube and Twitch.

    🦆 VS 😈 : Let’s take back some ground from the tech giants !

    Thanks to your donations to our not-for-profit, Framasoft is taking action to advance the ethical, user-friendly web. Find a summary of our progress in 2023 on our Support Framasoft page.

    ➡️ Read the series of articles from this campaign (Nov. – Dec. 2023)

    The sixth major version is being released today and we are very proud ! It is the most ambitious one since we added peer-to-peer livestreaming. There is a good reason for that : we packed this v6 with features inspired by your ideas !

    We are so eager to present all the work we achieved that we’ll get right into it. But stay tuned : in two weeks, we’ll take more time to talk about PeerTube’s history, the state of this project and the great plans we have for its future !

    Illustration of Videoraptor, an insectoid monster whose three heads bear the logos of YouTube, Vimeo and Twitch.

    Click to support us and help push back Videoraptor – Illustration CC-By David Revoy

    This year : two minor updates and a major achievement

    In 2023, and before preparing this major update, we released only two minor versions… but one of them brought to the table a major technical feature that will help democratize video hosting even more.

    March 2023 : PeerTube v5.1

    You’ll get more details in the news dedicated to the 5.1 release, so to keep it short, this version brought :

    • an « asking for an account » feature, where instance moderators can manage and moderate news account requests ;
    • a back-to-live button, so in case you lag behind during a livestream, you can go back to the direct
    • Improvements on the authentication plugin, to facilitate signing on with external credentials

    June 2023 : PeerTube 5.2…

    As you’ll find out in our 5.2 release blogpost, there were some smaller but important new features such as :

    • Adapting RSS feeds to podcast standards, so any podcast client could be able to read a PeerTube channel, for example
    • The option to set the privacy of a livestream replay, that way streamers can choose beforehand if the replay of their live will be Public, Unlisted, Private or Internal
    • Improved mouse-free navigation : for those who prefer or need to navigate using their keyboard
    • And upgrades in our documentation (it’s quite thorough : check it out !)

    …with a major feature : Remote Transcoding

    But the game changer in this 5.2 release was the new remote transcoding feature.

    When a creator uploads a video (or when they are streaming live), PeerTube needs to transform their video file into an efficient format. This task is called video transcoding, and it consumes lots of CPU power. PeerTube admins used to need (costly) big-CPU servers for a task that wasn’t permanent… until remote transcoding.

    Remote transcoding allows PeerTube admins to deport some or all of their transcoding tasks to another, more powerful server, one that can be shared with other admins, for example.

    It makes the whole PeerTube administration cheaper, more resilient, more power-efficient… and opens a way of sharing resources between communities !

    We want, once again to thank the NGI Entrust program and the NLnet foundation for the grant that helped us achieve such a technical improvement !

    Drawing of Sepia, PeerTube's octopus mascot. They are wearing a superhero cape, with the initials "6" on his chest.

    Click to support us and help Sepia reach their potential – Illustration CC-By David Revoy

    PeerTube v6 is Based… (on your ideas)

    Enough with the past, let’s detail the features of this new major version. Note that, for this whole 2023 roadmap, we developed features suggested and upvoted by… you ! Or at least by those of you who shared your ideas on our feedback website.

    Protect your videos with passwords !

    That was a very awaited feature. Password-protected videos can be used in lots of situations : to create exclusive content, mark a step in an educational plan, share videos with people trusted by the ones you trust…

    On their PeerTube account, creators can now set a single password when they upload, import or update the settings of their videos.

    But with our REST API, admins and developers can take it a step further. They can set and store as many passwords as they want, thus easily give and revoke access to videos.

    This feature was the work of Wicklow, during his internship with us.

    Video storyboard : preview what’s coming !

    If you like to peruse your videos online, you might be used to hover the progress bar with your mouse or finger. Usually, a preview of the frame appears as a thumbnail : that’s called a storyboard feature, and that’s now available in PeerTube !

    Please note that as Storyboards are only generated when uploading (or importing) a video, they will only be available for new videos of instances that upgraded to v6…

    Or you can ask, very kindly, to your admin(s) that they use the magical npm run create-generate-storyboard-job command (warning : this task might need some CPU power), and generate storyboards for older videos.

    Upload a new version of your video !

    Sometimes, video creators want to update a video, to correct a mistake, offer new information… or just to propose a better cut of their work !

    Now, with PeerTube, they can upload and replace an older version of their video. Though the older video file will be permanently erased (no backsies !), creators will keep the same URL, title and infos, comments, stats, etc.

    Obviously, such a feature requires trust between videomakers and admins, who don’t want to be responsible for a cute kitten video being « updated » into an awful advertisement for cat-hating groups.

    That’s why such a feature will only be available if admins choose to enable it on their PeerTube platforms, and will display a « Video re-upload » tag on updated videos.

    Get chapters in your videos !

    Creators can now add chapters to their videos on PeerTube. In a video settings page, they’ll get a new « chapters » tab where they’ll only need to specify the timecode and title of each chapter for PeerTube to add it.

    If they import their video from another platform (cough YouTube cough), PeerTube should automatically recognize and import chapters set on this distant video.

    When chapters are set, markers will appear and segment the progress bar. Chapter titles will be displayed when you hover or touch one of those chapters segments.

    Stress tests, performance and config recommandations

    Last year, thanks to French indie journalist David Dufresne’s Au Poste ! livestream show and his hoster Octopuce, we got a livestream stress test with more than 400 simultaneous viewers : see the report here on Octopuce’s blog[FR].

    Such tests are really helpful to understand where we can improve PeerTube to reduce bottlenecks, improve performance, and give advice on the best configuration for a PeerTube server if an admin plans on getting a lot of traffic.

    That’s why this year, we have decided to realize more tests, with a thousand simultaneous users simulated both in livestream and classic video streaming conditions. Lots of thanks and datalove to Octopuce for helping us deploy our test infrastructure.

    We will soon publish a report with our conclusions and recommended server configurations depending on usecases (late 2023, early 2024). In the meantime, early tests motivated us to add many performances improvements into this v6, such as (brace yourselves for the technical terms) :

    • Process unicast HTTP job in worker threads
    • Sign ActivityPub requests in worker threads
    • Optimize recommended videos HTTP request
    • Optimize videos SQL queries when filtering on lives or tags
    • Optimize /videos/{id}/views endpoint with many viewers
    • Add ability to disable PeerTube HTTP logs

    …and there’s always more !

    A new major version always comes with its lot of changes, improvements, bugfixes, etc. You can read the complete log here, but here are the highlights :

    • We needed to settle a technical debt : v6 removes support for WebTorrent to focus on HLS (with WebRTC P2P). Both are technical bricks used to get peer-to-peer streaming in web browsers, but HLS is more fitted to what we are doing (and plan to do) with PeerTube
    • The video player is more efficient
      • It is not being rebuilt anymore every time the video changes
      • It keeps your watching settings (speed, fullscreen, etc.) when the video changes
      • It automatically adjust its size to match the video ratio
    • We have improved SEO, to help videos hosted on a PeerTube platform appear higher in the search results of search engines
    • We worked a lot on improving PeerTube’s accessibility on many levels, to streamline the experience of people with disabilities.
    Illustration de Yetube, un monstre de type Yéti avec le logo de YouTube Premium.

    Click to support us and help push Yetube back – CC-By Illustration David Revoy

    What about PeerTube’s future ?

    With YouTube waging war against adblockers, Twitch increasingly exploiting streamers, and everyone becoming more and more aware of the toxicity of this system… PeerTube is getting traction, recognition and a growing community.

    We have so many announcements to make about the future we plan for PeerTube, that we will publish a separate news, in two weeks. We are also planning on hosting an « Ask Us Anything » livestream, to answer the questions you’d have about PeerTube.

    Please stay tuned by subscribing to PeerTube’s Newsletter, following PeerTube’s Mastodon account or keeping an eye on the Framablog.

    Drawing in the style of a fighting video game, where the octopus of PeerTube and the monster of YouTube, Twitch and Vimeo go head to head.

    Click to support us and help Sepia push back Videoraptor – Illustration CC-By David Revoy

    Thank you for supporting PeerTube and Framasoft

    In the meantime, we want to remind you that all these developments were achieved by only one full-time payed developer, an intern, and a fabulous community (lots of datalove to Chocobozzz, Wicklow, and the many, many contributors : y’all are amazing !)

    Framasoft being a French not-for-profit mainly funded by grassroots donations (75 % of our yearly income comes from people like you and us), PeerTube development has been funded by two main sources :

    • French-speaking FOSS enthusiasts
    • Grants from the NGI initiative, through NLnet (in 2021 & 2023)

    If you are a non-French-speaking PeerTube aficionado, please consider supporting our work by making a donation to Framasoft. It will greatly help us fund our many, many projects, and balance our 2024 budget.

    Once again this year we need you, your support, your sharing to help us regain ground on the toxic GAFAM web and multiply the number of ethical digital spaces. So we’ve asked David Revoy to help us present this on our support Framasoft page, which we invite you to visit (because it’s beautiful) and above all to share as widely as possible :

    Screenshot of the Framasoft 2023 donation bar at 12% - €23575

    If we are to balance our budget for 2024, we have five weeks to raise €176,425 : we can’t do it without your help !

    Support Framasoft

    Thanks again for supporting PeerTube,
    Framasoft’s team.

  • Tuesday 28 November 2023 - 08:52
    C’est #givingtuesday (« jour des dons »), donc nous vous offrons PeerTube v6 aujourd’hui ! PeerTube est le logiciel que nous développons pour les créatrices, médias, institutions, enseignants… Pour gérer leur propre plateforme vidéo, comme une alternative à Youtube et Twitch.

    🦆 VS 😈 : Reprenons du terrain aux géants du web !

    Grâce à vos dons (défiscalisables à 66 %), l’association Framasoft agit pour faire avancer le web éthique et convivial. Retrouvez un résumé de nos avancées en 2023 sur le site Soutenir Framasoft.

    ➡️ Lire la série d’articles de cette campagne (nov. – déc. 2023)

    La sixième version majeure est publiée aujourd’hui et nous en sommes très fier·es ! C’est la plus ambitieuse depuis l’ajout du streaming en direct et en pair-à-pair. Il y a une bonne raison à cela : nous avons rempli cette v6 de fonctionnalités inspirées par vos idées !

    Nous sommes tellement impatient·es de vous présenter tout le travail que nous avons accompli que nous allons le faire sans introduction... mais pensez à nous suivre  ! Dans deux semaines, nous prendrons plus de temps pour parler de l’histoire de PeerTube, de l’état actuel de ce projet et des grands projets que nous avons pour son avenir !

    Illustration of Videoraptor, an insectoid monster whose three heads bear the logos of YouTube, Vimeo and Twitch.

    Cliquez pour nous soutenir et aider à repousser Videoraptor – Illustration CC-By David Revoy

    Cette année : deux mises à jour mineures et une avancée majeure

    En 2023, et avant de préparer cette mise à jour majeure, nous n’avons publié que deux versions mineures… mais l’une d’entre elles a apporté une fonctionnalité technique majeure qui contribuera à démocratiser encore davantage l’hébergement de vidéos. 

    Mars 2023 : PeerTube v5.1

    Vous trouverez plus de détails dans la news dédiée à la version 5.1, donc pour faire court, cette version apporte :

    • une fonctionnalité « demander un compte », où les modérateurices d’instance peuvent gérer et modérer les nouvelles demandes de compte ;
    • un bouton de retour au direct, qui vous permet de revenir au direct lorsque vous êtes à la traîne lors d’un direct ;
    • Améliorations du plugin d’identification, pour faciliter la connexion avec des identifiants externes.

    Juin 2023 : PeerTube 5.2…

    Comme vous le découvrirez dans notre article de blog sur la version 5.2, il y a eu quelques nouvelles fonctionnalités plus petites mais importantes telles que :

    • L’adaptation des flux RSS aux standards de podcast, de sorte que n’importe quel logiciel de podcast puisse être capable de lire une chaîne PeerTube, par exemple ;
    • L’option permettant de définir la confidentialité de la rediffusion d’un direct, afin que les vidéastes puissent choisir à l’avance si la rediffusion de leur live sera Publique, Non listée, Privée ou Interne ;
    • Amélioration de la navigation sans souris : pour celles qui préfèrent ou ceux qui doivent naviguer à l’aide de leur clavier ;
    • Et des améliorations de notre documentation (elle est très complète : consultez-la !).

    …avec une fonctionnalité majeure : le transcodage distant

    Mais ce qui a changé la donne dans cette version 5.2, c’est la nouvelle fonctionnalité de transcodage à distance.

    Lorsqu’une vidéaste télécharge une vidéo (ou lorsqu’elle diffuse en direct), PeerTube doit transformer son fichier vidéo dans un format efficace. Cette tâche est appelée transcodage vidéo et consomme beaucoup de puissance de calcul (CPU). Les administratrices de PeerTube avaient besoin de gros serveurs CPU (coûteux) pour une tâche qui n’était pas permanente… jusqu’au transcodage à distance.

    Le transcodage à distance permet aux administrateurs de PeerTube de déporter tout ou partie de leurs tâches de transcodage sur un autre serveur, plus puissant, qui peut être partagé avec d’autres administratrices, par exemple.

    Cela rend l’ensemble de l’administration PeerTube moins chère, plus résiliente, plus économe en énergie… et ouvre une voie de partage des ressources entre les communautés !

    Nous voulons, une fois de plus, remercier le programme NGI Entrust et la fondation NLnet pour la bourse qui nous a permis de réaliser une telle amélioration technique !

    Drawing of Sepia, PeerTube's octopus mascot. They are wearing a superhero cape, with the initials "6" on his chest.

    Cliquez pour nous soutenir et aider Sepia à atteindre son potentiel – Illustration CC-By David Revoy

    PeerTube v6 est frais… grâce aux idées que vous nous avez soufflées !

    Assez parlé du passé, détaillons les fonctionnalités de cette nouvelle version majeure. Notez que, pour toute cette feuille de route 2023, nous avons développé des fonctionnalités suggérées et votées par… vous ! Ou du moins par celles et ceux d’entre vous qui ont partagé leurs idées sur notre site de suggestions (en anglais)).

    Protégez vos vidéos avec des mots de passe !

    Cette fonctionnalité était très attendue. Les vidéos protégées par un mot de passe peuvent être utilisées dans de nombreuses situations : pour créer un contenu exclusif, marquer une étape dans un parcours pédagogique, partager des vidéos avec des personnes de confiance…

    Sur leur compte PeerTube, les vidéastes peuvent désormais définir un mot de passe unique lorsqu’iels téléchargent, importent ou mettent à jour les paramètres de leurs vidéos.

    Mais avec notre API REST, les administrateurs et les développeuses peuvent aller plus loin. Iels peuvent définir et stocker autant de mots de passe qu’elles le souhaitent, ce qui leur permet de donner et de révoquer facilement l’accès aux vidéos.

    Cette fonctionnalité est le fruit du travail de Wicklow, pendant son stage chez nous.

    Storyboard vidéo : prévisualisez ce qui va suivre !

    Si vous aimez regarder vos vidéos en ligne, vous avez peut-être l’habitude de survoler la barre de progression avec votre souris ou votre doigt. Habituellement, un aperçu de l’image apparaît sous forme de vignette : c’est ce qu’on appelle le storyboard, et c’est maintenant disponible dans PeerTube !

    Veuillez noter que comme les storyboards ne sont générés que lors du téléchargement (ou de l’importation) d’une vidéo, ils ne seront donc disponibles que pour les nouvelles vidéos des instances qui sont passées à la v6…

    Ou vous pouvez demander, très gentiment, à vos administrateurs d’utiliser la commande magique npm run create-generate-storyboard-job (attention : cette tâche peut nécessiter un peu de puissance CPU), afin de générer des storyboards pour les anciennes vidéos.

    Téléchargez une nouvelle version de votre vidéo !

    Parfois, les créateurs de vidéos veulent mettre à jour une vidéo, pour corriger une erreur, offrir de nouvelles informations… ou simplement pour proposer un meilleur montage de leur travail !

    Désormais, avec PeerTube, elles peuvent télécharger et remplacer une ancienne version de leur vidéo. Bien que l’ancien fichier vidéo soit définitivement effacé (pas de retour en arrière !), les créatrices conservent la même URL, le titre et les informations, les commentaires, les statistiques, etc.

    Il est évident qu’une telle fonctionnalité nécessite de la confiance des vidéastes et des administrateurs, qui ne veulent pas être responsables de la « mise à jour » d’une adorable vidéo de chatons en une horrible publicité pour des groupes de discrimination contre les chats.

    C’est pourquoi une telle fonctionnalité ne sera disponible que si les administratrices choisissent de l’activer sur leurs plateformes PeerTube, et affichera la date où le fichier a été remplacé sur les vidéos mises à jour..

    Ajoutez des chapitres à vos vidéos !

    Les vidéastes peuvent désormais ajouter des chapitres à leurs vidéos sur PeerTube. Dans la page des paramètres de la vidéo, ils obtiendront un nouvel onglet « chapitres » où ils n’auront qu’à spécifier le timecode et le titre de chaque chapitre pour que PeerTube l’ajoute.

    S’ils importent leur vidéo depuis une autre plateforme (*tousse* YouTube *tousse*), PeerTube devrait automatiquement reconnaître et importer les chapitres définis sur cette vidéo distante.

    Lorsque des chapitres sont définis, des marqueurs apparaissent et segmentent la barre de progression. Les titres des chapitres s’affichent lorsque vous survolez ou touchez l’un de ces segments.

    Tests de charge, performances et recommandations de configuration

    L’année dernière, grâce à l’émission « Au Poste ! » du journaliste français David Dufresne et à son hébergeur Octopuce, nous avons eu droit à un test de charge du direct avec plus de 400 spectateurices simultanés : voir le rapport ici sur le blog d’Octopuce.

    De tels tests sont vraiment utiles pour comprendre où nous pouvons améliorer PeerTube pour réduire les goulots d’étranglement, améliorer les performances, et donner des conseils sur la meilleure configuration pour un serveur PeerTube si un administrateur prévoit d’avoir beaucoup de trafic.

    C’est pourquoi cette année, nous avons décidé de réaliser plus de tests, avec un millier d’utilisateurs simultanés simulés à la fois dans des conditions de direct et de diffusion de vidéo classique. Nous remercions Octopuce de nous avoir aidé·es à déployer notre infrastructure de test. 

    Nous publierons bientôt un rapport avec nos conclusions et les configurations de serveurs recommandées en fonction des cas d’utilisation (fin 2023, début 2024). En attendant, les premiers tests nous ont motivés à ajouter de nombreuses améliorations de performances dans cette v6, telles que (préparez-vous aux termes techniques) :

    • Traiter les tâches HTTP unicast dans les worker threads
    • Signer les requêtes ActivityPub dans les worker threads
    • Optimisation des requêtes HTTP pour les vidéos recommandées
    • Optimisation des requêtes SQL pour les vidéos lors du filtrage sur les directs ou les tags
    • Optimiser les endpoints /videos/{id}/views avec de nombreux spectateurs
    • Ajout de la possibilité de désactiver les journaux HTTP de PeerTube

    …et il y en a toujours plus !

    Une nouvelle version majeure s’accompagne toujours de son lot de changements, d’améliorations, de corrections de bogues, etc. Vous pouvez lire le journal complet ici (en Anglais), mais en voici les grandes lignes :

    • Nous avions besoin de régler une dette technique : la version 6 supprime la prise en charge de WebTorrent pour se concentrer sur HLS (avec P2P via WebRTC). Les deux sont des briques techniques utilisées pour diffuser en pair à pair dans les navigateurs web, mais HLS est plus adapté à ce que nous faisons (et prévoyons de faire) avec PeerTube
    • Le lecteur vidéo est plus efficace
      • Il n’est plus reconstruit à chaque fois que la vidéo change ;
      • Il conserve vos paramètres de visionnage (vitesse, plein écran, etc.) lorsque la vidéo change ;
      • Il ajuste automatiquement sa taille en fonction du ratio de la vidéo ;
    • Nous avons amélioré le référencement, pour aider les vidéos hébergées sur une plateforme PeerTube à apparaître plus haut dans les résultats des moteurs de recherche ;
    • Nous avons beaucoup travaillé sur l’amélioration de l’accessibilité de PeerTube à plusieurs niveaux, afin de simplifier l’expérience des personnes en situation de handicap.
    Illustration de Yetube, un monstre de type Yéti avec le logo de YouTube Premium.

    Cliquez pour nous soutenir et repousser Yetube – CC-By Illustration David Revoy

    Qu’en est-il de l’avenir de PeerTube ?

    Alors que YouTube fait la guerre aux bloqueurs de publicité, que Twitch exploite de plus en plus les vidéastes et que tout le monde est de plus en plus conscient de la toxicité de ce système, PeerTube est en train de gagner du terrain, est de plus en plus reconnu et voit sa communauté grandir.

    Nous avons tellement d’annonces à faire sur l’avenir que nous prévoyons pour PeerTube, que nous publierons une annonce séparée, dans deux semaines. Nous prévoyons également d’organiser un direct, afin de répondre aux questions que vous vous posez sur PeerTube. 

    Vous resterez au courant en vous abonnant à la Lettre d’information de PeerTube, en suivant le compte Mastodon de PeerTube ou en surveillant le Framablog.

    Dessiné dans le style d'un jeu vidéo de combat, où s'affrontent la pieuvre de PeerTube et le monstre de YouTube, Twitch et Vimeo.

    Cliquez pour nous soutenir et aider Sepia à repousser Videoraptor – Illustration CC-By David Revoy

    Merci de soutenir PeerTube et Framasoft

    En attendant, nous voulons vous rappeler que tous ces développements ont été réalisés par un seul développeur rémunéré, un stagiaire, et une fabuleuse communauté (beaucoup de datalove à Chocobozzz, Wicklow, et les nombreuses, nombreux contributeurs : vous êtes toustes incroyables !)

    Framasoft étant une association française à but non lucratif principalement financée par des dons (75 % de nos revenus annuels proviennent de personnes comme vous et nous), le développement de PeerTube a été financé par deux sources principales :

    • les francophones sensibilisées aulogiciel libre
    • Les subventions de l’initiative Next Generation Internet, par l’intermédiaire de NLnet (en 2021 et 2023).

    Si vous êtes un afficionado non francophone de PeerTube, merci de soutenir notre travail en faisant un don à Framasoft. Cela nous aidera grandement à financer nos très nombreux projets, et à équilibrer notre budget 2024.

    Cette année encore, nous avons besoin de vous, de votre soutien, de vos partages, pour nous aider à reprendre du terrain sur le web toxique des GAFAM, et multiplier les espaces de numérique éthique.

    Nous avons donc demandé à David Revoy de nous aider à montrer cela sur notre site « Soutenir Framasoft« , qu’on vous invite à visiter (parce que c’est beau) et surtout à partager le plus largement possible :

    Capture d'écran de la barre de dons Framasoft 2023 à 12% - 23575 €

    Si nous voulons boucler notre budget pour 2024, il nous reste cinq semaines pour récolter 176 425 € : nous n’y arriverons pas sans votre aide !

     

    Soutenir Framasoft

     

  • Monday 27 November 2023 - 07:42

    Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière.


    Tous les liens listés ci-dessous sont a priori accessibles librement. Si ce n’est pas le cas, pensez à activer votre bloqueur de javascript favori ou à passer en “mode lecture” (Firefox) ;-)

    Brave New World

    Spécial Palestine et Israël

    Spécial femmes dans le monde

    Spécial France

    Spécial femmes en France

    Spécial médias et pouvoir

    Spécial pénibles irresponsables gérant comme des pieds (et à la néolibérale)

    Spécial recul des droits et libertés, violences policières, montée de l’extrême-droite…

    Spécial résistances

    Spécial GAFAM et cie

    Les autres lectures de la semaine

    Les BDs/graphiques/photos de la semaine

    Les vidéos/podcasts de la semaine

    Les insolites de la semaine

    Les trucs chouettes de la semaine

    Retrouvez les revues de web précédentes dans la catégorie Libre Veille du Framablog.

    Les articles, commentaires et autres images qui composent ces « Khrys’presso » n’engagent que moi (Khrys).

  • Friday 24 November 2023 - 10:55

    The aim of this long article is to take stock of the Framaspace project (an associative cloud based on Nextcloud) a little over a year after its announcement.

    🦆 VS 😈 : Let’s take back some ground from the tech giants !

    Thanks to your donations to our not-for-profit, Framasoft is taking action to advance the ethical, user-friendly web. Find a summary of our progress in 2023 on our Support Framasoft page.

    ➡️ Read the series of articles from this campaign (Nov. – Dec. 2023)

     

    Once upon a time there was Frama.space

    Remember, a year ago we announced (in French, sorry !) one of Framasoft’s most ambitious projects : Frama.space.

    For those of you who weren’t there, or who don’t remember, the desire to set up Frama.space was based on three things.

    The first is that things are fucked. Politically, socially, geopolitically, ecologically and so on. Of course, you may think otherwise, but we don’t think the world is going very well…

    The second observation is that civil society, caricatured here as associations and trade unions, is under attack from all sides. The pressure to depoliticise associations, the reduction of their funding in favour of « impact companies » or the start-up nation, the attacks on freedom of association… All this is eroding the capacity of the voluntary sector to respond to needs that the market cannot meet. It is becoming increasingly difficult to balance a social contract that is being undermined by both business and government.

    The two buttons meme, illustrating Associations choosing between "Selling out to corporations" and "Bowing to the state"

     

    Finally, closer to Framasoft, digital technology has become a tool for organising people, but also for taking action. However, this rather positive observation is countered by two more negative observations. Firstly, digital technology is a tool for surveillance and alienation. And secondly, associations are lagging behind both in terms of use and consistency (The report in the link is in French, sorry !). Associations working for an ecological transition, for example, will use the tools and services of GAFAM, which play a large part in the problem they are trying to solve.

    Frama.space : (Next)cloud for non-profit organisations

    A year ago we announced a new Framasoft service : Frama.space.

    Its mission ? To equip the ‘contributing society’. In other words, to digitally equip « off-market » associations and groups. Whether it’s the AMAP in FarFarAway-town, the community café in Bernache-sur-Yvette or the queer theatre collective in Cygne-lès-Lavaur.

    We believe that these associations and collectives need (and even want) to rediscover the coherence between their values, their actions and their tools. It seems contradictory to us, for example, to be an association committed to « zero waste » and still use Google or Microsoft tools.

    Please note that this is not a value judgement on our part. We fully understand that there may be contradictions and legitimate objections (it is perfectly possible to be concerned about the fate of the planet and still drive your children to a weekly sports activity 20km away).

    However, we believe it is important that these structures have the choice to have easy access to tools that are not based on the mechanisms of surveillance capitalism.

    Interface d'un Framaspace (application "Fichiers")

    Framaspace interface (« Files » application)

    Nextcloud : an imperfect solution (but a solution nonetheless)

    Framaspace embarque les suites bureautiques en ligne collaboratives Collabora Online et OnlyOffice. Ici, une capture écran de l'édition d'un fichier de type Tableur, directement dans le navigateur.

    Framaspace includes the collaborative online office suites Collabora Online and OnlyOffice. Here is a screenshot of a spreadsheet being edited directly in the browser.

     

    The software has a lot of room for improvement (in terms of UX, technical debt, performance, etc.), but… it’s still the best horse in the stable.

    What’s more, its community is large (over 60 million users worldwide) and quite active, which gives us hope for the future.

    We have therefore decided to base our Framaspace offering on this software, proposing a technically ambitious offering capable of eventually hosting up to 10,000 Framaspace spaces (and therefore as many instances of the Nextcloud software). To achieve this, we have built a substantial technical infrastructure (the video link is in French, sorry !) and developed homemade software tools (free of charge, of course) to validate registration requests and automatically provision new spaces very quickly, with just a few clicks.

    Interface de CHARON, logiciel qui nous permet de gérer les candidatures Framaspace

    Commented interface for CHARON, the software developed by Framasoft that allows us to manage Framaspace applications. (Commentary in French, but if you want more information on this point, ask us in the comments section bellow !)

     

    But enough of reminiscing : if you want to know more about the ambitions behind Framaspace, you can watch two videos :

    Taking stock, calmly

    Frama.space becomes Framaspace.org

    First of all, we already had to change the name because the .space extension increased the likelihood that emails containing frama.space addresses would be considered spam. This was obviously the fault of the email giants (article in French, sorry !), but we couldn’t accept a solution that would interfere with the normal use of the platform. So we decided to use a domain name with a more traditional but longer extension : framaspace.org.The transition is underway and will take place in stages as there is no rush.We also announced that we have four objectives :

    1. Facilitate access to Nextcloud/Framaspace
    2. Raise awareness of Nextcloud/Framaspace
    3. Contribute to the creation of a French-speaking Nextcloud/Framaspace community
    4. Use Nextcloud/Framaspace as an empowerment tool

    This first anniversary is therefore a good time to take stock of each of these objectives.

    Functional assessment : does it work or not ?

    Yes, it does !

    While you are reading these lines, more than 700 spaces are active. This means that Framasoft provides tools to 700 associations and groups. And the feedback is very positive !

    We have been able to carry out complex operations without too much difficulty. For example, we’ve carried out major upgrades of Nextcloud (from version 25 to version 26) with very limited downtime (less than 2 minutes per space).

    As far as the technical infrastructure is concerned, there are occasional potholes, but the infrastructure is holding up !

    For example, at the end of 2022 we noticed that there was a problem with our office suite management system. With the year-end holidays just around the corner, followed by intense preparations for the Framasoft AGM, we decided to suspend registration and take the time needed to develop a long-term solution. We reopened the registration in March 2023. So, in case you missed the news : it’s perfectly possible to register your association or collective on https://framaspace.org !

    The fact that it’s Framasoft that manages the technical aspects can have certain disadvantages (we limit the number of accounts, disk space or Nextcloud plugins you can use). However, this outsourcing makes life much easier for the users (who, in most cases, would find it very difficult to maintain over time an instance of Nextcloud software that they would have installed ‘manually’).

    In one year, we have gone from 0 to more than 700 spaces managed by Framasoft. We therefore consider this functional assessment to be more than satisfactory.

    Illustration de DemonDrive, un monstre fantomatique orné du logo de Google Workspace

    Click to support us and push Demon Drive away – Illustration CC-By David Revoy

    Public awareness

    One of Framaspace’s objectives is also to raise awareness of Nextcloud and the Framaspace offer (or similar offers elsewhere, in particular at CHATONS).

    To this end, in 2023 we will :

    On a report card, we could write : « Not bad, but can do better ».

    « Community » review

    This concerns our desire to build a community of French-speaking Nextcloud users in the long term.

    To this end, we have :

    This part of the project got off to a rather slow start, but that’s quite logical, because for various reasons we were not able to devote as much time to this part of the project in 2023 as we would have liked.

    Empowerment assessment

    This part of the project is planned for 2025. There were no plans to work on it in 2023. So it’s logical that we haven’t made any progress on it.

    Slide "empuissanter" rappelant une partie des objectifs de Framaspace.

    The 5 key points of this « empowerment » slide : Disseminating information / Working together to identify needs / Transforming uses / Federation / Pooling funding for certain functionalities

    Project stats

    Here are some numbers to give you a more objective view of the first year. If you’re not interested, you can skip to the « Review of the review » section :-)

    Typology of the structures

    Breakdown by type of structure

    Répartition des espaces par types de structures

    Breakdown of spaces by type of structure (Colours explained below)

     

    Description :

    • 72 % associations under the law of 1901(yellow) ;
    • 22 % informal groups (pink) ;
    • 5 % trade unions (green) ;
    • 1 % associations under the 1907 law (mixed/cultural associations) (blue).

    Breakdown by activity

    Répartition des espaces, par secteurs d’activités

    Description (note : organisations could choose more than one topic) :

    • A first « block » of more than 250 organisations in the following sectors or themes Education/training, environment, culture, social affairs ;
    • a second « block » of more than 100 organisations claiming to be active in the following sectors or themes : Friendship/Mutual Aid, Leisure, Defence of Fundamental Rights, Political Activities, Economy and Social Affairs : Amicale / Entraide, Loisirs, Défense des droits fondamentaux, Activités politiques, Économie ;
    • a final « block » of less than 100 organisations claiming to be active in the following sectors or themes : Sport, Health, Research, Justice, Spiritual or philosophical activities, Tourism.

    Breakdown by year in which the structure was created

    Répartition des espaces par année de création

    Description : 50 % of the 700 spaces correspond to structures created in 2017 or later. Even if a dozen structures existed before 1950, we can deduce that the Framaspace public as a whole represents rather recent structures.

    Breakdown by number of persons employed

    Répartition des espaces par nombre d'employé⋅es

    Description and comments : 500 of the spaces (71 % of the total) are structures with no employees. There are a few structures with more than 20 employees, but these are often « anomalies » (for example, the space is created for a local trade union group, which indicates the number of employees of the national trade union).

    Breakdown by number of members

    Répartition des espaces par nombre de membres.Description : Half of the spaces represent organisations with less than 30 members. 75 % say they have 100 members or less.

    Breakdown by number of beneficiaries

    Répartition des espaces par nombre de bénéficiaires.

    Description : Half of the spaces represent organisations claiming to reach 100 people or more. There are a few organisations claiming to reach more than 25,000 people, but these are often « anomalies » (for example, the space is created for a local trade union group, which indicates the number of beneficiaries of the national trade union).

    Breakdown by annual budget

    Répartition des espaces par budget annuel

    Description : 150 organisations did not wish to answer this question. Of the remaining 550 organisations, half said they had an annual budget of less than €4,000 (around a hundred organisations even said they had a budget of €0). About 25 % of the organisations reported having a budget between €4,000 and €50,000 (which can be correlated with organisations having at least one⋅e employee⋅e). A handful of organisations report a budget of more than €50,000/year, but again these are mostly ‘statistical anomalies’.

    Examples of structures

    NB : These associations have presented themselves publicly on the Framaspace forum, so we have no problem with their identity or purpose being made public.

    For example :

    « Hello. We’re the « Les petits pois sont verts » association in Clamart. Our aim is to imagine and build a way of life based on solidarity and respect for the environment by .. :

    • Bringing together people in Clamart who share the same motivations,
    • encouraging local dynamism
    • supporting projects,
    • gathering and disseminating information.

    We are only a few years old and we advocate the use of free and sober digital technology.

    We use the following Framasoft tools Framapad, Framadate and recently Frama.space. »

    Or again :

    « The Association des Cavaliers Au Long Cours (CALC) is a French-speaking association with about 200 members from all over the world (our most distant member is in Kyrgyzstan !), but mainly from Western European countries. Our aim is to develop long-distance travel with a mounted and/or covered animal (horse, donkey, mule, etc.). We also help would-be travellers with their organisation and provide assistance to travellers in difficulty ».

    Other examples :

    • Plan B – Breton Pop Education Association (Rennes)
    • AMAP of St Vallier de Thiey (Alpes Maritimes)
    • La Gonette – local currency for citizens (Lyon)
    • Les amis du Portique – Journal of Philosophy and Human Sciences
    • Les Pieds à Terre – environmental education (Haute-Loire)
    • Family planning in the Aude

    Use of structures

    Office suites used

    Répartition des Framaspaces entre Collabora Online et OnlyOffice

    Distribution of Framaspaces between Collabora Online and OnlyOffice

     

    NB : The overrepresentation of Collabora Online is due to the fact that it is the office suite offered by default. The administrator of the instance can switch to OnlyOffice if they wish, but very few do.

    Usage stats
    • Number of active
      • Active : 700
      • Rejected : 14
      • Deactivated (by their administrators) 10
    • Accounts (admins + users) : 3,356
      • Average : 4.8 accounts ; Median : 2 accounts
    • Hosted user files : 760,939 for 860 GB (excluding revisions and recycle bin)
      • 131 GB in recycle bin
      • 99 % of spaces have created at least one file
    • Connections :
      • 198 rooms connected in the last 3 days
      • 390 rooms connected in the last 15 days

    Number of accounts

    Répartition des espaces par nombre de comptesDescription : almost 300 rooms have only one account (necessarily the « admin » account). This means that 40 % of the spaces have no collaborative use with other users. However, we did find cases where the space admin did have collaborative uses with other people in his or her association (for example, by using shared folders, with or without passwords). This means – all the same – that 60 % of the spaces have several users. 42 % even have 5 or more users.

    Used disk space

    Répartition des espaces par espace disque occupé.

    Description : almost all spaces have used their file space (only 2 % have never created a file). It is interesting to note that less than 20 % of the spaces use more than 1 GB (out of a maximum of 40 GB per space).

    Number of files

    Répartition des espaces par nombre de fichiers.

    Description : 50 % of the rooms have more than 250 user files. This is a good « surprise » in our opinion : it means that Framaspace is quite useful (either for storing or sharing files).

     

    Balance sheet

    Expenses

    At present, the technical infrastructure (computer servers) of Framaspace costs us about 1,200 € per month (i.e. about 15,000 € per year). The cost of the work, estimated by the very inaccurate LaLouche Institute, is around €20,000 of investment before the launch of the project. Since the start of the project, we’ve been able to estimate this figure at around €2,000 per month (3 people involved, working very, very part-time on this project). So, roughly speaking, Framaspace has cost Framasoft around €60,000.

    Income

    The income side is a bit more complex.

    Framaspace is a project reserved for small associations and solidarity groups, and it is deliberately free. We don’t want the price to be a barrier to access. And we don’t want to set a « free price », because a price means a service sold, a service provided, an invoice and obligations (contractual, accounting and fiscal). We voluntarily choose to donate without expecting any financial compensation (which does not mean that we cannot hope for it 😉 ).

    It is likely that some members of the associations we host have made a donation to Framasoft. However, we do not want to earmark donations for Framasoft projects. For accounting purposes, a donation earmarked for a project must go into a dedicated fund that must be used for that project. However, we would like donations to Framasoft to be able to finance « loss-making » projects, which is exactly what Framaspace is doing in this first year.

    For the sake of simplicity we can say that the income is… €0 ! 😱

    Cost per space

    From the above data, we can deduce that the cost of a space (so far) is €86 per year (or €7 per month, of which €1.8 per month is infrastructure costs).

    However, the infrastructure costs are not expected to change too much and the labour costs are expected to increase slightly by 2024, while the number of spaces could triple or quadruple. Let us assume a total cost of €60,000 (for 2023) + €15,000 for the servers in 2024 + €36,000 in labour costs. This gives a total of €111,000 by the end of 2024. Assuming 2,500 active spaces at the end of 2024, the total cost would be €45 per space per year (i.e. €3.7 per month, including €1/month for infrastructure costs). These costs could fall further in 2025.

    It’s a significant cost, and few associations can afford this type of project, which does not aim to be profitable or even break even.

    However, we believe that the political importance of this project means that we have to take this risk. We hope (more from experience than naivety) that the associations that can afford it will support Framasoft (and indirectly Framaspace) financially.

    Review of the review

    The news is pretty good !

    Mème Framaspace reprenant la célèbre phrase du biologiste Richard Dawkins, au sujet de la science, affirmant "It works, Bitches".

    Framaspace meme using biologist Richard Dawkins’ famous line about science, « It works, Bitches ». (context ; PeerTube video)

     

    First of all, Framaspace works :)
    Managing 700 Nextcloud instances in one year isn’t bad, is it ? Especially since outsourcing is going pretty well (for now !).

    Secondly, we’ve managed to reach the audience we wanted to reach : associations (registered or de facto) that are fairly small, with small budgets. Most of them focus on education, the environment, social or cultural issues. Which is hardly surprising given Framasoft’s target audience.

    Finally, Framaspace is used. More than half the spaces have regular connections. And people handle quite a lot of files (rather small files, which explains why very few spaces use more than one GB of the maximum 40 GB allowed).

    We feel that our 2023 goals have been more than adequately met in terms of actions 🎉 We could even say that it’s a success given the resources we’ve invested.

    Offering « locked » spaces (for example, you can’t install the Nextcloud plugins of your choice on Framaspace, and only small associations or collectives can open a Framaspace) has had the expected frustrating effect. In fact, we have regularly referred people frustrated by these limitations to friendly structures such as Zaclys, IndieHosters, Cloud Girofle, Paquerette, Arawa, etc. This shows that we’re not taking a « slice of the cake », but helping to make it bigger.

    Dessin de Li, la licrone mascotte de Framaspace. Elle s'apprete à lancer des bulles magiques.

    Click on Li, Framaspace’s unicorn mascot, to support Framasoft. – Illustration CC-By David Revoy

    Framaspace in 2024 (and 2025)

    As you may have read in our ‘assessment of the assessment’, Framaspace is meeting a need, and Framasoft believes the response is pretty good. It’s far from perfect, of course, but for a small association that wants to get out of the box and align its values with its digital tools, Framaspace could be the answer.

    But we’re not going to stop there ! Framaspace is still in beta testing (and will probably be until the end of 2025 !) and many improvements are still to come 😀.

    Support

    First of all, we’re going to keep hosting spaces. Now that Framaspace is more stable, we think we can pick up the pace and host 2,500 spaces by the end of 2024 (i.e. more than triple the current number. Don’t worry !).

    Next, we’ll continue our outsourcing initiatives. For example, by moving from Nextcloud 26 to Nextcloud 27 in late 2023 or early 2024. Each version brings a host of new features (see our friends at Arawa who give a summary presentation here and here).

    On the support side, we want to produce a bit of a special tutorial. In fact, many tutorials already exist (we highlight the Coopaname one, produced by La Dérivation). But this type of tutorial doesn’t meet everyone’s needs. That’s why we want to produce a more narrative and immersive tutorial. A « tutorial in which you are the hero » (or « tricks in which you are the heroine », if you prefer). Inspired by « Books in which you are the hero« , the user⋅ice will embody a character who has to carry out various missions with his or her Framaspace room. The special feature is that certain « quests » can either be bypassed (for example, if the user⋅ice already knows how to create a user⋅ice account) or explored in more depth (for example, on file sharing).

    Scénario en construction d'un « tutoriel dont vous êtes le héros »

    Scenario under construction for a « tutorial in which you are the hero ». Sorry, the translator didn’t have the courage to translate every box !

     

    We also want to provide documentation (and facilitation tools) to facilitate migration from OneDrive, Dropbox or GoogleDrive, and to simplify import/export between Nextcloud instances. For example, an association that has reached the 50 account limit on its Framaspace space and wants to migrate to a more powerful Nextcloud with our friends at IndieHosters would be able to transfer its data – files, calendars, contacts, etc. – in a more automated way.

    Finally, we are aware that one of the major weaknesses of Nextcloud (and by extension Framaspace) is the difficulty of « onboarding » novices to a (too ?) rich and sometimes (very ?) confusing interface. That’s why we want to integrate the free IntroJS tool into Nextcloud to highlight certain parts of the software and make it easier to learn. See the video below.

     

    Video demonstration of how IntroJS has been integrated into Nextcloud to make it easier to learn.

    Still on the subject of getting started, we’re working with designer Marie-Cécile Godwin, who teaches at the Strate design school, to get her students thinking about how Nextcloud could be improved from a UX and UI perspective.

    Raising awareness of Nextcloud

    In 2024, we will of course continue our efforts to make Nextcloud better known in the French-speaking world.

    For example, we have already subtitled a number of Nextcloud presentation videos in French. But we’d like to go further. For example, we’d like to redo the voice-overs or translate the documentation (flyers, brochures, etc.).

     

    Video of a Nextcloud promotional video, originally in English only and subtitled by Framasoft.

    Framasoft will also continue to promote Nextcloud and Framaspace through conferences, webinars, interviews, etc.

    We will also continue to share our experience and feedback with the CHATONS community, many of whose members offer services based on Nextcloud. We think we’ve acquired a certain amount of knowledge and know-how around Nextcloud, but above all we know that we still have a lot to learn.

    Finally, we’re going to start getting in touch with the heads of associative networks (Collectif Associations Citoyennes, Mouvement Associatif, popular education networks, but also networks such as Associations Mode d’Emploi, Solidatech, Associathèque, etc.) to present Framaspace, and highlight what Nextcloud can do (or can’t do !) in terms of collaborative ethical digital technology. The ultimate aim is to assess its relevance as a « digital commons of general interest » for associations.

    Framaspace & Nextcloud user community

    In 2024, we will continue our work to promote, animate and coordinate a community of Nextcloud software users on the Framaspace forum.

    We will also publish a website for the OPEN-L Observatory (« Observatory of Free Digital Practices and Experiences »), which will publicly host the various surveys (and their results !) that Framasoft will have conducted among its audiences. This site will be open to other organisations wishing to share their feedback. The aim is not to reinvent the wheel, but to make it easier to objectify the needs (and frustrations) of users.

    Of course, we will continue to improve both Framaspace and Nextcloud. We’re lucky (and happy) to have Thomas, one of the world’s leading contributors from outside Nextcloud GmbH, on our staff.

    This means that Framasoft (through Framadrive, Framagenda and now Framaspace) is taking a very active part in this digital commons that is the Nextcloud software.

    On a more ‘internal’ note, in the coming months we should be increasing our capacity to work on the Framaspace project within Framasoft : Thomas, currently the lead developer on Mobilizon, will shift up to 50 % of his time to Framaspace, and Pierre-Yves, currently co-director of Framasoft, will leave this role to concentrate on the association’s digital services (including Framaspace, of course).

    Empowering ‘off-market’ structures

    We have many policy ambitions for the Framaspace project (see our launch article – only in French, sorry !).

    To achieve this, we will use surveys to gather information about the needs (both functional and more political) of the structures we host. Depending on the results, and if resources allow, we will be able to adapt Framaspace to the needs of its users.

    We have noticed that in the associations we support, the issue of digital tools often lies with one or two volunteers, who sometimes struggle to implement a change management policy or convince their board. So we also want to produce « practical information sheets » to make life easier for these key people. « For example, we’ll look at how to carry out a digital diagnosis of my association, or how to convince my board to switch from Gdrive or Dropbox to Framaspace.

    Finally, and we are aware of the high demand for this item, we would like to pool funding for new features in Framaspace.

    We will focus on :

    • The possibility of managing your members in Framaspace (members, categories, identity card, subscriptions, membership reminders, etc.) using the (fabulous) free association management software Paheko ;
    • The possibility of managing your association’s accounts (data entry, balance sheet, profit and loss, choice of chart of accounts, etc.), again thanks to Paheko ;
    • the possibility of quickly creating visual communication tools using the Aktivisda software (see the example of the Alternatiba association) ;
    • allow associations that wish to do so to publish pages presenting their structure and activities. To do this, we want to make it possible to publish a mini-website presenting the organisation (written in Framaspace’s « Collectives » application).
    Dessin dans le style d'un jeu vidéo de combat, où s'affronte la licorne de Framaspace et le monstre de Google Workspace.

    Help Li, Framaspace’s unicorn mascot, Push back Demondrive by supporting Framasoft ! – Illustration CC-By David Revoy

    Moulaga needed !

    As you can see, the Framaspace 2024 roadmap is already very full !

    Please note : none of the items below are firm commitments on our part. They’re just our wishes, what we want to implement in the coming year. It’s all very ambitious. And like any ambition, we need to know what resources we can devote to it.

    As we said, Framaspace is a project with a large deficit. That’s a good thing : it’s not intended to be profitable, much less to make a profit. However, it is the resources you entrust to us (i.e. your donations) that enable us to act.Therefore, we sincerely believe that €1 (or €100 or €1,000, eh ! 😅) donated to Framasoft really does help to change things and have a positive impact on the digital world ‘outside the market’.That’s why we invite you, if you can, to support Framasoft with a donation, so that we can continue our work, and especially to maintain and develop the Framaspace project.Once again this year we need you, your support, your sharing to help us regain ground on the toxic GAFAM web and multiply the number of ethical digital spaces.So we’ve asked David Revoy to help us present this on our « Support Framasoft » page, which we invite you to visit (because it’s beautiful) and above all to share as widely as possible :
    Capture d'écran de la barre de dons Framasoft 2023 à 8%

    Click to support us – Illustration CC-By David Revoy

    If we are to balance our budget for 2024, we have six weeks to raise €183,478 : we can’t do it without your help !

     

    Support Framasoft